mercredi 14 septembre 2011

La Conquête de l'Elysée par Sarkozy


La fin justifie les moyens

Montée façon thrillerLa Conquête est truffée de répliques savoureusement assassines qui, au final, n’écorchent pas trop le président bling-bling, mais démontre bien la nouvelle starification de la politique française.

En 2002, Nicolas Sarkozy était un ministre de l’Intérieur très ambitieux qui, coûte que coûte, taillait sa route vers la présidence de la République française à l’élection de 2007, et cela, en dépit des ambitions de son rival, le ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin.

Épaulé par sa femme Cécilia, Sarko gravit les marches vers le sommet de l’État mais voit, tel un revers de la médaille, sa relation conjugale prendre une tout autre direction.

Et nous, spectateurs, savourons avec un plaisir, qui devient parfois jubilatoire, la joute politique que s’étale devant nous avec ses alliances, ses stratégies, ses coups foireux et autres trahisons.

En nous invitant ainsi à l’intérieur d’une campagne électorale, le réalisateur Xavier Durringer – que seconde le documentariste et ici scénariste Patrick Rotman, bien au fait de la chose politique française – démontre avec justesse comment fonctionne le spectacle électoral où tout événement peut être instrumentalisé pour servir les intérêts des protagonistes.

Instrumentalisation 

Comme l’illustre éloquemment ce moment où Sarko, qui doit recueillir des voix attribuées au Front National de Jean-Marie Le Pen (extrême droite) pour espérer l’emporter, se rend dans les banlieues et parle de les nettoyer de la racaille au Kärcher.

L’image est forte et plait à un certain électorat xénophobe qui se cherche un homme fort…

L’autre atout capital de ce film – outre la magistrale composition de Denis Podalydès, qui se transforme littéralement en Sarkozy sans verser dans le grotesque (le défi était de taille) –, ce sont les dialogues truffés de jouissives répliques assassines que nous ne nous lassons pas d’entendre.

Les performances des acteurs Florence Pernel (impressionnante Cécilia Sarkozy) et Bernard Le Coq (savoureux en Chirac) demeurent dignes de mention, mais on déplorera un tantinet le jeu trop caricatural de Samuel Labarthe en Dominique de Villepin.

Si vous aimez observer l’échiquier politique ou que vous souhaitez mieux comprendre les arcanes du pouvoir, ce film vous captivera et cela, même si on peut lui reprocher une apparente affection pour, comme le dit Villepin, « ce nain qui va nous faire une France à sa taille »…

*** ½ 

La Conquête de l’Élysée est actuellement à l’affiche aux cimémas Pine Saint-Adèle et Beaubien à Montréal

Merci au journal Accès Laurentides, la référence dans la région,  qui publie ce texte dans son édition en cours.

Au sujet de Sarkozy et du bling-bling, il vous est loisible de consulter ce texte que j'ai publié en mai dernier dans le quotidien Le Devoir. 

1 commentaire:

Anonyme a dit…

je me souviens de ton texte publié dans le Devoir, je l'avais trouvé super bon. Je vais essayer d'aller voir ce film au plus tôt, mais il y a tant de films a voir!!! Je pense qu'entre Sarkozy et DSK, c'est terrible a dire, mais...enfin tu comprends.