Bête de scène du rock hexagonal, Daran revient nous présenter son excellent Petit peuple du bitume et autres tubes du temps où il dormait dehors avec les Chaises.
Claude André
Il faudra arriver tôt car dès la levée du rideau, tel un coup de poing rock aux effluves pinkfloydiennne, le charismatique Daran balancera les premières notes du fameux Petit peuple du bitume en compagnie de ses quatre musiciens. Et, comme sur l’encodé paru en janvier 2007, sans interruption aucune question de nous faire planer longtemps.
Puis, après la pause de la première partie, notre Breton d’adoption passera en revue les nombreux tubes qui ont jalonné sa carrière avec et sans les Chaises. Nom de son défunt groupe qui a d’ailleurs connu le succès au Québec plus tôt qu’en France et à permis à la formation de mettre la grappe sur un Félix en 1996 dans la catégorie artiste de la francophonie s’étant le plus illustré au Québec. «Pour ce spectacle que je viens présenter chez vous, j’ai revisité mes chansons anciennes en fonction de les alignées sur celles du Petit peuple. Elles seront très électriques, très guitares, parfois trois, et ma voix est encore plus planante. Il y a des versions tellement différentes de ce qu’elles étaient au départ qu’on pourrait parler de choses inédites, en effet», raconte Daran avec lequel on évoquera les souvenirs du défunt Spectrum et son toit craignos puis le regretté D’Auteuil à Québec. «On avait joué là une semaine avant sa démolition. La scène s’était effondrée derrière (rires). C’est un métier très dangereux finalement que celui de musicien», rigole l’artiste des plus sympas.
Changer de vie
À l’aube de la cinquantaine, toujours aussi dangereux ce boulot si on en croit le texte de la chanson «Gala gala, etc» (note : bonne orthographe) qui raconte les lendemains de bitures, les maux de cheveux et les réveils avec les groupies anonymes...? «Je ne crois pas que l’on s’assagisse. En fait, ça dépend des tempéraments. Ma femme ? Je suis à nouveau célibataire. Tu n’as qu’à mettre le numéro de ma chambre d’hôtel», rigole Daran qui a déjà présenté ses musiciens en indiquant le lieu où ils pieutaient ainsi que leur numéro de chambre au grand plaisir de la foule. Puis, revenus sérieux, on discute des années sombres où il n’arrivait pas à trouver une compagnie de disque et devait emprunter pour payer ses impôts. Chose ancienne, désormais, grâce à ses collaborations avec Sardou, Maurane, Florent Pagny et surtout, le héros national Johnny Hallyday. «Comme je n’ai plus forcément besoin de ça pour vivre, quand je fais du Daran maintenant, c’est tout ce que j’aime. Toute la vérité et rien que la vérité», se réjouit l’homme qui n’est toutefois pas dans le circuit des grandes commandes et des éditeurs mais travaille de personne à personne, privilégiant l’aventure humaine à chaque fois. Parlant d’aventure, Daran, pour revenir à la chanson «Gala gala, etc» écrite par le noceur Miossec, a aussi choisi de tout arrêter il y a quelques années. «Quand, j’ai compris, à l’époque du disque Déménagé (1997) qu’il fallait que je dure dans le temps, oui, j’ai tout arrêté. De fumer d’abord et tout ce qui allait à côté ensuite. De toute façon, tous ces grands comme Iggy Pop et compagnie ont arrêté. En fait, il y a le camp de ceux qui ont cessé et celui de ceux qui ont continué. Dans le second cas, ils sont morts aujourd’hui.». Et Daran lui, criant de vie. De vérité.
Samedi 26 juillet au Club Soda avec Noir Silence en ouverture dès 19h00 $ 29.50
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