Dix après son dernier chapitre, Marie-Carmen revient avec un album qui devrait la propulser de nouveau en tête des palmarès.
Si les temps ont changé et l’industrie de la musique également depuis la parution de L’Autre, Marie-Carmen en a fait tout autant depuis qu’elle a décidé de devenir coopérant au Pérou et d’aller à la rencontre d’elle-même après avoir lu «Le Chemin le moins fréquenté» de Scott Peck. Bouquin qu’elle avait d’ailleurs balancé au bout de ses bras à l’époque par déni de la vérité qu’elle y trouvait, avouera-t-elle en fin d’entrevue.
C’est une fille intense et lucide mais humble et souriante qui nous accueille chaleureusement dans un célèbre café du Boulevard Saint-Laurent. Le regard insistant et la gestuelle large, Marie-Carmen semble sereine et particulièrement heureuse lorsque le journaliste souligne que son dernier album Le Diamant bien que parsemé de ballades radio amicales porte aussi une saveur plutôt «world beat». La voici donc loin d’un certain manichéisme auquel on se serait attendu. «Je me percevais comme quelqu’un qui possède seulement deux faces : miel et venin, Marie et Carmen, l’ombre et la lumière….Or j’ai découvert au fil des ans que la vie n’est pas ainsi. Et mon regard sur les gens a aussi changé. Alors pour cet album, j’ai décidé de me rapprocher et de ce que j’écoute moi en tant qu’amoureuse de la musique. Je ne voulais pas revenir avec du remâché. La vie est courte et je n’aime pas le niaisage», analyse-t-elle en regardant son imprésario qui acquiesce du chef. Voilà donc pourquoi on y retrouve des chansons en espagnols (elle adore la musique mexicaine) et, notamment, un reggae-dub, une bossa et même un peu de hip-hop sur cet opus réalisé par Françis Collard (Aquanaute d’Ariane Moffat). La pièce «Rêve à pied» évoque d’ailleurs pas mal le son de celle qui veut tout.
Des collaborateurs
«J’écoutais des choses que Françis avait fait et ça me faisait tripper. Les mots d’ordre que nous avions, mon producteur et moi, étaient : épurer, explorer et nous surprendre nous même». Une fois le processus enclenché Marie-Carmen a sollicité des chansons auprès d’artistes qu’elle aime et en général ils ont tous accepté.
En plus d’avoir signé elle-même quelques textes elle a donc fait appel à, entre-autres, Francine Raymond, Luc De Larochelière, Martine Pratte, Dave Richard tandis que Sylvie Paquette, France D’Amour et Claude Pineault (Mon ange) on plaqué les accords de certains titres de cet album à la fois ballade, pop et world où elle reprend une très belle et très intime chanson de Françoise Hardy (dont la musique signée Éric Clapton était un thème de film instrumental) «Contre vents et marées». Pièce magique où l’on retrouve cette ligne : La souffrance/N’est jamais inutile/Elle élève en silence/Tisse les fils/Invisibles/D’une autre naissance. «Cette chanson parue en 2000 sur l’album Clair-obscur m’a fait beaucoup de bien lorsque je l’ai découverte». Et elle pourrait sans doute résumée à elle seule l’aventure humaine d’une certaine Marie-Carmen.
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