samedi 11 décembre 2010

Apocalypse Bébé de Virginie Despentes

Lucidité destroy

Le dernier roman de Viginie Despentes ? Une plongée en apnée dans la lucidité sombre.

Phrases courtes, rythme effréné façon punk, suspense captivant malgré sa banalité, l’auteur et réalisatrice déjà culte Virginie Despentes (Baise-moi) fesse de nouveau très fort avec ce polar récipiendaire du prestigieux Renaudot.

Lucie, 40 ans, une enquêteuse de petite envergure perd la trace de Valentine. Une ado dévergondée en mal d’affection qu’elle suivait pour le compte de la grand-mère paternelle friquée.

Afin de la retrouver, la Sherlock Holmes de pacotille mais néanmoins attachante comme une copine de nuits arrosées sollicite l’aide de la Hyène. Une gouine destroy qui roule des mécaniques et ne dédaigne pas coller des baffes.

L’enquête pour retrouver «la petite», fille d’un écrivain narcissique et d’une beauté Beur qui l’a abandonnée encore bébé, mènera notre duo dans divers milieux avant de se poser à Barcelone où nous serons témoins d’une orgie de lesbiennes.

De l’extrême droite juvénile à la gogauche frimeuse en passant par les Arabes des Cités, les bobonnes botoxées et le milieu littéraire, Despentes, sociologue de haut vol, dépeint les fragments sombre de notre époque avec une acuité des plus déstabilisante. 

Et cela s’avère subversivement jouissif.

On espère qu’il y aura une suite à ce road book captivant. ****/5

Virginies Despentes
Apocalypse Bébé 343 p.
Grasset

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