jeudi 11 septembre 2008

Discomanie : Dick Rivers


Dick Rivers ici ? Et oui. Si son album précédent (éponyme), celui de la crédibilité, était très réussi et étonnant, avec L’Homme sans âge, entièrement écrit et composé par le jeune loup de la chanson française actuelle Joseph D’Anvers (Bashung) , la légende a connecté avec un ton quasi inquiétant pour causer des amours perdus, de la solitude, du courage et, notamment, de la vieillesse. Discussion sympa avec Monsieur «Rivières de bites» comme le surnomme Jacques Higelin. On se croise les doigts pour que le Coup de cœur trouve le budget pour l’inviter en novembre. Sinon, il effectuera une longue tournée partout au Québec au printemps 2009.

Claude André

Dernier cd acheté ?

Hummmm, Bonne question. C’est un album d’un groupe qui s’appelle Kill The Young (Manchester).

Que chantiez-vous sous la douche ce matin ?

Je ne chante pas sous la douche. Parfois, dans la voiture je chante des conneries, des trucs de Gainsbourg. Des choses comme ça quoi. Ce n’est jamais la même chose. Parfois c’est des chansons d’enfants…Des trucs pour rigoler quoi.…

La chanson que vous chanteriez dare-dare à une femme pour la séduire?

Là, maintenant ? «Love me tender». C’est une belle chanson quand même.

Sur votre album précédent, on retrouvait des chansons écrites pour vous par Biolay, M, Mickaël Furnon de Mickey 3D, Mathieu Boogaerts et autres Francis Cabrel. Quels sont vos chanteurs français préférés
?
J’adore Alain Bashung. Vous savez, il a le même âge que moi. Il a d’ailleurs été mon réalisateur au milieu des années soixante-dix. Cela fait encore partie de mon double personnage : j’ai toujours été très précurseur. Depuis les débuts, je me suis toujours entouré de jeunes. En 68 j’ai collaboré avec Gérard Manset pour un album qui s’appelait «L’interrogation»…

Vous n’êtes pas qu’un amateur d’Elvis comme plusieurs peuvent le croire…

Attendez… ! Amateur d’Elvis oui, mais comme tout le monde. À moi, on me le colle parce que j’ai toujours dit que si Elvis n’avait pas existé, le rock and roll serait demeuré une musique de Blacks. Ce n’est pas Elvis qui a créé le rock and roll, cela existait bien avant lui et ça s’appelait le rythm and blues, mais lui il est important parce que, comme le dit Bruce Springsteen et ce pauvre John Lennon, il a fait passer cette musique qui jouait uniquement dans les radios Noires des États-Unis chez les Blancs. Donc, on existe tous, quelque part, grâce à Elvis.

Il est sans doute votre artiste anglophone préféré.
Ah non, il y en a plein que j’aime. Willie Nelson, par exemple…Elvis, comment pourrais-je dire, c’est une sorte de messie. Vous voyez ? Sans lui le rock and roll serait resté une musique underground. Son importance, elle est sociale. J’aime aussi beaucoup U2, Garth Brooks, le chanteur d’opéra Josh Groban. Mes goûts musicaux très larges, ils vont de Pavarotti à Pearl Jam. J’aime les bons interprètes qui ont de la personnalité.

Et chez les femmes ?
Françoise Hardy…je ne sais pas moi, citez-moi des noms. Dalida ? (Il s’esclaffe). Piaf ? Ah oui, beaucoup. Je l’ai connu d’ailleurs quand j’avais 15 ans. J’ai beaucoup été frappé par le film La Môme (La Vie en rose au Qc), parce que lorsqu’on la voit à la période qui correspond à la fin de sa vie, c’était l’époque où je l’ai connue. Ça c’est l’avantage d’avoir commencé jeune, ça m’a permis de connaître des gens absolument extraordinaires comme Piaf, Brassens, Brel. Ferré ? Oui, bien sûr.


Bonus tracks

Vous êtes un habitué du Québec, vous y avez sans doute vos artistes de
prédilection ?

Ah oui. Un de mes chanteurs préférés demeure Patrick Normand. Je possède son DVD et tout. J’aime aussi beaucoup Isabelle Boulay.

La plus belle chanson du monde ?
«La chanson de Pévert», de Gainsbourg.

La chanson hommage à celle de Prévert-Kosma, «Les feuilles mortes».

Oui, qui est aussi très très belle. Vous savez, à mon niveau de musique à moi, je ne peux pas avoir quelque chose de préféré. C’est toujours relié à des souvenirs. Souvent on me dit : si tu partais sur une île déserte tu apporterais quoi ? J’ai toujours dit Heartbreak Hotel d’Elvis Presley. Pourquoi ? Parce que ma vie s’est décidée sur cette chanson. Quand j’ai entendu ça, vers 12 ans et demi ou 13 ans, mon existence a été complètement chamboulée. C’est à partir de ce moment que j’ai voulu chanter. Mais ce n’est certainement pas la plus belle chanson d’Elvis.

Le disque que vous auriez aimé faire Monsieur Rivers ?

Il y a une chanson que j’adore de Francis Cabrel qui s’appelle «C’est écrit». J’aurais aimé l’avoir chanté. Mais je ne touche jamais aux chansons des autres, à part pour le rock and roll, où je suis bien obligé, à ma façon cependant, de reprendre quelques classiques des autres.

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