La rupture en toile de fond
Que les programmateurs se le tiennent pour dit: Hugo Lapointe revient et devrait figurer au sommet des palmarès pop pendant un bon moment.
C’est bien connu: les frères Lapointe sont des bêtes de clan. Il n’est donc pas étonnant que, pour ce troisième album, Hugo ait sollicité des chansons de collègues artistes tels que Lynda Lemay, Daniel Lavoie, Luc de Larochellière, Jamil et Daniel Boucher, qui lui ont mitonné des pièces qui se marient bien à celles de son cru, dont l’accrocheuse Que tu m’aimes trop.
À la réalisation, ce sont Jeff Grenier, et Claude Pineault, celui-là même qui avait, notamment, composé la musique de Mon ange pour Éric, qui ont pris les commandes.
Hugo Lapointe souhaitait «que l’album soit plus représentatif de ce qui se passe sur scène. Pas plus rock, mais moins épuré.»
«Je voulais qu’on puisse entendre les imperfections et non le studio», raconte-t-il, tout vêtu de noir, paquet de clopes à la main.
Bien qu’il semble s’être assagi avec sa queue de cheval en moins, le gus qui chantait son fier célibat il n’y a pas si longtemps n’entend toutefois pas s’aseptiser pour autant, que ce soit dans sa vie ou dans sa musique.
D’ailleurs, entre son succès Célibataire, paru sur le premier album (2004), et son nouveau tube Que tu m’aimes trop, où il se désole de ne pas être assez «emprisonné» d’amour, où se situe-t-il vraiment? «Bonne question. J’ai une fréquentation. Je prends néanmoins la vie avec une certaine légèreté. En fait, je suis un peu revenu au célibat, en ce sens que j’essaie d’activer la flamme tous les jours.»
Sage mais pas trop
Il faut dire qu’avoir un enfant peut parfois changer radicalement le plus irréductible des noceurs. Et pour le mieux, bien entendu. C’est ce qui est arrivé à Hugo, désormais papa d’une petite fille aujourd’hui âgée de quatre ans et demi. Malgré tout, le thème de l’alcool revient à quelques reprises sur le nouvel album. Cela nous incite à lui demander, à la blague, s’il compte assurer la relève de son célèbre frère, désormais abstinent.
«Non, loin de là. Je pense que je me suis calmé avec les années. L’arrivée d’un enfant, ça change une vie, comme on dit. Je suis assez tranquille. Quand je ne joue pas, je reste à la maison. Si j’ai eu une tendance à prendre un petit verre dans les moments creux, j’essaie surtout d’éviter de le faire maintenant et de me remonter le moral plutôt que de m’apitoyer sur mon sort. Comment? Eh bien, je fais un album», dit-il avec le sourire.
Cet album est empreint d’effluves latins, rock, seventies… et la rupture amoureuse semble planer en toile de fond comme une fée aux dents cariées. «J’ai eu un creux, effectivement. C’est peut-être aussi de là qu’est né le désir de cogner aux portes et de demander à d’autres auteurs de m’écrire des textes. Je souhaitais “défocusser”. Cela m’a permis de prendre un certain recul face à la vie en général», confie Hugo, dont la voix sur cet enregistrement évoque de façon stupéfiante celle d’Éric à ses débuts.
Au fait, des nouvelles de lui? «Son bébé n’arrivera pas avant 2011. Je pense qu’il est très occupé ces temps-ci. Je n’ai pas eu la chance de le voir souvent cet été, sauf pour quelques brèves rencontres. Si son horaire est chargé de la sorte, j’imagine que c’est parce que tout va bien», se réjouit Hugo en parlant de son frangin, qui à participer à une chanson à titre de choriste. Le nom de la pièce? L’amour à l’urgence!
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