vendredi 26 mars 2010

Stacey Kent: Vénus du mélo


Vénus du mélo

L’icône pop jazz Stacey Kent nous revient avec un chapitre entièrement francophone

Claude André

Promue au sein du gotha aux côtés de Norah Jones et autres Diana Krall avec le succès de son sixième album «Breakfast On The Morning Tram» (2007), l’américaine qui y insérait déjà deux chansons de Gainsbourg poursuit sa quête francophile.

Magnifiquement orchestré par son mari et producteur, le saxophoniste Jim Tomlinson qui a travaillé avec la légèreté d’un chat, ce dernier a laissé toute la place aux textes et au phrasé délicieux de la chanteuse intimiste.

«Raconte-moi», c'est donc un bouquet de reprises signées Barbara (Le mal de vivre), Benjamin Biolay-Karen Ann (Jardin d’hiver, Au coin du monde) ou Michel Jonasz (Les vacances au nord de la mer) ainsi que quelque inédites dont la très réussie La Vénus du mélo.

Savoureux jeu de mots que n’aurait pas renié Gainsbarre. «C’est bien vous ça, la Vénus du mélo ? » lui demande le journaliste au bout de l’onde. «Ah, ah, ah, peut-être», s’esclaffe-t-elle. «Oui, bien sûr, mais je suis aussi le personnage qui existe dans la pièce Raconte-moi. Métaphoriquement, l’album est une autobiographie», souligne la star en parlant de ces textes, comme La Vénus… (Bernie Beaupré-Émilie Satt-Jean) qui lui ont été offerts et de ceux qu’elle a choisi dans le grand répertoire de la chanson française.

«Vous savez, je voulais depuis toujours faire un album en français. J’ai pris plein de temps pour faire la recherche liée à cet album et quand j’ai commencé à recevoir ces chansons, j’étais bouleversée de découvrir des inédites aussi belles qu’elles. Dès que j’ai entendu et lu le texte de Raconte-moi, j’ai su que c’était la chanson titre. C’était ça, exactement, que je voulais créer sur cet album».

Les nuances

Et si, de prime abord, se distille l’impression d’écouter un album printanier émaillé de moments lumineux, notamment grâce à la présence du saxophone, on découvre également une tristesse qui s’installe, subrepticement, jusqu’à l’avant-dernier titre, la bouleversante Le Mal de vivre.

Un peu comme si nous chaloupions entre clairs-obscurs et vagues à l’âme. «Ah voilà», chuchote-t-elle à présent : «Exactement. C’est la clé. Vous parlez de la fondation. Je ne veux pas dire que ça n’existe pas dans les autres langues ou les autres cultures mais pour moi, dans la musique française et aussi la musique brésilienne, il existe une balance entre la douceur, la tendresse, la joie et la… douleur.»

Puis elle décrit l’intense et exquise émotion et le besoin de la chanter qu’elle a ressentie en entendant Jardin d’hiver pour la première ou encore la tristesse qui l’a envahie lorsqu’elle a découvert Le mal de vivre, sans connaitre l’aura qui entoure ce grand classique. Ce qui lui a permis, confie-t-elle, dans ce cas comme dans les autres, de se les réapproprier avec une certaine «virginité».

Virginité qui amalgame à la fois grâce et volupté, pourrions-nous ajouter.

Stacey Kent
Raconte-moi
EMI

1 commentaire:

Anne Campagna a dit…

Anne Campagna

de Barbara la chanteuse...''Ça ne prévient pas quand ça arrive
Ça vient de loin''

ça me vient du sud de l'italie,
ou je ne suis jamais allée,mais qu'on m'a raconté,ça me vient d'il y a des centaines d'années, mon mal de vivre,
Ça c'est promené de rive en rive, de pays en pays sans savoir ou ils allaient, ils s'accrochaient comme des bâteau ivres, avec leur mal de vivre,
La gueule en coin
Pour gueuler ça il a gueulé, mon mal de vivre, il a tellement gueulé qu'il gueule encore, mon mal de vivre, il enrage pour toute ma famille, mon mal de vivre, il crie à plein poumons mon cousin suicidé,ma mère internée mon oncle emprisonnné,les croix de Dieu enflammées, mon mal de vivre,

Et puis un matin, au réveil
C'est presque rien, non Barbara,
Non le matin, c'est toujours trop,c'est là qu'il m'attaque au réveil, mon mal de vivre, il me rappelle il me rappelle jamais il n'oublie.

Le mal de vivre
Le mal de vivre
Qu'il faut bien vivre
Vaille que vivre chante Barbara
mais il faut bien vivre, non il faut vivre toujours plus fort, mon mal de vivre, je le hais je le déteste je l'adore,
il me fait plonger toujours plus creux, mon mal de vivre,mais je le combats avec mon sang, mon mal de vivre, je le combats avec le sang qui coule trop fort dans mes veines, mon sang que je sens comme on sens un volcan, un volcan qui serait toujours près d'érupter près de Naples, près des bidonvilles ou mes ancêtres sont morts dans des boîtes de tôle en fer, ou dans des maisons de carton c'est pareil, mes ancêtres qui m'appellent et viennent me visiter la nuit, qui me crient de gueuler, je leur réponds que je ne fais que ça gueuler mais que personne ne veut m'écouter à part Claude André, et ils me disent de gueuler plus fort, plus intensément, qu'il faut dire le mal de vivre mais aussi le mal de souffrir d'amour, ils me disent de parler de tous ceux emprisonnés dans la misère et la honte, le mépris et la haine, ils voudraient que je dise tout et je dis je ne peux pas, je ne peux pas car votre mal de vivre m'en empêche, mais justement c'est de ça dont il faut parle, le mal de vivre parce que la vie pourrait triompher de la mort, parce que la vie pourrait être juste, belle, bonne, et qu'il faut danser un tango avec la mort lorsqu'on s'appelle de mon nom de famille et que le risque c'est d'aller jusqu'au bout, de peut-être en mourir, ou de vivre plus fort,toujours plus fort, jusqu'à ce que le message passe.


On peut le mettre en bandoulière
Ou comme un bijou à la main
Comme une fleur en boutonnière
Ou juste à la pointe du sein
C'est pas forcément la misère
C'est pas Valmy, c'est pas Verdun
Mais c'est des larmes aux paupières
Au jour qui meurt, au jour qui vient

[Refrain]

Qu'on soit de Rome ou d'Amérique
Qu'on soit de Londres ou de Pékin
Qu'on soit d'Egypte ou bien d'Afrique
Ou de la porte Saint-Martin
On fait tous la même prière
On fait tous le même chemin
Qu'il est long lorsqu'il faut le faire
Avec son mal au creux des reins (Anne Campagna avec des paroles tirées de la chanson le mal de vivre de la chanteuse Barbara).