Et ta sœur ?
Oubliée de l’Histoire, la frangine de Wolfgang Amadeus Mozart sort de l’ombre grâce ce film intéressant mais linéaire.
Contrairement au Don Giovanni, naissance d’un opéra de Carlos Saura paru en mai dernier qui évoquait la vie adulte de Mozart et péchait par une certaine grandiloquence, Nannerl, la sœur de Mozart adopte une approche empreinte d’humilité.
Pour faire connaître Nannerl, la frangine douée mais oubliée des livres d’histoire devenue sœur carmélite, le réalisateur René Fréret a choisi de mélanger le réel et le fictif et de ne s’attarder qu’à la portion française de la tournée de 1763-1766 menée par Léopold (excellent Marc Barbé), le père des deux génies.
Lui-même chef d’orchestre et auteur d’une méthode pour violons qui a fait autorité souhaitait faire connaître son fils Wolfgang à l’aristocratie et sans doute vivre sa gloire par procuration.
Pendant cette période fascinante émaillée d’échanges épistolaires, nous découvrirons une famille qui menait une vie modeste mais joyeuse en trouvant refuge dans les abbayes mais également plus faste lorsqu’elle parvenait à séduire des monarques.
Comme ce fut le cas lorsque Nannerl, claveciniste à la voix d’or, est tombée (pure fiction) dans les bonnes grâces de la fille du roi Louis XV jusqu’à devenir sa confidente en plus d’être la prétendante de son frère Louis, le dauphin.
Amoureux, ce dernier ira, pour les besoins du film, jusqu’à lui commander une symphonie. Et cela en dépit du fait que l’époque n’habilite pas une femme à jouer du violon et encore moins à écrire des partitions.
Bien qu’habillement interprété par Marie Fréret (la fille de 15 ans du réalisateur), le parti pris linéaire, le rythme lent et sans grande intrigue peut devenir parfois lassant lorsqu’il n’évoque pas manifestement les téléfilms.
Mais, qu’à cela ne tienne, l’aspect troupe d’acteur sympathique, l’authenticité dans le non-jeu, les décors somptueux du château de Versailles et la musique signée Marie-Jeanne Serero feront passer un agréable moment aux mélomanes et amateurs d’une certaine poésie cinématographique.
2.5/5
Dès le 24 décembre au cinéma Beaubien.
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