vendredi 1 mai 2009

Chinatown: Les baguettes en l'air

Sucrée mais second degré, accrocheuse et légèrement kitsch, la pop du quintette Chinatown vise toutes les lèvres

Claude André

Dans la scène locale, le nom de la formation, inspiré du film de Polanski, circule depuis quelque temps. Né de la rencontre entre les auteurs-compositeurs Félix Dyotte et Pierre-Alain Faucon auxquels se sont greffés les autres membres par la suite, le groupe existe officiellement depuis deux ans et à livré à ce jour une cinquantaine de concerts dont plusieurs en… Chine !

Drôle de destin qui n’a cependant aucun rapport avec le nom du groupe. Mais plutôt avec sa musique festive qui fera aussi le bonheur de la jeunesse en goguette sur les toits des immeubles au cours de la saison des partys qui s’amorce.

En plus d’être hyper accrocheuses et légères, les pièces de Chinatown nous plongent dans un univers urbain, décalé, rigolo, ironique et dont l’approche n’est pas sans rappeler l’univers yéyé des sixties. «Je déteste le yéyé mais je comprends le lien en raison d’une certaine esthétique», lance Félix Dyotte qui est également un ex collègue dont vous vous pouviez lire les articles dans le Ici. «En anglais, tu peux dire : tout ce que je veux c’est de l’argent, oui, oui, c’est tout ce que je veux sauf qu’en français ça sonne vraiment épais. Selon moi, on attend toujours davantage de poésie de paroles francophones» soutient-il.

Cyniques romantiques
«Pendant la production, on a trouvé une batterie qui sonnait vraiment Motown et on l’a acheté pour l’occasion. Et on a essayé de retrouver un peu ce son là tout en le modernisant» avance Julien Fargo, guitariste d’origine française au sujet de l'album Cité d'or, coréalisé par Gus Van Go (The Stills, Vulgaires Machins, Xavier Caféïne) et Werner F.

«On ne voulait pas non plus être étiqueté band sixties. Si, avant, nous avions cette sonorité pop française, je crois que sur l'album nousn avons réussi à apporter une autre touche», ajoute celui qui relève la garde haute lorsque l'on mentionne cette époque.

Si on aime bien Chinatown, c’est aussi pour les textes d’apparences hop-la-vie mais parfois caustiques : Si tu viens danser, je te donne ma vie/Et crois moi qu’elle est chouette ma vie (…) Mais si tu t’en vas moi je tiens la porte… Je ferai en sorte que tu sois mon escorte («Tu es un hit») dont le texte, dans ce cas, est signé Pierre-Alain (Paf pour les intimes), le néo grunge du groupe qui a fréquenté les milieux de la poésie à un moment et dont les mentors sont, notamment, Gilbert Langevin et Oscar Wilde.

«Le fait qu’il y ait deux voix de leaders et deux auteur-compositeur (Félix et Paf), amène aussi deux lectures. Il y a toujours l’aspect, comme tu dis, pop première lecture simple à la limite légère quoi et, après, il y a aussi des chansons comme Salut vieux monde sale qui passe plein de messages», avance Julien tandis que Paf reprend le crachoir : «C’est celle où il y a des cardinaux qui éjaculent sur les ailes des anges en se déguisant en voyous…». Ouf…

Cité d’or de Chinatown sur Tacca.
Lancement au Lion d'Or
Marci 5 mai à 17 h00.

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