vendredi 3 décembre 2010

L'Italien avec Kad Merad


L'ITALIEN - BANDE-ANNONCE HD - avec Kad Merad.




Entre clichés et bons sentiments
Il y a deux films dans L’Italien d’Olivier Baroux : un truffé de clichés et un autre intéressant et légèrement didactique.
Claude André
L’omniprésent Kad Merad (Bienvenue chez les Ch’tis) trône en haut de l’affiche de L’Italien réalisé par son pote Olivier Baroux. Une comédie qui se veut également une réflexion sur la quête d’identité.
Ayant monté dans l’ascenseur social après s’être fait passer pour un Italien top classe, un Beur dans la quarantaine doit composer avec ce mensonge qui deviendra encore plus difficilement gérable à partir du moment où son paternel convalescent lui demandera de suivre les rites du Ramadan.  
Pas évident de se retrouver à la fois dans une guerre psychologique contre un rival fourbe pour l’obtention du poste de directeur, contraint de mentir à ses parents qui le croient golden boy en Italie (alors qu’il vit en France) et obligé de mystifier sa petite amie (Valérie Benguigui, effacée) qui rêve de rencontrer les supposés beaux parents italiens.
L’autre film
Heureusement, il y a un autre film derrière cette apparente comédie au ton seventies et il se profile au moment où la trame scénaristique prend un aspect religieux.
Sur un ton très précautionneux, le personnage de Dino/Merad, en apprenant les préceptes de sa religion, la démystifie également, quoique légèrement, dans le regard du spectateur en nous instruisant du nom des différentes prières à l’écran ou celui, par exemple, des ablutions (wadhom). Ou encore en nous rappelant que, contrairement à la croyance populaire, parmi le monde musulman composé d’un milliard de fidèles, on ne retrouve que 300 millions d’Arabes.
Et c’est à ce moment que le film de Baroux a le grand mérite de nous faire ressentir le poids des traditions tout en nous faisant prendre conscience des contraintes que vivent les immigrants magrébins post guerre d’Algérie. «On ne nous demandait pas de nous intégrer mais de nous faire tout petit», explique d’ailleurs la mère de Mourad en parlant de son arrivée en France.
Puis, sur des images remarquables, nous effectuerons, un saut à Alger où Mourad poursuivra, plus ou moins volontairement, sa quête identitaire bientôt rejoint par son père pour une scène aussi prévisible que le soleil après la pluie.
Avant de nous transporter finalement en… Italie vers un coucher de soleil et un un happy end sucré comme un loukoum dont le propos n’a rien à envier aux célèbres cartes Hallmark.  ** ½ 

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