Pas de hasard ?
Michel Fugain, créateur du légendaire Big Bazar qui marqua les seventies de ses mélodies bariolées, revient avec Bon an mal an. Un album entièrement original qui ne passera pas inaperçu.
Claude André
Dring. Une voix féminine ensoleillée de l’acceng du Midi nous demande de rappeler d’ici 10 minutes. Le volubile artiste étant toujours en entrevue avec le Québec. Fébrile, on rappelle celui qui compte parmi les créateurs de la trame sonore des seventies avec sa formation bigarrée dont les chansons sont imprégnées à jamais dans l’inconscient collectif de deux ou trois générations.
Nous lui faisons remarquer que les pièces de Bon an mal an évoquent l’approche de l’époque Big Bazar, en ce qu’elles posent souvent un regard macro sur la vie ainsi que par le son qu’elles distillent. « Depuis 15 ans, je travaille toujours avec le même groupe de musiciens, il est vrai qu’on a un son qui peut ressembler au Big, peut-être à cause des voix. Regard macro? Oui, bien sûr. Votre question, c’est marrant, m’oblige à plonger un peu parce que je suis, pour la première fois, l’auteur sur cet album. Ma pudeur fait-elle que je regarde plus macro que micro? Oui, c’est généralement le cas mais pas sur la pièce La Sirène », observe Fugain en parlant du morceau truffé d’anglais composé « pour dire en déconnant à quel point je suis accro à ma blonde ». Cette compagne qui le suivra peut-être lors de sa prochaine venue à l’occasion des FrancoFolies de Montréal.
Heureux comme un gamin de revivre une part de son enfance, votre serviteur poursuit l’analogie avec le Big. « La chanson Ceux qui s’aiment d’amour, n’est-elle pas la suite de La Belle histoire? »
« C’est pas idiot », acquiesce Fugain, bon prince. « Au moment de l’écrire, cette question m’est passé par la tête : « Et maintenant, 40 ans après, ça serait quoi? », se souvient-il en y allant d’une longue explication sur la vie amoureuse de son de fils de 18 ans, inspirateur de la pièce.
Sardou
On survole les autres titres de cet album composé de 13 pièces dans sa version québécoise, qui se déclinera aussi en 24 morceaux pour l’édition de luxe. « Y a tout qui change soulève une réflexion : vous qui avez connu la gloire avec les idées du flower power, êtes-vous désillusionné aujourd’hui? » « Certainement pas, car je ne suis pas construit avec des illusions. Je n’étais pas du tout flower power. Vous savez, on était tous habillés comme ça, même dans la rue (rires)! Je crois même que le succès du Big Bazar est dû au fait que nous n’étions pas flower power. Nous ne faisions que chanter l’espoir », rectifie Fugain. Lui qui ne saurait trop expliquer son précieux don de mélodiste.
« J’avais 21 ans et Michel Sardou, 5 de moins. On sortait d’un cours d’art dramatique. J’étais assistant-réalisateur et lui, apprenti comédien. On est allé au bistrot et il m’a confié qu’il voulait passer une audition comme chanteur pour la maison de disques Barclay. Patrice Laffont et trois ou quatre autres amis étaient présents autour de la table. On lui a répondu : “On va te faire des chansons.” Je ne savais absolument pas avant ça que je savais faire des mélodies. S’il n’avait rien dit ce soir là, jamais je n’aurais fait de chansons! »
Merci Michel… Sardou!
L’album Bon an mal an est disponible depuis le 13 mars 2012
1 commentaire:
super le retour de Michel Fugain! Ton blogue est toujours aussi bien documenté!
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