jeudi 10 décembre 2009

Pas de «plan B» pour Pascal Chaumont



Après la machine staracadémicienne, le Laurentien Pascal Chaumont, le «gars aux cheveux longs de La Conception», se prépare à mener désormais sa propre barque.


Il se pointe en ce début d’après-midi dans le McDo de la rue Saint-Denis à Montréal. Veste de laine de style «canadienne», macarons épars, crinière rebelle, il scrute autour à la recherche du journaliste. Je le hèle. Sourire franc, se présente. Va se commander un repas tandis que j’achève le mien.

Retour. Je remarque un sundae aux bleuets sur son plateau. À vingt-ans, nul besoin de compter les calories me dis-je mentalement en observant le frêle personnage. «Alors comme ça, c’est toi qui a repris le hit de Fred Fortin Moisi moé si, tu aimes sa miouse?». «Non, ce n’est pas moi, ça c’est William. Mais beaucoup de gens font cette erreur», corrige le kid en souriant à votre serviteur qui s’excusera de ne pas connaitre les participants de la célébrissime émission.

Des jeunes filles viennent s’asseoir directement sur la banquette d’à côté histoire de mieux scruter la star tandis qu’on entend un autre attroupement de midinettes dont les rires fusent de plus en plus aigues. Je propose à Pascal de changer le lieu de notre entretien car il semble évident que notre tranquillité repose sur un équilibre des plus fragiles. On lève les pattes pour nous diriger… dans sa voiture.

Il s’assoit au volant. Des minis «running shoes» Converse sont suspendues au rétroviseur. On cause du dernier gala de l’Adisq dont il n’est pas d’accord avec la remise du Félix de «groupe de l’année» à Mes Aïeux. Puis nous discutons de sa carrière et de sa présence à la Star Ac. «J’ai fait deux albums autoproduits avant de rentrer à l’Académie (on peut entendre des extraits sur sont site: pascalchaumont.ca) et je me suis promené dans les bars en tant que chansonnier pour interpréter quelques compos et des succès québécois des années 70 à aujourd’hui», explique Pascal qui a choisi de ne chanter qu’en français et dont une des pins épinglés à sa veste représente une fleur de lys.

La discussion bifurque sur l’analyse de «Nous», le dernier album de Daniel Bélanger, un artiste qui lui plait énormément. Tout comme Ariane Moffat, la formation Kaïn et, bien sûr, voilà à qui il me faisait penser inconsciemment, Kevin Parent dont il est un fan fini.

L’Académie

Inspiré sans doute par les chansons du Gaspésien qu’il écoute depuis l’âge tendre, Pascal à un jour décidé s’emparer de la guitare à laquelle personne ne touchait à la maison et de suivre des cours. «Je me suis monté un répertoire et j’ai décidé un jour de vivre de la musique. C’est mon plan A depuis les débuts. En fait, je n’ai jamais eu de plan B. Star Académie? Mon grand-père, qui est décédé l’an dernier, a lancé un jour à table, alors qu’il y avait aussi mes deux sœurs présentes: ‘il va y avoir des auditions pour Star Académie, il faut que tu y ailles!’. Je ne voulais rien savoir mais mes sœurs me motivaient à y aller au boutte. Pour être honnête, j’étais même contre ça un peu et j’avais peur d’y brûler ma crédibilité d’artiste si d’aventure on me choisissait sans parler des préjugés au sujet de l’émission» confie le jeune chevelu.

Les fans de l’émission connaissent la suite: un beau matin son père l’a conduit à une audition à Gatineau histoire d’attendre moins longtemps qu’à Montréal. Pascal, oscillant entre nonchalance et indifférence, a néanmoins franchi une première étape en interprétant une de ses propre chansons, Chacun son chemin.

Puis, on lui a demandé d’y aller d’une autre pièce. Comme il n’avait rien de prévu, il a choisi Le chant du bum de Richard Desjardins. «On m’a réclamé une troisième pièce alors j’ai fait une chanson de merde de Dany Bédard, Faire la paix avec l’amour, qui me trottait en tête puisque plusieurs personnes la jouait en attendant les auditions. D’ailleurs, on a vu avec le cas de Dany Bédard, un artiste que je respecte au demeurant, comment Star Académie peut propulser une carrière. J’étais sur que je venais de scrapper mon audition à cause de cette foutue toune là!», se souvient le jeune gus dont le franc parler détonne agréablement dans ce milieu où règne la langue de bois aseptisée.

Il a d’ailleurs lâché un sacre bien senti après la chanson histoire de déstabiliser le juré et démontrer ainsi, malgré le paradoxe de l’effet calculé, qu’il est plutôt du type naturel.

On en conviendra, cette voie du bon gars, à la fois un peu bum et un peu brouillon, creusée par son mentor Kevin Parent, lui sied très bien. Et Pascal qui mise son va tout sur sa carrière d’auteur-compositeur-interprète prépare un album dont il espère la parution au printemps prochain.

En attendant, l’ex petit ami de l’académicienne Sophie Vaillancourt qui s’étonne encore de se faire reconnaitre et saluer par des artistes établis, posera une autre pierre à l’édification de sa carrière en se produisant le 12 décembre prochain compagnie de son guitariste multi instrumentiste et bidouilleur de machines. Ensemble, ils interpréteront environ 60% de chansons originales et des reprises de chansons d’ici.

Pascal Chaumont
(En duo avec son guitariste)
Samedi 12 décembre
Micro-brasserie St-Arnould
Mont-Tremblant.
Invitée Karine Labelle.
Infos: 819-425-1262
http://www.saintarnould.com/

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