vendredi 6 février 2009

Ivy et le slam


Dégoupiller la langue

Le slammeur Ivy et ses musiciens s’apprêtent à jouer avec le public en utilisant des mots en guise ballon.

Claude André

Après quelques incursions dans le monde de la chanson disons plus orthodoxe avec notamment le duo Ivy et Reggie, Ivy devait, suite à un concours de circonstances qui l’a amené à s’y frotter, lancer les soirées slam au O Patro Vys il y a trois ans. Depuis, le genre rayonne de plus en plus et étend ses ramifications partout en province.

Il était donc tout naturel que cet émule de Sol propose un album où il reprendrait certains de ses textes présentés en public, Slamérica paru en mars 2008. Réalisé par Philipe Brault (Pierre Lapointe), l’opus a reçu, généralement, une chaleureuse accolade de la part des observateurs et des amoureux des mots.

C’est donc à une soirée orchestrée autour de ce disque et non à une compétition qui regroupe au moins 6 artisans de la rime comme c’est le cas lors des soirées slam que nous convient l’artiste et ses trois musiciens. «Tous les arrangements du disque sont dans le spectacle. C’est sûr qu’il y aura des textes a capella mais c’est tout un monde dans lequel je fais rentrer les gens petit à petit et en général, ça marche ! Et en plus on aura de l’éclairage et de la scéno, on se paye la traite quoi», explique celui qui a invité l’an dernier à Montréal Marc Smith, l’initiateur du slam dans les années 80 à Chicago.

Américanité


Car, contrairement à une croyance erronée, ce n’est pas la France et son illustre représentant Grand Corps Malade qui ont donné au monde ces soirées poético-ludiques mais bien le pays de Ginsberg et Burroughs.

D’ailleurs, en quoi le spectacle de Ivy sera-t-il différent de celui, très acclamé, de GCM présenté à la Place des Arts en octobre dernier ? «Oh my god. Ce n’est pas du tout la même chose. Je présente un show où la musique à une place vraiment différente que celle de Grand Corps Malade et il y a une évolution dans le spectacle. Pour l’occasion, je ne pas suis pas qu’un un slammeur qui déclame en avant, il y a également une interaction qui se développe avec le public. Une des grandes choses que j’ai découverte avec ce show là qui aura bientôt un an, c’est qu’avant j’angoissais un peu car je ne savais jamais trop comment prendre le public, asteure c’est davantage comme une relation qui évolue. Donc là, j’ai vraiment envie de me faire un cadeau, de me payer une rencontre privilégiée. Comme je suis conscient que ce que je dis n’est pas nécessairement aussi accessible qu’un Grand Corps Malade qui attire environ 70 % de Français dans ses spectacles ici, il me reste à me faire une place et il y aura aussi quelque chose de l’ordre de Fred Pellerin dans mon affaire. Mon terroir c’est plus la langue justement qu’un Grand Corps Malade qui, même s’il le fait très bien, propose surtout des contes rimés. Mon truc à moi, c’est un peu comme s’il s’agissait d’un voyage dans notre vision du monde à nous», poursuit Ivy qui espère présenter à l’automne 2009 une émission consacrée au slam sur les ondes de Vox.

Ivy
Slamérica
7 février 2009 à 20 h00.
Cinquième salle, PDA.
$16.88

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