Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
samedi 6 septembre 2008
Louise Forestier
L’aura de la résilience
Louise Forestier célèbre les retrouvailles avec son fils et la vie malgré ses travers avec un album crépusculaire aux reflets d’argent.
Claude André
Égérie de la culture populaire québécoise, l’héroïne du film culte X-13 se pointe au 10ième étage d’un immeuble qui offre une vue magnifique sur la ville. Zen et rayonnante, elle touche le ventre rond de la relationniste de presse de l’index : «C’est pointu donc c’est un garçon». Plus tard, elle nous confiera, qu’à ses yeux, la plus bel avancé des rapports entre les hommes et les femmes depuis les seventies demeure l’implication attentionnée dont les pères font preuve désormais à l’endroit de leur progéniture et pour le reste «il y aura toujours des games entre les hommes et les femmes.»
Mais d’emblée, le journaliste la gronde avec un sourire «Dans votre chanson d’ouverture («Pas d’choker pas d’collier»), n’auriez pas dû parler du café où l’action se déroule, l’est déjà beaucoup trop fréquenté…».
Puis elle explique qu’elle a choisi d’écrire une chanson sur Jean Leloup, le Johnny de la pièce, parce qu’il représenterait à ses yeux la quintessence de l’artiste «avec tout ce que cela comporte comme dangers aussi». «Son immense talent mais aussi sa très grande fragilité» la touche profondément. Probablement qu’elle retrouve aussi en lui un certain alter ego. En tout cas, pour l’aspect provocateur sûrement (elle est derrière le révolutionnaire Ostid’show de 68), et elle se révèle assurément hyperfragile également comme en témoigne Éphémère. Ce plus récent chapitre qui bat de son cœur mais aussi de celui de son fils, plus ou moins perdu et retrouvé, qui l’a arrangé au retour de son exil californien. Exil qui évoque la célèbre chanson («California») qu’interprétait jadis sa maman.
États humains
Entre deux états d’âmes et une certaine aura spirituelle qui nappe des souffrances d’amour que l’on retrouve en filigrane, ce 23ième album comporte quelques sourires tels les chansons «J’aime un chien» ou «Mescal», une évocation de la révolution sexuelle. «Il s’agit d’une carte postale des années 70. J’imagine des palmiers, une plage au Mexique et ce texte derrière la carte en question. On allait beaucoup au Mexique à cette époque et il y a le clin d’œil à la dope même si je n’étais pas la championne de ces produits là».
Quant aux côté plus obscur du disque, il se manifeste, notamment, avec «Ostinato». Un regard sur la dépendance affective dont le refrain ressemble à un mantra «Nous sommes toujours attirés vers le même type de personne. Nous allons toujours plus facilement vers ce que l’on connait puisque nous craignons l’inconnu. Et en amour, nous cherchons des images. Pour certains c’est le pôpa, d’autres la môman, d’autres le tempérament, à chacun ses patterns quoi. Et à un moment tu regardes ta vie et tu te dis : «ça a toujours été le même genre d’hommes». Wow ! Voila l’idée d’ostinato, qui veut dire toujours la même note.» Mais on peut en sortir parait-il en allant moins vite. «On peut découvrir quelqu’un de différent, en être surpris et se dire : «j’y vais pareil. On essaye !»
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