mardi 23 septembre 2008

Lynda Thalie


Femme du monde

Pour son troisième album, la reine du désert nous propose un voyage en tapis d’orient entre les effluves des villes exotiques et charnelles et le soleil de la pop.

Claude André

Ton dernier album, La Rose des sables, débute avec une reprise d’un tube de Barbara Streisand, «Woman in Love», c’est le cas ?
Oui, à prime abord, c’est sûr. Mais il s’agit d’une chanson que je chéris depuis que je suis toute petite et je voulais l’interpréter depuis longtemps. Je suis ravie de la faire à ce moment, où je suis rendue en tant que femme et artiste. Je lui donne toute mon émotion.

En quoi cet album se distingue de ton précédent ?
Il est très ensoleillé. L’autre était très automne et pas mal intérieur. Là, j’ai l’impression que j’ai besoin de bouger, de danser, de positivisme.

On rencontre beaucoup de pays sur les musiques de cet album dont les rythmes arabo-andalous…
Ah mais oui ! Cet album c’est un voyage. On y retrouve tout ce qui m’a inspiré dans mes tournées que ce soit au Moyen-Orient, à Mexico l’an passé ou en Tunisie. Ce sont des saveurs d’ailleurs que j’ai décidé d’inclure car c’est cela qui m’anime. Et c’est vrai que tout ce qui est arabo-andalou, tout ce qui est flamenco, espagnol, à la limite Portugal et fado, j’adore. Ça m’anime énormément et j’ai décidé de le partager avec les gens.

Les histoires d’amour que tu racontes en chansons sont souvent très tortueuses, est-ce que c’est ta vie qui est comme ça ?
Bien c’est notre vie ! Je n’ai pas l’impression de connaître quelqu’un pour qui l’amour est simple. Moi, on ne m’a jamais dit que c’était facile ou qu’il s’agissait d’un fleuve tranquille.

Au moment du processus de création de l’album y avait-il un mot d’ordre ou les choses sont venues par elles même ?
Le mot d’ordre était «liberté» je pense. J’étais très très libre et j’ai l’impression de m’être un peu plus fait confiance Claude (aveu : je craque lorsqu’elle prononce mon prénom) avec cet album ci. J’ai écrit davantage et plus en solitaire. Ce qui est une première en fait. J’ai l’impression d’être rendue là : je me fais plus confiance en tant qu’auteure et compositrice même si je suis toujours superbement entourée.

Tu as écris une chanson, «Le rallye des gazelles», où tu prends une position politique en faveur de la liberté des femmes…
Oh mon dieu. La politique je laisse cela aux politiciens (rires).
Oui mais à quoi fais-tu allusion, aux femmes victimes de l’excision ?
À toutes ces femmes là justement. Qu’elles soient dans le monde dit civilisé et qu’elles se battent pour l’équité salariale. Que ce soit une mère monoparentale qui tente de faire de son mieux pour bien faire vivre ses enfants. Que ce soit aux États-Unis dans les quartiers chauds on en Afghanistan, il s’agit toujours de femmes qui courent vers leur liberté et cette chanson est née pour cela.

Et le port du voile, c’est quelque d’oppresseur ou de libérateur pour une femme, selon toi qui a vécu en Algérie ?
Ça dépend comment on le porte. Moi, j’admire la femme qui se tient droit. Si une femme le porte en jugeant que c’est cela sa croyance…si on porte un bandana sur la tête ou une casquette à l’envers, ou un foulard, si tu es convaincu, ça va. Ce n’est pas de mes affaires.

Tu crois vraiment que ces femmes sont convaincues, qu’elles ne subissent pas la pression des hommes qui les entourent ?
Il y a beaucoup de pression dans beaucoup de classes dans le monde. Moi je parle pour chez nous: si tu le portes et tu es convaincue, je respecte. Mais si on te force quelqu’un à faire quelque chose qu’il n’a pas envie de faire, que ce soit porter un foulard ou de vivre d’une certaine façon, je suis contre. Sinon, je suis pour. Mais je ne parle pas ici des gamines de 7 ou 8 ans qui portent le foulard (…).

Cet album réalisé par Michel Bruno (Richard Petit), tu le présenteras bientôt sur scène ?
À partir de l’hiver prochain, je partirai pour une longue tournée. Les dates sont inscrites sur ma page Myspace. J’effectuerai ma rentrée au Grand théâtre de Québec le 18 février. J’ai tellement hâte. Sinon, on croise les doigts, car il y en plein de choses qui se trament à l’international.

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