samedi 15 novembre 2008

Rivière-au-Rivard


OSM en toile de fond, Michel Rivard se fait son cinéma en revisitant quelques unes de ses incontournables avec Rivière…et autres chansons symphoniques sous la direction de Jean-François Rivest et les arrangements de Blair Thomson.

Claude André

La plupart des chansons que l’on retrouve sur Rivière… sont si ancrées dans l’inconscient collectif que les réentendre avec l’Orchestre symphonique de Montréal peut s’avérer déstabilisant.
Il faut accepter le fait que ce sont de relectures. Je n’ai pas voulu simplement refaire des chansons avec les arrangements que les gens connaissent mais les relire et donner à l’orchestre (d’environ 70 musiciens) une place prépondérante.

Un album symphonique, est-ce un passage obligé pour la consécration des quinquagénaires (rires) ? Peux-tu m’en nommer d’autres qui l’on fait ? Je dirais qu’il posséder un répertoire. Pierre Lapointe l’a fait et ce n’est pas du tout un quinquagénaire. Je dirais surtout qu’il faut être chanceux. Je me sens choyé que ce projet là ait pu se faire sans que ce soit un disque de Noël (rires).
Et Kent Nagano, il n’était pas disponible ce jour-là (rires)? Je suis très très fière d’avoir travaillé avec Jean-François Rivest. Monsieur Nagano est un très grand chef d’orchestre qui va aider beaucoup à remettre l’OSM à sa juste place mais le chef attitré est Jean-François Rivest. Un gars que j’ai découvert, un grand chef, un être éminemment sympathique et parlable qui est devenu un ami personnel.

Et il connaissait sans doute davantage les chansons que Kent Nagano ?
Un peu oui (rires). C’est toujours le fun quand tu arrives et que le chef d’orchestre te dit au départ : «j’aime tes chansons». C’est plus intéressant que d’arriver avec quelqu’un qui n’a jamais entendu ça de sa vie et ne comprend pas trop le pourquoi de l’affaire.

Quel était le modus operendi de cette relecture ?
J’ai demandé à mon arrangeur et au chef d’orchestre de me sortir de ma zone de confort. J’ai demandé à me retrouver debout et tout nu devant l’orchestre. Les percussions sont celles de l’orchestre, pareil pour les basses, je n’ai pas mon petit groupe habituelle ni ma guitare qui servirait de béquille. Je réinvente donc mes chansons et je dois réapprendre à les chanter sur des textures nouvelles.

Parmi les titres choisis, on retrouve plusieurs de tes chansons qui font références à des éléments ou à la nature : «Rivière», «La lune d’automne», «Un trou dans les nuages», «J’aimais l’hiver», «Je voudrais voir la mer» et l’incontournable phoque en Alasaka. Ça se prêtait mieux aux arrangements cinématographiques ?
Peut-être. Je n’avais pas remarqué cette avenue là. Moi, je les ai choisi tout simplement parce qu’au point de vue symphonique et lyrique c’étaient mes chansons qui «souffriraient» le mieux je dirais cette approche d’un grand orchestre. En fait, je me suis assis en me demandant qu’elles sont mes chansons que moi j’aurais le goût d’entendre.

Je te soupçonne d’être néanmoins tanné d’entendre «La complainte du phoque en Alaska» que l’on retrouve sur le cd… J’ai été tanné à un moment donné mais à un moment j’ai compris quelque chose : ça serait très égoïste de ma part de ne pas constater à quel point le public à adopté cette chanson là. Et qu’il l’ai fait de la sorte, voilà une raison pour lesquelles je suis vivant aujourd’hui, que j’ai survécu dans ce métier là et que je peux encore le faire avec tant de plaisir et de passion.

Michel Rivard et OSM
Rivière…et autres chansons symphoniques
Spectra/Select


Michel Rivard sera en spectacle le 18 novembre à 20 h00 au Métropolis avec l’ensemble de 15 cordes I Musici de Montréal en attendant, selon l’accueil de Rivière.., de reprendre la formule avec l’OSM.

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