mardi 30 novembre 2010

Entretien avec Roger Tabra, parolier d'Éric Lapointe

Tabra et Lapointe à l'époque où ils se sont rencontrés il y a une vingtaine d'années.
Photo :  Valérie Jodoin Keaton



Des souvenirs sous la frange

Principal parolier du plus récent brûlot d’Éric Lapointe intitulé Le Ciel de mes combats lancé hier à la Tohue, Roger Tabra nous cause de sa relation avec le rockeur depuis les 20 dernières années.

Claude André

Déjà vingt ans que les deux complices ont pris leur première brosse ensemble, laquelle devait déboucher sur leur premier hic : N’importe quoi.

«J’étais programmé dans un spectacle et je lisais un truc dans lequel je disais : Bienvenue même si je ne t’aime plus... Lui, il était dans le coin et il a trouvé cela intéressant comme texte. Ensuite, il est venu m’aborder. Il m’a demandé l’âge que j’avais, 42, et on est rentré ensemble vers l’hôtel où nous logions tous les deux», se souvient Tabra au bout de l’onde.

Quand on lui demande d’évoquer ses plus beaux souvenirs avec Lapointe, l’auteur de la pièce Les années coups de poings  se souvient des remerciements d’Éric à l’Adisq, des appartements partagés sur la rue St-Élizabeth ou Beaudry alors que c’est la mère du chanteur rauque qui leur apportait de quoi bouffer tandis les deux comparses buvaient et écrivaient des chansons.

Aujourd’hui, lorsqu'on le questionne quant à la plus belle qualité de son pote qu’il a retrouvé pour cette album après une période de silence, Tabra n’hésite pas : «Sa fidélité. En amitié en tout cas (rires). Je dirais aussi son talent. C’est une qualité mais il l’a travaillé. Son pire défaut tu dis ? D’avoir du talent». Allez Tabra, un risque : «Alors son pire défaut, c’est moi» rigole le parolier qui travaille en ce moment à son propre album qui devrait paraître au printemps. Un chapitre musicalement proche de Leonard Cohen qui sera, vraisemblablement, produit par Lapointe et réalisé par Paul Baraka.

Au fait, comment se sont effectuées les retrouvailles et pourquoi y a –t-il eu une période blanche entre les deux ? «La vérité c’est qu’il est venu me voir pour son album et m’a demandé si je voulais collaborer avec lui. Je lui ai répondu : et qui d’autre ? Juste toi et moi. J’ai dit ok. … Je ne recherche pas nécessairement la lumière mais j’aimais l’idée de nous retrouver juste tous les deux comme autrefois. Ensuite, il m’a invité à aller l’écrire avec lui dans les Caraïbes.»

«C’est un album dans lequel j’avais carte blanche et j’ai abordé des thèmes de la quarantaine où il est plus fragilisé et moins rock and roll dans l’attitude. Comme pour dire aux femmes, on vous a blessé, on a vécu des années coups de poing Tabra et moi. Il y a aussi une chanson sur quelqu’un qui s’est suicidé pendant qu’on terminait l’album», conclut le poète au sujet de la poignante Tu t'es laissé tomber (Marc)


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ca fais pas une vingtaine dannée ca va faire 20 ans lannée prochaine!!