Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
samedi 12 avril 2008
Le pugiliste romantique
Fort en gueule à la ville, Jean-Louis Murat nous plonge néanmoins dans la noblesse de l’amour courtois médiéval en s’inspirant de Tristan et Iseut pour son nouveau chapitre.
Claude André
C’est en bossant sur des poèmes de Baudelaire mis en musique par Ferré pour l’album et le dvd Charles & Léo (pas encore distribués ici), après que Mathieu Ferré lui eut confié des bandes de son illustre paternel, que Jean-Louis Murat s’est senti interpellé par la légende de Tristan et Iseut pour son nouveau disque Tristan.
Une œuvre qui prouve à nouveau l’importance de l’artiste au sein du gotha français. En plus des musiques feutrées et des paroles posées sur sa voix vibrante, Murat est revenu à la maison et a joué de tous les instruments refusant d’attendre que le major qui venait de racheter le label V2 lui donne à nouveau le feu vert pour poursuivre le projet d’enregistrer en Irlande. Contrée où se déroule une partie de la célèbre légende. Mais pourquoi l’appel de cette époque, métaphore d’une rupture qu’il aurait vécu ? «C’est peut-être l’appellation sous le thème générique de Tristan qui solidifie un peu le propos. Mais je pense que je tourne toujours autour de la même thématique ; une quête amoureuse et érotique d’une sorte d’inconnu obsédant qui confine parfois au mysticisme», confie celui qui nous apprendra qu’enfant il se prenait déjà pour Tristan vu que la tristesse est l’élément essentiel de sa nature.
La nature de l’homme
Triste , peut-être mais pas désespéré, nuancera l’artiste au cours de cet entretien pas banal. C’est que Murat aime bien le pugilat. Une recherche sur You Tube permet de constater à quel point certains dont Laurent Voulzy ont gouté à sa médecine. Si le Léo Ferré déclara un jour : «i am un immense provocateur», Murat, son fils spirituel selon Mathieu Ferré et cela même s’il porte à droite !, ne dédaigne pas la rixe. «Vous vous avez la chance de pouvoir jeter un œil un neuf sur la société française qui est un monde constipé. Avec ses artistes et ses hypocrisies. Ce n’est pas très compliqué de gueuler pour dénoncer l’hypocrisie. Je ne vois pas pourquoi certains pourraient le faire alors, qu’apparemment, ça leur convient parfaitement. Et personne ne dit, rien, je suis un peu seul là dedans. La confrontation ? Oui, j’aime bien qu’il y ait un peu de virilité dans les rapports. Moi, je suis d’un milieu populaire où on réagit rapidement», souligne l’artiste qui a débuté sa carrière dans la controverse avec sa chanson «Suicidez-vous le peuple est morts» avant de poursuivre avec une diatribe à l’endroit du chanteur Renaud. Propos dont nous pouvons reproduire ici la teneur pour des raisons légales. «Je dis aux Français : il n’y a rien de mieux pour la santé que de dire la vérité ! C’est ce que j’enseigne à mes enfants et j’essaie de l’appliquer à moi-même», assure–t-il en précisant qu’il souhaite vivement une invitation à venir se produire au Québec. Sans doute aussi pour y retrouver ses femmes et leur «port altier» comme il le confiait au journaliste il y a quelques années.
Jean-Louis Murat
Tristan
Universal
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