jeudi 27 mars 2008

Karkwa: planer sur la ville



Pour son troisième chapitre, Karkwa poursuit sur sa lancée pop exploratoire avec une démarche encore plus orchestrale, urbaine et planante.


Claude André

Très attendu, ce troisième opus ne dépaysera pas les amateurs et continuera de faire rayonner la formation auprès de ses pairs dont plusieurs pointures européennes.


Malgré l’engouement pour Les tremblements s’immobilisent, le précédent album, Karkwa a su résister à la tentation commerciale souvent inhérente au succès. Même que les gus se sont demandés, comme à la fin du précédent disque d’ailleurs : «sommes-nous allés trop vers la pop ?», confiera Louis-Jean Cormier.


Mais depuis la publication de la chanson «Échapper au sort», il y a quelques semaines, on présageait déjà une mouture mélodique, certes, mais encore plus étoffée sur le plan des arrangements progressifs-rock qui sont une des caractéristiques fondamentale du groupe. «Plus orchestral ? Je crois que c’est le mot juste. Sans le vouloir vraiment, il est vrai qu’on a poussé cet aspect encore plus loin. Il y a des espèces de buzz minimalistes et d’autres orchestraux comme la finale de «La façade» justement qui lève en crescendo. Puis on a ajouté le vibraphone ainsi que des envolées de voix», analyse Cormier, le chanteur du groupe entouré des autres musiciens qui acquiescent du chef dans ce petit local de répétition craignos et déglingué de la rue d’Iberville. Local grand comme une salle de cours où l’entre eux, François le claviériste, se retirera dans le cadrage de porte à quelques reprise histoire de griller une clope.

Urbanité fumante


Parlant de fumer, Le volume du vent pourrait très raisonnablement s’accommoder des volutes baudelairiennes dispensées par ses éventuels auditeurs, n’est-ce pas Louis-Jean… ? «Oui oui, tout à fait. La plupart des chansons ont été inspirées de et créées par…», rigole le sympathique chanteur et guitariste de la formation.


L’urbanité semble également avoir beaucoup inspirée les textes avec leurs références aux néons, lampadaires et autres ponts sans compter que le premier clip tiré de la chanson «Échapper au sort» (très beaux dessins animés) traite de la descente aux enfers d’un jeune de la rue. Comme si il y avait des velléités conceptuelles derrière le projet. «Je trouve que le milieu urbain est un sujet super inspirant. Moi, je viens de Sept-Îles, ça fait tout de même dix ans que je suis à Montréal, mais je continue à y puiser des nombreuses images. Puis, il y a un thème, celui du stress et de la conciliation travail/amour qui se dessine tout le long du disque», raconte Louis-Jean, principal parolier du disque en plus du poète Pierre Nepveu qui y signe «Le Solstice» dont un extrait a inspiré le titre de l’album.


Avec d’autres invités qui se démarquent tels Élizabeth Powell de Land of talk, Patrick Watson, Olivier Langevin, Marie-Pierre Fournier ainsi que le quatuor Cartier, parions que le dernier trop musical de la formation qui a vu le jour il y a dix ans nous fera planer encore un max. Qu'importe le volume de boucane…


Karkwa
Le volume du vent
Audiogram/Select

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