The King’s Speech en général et Colin Firth en particulier se positionnent très avantageusement pour la course aux Oscars
11 décembre 1936. Après qu’Edouard VIII eut abdiqué de son trône, son frère, le prince Albert, Bertie pour les intimes, se voit promu roi d’Angleterre. Mais celui qui deviendra dès lors Georges VI est affligé d’un problème de taille. Surtout lorsqu’on se retrouve en politique active : il bégaie.
D’emblé on ressentira l’angoisse et la détresse du nouveau monarque grâce aux plans rapprochés sur le jeu «oscarisable» du magistral Colin Firth. Notamment lorsqu’il sera appelé à prononcer son premier discours à la nation via cette satanée nouvelle invention, la radio.
Heureusement, il existe un homme dans le Royaume habilité à résoudre ce très fâcheux problème locutoire, l’Australien Lionel Logue. Un orthophoniste vaguement amateur de théâtre aux méthodes peu conventionnelles interprété par l’excellent Geoffrey Rush.
Ce film scénarisé par David Seidler, lui-même enfant bègue, et réalisé par Tom Hooper (The Damned United) illustre par des images à la fois gracieuses et sombres la relation particulière qui se développera en les deux principaux protagonistes jusqu’au discours historique annonçant l’entrée en guerre avec l’Allemagne nazie.
Pays dirigé par un Hitler qui, a contrario, maitrisait les outils de propagande comme jamais auparavant et l’art oratoire de façon exceptionnelle.
Et nous démontrant, bonjour la morale, comment on peut surmonter certaines épreuves grâce au travail, à la détermination et à la… musique et cela en dépit de la lourdeur protocolaire, le film de Hooper touche une corde sensible qui plaira à un très large public. Comme en témoigne d’ailleurs l’obtention du Prix du public au dernier Festival de Toronto ainsi celui du «meilleur film indépendant britannique» à la 13e édition des BIFA (British Independent Film Awards) le 5 décembre dernier.
Ainsi, loin des films de Rois et de Reines pompeusement grandiloquents, The King’s Speech parvient à rendre la monarchie sympathique en concentrant son regard sur la résilience salvatrice de l’humain plutôt qu’en s’attardant sur la légitimité politique d’un régime, somme toute, moyenâgeux. *** 1/2
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