lundi 7 juin 2010

Diane Tell et Boris Vian




Tell qu'elle

Quatre ans après Popeline, Diane Tell revient à ses premières amours avec l’enjazzé Docteur Boris & Mister Vian.


Afin de réaliser ce projet d’album jazz qu’elle caressait depuis toujours, la chanteuse au regard vert absinthe s’est mise à farfouiller dans le grand répertoire de la chanson franco mais la moisson s’est avérée chiche.

Puis, un jour, banco, elle tombe sur un recueil de textes écrits par Boris Vian. Parmi les 500 titres, outre les grands classiques, on en retrouvait qui n’avaient pas été mis en musiques ainsi que des inédits qui étaient en faits des traductions de standards américains signées par le Bison Ravi lui-même.

«Là, j’ai eu le coup de foudre», lance-t-elle. D’abord les textes étaient sublimes et les chansons américaines auxquels ils correspondaient, des mélodies magnifiques, je les connaissais. C’est à ce moment que j’ai compris que je possédais la matière première pour un album de chansons, inédites de surcroit, puisque la plupart de ces pièces n’ont pas fait été enregistrées.»

C’est cet emmitouflant chapitre coréalisé avec le pianiste Laurent de Wilde que Miss Tell présentera dans le cadre des Franco. Évidemment, l’artiste qui possède plusieurs cordes à son arc dont un brevet de pilote d’avion nous gratifiera de quelques classiques dont l’incontournable «Moi si j’étais un homme».

Au fait, pourquoi une femme ne pourrait-elle pas de son propre chef réaliser les fantasmes romantiques dont il est question dans la chanson ? 

«Je pense qu’il y a différentes façons d’interpréter cette chanson. Moi, ce que j’ai voulu dire au départ, c’est que j’aurais fait toutes ces choses là pour le garçon que j’aimais. Mais je ne le faisais pas parce que j’étais une femme. C’est une chanson qui date du début des années 80 quand même. Et dans les codes, c’est plutôt le garçon qui a la personnalité protectrice et qui prend soin de sa femme et tout ça. À l’époque, même si je n’étais pas riche, j’avais les moyens de payer le restaurant à mon copain qui lui était très pauvre mais je ne le faisais pas car ça ne lui plaisait pas. Comme une forme légère d’émasculation quoi...Aujourd’hui ? Je pense qu’il y a une partie du monde qui est complètement libérée, particulièrement au Québec où les femmes sont très indépendantes, mais on assiste aussi ailleurs, hélas, au retour d’un certain intégrisme».

Le dimanche 13 juin 2010 à 20 
Théâtre Maisonneuve - PdA








1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quel morceau enlevant! je savais Boris Vian écrivain mais pas jazzman...ce bout de jazz m'a permis de l'apprivoiser un petit peu et de mieux le connaître sous ses talents de musicien!
(Vian: Passionné de jazz, il joue de la trompette de poche au Tabou, club de Saint-Germain-des-Prés. Il est aussi directeur artistique chez Philips et chroniqueur dans Jazz Hot de décembre 1947 à juillet 1958, où il tient une « revue de la presse » explosive et extravagante. Henri Salvador disait de lui : « Il était un amoureux du jazz, ne vivait que pour le jazz, n'entendait, ne s'exprimait qu'en jazz » recense wikipedia.