dimanche 14 février 2010

Spécial St-Valentin (3) : Entretien avec Isabelle Gaumont



Isabelle Gaumont, comédienne et auteure de «Cousine de personne» (Éd.Stanké) et «Subordonnée» (Éd. Hurtubise) nous exprime aujourd'hui un point de vue féminin quant à l'utilisation des mots dans le processus de séduction.

Qu’elles sont les limites des choses à dire et ne pas dire? Est-ce que je me trompe en avançant que les allusions à la sexualité sont à proscrire?
À proscrire, toujours. Un homme qui désire une femme devient transparent. Son désir appuyé par des mots peut prendre une dimension inquiétante, voire ridicule.

Crois-tu que la parole est la chose la plus importante pour séduire une femme?
J’ignore si on peut gagner le cœur d’une femme par la parole uniquement, mais une seule phrase idiote suffit pour le perdre.

Si l’on déclame un poème par exemple à une femme, ne risque-t-on pas d’avoir l’air ridicule?
Pas si on est poète. Mais un comptable devrait peut-être s’en tenir aux conseils pour sauver de l’impôt. Se concentrer sur ce en quoi l’on excelle réduit les chances d’avoir l’air ridicule. Contrairement à ce que laisse croire la téléréalité, on ne s’improvise pas artiste.

Quels sont les plus beaux mots qu’un homme t’ait dit?
Les plus beaux doivent être gardés pour soi. D’ailleurs, un homme qui révélerait ou publierait nos paroles intimes perdrait automatiquement et irrévocablement le privilège d’en échanger d’autres avec moi.

Et à contrario?
Peut-être parce que je ne me suis jamais éternisée auprès d’un homme qui ne sait pas s’exprimer — on parle ici de minutes —, aucun exemple ne me vient en tête. Dès qu’une parole hideuse est prononcée, je me sauve, car elle est, pour moi, annonciatrice d’un défaut de fabrication irrattrapable.

Y a-t-il des sujets tabous?
Tout est dans la manière. Un homme qui manque de tact ou de délicatesse devrait se tenir loin des sujets controversés.

Quels sont les mots qui désarment les femmes?
Les mots sincères. Vraiment, ce n’est pas plus compliqué que ça.

Les mots répulsifs?
Encore une fois, je ne peux parler pour toutes les femmes, mais pour moi, la vulgarité et les sacres sont un turn-off absolu. La médisance et les commérages me laissent croire que je pourrais un jour en être le sujet. Le défaitisme et le négativisme sont lassants… et navrants.

Peut-on surutiliser la parole?
J’en reviens à mon analogie sur le golf. Aussi, ce serait bien que je puisse placer un mot…

2 commentaires:

Isabelle a dit…

En passant, "l'analogie sur le golf", c'était qu'on ne peut pas gagner le tournoi le jeudi, mais on peut aisément le perdre.
J'imagine que Claude n'est pas un joueur de golf ;-)

Anne Campagna a dit…

ben voyons donc! ''Pas si on est poète. Mais un comptable devrait peut-être s’en tenir aux conseils pour sauver de l’impôt'' est-ce un farce ça? mon ex était banquier et il parlait en masse, il faisait des jokes, même un peu grivoises,ça de l'empêchait pas d'avoir beaucoup de classe lors de nos sorties dans son milieu, et il est maintenant dans la haute finance à Londres. Madame, pour qui vous prenez-vous svp?