samedi 27 septembre 2008

Les Cowboys fringants



Une autre chevauchée

Près de 4 ans après La Grand Messe et une longue tournée des deux côtés de la grande mare, les Cowboys fringants repartent pour L’expédition.

Claude André

Journée d’entrevues à La Tulipe où on monte un décor. Le lendemain, on devait lancer L’Expédition devant des centaines de fans en liesse dans ce vestige de la rue Papineau qui crèche devant une salle de bingo. Les 4 Cowboys (le batteur Dom a quitté le groupe pour des raisons obscures) sont divisés en deux groupes pour les entrevues. Marie-Anick Lépine et J-f Pauzé ont pris place devant moi sur un vieux canapé seventies. La paire semble fébrile. D’emblée, je leur fait remarquer que les auspices de L’Expéditon semblent mauvais. Le climat paraît ombragé, moins que sur le précédent mais tout de même. Marie-Annick aura tôt fait de me préciser que les chansons plus «drôles» se retrouvent sur l’autre album Sur un air de déjà vu qui paraitra en ligne dans deux semaines.

C’est que Jean-François, le prolifique auteur-compositeur, est arrivé avec une trâlée de nouvelles pièces dans sa besace et c’est le groupe, en fait Marie-Annick si j’ai bien compris, qui était chargée de l’élagage des titres histoire de constituer un tout cohérent. «Je considère qu’il s’agit de notre premier album qui se tient du début à la fin», analyse-t-elle en parlant de cet encodé qui de la naissance d’un enfant aux vieux jours relate le film de la vie, bien qu’il ne fut pas imaginé ainsi dans son processus créatif par l’auteur J-F Pauzé. Lui qui mitonnait simplement des histoires au gré des ses états d’âme qui ne sont pas, d’ailleurs, sans évoquer ceux de son mentor Renaud.

Chacun son rôle

Tant dans le ton que le choix des thématiques abordées. J-F, qui n’a jamais fait de mystère de ses penchants pour le «chanteur énervant», Richard Desjardins et Plume tient à préciser cependant qu’il n’a pas, pour sa part, passé 7 ans saoul mort à la Closerie des Lilas. Mais il est fière d’annoncer que Renaud avait fait des Cowboys son coup de cœur 2007 sur son site Internet.

Sans doute aimera-t-il, tout comme les milliers de fans d’ici et de France, ce nouvel album où les arrangements de Marie-Annick Lépine s’avèrent particulièrement réussis. «Ça super bien été parce que ça fait douze ans que je fais cela et le même nombre d’années que nous somme ensemble. J’ai essayé de me faire présente seulement lorsque cela s’avérait nécessaire en appuyant les propos sans jamais dénaturer les chansons qui, au départ, avec la façon dont Jean-François écrit, sont très belles guitare/voix. Mon défi était de savoir où m’arrêter. Chose que je n’avais pas comprise avant cet album là. Mon travail était de faire en sorte que la chanson semble durer 1 minute et demie même si elle fait 4 minutes 50», explique la violoniste du groupe qui se réfère à l’expérience de son album solo pour expliquer d’où la lumière est venue.

D’ailleurs, celle qui tentait de placer des chansons sur les albums précédents affirme avoir compris, à l’instar des autres membres (sauf l’ex Dom ?), que l’identité des Cowboys, leur discours, relève de l’écriture de Jean-François. Cela amenuiserait la possibilité d’éventuels conflits imputables aux disparités économiques puisque les autres membres ne touchent pas de redevances sur les chansons. «Ça ne crée pas de frictions car chacun des membres du groupe a compris son rôle», explique Marie-Annick. Les voilà donc bien armés pour attaquer cette nouvelle expédition. Hue Cocotte.



Questions à Jean-François Pauzé

Un album pessimiste ?
Beaucoup moins que La Grand Messe qui était pessimiste et sombre et m’a démoralisé moi-même à un point tel que j’étais écœuré de faire de la tournée tellement je trouvais les tounes darks. Cet album est à mon sens beaucoup plus rayonnant et porteur d’espoir. La chanson «Droit devant», qui ouvre l’album, donne le ton. Si elle s’adresse à un enfant, dans les faits, il s’agit d’un regard sur moi-même. C’est un peu une lettre à moi-même que je me suis écrite.

Et si tu deviens cynique lorsque tu parles du bonheur comme sur «Tant qu’on aura de l’amour», est-ce parce que ce dernier te rends mal à l’aise, comme s’il était suspect?
Oui, oui, c’est ça. C’est toujours plus facile d’écrire une chanson triste ou poignante, de décrire un sujet qui va mal, que de faire une bonne chanson joyeuse. Tu peux écrire une chanson drôle c’est difficile aussi mais une chanson joyeuse, là c’est le top. Et j’étais vraiment content après avoir fait celle-là. Elle est niaiseuse et joyeuse en même temps.

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