Frères d’armes
«Qui vit par l’épée, périra par l’épée» dit-on depuis des siècles. Et si cela aidait plutôt à mieux vivre ?
Épée longue, bâton et arme d’hast ou épée et bouclier, bien qu’ils ne soient pas pressés de périr, les Duellistes se brandissent des armes à la figure à raison d’une, deux ou même trois fois par semaine. Et cela pour leur plus grand bienfait !
En effet, une douzaine de personnes intéressées par le maniement des armes du Moyen Âge se réunissent régulièrement sur le Plateau afin de s’exercer à cet art martial qui a retrouvé ses lettres de noblesse grâce au rayonnement de films tels Braveheart, 300 et autres Timelime.
Un des trois fondateurs des Duellistes, cette école d’escrime ancienne fondée en 2005, s’est d’ailleurs retrouvé, au hasard du montage, à incarner l’archet tueur du héros dans le film 300 qui a été tourné à Montréal en 2006. Mais contrairement à ce que l’on retrouve au cinoche, le professeur Patrick De Marchi et ses deux acolytes se préoccupent de l’efficacité plutôt que du spectaculaire. «On enseignait dans une autre école d’escrime ancienne de Montréal. Et depuis quelques années, tous les trois et d’autres avions commencé à prendre un virage historique dans l’interprétation de l’escrime ancienne. Depuis la fondation de notre école, on s’appuie scrupuleusement sur des textes et images de la fin du Moyen Age qui expliquent comment manier certaines armes. Notre but est d’enseigner en 2008 ces techniques qui à l’époque étaient des arts d’auto-défense», explique le Suisse d’origine italienne avec une voix à la fois calme, didactique et passionnée.
Hurluberlus ?
Puis, en ce samedi matin dans un local d’un centre communautaire situé près du Marché Jean-Talon, l’autre endroit où s’activent les Duellistes, il invite le journaliste à s’armer pour une leçon de maniement d’épée de bois en compagnie d’une demi douzaine d’aficionados des armes anciennes, dont une très jolie représentante du beau sexe, qui eux simulent des séquences de combat avec gants, épée de fer, bouclier et masque. Drôle d’activité dites-vous ? Comme pour toutes les formes d’arts martiaux, l’escrime peut s’avérer une sorte d’allégorie de la vie. En plus d’y affûter nos réflexes, on y développe des instincts utiles comme la concentration, la faculté de voir venir les coups, les esquiver, contrôler la violence, la sienne et celle de l’autre, tout en pratiquant un sport noble où tous les muscles sont mis à contribution.
Puisque l’esprit chevaleresque est mis de l’avant, on ne retrouve pas de compétition chez les Duellistes. Et les partenaires d’entrainement changent au gré des séances. «Le sport cherche à déterminer un gagnant en donnant des points tandis que l’art martial lui propose que l’un des deux adversaires prenne le contrôle d’un combat», résume Patrick De Marchi. Voilà pourquoi on s’entraîne aussi sans armure. Être ainsi vulnérable fait en sort que les adeptes de l’escrime ancienne développe une fraternité et un self contrôle fort appréciable.
Il en coûte 210.00 $ par tranche de quatre mois. Qui sait, peut-être qu’avec des conservateurs au pouvoir à Ottawa, le duel redeviendra, comme au Moyen Age, un moyen légal de régler un différent entre deux parties. Efficace façon de s’en remettre à Dieu comme on le croyait alors. La première séance d’essai est gratuite.
L’École d’escrime ancienne
551 Avenue du Mont-Royal est.
514-728-3071
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