Accueilli chaleureusement par les observateurs depuis la parution, en avril dernier, de l'excellent Variations fantômes, Philippe B livrera deux spectacles en compagnie du Quatuor Molinari ce soir dans le cadre de Montréal en lumière. J'ai eu la chance de lui causer il y a quelques semaines pour le Journal Métro.
En quoi aurons-nous droit
à une version « de luxe » de l’album?
Parce que c’est un peu un luxe, pour moi, de faire revivre
les échantillonnages de musique classique qui sont sur mon album. Ça change
quand même pas mal des shows que je
fais, seul, depuis avril.
Est-ce que l’idée de mélanger
des extraits de classique à des chansons pop ou folk est inspirée de Gainsbourg,
qui l’a lui-même fait à quelques reprises?
Dans son cas, cela était plutôt intégré à ses affaires. Je
crois qu’il fallait qu’on le sache pour s’en rendre compte. Moi, je ne voulais
surtout pas donner l’impression que j’empruntais au classique sans le dire. Le
flash? J’étais un gars tout seul et je composais avec mon ordi. À part la
guitare, je ne joue pas de milliers d’instruments. Un jour, il y a sept ou huit
ans, alors que je composais une chanson (Philadelphie)
et que je trouvais qu’il y manquait quelque chose, j’ai écouté plein de
disques. Finalement, j’y ai « samplé » La Mer de Debussy. C’était la première fois que je faisais cela et
j’ai ensuite appris à aimer l’effet que ça produisait sur les pièces. J’ai
également utilisé cette technique pour mon deuxième album. Comme on le dit en
anglais : necessity is the mother of
invention.
Au point où c’est
devenu le concept majeur du troisième album…
Un membre du Quatuor Molinari, Frédéric Lambert, un ami avec
qui je travaillais sur Taxidermie,
mon deuxième disque, m’a dit alors que je cherchais un fil conducteur pour le
troisième : « J’aime bien tes textes, mais ce que je préfère ce sont
tes tounes où il y a du sampling. Tu devrais mettre l’accent
là-dessus. » Au moment même où je cherchais partout comme un cave, il
venait, avec une simplicité désarmante, de trouver mon concept (rires).
Un peu comme chez
Pierre Lapointe avec qui tu collabores, on remarque dans ta démarche une
volonté de toucher aux grandes œuvres mais aussi aux diverses disciplines
artistiques, comme la danse, le classique ou la photo que tu mêles à une
esthétique très seventies.
C’est vrai que Pierre est un boulimique de culture et d’arts
visuels. Moi, ce qui me touche le plus en arts visuels, c’est la photo. Sinon,
je suis très cinéma et culture populaire. Je suis aussi un enfant de Musique Plus. Pour moi, les clips ne
représentent pas une bébelle promotionnelle, mais bien quelque chose de très
agréable à fabriquer comme complément à la chanson.
L’ombre d’une peine
d’amour planait sur Variations Fantômes.
Pour la suite…?
Deux ans plus tard, ce n’est plus ce que je vis sur le plan
émotif. Sur le prochain disque, on ne retrouvera ni sampling de musique classique ni peine d’amour. Il n’y a encore
rien d’établi précisément, mais j’ai envie de quelque chose de tout aussi
personnel qui soit empreint de légèreté. On restera dans le folk et la
simplicité, mais en mettant de côté le gars qui pleure tout seul dans son coin.
Philippe B et le Quatuor Molinari
Vendredi 17 février à 23 h 00
Conservatoire de musique de Montréal
4750, avenue Henri-Julien, 1er étage
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