Vraiment hâte au retour du beau temps et de ses mille promesses.
Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
mardi 6 avril 2010
jeudi 1 avril 2010
Spécial Gainsbourg (2) : Le film
Je suis venu te dire que je reviens
Avec son conte très attendu sur «l'homme à tête de chou», le bédéiste Joann Sfar relève le gant de façon émouvante et inspirée.
Claude André
Trois jours après avoir visionné le très attendu Gainsbourg (Une vie héroïque), votre hôte se sent encore habité par les images et surtout le traitement que le bédéiste Joann Sfar a apporté à cette vraie fausse «biopic».
Car c’est bien d’un conte dont il s’agit et non d’une biographie comme l’étaient celles consacrées à Piaf, Morrisson ou, plus près de nous, Dédé Fortin.
C’est d’ailleurs en raison de cette approche proposée par Sfar que les héritiers, dont Charlotte Gainsbourg ( pressentie pour jouer le rôle principale), ont donné leur imprimatur au projet.
D’emblée, les premières images où l’on voit le petit Lucien contraint de jouer du piano par son père, un immigrant russe, donnent le ton. Noua assisterons à l’ascension d’un jeune juif affligé d’une gueule qui rappelle les stéréotypes de la propagande nazie devenir une icône de la culture française. Un peu à la manière de Romain Gary/Émile Ajar d’ailleurs dont Gainsbourg partageait plusieurs caractéristiques identitaires.
Déjà heureux du ton qui se manifestait, l'enthousiasme à monté d’un cran au moment du générique du début pendant lequel des poissons jaunes nagent avec clope au bec et fumée en prime.
Pas de doute, on a affaire à l’œuvre d’un bédéiste. Un bédéiste qui s’est offert toutes les fantaisies qui permettaient de faire avancer son scénar dont cette marionnette géante qui apparait ici et là comme une ombre de Gainsbourg lui-même. Sorte d’illustration de son double, synonyme de diable, et peut-être aussi, de conscience dans certains cas.
Si certain personnages sont fort réussis telle la magistrale Laetitia Casta en Bardot et Lucy Gordon en Birkin (ah leurs scènes d’amour devant Notre-Dame-de-Paris), nous avons craint à quelques occasions que le film ne dérape en première parti. Comme pendant cette scène de lendemain de biture avec les Frères Jacques ou encore au moment de la rencontre avec Boris Vian (mauvais casting Philippe Katerine). Mais, au final, le tout se tient et le le fil conducteur poursuit sa montée dramatique.
Montée qui atteindra son paroxysme au moment où Gainsbourg devenu Gainsbarre commet l’ultime affront pour une certaine France réac : revisiter La Marseillaise en version reggae (avec les choristes de Bob Marley).
« Je suis un insoumis qui a redonné à La Marseillaise son sens initial », lancera –t-il poing fermé aux militaires vociférant leur colère, en guise de réplique avant de les faire chanter en chœur.
Puis de quitter la scène pour y laisser le petit Lucien.
Incarné à merveille par Éric Elmosnino, dont la mimétique relève parfois du mysticisme, Gainsbourg (Une vie héroïque) s’avère, en quelque sorte, une bédé admirablement réussie pour un des plus célèbre créateur de personnages qu’à connu la France : Lucien Ginzburg.
samedi 27 mars 2010
Bédé : Nemi, une gothique qui a du chien
«Si j’étais Dieu, je changerais tous les bouchers en porcs. Comme ça je pourrais recommencer à manger de la viande», lance Nemi dans l’une de ses réflexions cyniques.
Ce n’est pas qu’elle soit violente outre mesure mais la gothique norvégienne au teint blafard et aux cheveux de jais possède le sens de la formule et ses fantasmes sont parfois des plus étonnants.
Née il y a une dizaine d’année en Norvège, Nemi fait désormais figure de personnage culte en Scandinavie où ses aventures sont publiées dans plusieurs journaux.
Veinards que nous sommes, elle est arrivée chez nous voilà quelques mois bien que sur la pointe des pieds cependant.
Dans la tradition des comics strip à l’américaine où les sketchs se livrent en 3-4 cases, ce sympathique personnage de jeune femme d’environ 25 ans que certaines aimeront détester craque pour Darth Vader, Batman et autres Alice Cooper.
Et si elle a débutée sa carrière en noir et blanc, elle décline aujourd’hui ses remarques parfois assassines sur les potes, la vie, l’amour et les petits boulots dans une ambiance intensément colorée où les décors, sobres, respirent énormément.
Collectionneuse de mecs qu’elle vire au réveil, très portée sur l’alcool et fumeuse Nemi est une rockeuse dans l’âme qui se fout de tout et ne verse assurément pas dans le sentimentalisme mièvre.
Malgré quelques chutes parfois surréalistes, on se laisse prendre au jeu de Nemi grâce à ses moues qui font toujours mouche.
Et, comme le dit Tori Amos sur la jaquette de l’album numéro 1 publié chez nous «il y a une petite Nemi» en chacun de nous.
Nemi 1
Lise Myhre
Éditions Milady
vendredi 26 mars 2010
Stacey Kent: Vénus du mélo
Vénus du mélo
L’icône pop jazz Stacey Kent nous revient avec un chapitre entièrement francophone
Claude André
Promue au sein du gotha aux côtés de Norah Jones et autres Diana Krall avec le succès de son sixième album «Breakfast On The Morning Tram» (2007), l’américaine qui y insérait déjà deux chansons de Gainsbourg poursuit sa quête francophile.
Magnifiquement orchestré par son mari et producteur, le saxophoniste Jim Tomlinson qui a travaillé avec la légèreté d’un chat, ce dernier a laissé toute la place aux textes et au phrasé délicieux de la chanteuse intimiste.
«Raconte-moi», c'est donc un bouquet de reprises signées Barbara (Le mal de vivre), Benjamin Biolay-Karen Ann (Jardin d’hiver, Au coin du monde) ou Michel Jonasz (Les vacances au nord de la mer) ainsi que quelque inédites dont la très réussie La Vénus du mélo.
Savoureux jeu de mots que n’aurait pas renié Gainsbarre. «C’est bien vous ça, la Vénus du mélo ? » lui demande le journaliste au bout de l’onde. «Ah, ah, ah, peut-être», s’esclaffe-t-elle. «Oui, bien sûr, mais je suis aussi le personnage qui existe dans la pièce Raconte-moi. Métaphoriquement, l’album est une autobiographie», souligne la star en parlant de ces textes, comme La Vénus… (Bernie Beaupré-Émilie Satt-Jean) qui lui ont été offerts et de ceux qu’elle a choisi dans le grand répertoire de la chanson française.
«Vous savez, je voulais depuis toujours faire un album en français. J’ai pris plein de temps pour faire la recherche liée à cet album et quand j’ai commencé à recevoir ces chansons, j’étais bouleversée de découvrir des inédites aussi belles qu’elles. Dès que j’ai entendu et lu le texte de Raconte-moi, j’ai su que c’était la chanson titre. C’était ça, exactement, que je voulais créer sur cet album».
Les nuances
Et si, de prime abord, se distille l’impression d’écouter un album printanier émaillé de moments lumineux, notamment grâce à la présence du saxophone, on découvre également une tristesse qui s’installe, subrepticement, jusqu’à l’avant-dernier titre, la bouleversante Le Mal de vivre.
Un peu comme si nous chaloupions entre clairs-obscurs et vagues à l’âme. «Ah voilà», chuchote-t-elle à présent : «Exactement. C’est la clé. Vous parlez de la fondation. Je ne veux pas dire que ça n’existe pas dans les autres langues ou les autres cultures mais pour moi, dans la musique française et aussi la musique brésilienne, il existe une balance entre la douceur, la tendresse, la joie et la… douleur.»
Puis elle décrit l’intense et exquise émotion et le besoin de la chanter qu’elle a ressentie en entendant Jardin d’hiver pour la première ou encore la tristesse qui l’a envahie lorsqu’elle a découvert Le mal de vivre, sans connaitre l’aura qui entoure ce grand classique. Ce qui lui a permis, confie-t-elle, dans ce cas comme dans les autres, de se les réapproprier avec une certaine «virginité».
Virginité qui amalgame à la fois grâce et volupté, pourrions-nous ajouter.
Stacey Kent
Raconte-moi
EMI
mardi 23 mars 2010
Appel à tous : Les ados et la culture.

Nous cherchons une famille qui a des ados et/ou des jeunes adultes, entre 14 et 25 ans, dont les parents et grands parents aiment la culture et les arts.
Nous voulons une discussion trans-générationnelle sur leur rapport à la culture, comment ils la défendent, comment ils la consomment. Quelles différences entre les années 50 et aujourd’hui ?
Certains pensent que tout fout le camp et que les jeunes en adhérant à la culture de masse ne voient pas l’intérêt de défendre la culture québécoise. Est-ce vrai ?
"Sacrée Famille!" est une série radio-documentaire de 8 épisodes de 1 heure qui sera diffusée à la radio de Radio-Canada au cours de l’été 2010. Le concept de la série tourne autour du souper de famille et du dialogue entre les générations. Dans bien des familles, le repas donne lieu à des discussions animées entre les différents membres de la famille mais aussi, et surtout, entre les différentes générations. Cette série est le témoin de ces discussions enflammées.
claude.andre@radio-canada.ca
samedi 20 mars 2010
Huis clos
Je ne saurais trop vous recommander d'assister à la supplémentaire qui aura lieu le samedi 10 avril à 15 h00.
Avec une mise en scène signée Loraine Pintal et une scénographie qui est l'oeuvre du sculpteur Michel Goulet, cette lecture de la pièce de Sartre s'avère des plus réussie.
Le jeu des Pascale Bussières, Julie Le Breton, Patrice Robitaille et Sébastien Dodge (dans un rôle de soutient discret mais très efficace) est percutant et on plonge dans cet «enfer» avec un intérêt captif.
Réflexion profionde sur le mal que l'on s'inflige soi-même en jaugeant notre estime de soi à l'aune du regard des autres, Huis clos est une pièce ont ne peut plus moderne à l'ère du succès à tout prix et de la volonté de tout un chacun d'accéder à la popularité.
mercredi 17 mars 2010
À l'agenda
L’autre gothique
Après la déferlante Lisbeth Salander, héroïne de la trilogie Millenium, voici Nemi Montoya. Une autre gothique de la mi-vingtaine qui pourrait bien marquer les esprits. Plus drôle et légère que la Suédoise qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette, cette Norvégienne qui vit en colocation et admire Batman, Alice Cooper et Darth Vader est née il y a une quinzaine d’années dans l’esprit de sa créatrice Lise Myhre. En Scandinavie, elle fait l’objet d’un véritable culte et la voici qui débarque, en français, chez nous. Dans la tradition du comic strips, Nemi balance ses réflexions cyniques sur la société entre deux virées dans les bars où elle pêche une collection d’inconnus qu’elle vire les lendemains. Et nous on se régale. Car, comme le dit Tori Amos en préface, «il y a une petite Nemi en chacun de nous».
Rencontres au sommet
Le réalisateur Milos Forman (Amadeus) qui cause cinoche au célèbre Chelsea Hotel (celui-là même que chante Leonard Cohen), le magnifique Jacques Tati créateur du film Jour de fête, l’immortel Philippe Noiret et sa voix grandiose, la majestueuse Romy Schneider (César et Rosalie), le génial André Malraux, auteur de La Condition humaine, sans parler d’Antonine Maillet (la Sagouine), de Boris Vian et de…. Cayouche, voilà une belle brochette de personnages plus colorés les uns que les autres qui seront virtuellement réunis à l’occasion du 28ème Festival International du Film sur l’Art. Cet événement majeur qui se consacre à la promotion des arts propose cette année 230 films provenant de 23 pays. Une véritable bacchanale artistique dont on serait fou de se priver. Enjoy !
Du 18 au 28 mars dans plusieurs salles.
Programmation : http://artfifa.com
Franco jazz
L’icône du jazz Stacey Kent, qui a connu la consécration avec son 7ième encodé «Breakfast On The Morning Tram» (2007), proposera son plus récent chapitre «Raconte-moi» le 23 mars. Un opuscule composé de reprises entièrement francophones de pointures telles Benjamin Biolay, Moustaki, Michel Jonas et, notamment, Claire Denamur. À la fois élégante et sensuelle, l’Américaine Stacey possède une voix de velours et son phrasé unique s’avère des plus mignon. Dans une ambiance feutrée et intime, on se délecte en écoutant la sublime Jardin d’hiver popularisé par Henri Salvador ou la tragique Le Mal de vivre de Barbara. Ambiance piano-bar nappée d’orchestrations subtiles et raffinées, «Raconte-moi» est promis à un bel avenir.
La nuit je mens
La beauté de meurt pas et l’ombre majestueuse de Bashung planera à travers les voix de Louis-Jean Cormier, Daniel Lavoie, Stéphanie Lapointe, Bïa et Stefie Shock lors de l’Hommage à Bashung qui sera diffusé à Artv (ainsi que sur Tou.tv dans le Web) dans le cadre de l’émission Studio 12, le 17 mars prochain à 20h00.
lundi 8 mars 2010
dimanche 7 mars 2010
Victoire pour Coeur de pirate
À l'abordage du public français depuis bientôt 10 mois, Béatrice Martin alias Coeur de pirate a vu hier sa chanson Comme des enfants remporter le prestigieux titre de «chanson originale de l'année» à la cérémonie des Victoires de la musique.
Pébliscitée par le vote du public, la timide jeune femmes de 19 ans, qui s'inspire notamment de Pierre Lapointe sur le plan musical , a remercié «mes parents qui m'ont forcée à apprendre le piano et tous mes petits amis qui m'ont larguée, ce qui m'a fourni matière à écrire des chansons».
Devrions-nous lui souhaiter de multiples ruptures pour les années à venir ?
En tout cas, bravo. Et chapeau à Ariane Moffat qui a livré, encore une fois, une performance électrisante de Je veux tout.
vendredi 5 mars 2010
Appel à tous !
Je cherche actuellement une personne militante ou conscientisée de gauche et/ou altermondialiste dont les parents seraient plutôt conservateurs ou libéraux, donc politiquement plus à droite, pour la future émission «Sacrée famille !»
Le projet "Sacrée Famille!" est une série radio-documentaire de 8 épisodes de 1 heure qui sera diffusée à la radio de Radio-Canada au cours de l’été 2010. Le concept de la série tourne autour du souper de famille du dimanche et du dialogue entre les générations.
On n'entendra donc pas (sauf rares exceptions) de questions d'animateur/trice mais bien la discussion entre les membres d'une même famille (trois générations/Max. 6 pers.) qui aura au préalable acceptée de se prêter au jeu.
Dans bien des familles, le repas du dimanche donne lieu à des discussions animées entre les différents membres de la famille mais aussi, et surtout, entre les différentes générations.
Cette série fait écho à ces discussions passionnées. Nous cherchons des familles dans lesquelles il y a des divergences d'opinions, de points de vue et/ou interrogations et qui prennent plaisir à en discuter ouvertement. Chaque épisode porte sur une famille et un thème différent dont une sera consacré à la thématique droite/gauche.
Merci de votre attention,
claude.andre@radio-canada.ca
Le projet "Sacrée Famille!" est une série radio-documentaire de 8 épisodes de 1 heure qui sera diffusée à la radio de Radio-Canada au cours de l’été 2010. Le concept de la série tourne autour du souper de famille du dimanche et du dialogue entre les générations.
On n'entendra donc pas (sauf rares exceptions) de questions d'animateur/trice mais bien la discussion entre les membres d'une même famille (trois générations/Max. 6 pers.) qui aura au préalable acceptée de se prêter au jeu.
Dans bien des familles, le repas du dimanche donne lieu à des discussions animées entre les différents membres de la famille mais aussi, et surtout, entre les différentes générations.
Cette série fait écho à ces discussions passionnées. Nous cherchons des familles dans lesquelles il y a des divergences d'opinions, de points de vue et/ou interrogations et qui prennent plaisir à en discuter ouvertement. Chaque épisode porte sur une famille et un thème différent dont une sera consacré à la thématique droite/gauche.
Merci de votre attention,
claude.andre@radio-canada.ca
mardi 2 mars 2010
Agenda culturel
Un Prophète
Amateurs de cinéma relevé comme ceux craquent pour les histoires de bandits genre les vieux Pacino, vous de ne devez absolument pas rater le magnifique Un Prophète de Jacques Audiard. Œuvre qui a d’ailleurs obtenu le Grand prix du jury à Cannes en 20009 et qui vient d’arriver chez nous. Un jeune arabe de 19 ans analphabète (magistral nouveau venu Tahar Rahim) est condamné à 6 ans de bagne. Naïf et fragile, il est rapidement repéré par le chef du clan mafieux corse (très crédible Niels Arestrup) pour lequel il fera les sales besognes en plus de lui servir de boniche. À la fois par admiration et intérêt, notre jeune arabe en profitera pour s’élever dans la hiérarchie criminelle grâce à son humilité et sa facilité à transiger avec les «barbus» ainsi que son lien d’amitié avec un gitan exalté. Un film de taule magnifique, subtil, habilement mené et, en quelque sorte, antiraciste a contrario. Captivant.
Photo: Jean-François Gratton
L’enfer c’est les autres !
Si nous connaissons tous la célèbre réplique de Jean-Paul Sartre, elle devient sublimement savoureuse lorsque restituée dans son contexte originel, la pièce Huis Clos rédigée en 44. Porte-étendard du courant existentialiste, le compagnon de Simone De Beauvoir souhaitait, à travers cette œuvre empreinte d’humour noir et très accessible, démontrer comment notre existence se ressent, se perçoit, à travers les autres. Dans une mise en scène signée Lorraine Pintal, la magnifique Pascale Bussières et les excellents Sébastien Dodge, Julie Le Breton et Patrice Robitaille nous livrerons ce tour de force théâtral. Maintenant reste à espérer que si l’enfer c’est les autres, le bonheur c’est les uns ?
Huis Clos
Du 9 mars au 3 avril
TNM
514-878-7878
Les derniers humains

Spectacle mythique acclamé plus de 700 fois sur les 5 continents, cette pièce écrite en prison par un l’objecteur de conscience Daniele Finzi Pasca raconte l’histoire d’un patient qui, en arrivant à l’hôpital, propose un voyage imaginaire à son compagnon de chambre histoire de tromper la mort qui rôde. À travers l’unique acteur, l’autre personnage étant incarné par un spectateur invité à regardé la pièce depuis la scène, Pasca nous entrainera dan un univers fantaisiste où il devient tout à tout clown, acteur, diablotin, improvisateur et tout le bazar. Il parait que la pièce et son créateur désormais célèbre (Cirque Éloize, Cirque du Soleil, Jeux de Turin) sont si magistraux qu’on en ressort plus humain qu’avant notre arrivée.
http://www.youtube.com/watch?v=WsdwbH8OK_0
16 mars au 3 avril
Usine C
514-521-4493

La toute récente parution bédéesque de Joan Sfar, Oedipe à Corinthe, dessins Christophe Blain, est le troisième d’une série de 4 albums qui revisitent la mythologie à travers les aventures de Socrate le demi-chien. Irrévérencieux, brillant et drôle.
Benjamin Biolay: Ton héritage
Très beau montage sur une des perles de l'écrin «La Superbe». Un album qui redéfinit sans doute les cadres de la pop française et qui marquera assurément son époque.
jeudi 25 février 2010
Benjamin Biolay : La Superbe
Le premier titre de ce dyptique, La Superbe, nous annonce les débuts d’une liaison amoureuse qui, c’est écrit dans le brouillard, dérapera assurément.
Le climax est lourd et humide comme un ciel de juin mais beau comme le crépuscule rosâtre d’août grâce à des accords de claviers bien sentis sur des envolées de sax qui confèrent un aspect cinoche grandiloquent à l’ensemble de l’œuvre.
Mais, savant dosage, la pop ornée de cordes de cet admirateur de Debussy ne dérape jamais dans la surenchère de glucose et s’esquive élégamment du côté slam, rap, rock et électro.
Très sollicité pour ses dons d’arrangeur par le gotha de la chanson française populaire (Keren Ann, Isabelle Boulay, Françoise Hardy, Coralie Clément, Carla Bruni, Chiara Mastroianni, Elodie Frégé, Henri Salvador, Julien Clerc....) le dandy sombre nous a déjà démontré dans le passé qu’il possède également une langue pas piquée des vers.
On songe évidement à Gainsbourg dont il est le digne héritier certes, mais aussi, sur le plan musical, à Bashung et Murat quand ce n’est pas, car il oscille entre anciens et modernes sur le plan référentiel, aux Beatles, aux Smith ou à New Order.
Sans sombrer dans le sentimentalisme nunuche d’une certaine variété, Biolay nous parle, entre deux lampées d’alcools et trois taffes baudelairiennes, des soubresauts amoureux qui font tanguer entre l’exaltation charnelle quasi mystique et l’envie de se faire indiquer la sortie.
Et, on ne peut s’empêcher de revisionner le film de nos propres ecchymoses amoureuses, une arme au coin du cœur. Il faut entendre le superbe duo, dialogue de sourds autour de la déliquescence du couple via des post-it sur le frigo avec Jeanne Cherhall, sur Brant Rhapsody. Ou encore ce qu’il raconte à sa gamine dans la sublime Ton Héritage.
On le dit condescendant, prétentieux, hautain.... Qu'importe ce ne sont que vains quiproquos de lendemains de cuites.
Car au dela de tout, ce qui compte vraiment, c'est que ce type qui cause avec ses tripes d’écorché éthylique magnifie la douleur et traine sa superbe comme d’autres un spleen magnifique.
**** 1/2
samedi 20 février 2010
Martine St-Clair : Marquer son époque
Marquer son époque
Il y a quelques mois, j'ai eu le bonheur de causer avec Martine St-Clair au moment où elle venait de lancer la rétrospective «Entre-vous et moi». Puisqu'elle fera sa rentrée mercredi prochain dans le cadre de Montréal en Lumières, l'occase était trop belle pour partager l'entretien avec les amis et visiteurs de ce petit blogue.
Claude André
L’ex interprète de Cristal dans la version 1980 (et 88-89) de Starmania qui a marqué deux voire trois générations de Québécois avec ses nombreux tubes et sa personnalité attachante publiait en août dernier une rétrospective de sa carrière.
Si elle a apposé son sceau unique dans l’inconscient collectif des eighties, Martine s’est éclipsée des hits parades pendant quelques années afin de s’intéresser à la mode ainsi qu’aux créateurs derrière les parfums et les cosmétiques pour la télé (Canal Évasion). Et, bien sûr, de travailler à des albums de facture plus personnels.
Mais pourquoi diable avoir tardé si longtemps pour publier ce florilège de chansons qui ont fait vibrer l'étoile St-Clair de façon si éclatante ? «Pour moi, cela était peut-être un peu synonyme de perte de vitesse, de réflexion sur une carrière….bref, ça résonnait comme une fin en soi. Je n’étais pas prête pour cela. La véritable raison pour laquelle j’ai décidé de le faire c’est parce que de plusieurs fans m’ont écrit pour me demander comment s'y prendre pour mettre la main sur des chansons telles «Caribou» ou «Le fils de Superman» que l’on ne retrouvait plus pour diverses raisons.»
Elle s’est donc affairée à la moisson de vingt-huit années de musique en rencontrant, notamment, l’équipe de l’étiquette Musicor puis les choses se sont mises en place malgré quelques heurts d’ordre administratifs avec les anciens détenteurs des droits.
Résultat ? Un album double qui comporte pas moins de 35 titres dont des versions re-mastérisées de ses succès en plus de surprises et d’inédits dont le nouveau tube «Qui pourrait t’aimer mieux que moi» ainsi qu’une entrevue réalisée par votre veinard de serviteur (qui a également rédigé la préface) et qu'il vous est loisible de visionner sur votre écran d’ordinateur.
Rétroviseur
Forcément, le fait de regarder dans le rétroviseur peut parfois réveiller des blessures anciennes, est-ce que cela a été le cas pour l’ancienne plongeuse de haut calibre qui ne semble pas du type nostalgique?
«Lorsque l’on retourne en arrière, nous comparons avec ce que l’on fait maintenant. Et c’est ce qui me dérange profondément de ce type de démarche. On se dit : tiens j’étais comme cela et maintenant je suis ainsi alors que l’on sait très bien qu’on ne peut pas être celui ou celle que nous étions il y a 20, 15 ou même 5 ans. L’unique but pour moi, tant dans ma vie de femme que dans ma vie d’artiste, c’est d’avancer, d’évoluer. De livrer une partie de mon âme. J’ai goûté au succès, certes, mais j’ai aussi voulu toucher à des choses qui sont plus importantes comme le bonheur par exemple », explique-t-elle depuis l’autoroute 20 qui la mène vers la ville de Québec, où elle est née.
L’image
Puis la discussion bifurque. À quelques jours du départ tragique de l’auteure Nelly Arcan (à laquelle Martine à rendu hommage en lui dédiant en spectacle la chanson «Tout va trop vite» parue sur son premier album «Cœur ordinateur»), le journaliste ne pouvait éviter le sujet de l’image des femmes en générale et celle des stars en particulier qui peut s’avérer étouffante.
«J’ai découvert Nelly à l’émission à laquelle elle participait (Vox, Ici et là). J’écoutais les échanges et elle m’intriguait. Je trouvais qu’elle amenait des réflexions profondes sur tous les sujets un peu comme si elle possédait une vieille âme», lance l’artiste visiblement émue.
Mais comment elle, cette Martine tout à fait humble dans la vie, a –t-elle composé avec la lourdeur du vedettariat? «Quand j’ai fait l’exercice de réécouter les chansons de mon répertoire dans le studio de mastering j’ai revu des images et c’était identique,à un film (…). Tout s’accélérait au fil des chansons : J’entendais Starmania et tout d’un coup j’apercevais cette jeune fille de 18 ans qui quittait le sport pour la musique. Ensuite «Le fils de Superman», et oups, une autre étape. Celle où je commence à marcher sur mes propres pas…Souvent on entendait parler de cette belle voix cristaline mais il y avait aussi une image qui l'accomapagnait, image que les gens pouvaient aimer ou non. Puis, j’ai revu des flashs de l’époque où je voulais tout quitter car, à un moment donné, sans le vouloir, sans le désirer, tu es prisonnière de cela. Le public aime ta voix, ton talent mais aussi ce que tu dégages… Et cela, je ne m’en rendais pas compte (…)», poursuit l’artiste qui bien que rayonnante au bout de l’onde demeure pudique à ce sujet.
Puis on déconne. Elle semble heureuse la Martine : En plus de sa nouvelle tribune radiophonique ; la réception de son coffret est plus que positive tandis que sa dernière chanson «Qui pourrait …» caracole depuis des mois en tête de plusieurs palmarès.
Ajouter à cela la préparation d’un album aux reliefs technos et une tournée à travers le Québec et vous comprendrez pourquoi elle a même «l’impression de débuter une seconde fois».
Comme s’il y avait de l’amour dans l’air…
Martine St-Clair
Gesù, Centre de créativité - Théâtre du Gesù
Mercredi 24 et vendredi 26 février 2010 à 20 h
Les coups de cœur de Martine
Dernier film ?
Comme je ne sors pas beaucoup, j’ai mis la main sur plusieurs documentaires dont tous les dvd sur Andy Warhol. Fascinant (elle en parle longuement). J’ai également loué récemment «Valentino : Le dernier empereur». Écoute, c’est fantastique ! Tu comprends à la fin de ce film pourquoi cet homme là est une icône de la mode et fait partie du top 5 des meilleurs couturiers.
Livre ?
En ce moment je dévore la biographie de Mark Rothko, ce peintre russe dont la famille a immigré aux États-Unis en 1913 en raison des pogroms et des purges cosaques.
Musique ?
Je ne voudrais pas tomber dans les souvenirs mais je trippe pas mal Supertramp ces temps-ci. On pourrait acheter «Breakfast in America» la semaine prochaine et nous aurions quand même l’impression que ça vient d’être produit.
mercredi 17 février 2010
À l'agenda
Et la lumière fut !
Le Festival Montréal en lumière, comme à son habitude, proposera une myriade d’activités plus intéressantes les unes que les autres dont le volet gastronomie internationale. Pour notre part, bien sustenté, on ne loupera assurément pas l’expo consacrée à Leonard Cohen et les spectacles du relevé combo tex-mex Calexico (le 18), du slammeur Grand Corps Malade (le 19), du chamanique Yann Perreau (le 20), de l’Innu aérienne Elisaapie Isaac (le 23) ou encore de l’enthousiasmante Martine St-Clair (les 24 et 26) sans oublier le magnifique hommage à Gaston Miron qui reprendra l’affiche pour une rare fois (le 25). Aussi à l’agenda : la comédienne et maintenant chanteuse Agnès Jaoui (25-26-27), l’envoûtant Zachary Richard (le 25) en même temps que les festifs 3 accords et The Cuban Martinez Show ! Vous avez-dit ubiquité ?
Photo: Jean-François Leblanc
Du 18 au 28 février.
http://www.montrealenlumiere.com/
Se faire une toile
S’il fut une époque où le cinéma d’ici n’avait pas toujours la cote, les choses ont bien changé depuis. Véritable reflet de notre identité collective, notre 7ième art n’a désormais plus rien à envier à quiconque et c’est avec un bonheur contagieux qu’il nous convie à la 28ième édition des Rendez-vous du cinéma québécois. Pendant une dizaine de jours, nous pourrons voir ou revoir des œuvres de fiction ou des documentaires triés sur le volet dont l’étranglant Lost Song de Rodrigue Jean. Le très digne et réussi Polytechnique de Denis Villeneuve ou le touchant documentaire sur Dany Laferrière La Dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve suivie d’une discussion avec l’écrivain sans parler de la clôture et son attendu dernier long métrage de Robert Morin, Journal d’un coopérant. Les amateurs d’audace et de découvertes se rendront aux «Nuits des rendez-vous» tandis que les cœurs purs se remémoreront de précieux souvenirs avec l’expo consacrée aux 25 ans de La Guerre des tuques : « la guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal !»
Du 17 au 27 février. (photo:extrait du film La Guerre des tuques)
http://www.rvcq.com/
Buffet froid
Les amateurs du théâtre de Michel Tremblay devraient se gaver à souhait avec la première pièce présentée à Montréal de la comédienne et auteure Anne-Marie Olivier, Mon corps deviendra froid. Une famille se réunit, dix ans après le suicide du père atteint de maladie mentale, le temps d’un repas. On y dissèquera les blessures de tout un chacun et le fer tournera dans les plaies des personnages meurtris. À travers des dialogues imagés et crus, cette fable freudienne nous laisse entrevoir toute la méchanceté inhérente au genre humain mais le tout, heureusement, entrecoupé de moments très drôles. Avec Suzanne Champagne, Claude Despins, Brigitte Lafleur, Myriam Leblanc, Roger La Rue. Mise en scène Stéphane Allard.
Jusqu’au 27 février Théâtre de Quat’Sous
http://www.quatsous.com/
Jouer au cowboy
Icône de la musique populaire américaine, le chanteur country Hank Williams, qui demeure une référence pour le légendaire Leonard Cohen, a levé les bottes à l’âge de 29 ans, il y a près de 60 ans. Le premier de classe Patrick Norman lui rend un hommage très réussi et fichtrement bien réalisé qui vous fera chanter sur «A Tribute To Hank Williams/Where I Come From».
Le Festival Montréal en lumière, comme à son habitude, proposera une myriade d’activités plus intéressantes les unes que les autres dont le volet gastronomie internationale. Pour notre part, bien sustenté, on ne loupera assurément pas l’expo consacrée à Leonard Cohen et les spectacles du relevé combo tex-mex Calexico (le 18), du slammeur Grand Corps Malade (le 19), du chamanique Yann Perreau (le 20), de l’Innu aérienne Elisaapie Isaac (le 23) ou encore de l’enthousiasmante Martine St-Clair (les 24 et 26) sans oublier le magnifique hommage à Gaston Miron qui reprendra l’affiche pour une rare fois (le 25). Aussi à l’agenda : la comédienne et maintenant chanteuse Agnès Jaoui (25-26-27), l’envoûtant Zachary Richard (le 25) en même temps que les festifs 3 accords et The Cuban Martinez Show ! Vous avez-dit ubiquité ?
Du 18 au 28 février.
http://www.montrealenlumiere.com/
Se faire une toile
S’il fut une époque où le cinéma d’ici n’avait pas toujours la cote, les choses ont bien changé depuis. Véritable reflet de notre identité collective, notre 7ième art n’a désormais plus rien à envier à quiconque et c’est avec un bonheur contagieux qu’il nous convie à la 28ième édition des Rendez-vous du cinéma québécois. Pendant une dizaine de jours, nous pourrons voir ou revoir des œuvres de fiction ou des documentaires triés sur le volet dont l’étranglant Lost Song de Rodrigue Jean. Le très digne et réussi Polytechnique de Denis Villeneuve ou le touchant documentaire sur Dany Laferrière La Dérive douce d’un enfant de Petit-Goâve suivie d’une discussion avec l’écrivain sans parler de la clôture et son attendu dernier long métrage de Robert Morin, Journal d’un coopérant. Les amateurs d’audace et de découvertes se rendront aux «Nuits des rendez-vous» tandis que les cœurs purs se remémoreront de précieux souvenirs avec l’expo consacrée aux 25 ans de La Guerre des tuques : « la guerre, la guerre, c’est pas une raison pour se faire mal !»
Du 17 au 27 février. (photo:extrait du film La Guerre des tuques)
http://www.rvcq.com/
Buffet froid
Les amateurs du théâtre de Michel Tremblay devraient se gaver à souhait avec la première pièce présentée à Montréal de la comédienne et auteure Anne-Marie Olivier, Mon corps deviendra froid. Une famille se réunit, dix ans après le suicide du père atteint de maladie mentale, le temps d’un repas. On y dissèquera les blessures de tout un chacun et le fer tournera dans les plaies des personnages meurtris. À travers des dialogues imagés et crus, cette fable freudienne nous laisse entrevoir toute la méchanceté inhérente au genre humain mais le tout, heureusement, entrecoupé de moments très drôles. Avec Suzanne Champagne, Claude Despins, Brigitte Lafleur, Myriam Leblanc, Roger La Rue. Mise en scène Stéphane Allard.
Jusqu’au 27 février Théâtre de Quat’Sous
http://www.quatsous.com/
Jouer au cowboy
Icône de la musique populaire américaine, le chanteur country Hank Williams, qui demeure une référence pour le légendaire Leonard Cohen, a levé les bottes à l’âge de 29 ans, il y a près de 60 ans. Le premier de classe Patrick Norman lui rend un hommage très réussi et fichtrement bien réalisé qui vous fera chanter sur «A Tribute To Hank Williams/Where I Come From».
dimanche 14 février 2010
Spécial St-Valentin (3) : Entretien avec Isabelle Gaumont
Isabelle Gaumont, comédienne et auteure de «Cousine de personne» (Éd.Stanké) et «Subordonnée» (Éd. Hurtubise) nous exprime aujourd'hui un point de vue féminin quant à l'utilisation des mots dans le processus de séduction.
Qu’elles sont les limites des choses à dire et ne pas dire? Est-ce que je me trompe en avançant que les allusions à la sexualité sont à proscrire?
À proscrire, toujours. Un homme qui désire une femme devient transparent. Son désir appuyé par des mots peut prendre une dimension inquiétante, voire ridicule.
Crois-tu que la parole est la chose la plus importante pour séduire une femme?
J’ignore si on peut gagner le cœur d’une femme par la parole uniquement, mais une seule phrase idiote suffit pour le perdre.
Si l’on déclame un poème par exemple à une femme, ne risque-t-on pas d’avoir l’air ridicule?
Pas si on est poète. Mais un comptable devrait peut-être s’en tenir aux conseils pour sauver de l’impôt. Se concentrer sur ce en quoi l’on excelle réduit les chances d’avoir l’air ridicule. Contrairement à ce que laisse croire la téléréalité, on ne s’improvise pas artiste.
Quels sont les plus beaux mots qu’un homme t’ait dit?
Les plus beaux doivent être gardés pour soi. D’ailleurs, un homme qui révélerait ou publierait nos paroles intimes perdrait automatiquement et irrévocablement le privilège d’en échanger d’autres avec moi.
Et à contrario?
Peut-être parce que je ne me suis jamais éternisée auprès d’un homme qui ne sait pas s’exprimer — on parle ici de minutes —, aucun exemple ne me vient en tête. Dès qu’une parole hideuse est prononcée, je me sauve, car elle est, pour moi, annonciatrice d’un défaut de fabrication irrattrapable.
Y a-t-il des sujets tabous?
Tout est dans la manière. Un homme qui manque de tact ou de délicatesse devrait se tenir loin des sujets controversés.
Quels sont les mots qui désarment les femmes?
Les mots sincères. Vraiment, ce n’est pas plus compliqué que ça.
Les mots répulsifs?
Encore une fois, je ne peux parler pour toutes les femmes, mais pour moi, la vulgarité et les sacres sont un turn-off absolu. La médisance et les commérages me laissent croire que je pourrais un jour en être le sujet. Le défaitisme et le négativisme sont lassants… et navrants.
Peut-on surutiliser la parole?
J’en reviens à mon analogie sur le golf. Aussi, ce serait bien que je puisse placer un mot…
jeudi 11 février 2010
Patrick Norman : A Tribute To Hank Williams
Patrick Norman
Where I Come From
A Tribute To Hank Williams
Nul besoin d’être un exégète de la culture étasunienne pour savoir que Hank Williams figure parmi ses icônes les plus populaires et qu’il représente à lui seul les fondations du saloon.
D’autant plus qu’il a levé les bottes à l’âge de 29 ans. Ce qui ajoute bien sûr au mysticisme et à la légende.
C’est donc avec un intérêt enthousiaste que nous avions hâte de tendre l’oreille sur cet hommage livré à celui qui fut l’idole de l’illustre Leonard Cohen par un des plus respecté représentant du country québécois contemporain, Patrick Norman.
Un premier de classe de ce courant musical certes, mais également un digne représentant d’une certaine variété disons souriante.
D’emblée, il est étonnant de constater, en survolant les titres, combien la plupart comme Hey, Good Lookin', Cold, Cold Heart ou I'm So Lonesome I Could Cry, sont inscrits dans l’imaginaire collectif des nord-américains que nous sommes.
Puis on tend l’oreille. Ouf, les craintes ne s’avèrent finalement pas fondées. Cet hommage, livré par l’excellent guitariste et chanteur qu’est Norman n’extirpe pas l’aspect «western» de Hank Williams en le «variététisant» à outrance.
Au contraire, cet aspect très cowboy est mis de l’avant grâce à des accords bien sentis de mandoline ou de pedal steel magnifiés par une réalisation particulièrement relevée qui a su trouver le «son» juste. Merci Gilles Valiquette.
Bien sûr, on ne peut écouter un chef d’œuvre comme I Saw The Light sans penser à la poignante version de Johnny Cash ou encore reprendre le refrain de Jambalaya (On The Bayou) sans songer à l’époustouflante reprise d’un autre cowboy québécois, plus à gauche, Steve Faulkner.
Mais, au final, une fois que nous avons accepté que nous avons affaire à un sacré bon gars qui ne nous la jouera pas écorché vif mais demeurera sobre et digne, cet encodé devient alors très touchant pour le «Poor Lonesome Cowboy» qui écrit ces lignes.
**** /5
En écoute : http://www.zik.ca/zik/album.jsp?productId=ZIK1733155
vendredi 5 février 2010
À l'agenda
Elle veut tout
photo: John Londono
S’il y a un événement musical pop à marquer d’une pierre blanche au calendrier cet hiver, c’est assurément le spectacle en formation trio de la charismatique Ariane Moffat qui sera accompagnée de Marie-Pierre Arthur (il faut découvrir son album) à la basse et de l’excellent Joseph Marchand à la six-cordes. Pour l’occase, celle qui veut tout et l’obtient puisera dans sa besace remplies de tubes en plus de revisiter des pièces de Daniel Bélanger (Imparfait), Michel Jackson (Man in the Mirror) et de Beck (Nobody’s Fault but My Own) comme le soulignait récemment Marie-Christine Blais. À la manière du titre de son dernier opus récipiendaire d’un prestigieux prix de l’Académie Charles-Cros, nous vibreront sans doute dans Tous les sens.
Ariane Moffat Trio
11 er 12 février
Théâtre National
Ça plane pour eux
Après les retentissants «Nouvelle Vague» (2204) et «Bande à part» (2006) revoici la bande à Marc Collin et Olivier Libaux ainsi que leur panel de voix féminines top sexys qui revisitent des «classiques» new wave et punk en version bossa, dub et pop-folk. Avec «Nouvelle Vague 3» , nous retrouvons encore des pièces matricées dans l’inconscient collectif dont le brûlot God Save de Queen (Sex Piostols) en ballade jouissive (!) ainsi qu’une lecture dub de Ça plane pour moi (Plastic Bertrand) sans compter quelques duos dont Master & Servant de Depeche Mode avec la voix crépusculaire de Martin Gore. À la fois populaire et branché, ce troisième chapitre prouve que Nouvelle Vague se réinvente et le résultat ne veut pas quitter notre lecteur.
Nouvelle Vague 3
Justin Time.
La valeur de Vallières
photo: Véronique Messier
Il est de ces artistes qui savent magnifier l’apparente banalité du quotidien et qui par le fait même posent un baume sur nos plaies de simples mortels. Vincent Vallières, depuis la parution de son «Repère tranquille» (2006) en fait sans doute partie grâce à des chansons folks inspirées par la Sainte-Trinité : Johnny Cash, Neil Young et Bob Dylan. D’apparences simples, ses pièces nous parlent des choses de la vie et leur auteur est aussi très doué pour débusquer la mélodie qui tue et s’impose à la mémoire. Entouré de ses 4 fidèles complices dont le très sollicité Olivier Langevin, Vallières nous servira son confort food musical des plus réconfortant.
11 février à 20 h 00
Métropolis
vincentvallieres.com
En bref :
Il est jeune, beau, surdoué et…torturé et nous on craque en écoutant l’enveloppant «La Superbe», le nouvel encodé (double) magnifiquement orchestré de Benjamin Biolay. Un artiste qui évoque Gainsbourg et devrait repartir avec quelques statuettes au prochaines «Victoires» françaises.
ps: disponible en écoute sur le site de Musicmi.
mercredi 3 février 2010
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