mercredi 15 septembre 2010

Entrevue avec Lynda Lemay

Proximité singulière

Près de deux ans après sa dernière livraison, Linda Lemay présentait Blessée le 7 septembre dernier. Un album capté live sur lequel on retrouve 18 pièces dont 13 nouvelles. Il trône en ce moment même au sommet des ventes avec une seconde position pour le Québec et une troisième en France.

Chanteuse atypique s’il en est, Linda Lemay entretient un lien privilégié avec son public. Cette familiarité lui permet d’oser des approches qui vont à l’encontre des diktats habituels.

Comme lancer des nouvelles chansons en format live (même si quelques pièces ont été enregistrées en studio). Chose qui ne plait généralement pas aux programmateurs radio.

Mais parce qu’elle est désormais bien installée et attendue, la belle aux yeux grands comme des lacs peut se le permettre. Aussi, l’excellent travail du sonorisateur de l’album fait en sorte que l’auditeur n’y voit parfois goutte.
Cette approche permet aussi, pour cette fervente amatrice d’humour, de glaner des petits monologues souriants ici et là à un public qui en est friand.

Mais ce qui étonne le plus l’observateur qui écrit ces lignes, outre la façon de déclamer des textes hyperréalistes avec un volontarisme qui, s’il séduit les uns et peut indisposer les autres, c’est cette propension à débusquer le «tabou» pour en faire une chanson.

Chroniques du quotidien

Comme c’est le cas pour l’une de ses nouvelles pièces, J’ai rencontré Marie, qui raconte l’histoire d’une femme qui en aime une autre. Le fait-elle exprès, pardi ? «Non, c’est l’album du public. J’aime bien être sur scène et faire des tournées autant que je le peux avec ma petite famille. Souvent, après les spectacles, comme à mes débuts, je rencontre le public. À ce moment là, les gens viennent me faire des confidences extraordinaires. Lorsque je suis en avion et donc du temps devant moi, j’en profite pour écrire des chansons. Or, ce qu’il me vient à l’esprit au moment de choisir des thèmes, ce sont les requêtes des gens qui m’ont dit : tu n’as jamais parlé de ceci ou cela… tu serais capable d’en parler avec tes mots, ta façon de livrer l’émotion. Je me retrouve donc avec une liste de sujets que le public attend de moi», explique l’artiste parrainée par Charles Aznavour en France.

Sur cet opus intitulé Blessée, elle reprend sa rigolote Gros Colons/Gros Blaireaux qui brosse un parallèle entre les comportements des certains Français et Québécois. Elle dont l’affection pour les humoristes relève du domaine public, a-t-elle été blessée par un colon ou un blaireau ? «Ah ah ah. Bonne question. Blessée par la vie en général. Je suis de celle qui peuvent se croire épargnées par la vie car j’ai encore ce gros fond de bonheur qui m’habite et ce bel équilibre entre ma famille et ma carrière.»

L’heureuse hédoniste qui ne saurait rester éloignée du public trop longtemps, et lorsque cela arrive, elle téléphone tout simplement à un patron de bar pour lui emprunter sa scène, ira répandre sa chanson néo-réaliste du 9 au 19 septembre prochain avant de s’envoler pour la France. Et, dans l’avion, écrire d’autres chansons.

Dis Lynda, a-ton retour, tu m’en fais une sur les Roms expulsés par Sarko ?

Lynda Lemay
Blessée
Warner

1 commentaire:

annecampagna a dit…

ça me surprendrait qu'elle fasse une chanson sur les rom, elle semble pas très politisée la belle chanteuse, enfin je me trompe peut-être...