L'albatros du blues
photo: Jonathan Wenk
Trop méconnu du grand public, le Stephen Barry Band, s’apprête à célébrer ses….35 ans avec un spectacle événement.
Claude André
Rencontrer Stephen Barry c’est un peu comme discuter avec la mémoire musicale du Montréal bluesy. Grand, mince, arborant casquette et dégaine nonchalante, l’ultra sympathique vétéran bassiste/contrebassiste est une véritable légende vivante auquel ses pairs vouent un respect sincère.
C’est qu’en plus d’avoir été touché par la fée des musiciens, Barry déploie avec ses ailes d’albatros une vocation quasi mystique qui le pousse encore à sillonner les routes Québec et d’ailleurs histoire de répandre la bonne nouvelle.
Plusieurs de tes musiciens se sont dispersés au fil des ans dont Jordon Officer recruté par Susie Arioli, il sera de l’événement ?
Oui, Susie et Jordon. Tout comme le violoniste Joel Zifkin qui joue beaucoup avec les sœurs McGarrigle et peut-être un de mes anciens guitariste. Une fois je me suis amusé à compter : 47 musiciens ont joués avec le band au fil des années. Maintenant, l’orchestre est très stable avec le guitariste original Andrew Cowan, le saxophoniste Jody Golick qui est avec nous depuis 15 ans, le batteur initial Gordie Adamson et moi-même.
Au cours de son existence, votre formation a donné dans plusieurs genres musicaux dont le folk et le country….
Il faut comprendre nous ne sommes pas exactement un orchestre de blues pur. Pendant les années 80, nous étions le house band du fameux bar Rising Sun. Souvent des musiciens américains arrivaient sans orchestres et ont jouait avec eux comme Buddy Guy, John Lee Hooker ou Big Mama Thornton.
Ce sont tes plus beaux souvenirs de musiciens ?
Oui, car il s’agit de personnalités qu’on ne peut pas imiter
Dans quel sens : la générosité, la liberté… ?
Non, c’est juste une question de génie ! Un talent. Un don de dieu.
Il y a des génies qui sont parfois insupportables….
Oui des fois. Big Mama était…ayayaye. Nous avions peur d’elle. C’est une personne très très tough. Mais on est chanceux, elle adore notre orchestre.
Est-ce plus difficile pour un musicien de vieillir sous les projecteurs que pour, disons, un avocat à
la cour ?
Oui, c’est plus difficile parce que tout est différent maintenant. Aujourd’hui c’est difficile pour les musiciens en général car le disco est partout. Et c’est «ben ben cheap» de payer juste un gars qui fait tourner des disques comparer à un orchestre de 4 ou 5 musiciens. Pendant les années 70, lorsque tu avais une gigue, c’était 6 soirs en ligne à la même place. Aujourd’hui, c’est juste un soir. Il faut faire quelque chose d’autre pour gagner sa vie.
Faut-il avoir vendu son âme au diable pour être encore aujourd’hui un musicien de blues ?
Ah ah ah… La joie de jouer est toujours là. Je ne suis pas tanné pantoute. Nous avons joué dans une petite salle la semaine dernière à Longueuil ça a levé et le feeling était extraordinaire. En plus, mes musiciens sont encore meilleurs qu’autrefois en raison de l’expérience acquise. La musicalité est totalement présente. Nous ne sommes pas tellement beaux mais le feeling est toujours là et on est bons…(rires)
Stephen Barry Band
L'Astral
22 mai à 20 h.
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