samedi 5 juin 2010

Complices de Frédéric Mermoud avec Emmanuelle Devos

On ne badine pas avec le c...


Intrigue policière mêlée à une réflexion sur la banalisation sexuelle, Complices se révèle magnétique et intriguant.

En utilisant le procédé du whodunit (Who done it ?), le jeune réalisateur Frédéric Mermoud ne réinvente pas la roue mais dès les premiers plans, où l’on aperçoit le visage tuméfié du cadavre d’un prostitué de 19 ans retrouvé dans le Rhône, il plante un décor glauque et intense qui capte l’intérêt.

À l’aide d’un efficace effet miroir, nous suivons en parallèle des événements réels l’enquête menée par un duo de flics composé d’Emmanuelle Devos (toujours juste) et Gilbert Melki (criant de banalité).
Soit la rencontre amoureuse dans un cybercafé d’un petit loubard issu de la classe moyenne qui se fait passer pour un mineur auprès de ses éventuels clients (Cyril Descours, très crédible) et d’une fille au cœur pur (Nina Meurisse, solaire) dont la maman est toujours absente.



À travers le désir amoureux et les perversions banalement violentes, le film démontre avec panache et sans vains discours moraux, où peut mener la passion qui devient de la dépendance jalouse mais également comment la banalisation de l’acte sexuel, ne serait-ce que pour se la jouer facile et se fringuer griffé, peut parfois être très lourde de conséquences.

Et cela même si l’acte en question demeure «purement mécanique», comme le dit le prostitué à son amoureuse lorsqu’il lui avoue son vrai travail avant de la rendre elle-même complice.

Malgré une réalisation qui rappelle parfois les téléfilms, cet opus au climat oppressant propose une très juste et intéressante réflexion sur la sexualité à l’ère du vide et de la société de consommation.

*** 1/2

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Un film sur un thème très très dur,
''Et cela même si l’acte en question demeure «purement mécanique», comme le dit le prostitué à son amoureuse'' qui parle enfin des conséquences de la prostitution sur la personne qui aime le ou la prostituée. A l'heure ou tout devient banal, c'est un discours-choc. Par contre,je n'irai pas voir ce film car il me fait penser à quelqu'un dont la mort m'a vraiment bouleversée cette année...

Anonyme a dit…

La prostitution, que ce soit masculine ou féminine, laisse toujous des marques profondes, tout comme le fait de cotoyer les monde du crime organisé ou du bandistime qui les sous-tendent. La pauvreté des milieux de survie intense qui les créent et les enveloppent de leurs marques au fer rouge laissent à jamais leurs marques.
http://www.youtube.com/watch?v=4Spy3Nd2D6w





http://www.youtube.com/watch?v=4Spy3Nd2D6w