mardi 20 mars 2012

Un film sur Jodorowski

Alexandro Jodorowski. 


Ré-évolution poétique

«Trouver ses valeurs intérieures et enrichir le monde plutôt que de le salir…»,  Alexandro Jodorowski

Il y a un an, en mars 2011, le célèbre artiste pluridisciplinaire Alexandro Jodorowsky a séjourné à Montréal afin de prononcer quelques conférences grâce à l’initiative de François Gourd lequel a reçu le soutien logistique et financier du sculpteur Armand Vaillancourt.

Une soirée hommage composée de performances éclatées avait alors été organisée pour celui que l’on surnomme Jodo. Personnage culte d’origine chilienne, cet inclassable artiste porte les casquettes de cinéaste, bédéiste, comédien, psychomagicien, mime et  écrivain. 

Le documentaire Alexandro Jodorowsky Grand Rectum de l’Université de Foulosophie signé Matthieu Bouchard et François Gourd, immortalise cette semaine aussi sautée qu’historique.


Monsieur François Gourdorowsky, auriez-vous la gentillesse de nous décrire votre film ?
C’est un film qui rend heureux. Ceux qui l’on vu me le disent. Les ingrédients ? Un homme extraordinaire qui a toujours utilisé la créativité et l’art pour guérir le monde. Moi ça m’a guéri.

À quel moment François avez-vous découvert l’homme et son œuvre ?
En 1972 et 1974 avec la sortie de ses films El Topo et La Montagne sacrée. Après ça a été via ses bandes dessinées car il est un incontournable du 9ième art. À Montréal, quand je faisais la publicité pour sa venue les jeunes punks me disaient : « Ah Jodo !  L’incal, les Méta-Barons…» Il y a une dizaine d’années, j’ai lu sa biographie La danse de la réalité. On y découvre son parcours magnifique. C’est lui qui, notamment, a inventé le théâtre de la guérison, la psychomagie, les adaptations des méthodes de chamans…

Cette psychomagie, contrairement à ce qu’on pourrait penser d’emblée, est basée sur quelque chose de scientifique comme les travaux de Jung par exemple, non ?
Oui. En fait, lorsqu’il est venu à Montréal plusieurs docteurs et de gens qui travaillent dans le milieu de la santé sont allés le voir car il repousse les limites de la guérison. Nous qui l’avons accompagné, nous voyions vraiment, et je ne sais pas trop ce qui ce passe, que ça marche. Les gens viennent, il leur fait un petit tarot, et ils repartent délestés d’un problème psychologique.

Dans votre film, on peut percevoir que Jodo semble utiliser les tarots de façon métaphorique et non pas comme s’il s’agissait de signes annonciateurs de l’avenir comme le font pléthore de charlatans…
C’est un moyen. Il a fait des recherches très fouillées à ce sujet. Ce  qui a donné lieu à un imposant ouvrage Il utilise le tarot comme d’autres le Yi-King, c’est un prétexte. Nous pourrions établir un parallèle avec la façon dont les médecins chinois prennent le pouls des gens pour en arriver à formuler des constats du type: «ton foie qui est faible». Jodo, il scanne les personnes. Et puisque nous sommes tous plus ou moins blessés par 2000 ans de bêtise humaine, il s’avère facile pour lui de trouver l’endroit où, sur le plan émotif, les gens sont marqués.

Qu’est-ce qui vous a le plus étonné en côtoyant Jodo au quotidien ?
La puissance insoupçonnée de son aura. C’est un véritable chaman, encore aujourd’hui, à 82 ans.


                                            Extrait de La Montagne Sacrée de Jodorowsky

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