lundi 8 septembre 2008

Catherine Durand: Coeurs migratoires


Je est un autre

La song writer reprend là où elle avait laissé avec le très beau Diaporama. Entretien en vol plané.

Claude André

En quoi considères-tu Cœurs migratoires différent du précédent qui était, ma foi, très réussi ?
Honnêtement, j’ai voulu aller dans la continuité mais en poussant davantage le côté folk sur le plan de l’instrumentation en utilisant, entre autres, des instruments avec lesquels je n’avais pas encore travaillé en studio : le banjo, la pedal steel, la mandoline… Donc les chansons folk ont été orchestrées de façon super traditionnelle tandis que les chansons plus planantes sont éthérées davantage.
Sans parler d’album concept, peut-on dire que tu avais en tête une thématique générale, les ruptures amoureuses, au moment de l’écriture de cet album ?
Je ne m’en suis pas aperçue tant et aussi longtemps que je n’ai pas eu toutes les chansons sous les yeux. Si les chansons sont souvent autobiographiques, elles sont aussi observatrices de ce qui se passe autour de moi. Tu sais, pour moi les chansons ne sont pas des histoires, je ne suis pas une raconteuse.

Tu peins des chansons plutôt…

Oui, il s’agit davantage de portraits, de toiles un peu impressionnistes. Je ne raconte pas quelque chose de précis. Souvent, je commence à écrire un texte et, honnêtement, je ne sais même pas où il se dirige. Si tu voyais mes cahiers de textes…: c’est écrit pêle-mêle avec des ratures ici et des flèches là. Je commence une phrase sur une page et je la termine avec un autre bout de phrase écrit deux pages plus loin. Mais je me retrouve et j’essaie de faire un tout avec ça.

Parle-nous du processus de création.
C’est un album qui s’est écrit sur une période de deux ans et demi, presque trois. Parfois, une petite étincelle va faire en sorte que tu vas, par exemple, écrire une pièce super triste alors que cela n’était pas nécessairement ton émotion au départ. L’album est beaucoup écrit au «je» mais ce sont souvent les autres dont il s’agit.

On y retrouve plusieurs invités aussi…

Oui, Tristan Malavoy à écrit la chanson titre tandis que Martine Coupal est l’auteur du texte «Peine Perdue». Catherine Major est venu faire un tour au piano, Louis-Jean Cormier (Karkwa), qui chante en duo avec moi aussi. J’ai été très choyée. Si tu choisis à la base les bons musiciens en fonction de ce que tu souhaites apporter à ta chanson, bien le tour est joué. C’est vraiment avec cet angle là que j’ai invité les gens qui ont participé à l’album dont mon fidèle complice Jocelyn Tellier à la coréalisation. On y retrouve aussi Olivier Langevin à la guitare, Robbie Kuster et Marc-André Larocque, deux drummers qui sont super imaginatifs, Mélanie Auclair au violoncelle, Dan Thouin (piano), Jean-Guy Grenier (pedal steel), Josiane Laberge et Marie-Annick Lépine (violon) et Joe Grass (mandoline et dobro)…

Et les projets ?
Cet automne, je continue la tournée Toutes les filles…Avec Ginette, Mara et Mélanie Auclair (Magnolia) on part en Abitibi. Ça va être très cool et oui nous ferons des chansons de ce nouvel album.

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