samedi 19 juin 2010

Entrevue avec Rose



La Mélancolitude

Encore une fois, la mélancolique Rose viendra ponctuer un cycle de sa vie dans nos contrées

Claude André

Entre chagrins amoureux et goguettes arrosées, valeurs familiales et remises en question, l’ex institutrice Rose écrit de jolies ritournelles intimistes et touchantes qui nous titillent le vague à l’âme. 

Découverte en 2006 avec le tube «La liste», tiré d’un excellent premier chapitre (éponyme) qui a su rallier toute une génération hexagonale à sa cause, Keren Rose est venue à la chanson par exutoire suite à une rupture amoureuse avec un garçon qu’elle aura finalement marié puis divorcé. Le fameux Julien de la chanson titrée par ce prénom.

Mais, n’ayez crainte, elle se dit heureuse aujourd’hui. Ce qui lui causerait d’ailleurs quelques difficultés sur le plan de l’écriture vu qu’elle carbure à la mélancolie.

Heureux paradoxe, ce n’était pas encore le cas lors de l’élaboration du très touchant Les souvenirs sous ma frange (2009) qui, bien que moins retentissant, est venue la cautionner auprès de ses pairs et des amateurs de chansons raffinées.

«Oui cet album a apaisé des craintes dont la principale: est-ce que je peux encore écrire ? J’étais assez heureuse de voir que j’avais de l’inspiration et que musicalement ça venait toujours parce qu’écrire c’est un truc que je sais faire depuis toute petite, mais la musique c’est plus récent. Or, ce second album m’a effectivement légitimée mais le fait qu’il ait moins bien marché m’a un petit peu inquiétée au départ. Je me demandais si ce n’était pas l’inverse, si je n’étais pas en train de disparaître. Finalement, j’ai eu des retours, comme tu me le disais tout à l’heure, beaucoup  plus positifs  que sur le premier disque de la part des journalistes. Plusieurs fois cependant  je me suis dit : est-ce que les gens vont m’attendre ? Ne sont-ils pas sans cesse en quête de nouvelles découvertes ? Je me posais la question en me disant que je me reconvertirais peut-être dans l’écriture de chansons pour les autres, de nouvelles ou dans les contes pour enfants», relate la belle sans fausse pudeur.




Le bonheur d’être triste

Pudeur ? Un mot qu’elle ne semble pas trop connaître comme en témoigne la chanson «Chez moi», où en décrivant les membres de sa famille elle fait aussi état de sa propre judaïté ainsi que des exaltations religieuses de son frangin. Autre exemple,
«Le mal de l’aube» qui évoque son penchant pour les chimères éthyliques qui peuvent également susciter l’apparition de cette sacro sainte mélancolie.

État d’être à la fois honni des cœurs fêlés mais également sublimé par les âmes d’artistes. «Disons que si on veut être un petit peu honnête, je suis quelqu'un qui aime faire la fête. Et ce sont ces lendemains de fêtes qui ont parfois un aspect plus triste, simplement parce que je suis fatiguée et que j'ai un peu trop
abusé. Pourtant, ce léger vague à l¹âme me permet de retrouver l¹état dans lequel j'aime écrire. Mais je n'aimerais pas vivre cela au quotidien. En fait je préférerais ne plus jamais écrire et être bien plutôt que l'inverse si on me donnait le choix», analyse Rose qui, à l’instar de sa précédente,  terminera encore une fois sa tourné de spectacles en Nouvelle France. 

Parions que si, comme le disait Hugo, la mélancolie c’est bonheur d’être triste, et bien on passera un fort heureux moment ce soir au Club Soda.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

un joli morceau de chanson ...
la mélancolie est mieux que de visiter les bas fonds, que dis-je, les abîmes, c'est joli la mélancolie, ça vibre comme la rue Bernard à Outremont en automne,oui l'étét est bien terminé, c'est la rentrée! ça ne fait pas bien mal la mélancholie, c'est comme une peine d'amitié, ça grignote le coeur puis on oublie, mais les abîmes, ça c'est autre chose, ça fout tout en l'air, ça carbure au mal de vivre, comme le chante Barbara ça se promene de rive en rive, alors vive la mélancholie, cette douce amie.