samedi 24 janvier 2009

Les femmes de l'ombre: commentaire et entrevue avec Sophie Marceau


La résistance sexy

Une fiction historique haletante malgré quelques reliefs bédéesques.

Claude André

C’est en tombant sur un hommage rendu à la résistante Lise Villameur dans le Times, alors qu’il se trouvait à Londres pour travailler à la post-prod d’Arsène Lupin, que le réalisateur Jean-Paul Salomé a eu le flash de faire un film qui mettrait en vedette des femmes qui ont opéré au sein de la SOE. Cette branche de la résistance orchestrée par Winston Churchill depuis Londres au cours de la seconde guerre mondiale.

Ainsi, les filles de Salomé ; Sophie Marceau (jeu sévère), Julie Depardieu (truculente), Marie Gillain et Déborah François devront se rendre dans un camp nazi afin d’y soustraire un géologue anglais qui a été capturé alors qu’il s’afférait à la mise en place du débarquement sur la plage de Normandie. Évidemment, ses éventuels aveux pourraient compromettre l’arrivée des troupes alliées et marquer la victoire allemande.

Si ce personnage est fictif, comme les filles de l’escouade menée par Sophie Marceau d’ailleurs, Salomé emprunte à l’historiographie pour brosser sa toile de fond.
Inspiré par le classique Les douze salopards, le réalisateur propose un thriller proche d’une certaine tradition américaine sur le plan du traitement. Cependant, et il s’agit là de l’un des aspects les plus réussi du film, Salomé demeure dans subtile en nous présentant des femmes résistantes certes, mais également des personne qui n’ont rien à perdre à s’engager dans cette mission et présentent chacune un comportement différent face aux enjeux en cause. L’officier allemand pour sa part arbore un inhabituel visage humain.

Cela dit, la forme de ce triller historico-fictif, qui traite sous un prisme différent un sujet mille fois visité, emprunte parfois involontairement à la bande dessinée même si le parallèle horripile le réalisateur. «Je trouve que le film a tenté d’aller au-delà de ça. Mais, bon, peut-être que ce n’est pas totalement réussi ? Le côté Douze salopards oui, le côté bédé moins. Quand les gens disent : «on dirait un défilé de mode avec les femmes etc…On le savait et cela a été fait sciemment. Les filles, grâce aux services secrets, avaient la possibilité de bien s’habiller et de se procurer du maquillage à l’époque. Il fallait qu’elles soient jolies pour se faufiler, c’est une réalité pas une caricature».

Bien qu’il ne révolutionne pas le genre, voilà un rare hommage aux femmes debout qui lèvera le voile sur cet aspect trop méconnu de l’histoire française tout en réhabilitant, à sa mesure, un certain patriotisme devenu suspect. Haletant amalgame d’histoire et de thriller, Les Femmes de l’ombre et son souci du détail demeurent un savoureux divertissement. ***.1/2



Sophie s'en va -t-en guerre

Les choses ne sont jamais noires ou blanches pour la nuancée comédienne.

Votre réaction lorsque vous avez lu le scénar ?

Très emballée. Cela parlait des femmes comme je n’en avais jamais entendu parler. Même quand ce n’est pas la guerre, les femmes sont toujours, je trouve, des personnes courageuses. Même celles qui ont la trouille. Je trouve qu’il y a dans le caractère féminin énormément de courage. Et cela m’a beaucoup séduite. Et en en plus sans tirer quoi que ce soit, et en plus traiter de ça dans le contexte de la seconde guerre mondiale. Mais ça c’est la force de Salomé (le réalisateur). Il a le talent du kitsch vous savez.

Vous avez donc la volonté de faire avancer l’image et/ou la cause des femmes à travers ce genre de film en France ?
Paris ne s’est pas fait en un jour. C’est vrai que nous somme dans des vieilles civilisations, des sociétés patriarcales où le rôle de la femme a été tracé de façon définitive mais cela est en train de changer et, évidemment, moi je suis de cette génération qui profite du travail de celles qui ont posé les premiers jalons. J’en suis très consciente mais je viens aussi d’une famille où les femmes se sont battues, ont été courageuses et on fait preuve d’indépendance d’esprit. Je pense que petit à petit ça vient mais il faut que les choses se passent en douceur.

Vous avez tourné en Amérique, les rapports sont-ils différents avec les réalisateurs et comédiens d’ici en comparaison avec les européens ?
Non. Cela dépend vraiment des individus je dirais, après, justement, nous sommes tous teintés de notre culture. Et un Texan ne sera pas pareil qu’un latin ou un asiatique, évidemment. Il y a des codes. Mais si humainement on arrive à s’entendre sur un sujet aussi universel que l’Homme, avec un grand H, on arrive heureusement à se comprendre. Il n’y a pas que l’anglais qui fait qu’aujourd’hui les gens puissent se comprendre, du moins je l’espère.

Une question qui me chicotte. Vous êtes vous demandée, après ce tournage : «de quel camp aurai-je été sous l’occupation» ? Même s’il est facile, après coup, de s’imaginer résistant cela doit quand même mener à une réflexion profonde?
Oui, tout à fait. Je peux vous dire que sous la torture j’aurais tout dit. Je pense qu’il y a un degré de souffrance qu’on ne peut pas dépasser, auquel on ne peut pas résister.

Donc vous êtes certaine que vous auriez été résistante ?

Ah ah ah…Écoutez, franchement c’est très difficile à dire. Ça dépend où la vie vous conduit. Je suis quelqu’un qui a des opinions et qui croit que chacun à ses chances et qu’il faut aider ceux qui ont moins de force, moins d’adaptation. Je pense être quelqu’un de très altruiste et en même temps attentive aux respects des droits de l’homme, voilà. C’est facile à dire que je serais dans le bon camp mais c’est tellement pétri de contradictions et d’ambigüités une guerre…Parfois, il faut faire des choses terribles pour sauver des gens.

Ça vous arrive de croiser des gens et de vous dire : «tiens, celui-là il aurait été collabo» ?
Enfin, quand on s’énerve sur des gens on peut dire…ouais. En fait, non. Je n’aime pas avoir d’aprioris comme ça. Il y a une règle dans la vie que je me suis inculquée et c’est de ne jamais porter de jugements définitifs quand je ne suis pas sûr. Quand je n’ai pas expérimenté, pas vu, pas témoigner parce que ça aussi ça peut faire du mal.

Une scène vous a émue particulièrement ?

Celle où je suis l’antichambre avec cette fille qui remonte de la torture. Ça c’est quelque chose qui m’a complètement bouleversé parce que dans l’histoire c’est à cause de moi qu’elle va mourir et elle à 20 ans. C’est ça les horreurs de la guerre. Pour défendre mon pays, pour défendre une cause, j’envoie une enfant à la mort. Et c’est là où soudain il y a des dilemmes. Qu’est-ce que je vais dire à ses parents moi ? Et comment pourrai-je me regarder dans le miroir en sachant que c’est moi qui l’a embringuée dans cette histoire ? Lorsque nous avons des enfants soi-même on ne peut pas se pardonner des choses comme celles-là.

Commentaire sur le film Home et entrevue avec Olivier Gourmet




Strangulation salvatrice

Quand le cinéma devient physique cela donne des films comme le très réussi Home.

Claude André

Au bord d’une route désaffectée située au Sud de nulle part, une famille coule des jours heureux et semble vivre dans une relative harmonie agrémentée par les facéties du père, le toujours génial Olivier Gourmet. Les enfants sont presque heureux et la mère, (intense et mystérieuse Isabelle Hupert) toujours scotchée à la radio semble attendre la fin du monde entre deux séances de rires collectifs avec les autres membres dans la salle de bain À ! Et elle viendra la fin de leur monde paisible avec la réouverture de la route en question. Exit le jardin de rêve. On peut fuir la ville mais celle-ci vous rattrape toujours. Véritable personnage qui nous fera découvrir les pathologies des protagonistes, la route devient ici une métaphore de la modernité et du monde extérieur. Acclamée par la critique à Cannes, ce film d’auteur réalisé par Ursula Meier agit comme une strangulation lente et nous donne parfois l’impression de manquer d’air tant la montée dramatique, qui évoque parfois Les Oiseaux d’Hitchcock, est maitrisée. On en sort soulagé et heureux d’être libres. Ce n’est pas rien. **** (CA).




Fin gourmet

L’acteur chouchou du gotha des réalisateurs français était de passage en ville pour la promotion du superbe Home.

Claude André

Lunettes à montures noires, port altier, poitrine que l’on devine solide comme un chêne, l’acteur fétiche des frères Dardenne recevait les médias dans un salon du St-James vendredi dernier.
Celui que nous avons vu chez nous dans Congorama de Philippe Falardeau (co-récipiendaire du Jutra meileur acteur en 2007) semble encore stupéfait de se retrouver dans un environnement francophone au milieu d’une ville à l’architecture nord-américaine.
Sur le plan géographique, nous sommes très loin du vaste champ éventré par l’autoroute du film d’Ursula Meier dans lequel il tient le rôle d’un père de famille fanfaron, jadis rocker, peut-être même un peu camé. Un long-métrage où le spectateur vit littéralement des sensations physiques. «C’était voulu. La réalisatrice me disait lors du tournage que petite, lorsqu’elle allait au cinéma, elle vivait au delà des émotions, une expérience physique. Elle voulait donc faire au départ un film où le spectateur ressent le bonheur de cette famille dans sa façon de vivre comme s’il était au milieu de l’action avec eux et, ensuite, dans l’enfermement quoi (…). Puis, plus tard, faire en sorte qu’on se demande s’il n’emmènera pas toutes sa familles dans un suicide collectif», explique le récipiendaire d’un prix d’interprétation masculine à Canne en 2002 pour Le fils tandis que le journaliste cherche le regard oblique de l’acteur qu’il ne croisera qu’à quelques reprises.

Ami du Québec

Soit au moment de parler de sa Belgique natale et de la genèse du film Congorama dont l’action s’y déroule en partie ou du rapport qu’il entretient avec ce Québec qu’il a découvert en 1996 dans le cadre du Festival du cinéma à Rouyn-Noranda où il présentait La Promesse des frères Dardenne. «J’ai vraiment été impressionné par l’accueil. Et ça grouillait de jeunes avec leur court-métrage. Le soir, on jouait de la musique, on chantait, buvait un verre. Il y avait une vraie dynamique, une vraie émulation. Je me souviens d’un truc complètement absurde et en même temps totalement crédible et concret qui s’appelait, L’oreille de Zoé où un type se coince la tête dans une balustrade et n’arrive plus à en sortir de sorte qu’il fait bientôt partie du décor…..», rigole l’homme de plus en plus chaleureux en nous regardant enfin droit dans les yeux.
Puis on cause des prochains films dans lequel nous le verrons apparaître au Québec : Go Fast, Coluche et le très attendu Mesrine où il joue le rôle du policier qui a arrêté jadis «l’ennemi public numéro 1» dont le premier meurtre fut commis dans La Belle Province. Et le prochain film des frangins Dardenne ? «Il y a eu Le Silence de Lorna en 2008 dans lequel je jouais un policier. Comme ils tournent au trois ans, on verra. En fait, là il me faudra surtout faire des choix car plusieurs projets déboulent en même temps».

dimanche 11 janvier 2009

Mes stars emoi



Avec Mes stars et moi, le supplice chinois de la goutte d’eau a maintenant de la forte concurrence.

Claude André

Mythomane, usurpateur d’identité et groupie, Robert (Kad Merad, Bienvenue chez les Ch’tis) rêve non seulement de côtoyer les stars mais aussi d’influer sur leur vie professionnelle et amoureuse. Excellent prétexte, on en conviendra, pour faire intervenir les icônes du cinéma français que sont Catherine Deneuve et Emmanuelle Béart ainsi que la jeune starlette Mélanie Bernier. Mais ça joue dur Boulevard des rêves brisés et les trois comédiennes réunies pour un film, du cinoche dans le cinoche quoi, s’aperçoivent qu’elles sont toutes les trois victimes de «l’amour» du même mariole et décident de lui empoisonner l’existence.

Dans une mise en scène des plus académiques, la réalisatrice Laetitia Colombani (À la folie pas du tout) nous propose donc une comédie, enfin un truc du genre, qui explorerait la thématique de l’obsessionnel et du glamour en tentant de nous appâter avec une approche style «les vedettes aussi ont une quotidienneté»…

Truffé d’invraisemblances débilitantes, ce film comporte des clichés propre à l’humour série B. Ainsi Robert amène son chat en consultation chez une thérapeute tandis nous, pauvres spectateurs, on doit se farcir les mimiques du chat dépressif !

Ce film réussi tout de même un tour de force inouïe: rendre l’habituellement sublime Catherine Deneuve (qui avait atteint la quasi perfection dans Un Conte de Noël) caricaturale et la 8ième merveille Emmanuelle Béart quasiment grotesque. Si Kad Merad s’en tire pas si mal dans son rôle de sympathique demeuré, on se demande si les deux icônes Deneuve et Béart ont lu le scénario avant d’accepter ce de se prêter à ce navet qui, dépourvu d’intrigue et soporifique, ne deviendra même pas un nanar (lire une œuvre psychotronique). Après deux tentatives ratées, l’auteur de ces lignes a finalement lancé la serviette à 58 minutes du troisième visionnement sans même avoir commis un seul sourire. Y’a quand même des limites à se faire prendre pour un con.

vendredi 9 janvier 2009

Les Bushismes



Le président George W. Bush est connu pour son style oratoire «original», marqué par de nombreuses maladresses de langage. Voici quelques-uns des "bushismes" qui ont émaillé ses huit années de présidence:

-"Je sais que l'être humain et le poisson peuvent coexister pacifiquement" (septembre 2000, lors d'un discours sur sa politique énergétique)


-"On pose rarement la question: est-ce que nos enfants apprend (sic)?" (janvier 2000, lors d'un meeting de campagne en Caroline du Sud)


-"Ils ont mal sous-estimé la compassion de notre pays. Je pense qu'ils ont mal sous-estimé la volonté et la détermination du commandant en chef également" (26 septembre 2001, en référence aux auteurs des attentats du 11-Septembre)


-"Il n'y a pas de doute dans mon esprit, pas le moindre, que nous allons échouer" (4 octobre 2001, lors d'un commentaire sur un plan de son gouvernement)


-"Ce serait une erreur que le Sénat des Etats-Unis permette à un type de clonage humain quel qu'il soit de sortir de cette chambre" (10 avril 2002 à la Maison Blanche, en appelant de ses voeux le vote d'une loi au Sénat sur l'interdiction du clonage)


-"Il y a un vieux proverbe au Tennessee -je sais qu'on le dit au Texas, probablement au Tennessee aussi-qui dit: 'tu m'as bien eu une fois, honte à toi. Tu m'as bien eu, on ne pourra plus t'avoir'" (17 septembre 2002 à Nashville, Tennessee)


-"Nos ennemis sont novateurs et astucieux, mais nous aussi. Ils sont sans cesse en train d'imaginer de nouveaux moyens de nuire à notre pays et à notre peuple, et nous non plus" (5 août 2004, lors de la cérémonie de signature d'une loi de dépenses militaires)


-"Trop de bons médecins font faillite. Trop d'obstétriciens-gynécologues sont dans l'incapacité de pratiquer leur amour des femmes dans tout le pays" (6 septembre 2004 lors d'un meeting)


-"Notre énergie la plus abondante est le charbon. Nous avons assez de charbon pour les 250 ans passés, pourtant le charbon empêche un défi environnemental" (20 avril 2005 à Washington)


-"Nous avons hâte d'entendre votre point de vue pour que nous puissions faire plus mieux (sic) notre travail" (20 septembre 2005)


-"Il n'a pas toujours été acquis que les Etats-Unis et l'Amérique aient une relation étroite. Après tout, (...) il y a 60 ans nous étions en guerre" (29 juin 2006, à la Maison Blanche, où il recevait le Premier ministre japonais Junichiro Koizumi. Il voulait bien sûr dire le Japon et non l'Amérique)


-"Qu'on ne s'y trompe pas, je comprends combien c'est dur, Monsieur. Je parle à des familles qui meurent" (7 décembre 2006 lors d'une conférence de presse commune avec Tony Blair, en voulant parler des familles des soldats qui meurent à la guerre)


-"Ce sont de grandes réalisations pour ce pays, et le peuple bulgare devrait être fier des réalisations qu'ils a réalisées", (11 juin 2007 à Sofia, Bulgarie)


-"M. le Premier ministre, merci pour votre présentation. Merci d'être un hôte aussi bon pour le sommet de l'OPEP" (septembre 2007 à Sydney en Australie où il assistait à un sommet de l'APEC -forum de coopération Asie-Pacifique-et non de l'OPEP)


-"Merci votre sainteté. Super discours" (16 avril 2008, lors d'une cérémonie d'accueil du pape Benoît XVI à la Maison Blanche)


-"Ils n'ont aucun mépris pour la vie humaine" (15 juillet 2008, dans une allusion sur les combattants ennemis en Afghanistan. Il voulait bien sûr dire "aucun respect")

-"Je me souviens avoir rencontré la mère d'un enfant qui a été enlevé par les Nord-Coréens ici même dans le Bureau ovale" (26 juin 2008 lors d'un point presse à la Maison Blanche)

-"Durant toute notre histoire, les mots de la Déclaration (d'indépendance) ont incité les immigrants du monde entier à voguer vers nos rivages. Ces immigrants ont aidé à transformer 13 petites colonies en une nation grande et en croissance de plus de 300 habitants" (4 juillet 2008 en Virginie. Les Etats-Unis comptent plus de 300 millions d'habitants)

"Ce dégel a mis du temps à dégeler, et il va falloir du temps pour qu'il dé-dégèle (sic)" (20 octobre 2008, lors d'une discussion sur l'économie et le gel des marchés du crédit).

mercredi 7 janvier 2009

La vie qui déborde des livres (1)



Salut à toi ami lecteur. Y’a un sacré bail que je n’ai pas commis ici un texte destiné exclusivement aux habitués ou resquilleur de ce petit blogue. Depuis un moment j’avais envi de vous causer littérature mais je cherchais un angle pour le faire différemment des habituelles recensions que l’on retrouve dans la presse.

Alors voici. Tout comme la musique, les livres nous aident à mieux vivre. Parce qu’ils nous libèrent de nos peurs, nous permettent de voyager et aussi parce qu’ils nous enseignent la vie et dissèquent parfois l’âme humaine.
Puisque nous sommes entre intimes, et que ce blogue, même si j’y glisse souvent de mes articles destinés au grand public, est d’abord et avant tout catégorisé «personnel», je me permettrai donc occasionnellement de vous causer littérature mais en la mettant en relief avec des anecdotes puisées dans ma vie ou celle de mes proches.

Récemment, je devais enfin régler un grande part de mes soucis personnels. Grande surprise et pétard mouillé, au moment ou cela se faisait, je fus accusé de distiller des propos antisémites. Les gens qui suivent mes écrits et/ou m’ont vu au petit écran ainsi que mon entourage savent évidemment que cette accusation à mon endroit relève de la fantasmagorie la plus fantaisiste pour toute sorte de raisons que j’évoquerais peut-être plus tard.
Mais, heureusement pour ma gueule et mon tempérament de latin sanguin, j’avais lu un truc qui m’a fait comprendre beaucoup ce que je subodorais déjà quelques jours plus tôt.

Dans son excellent et très touchant petit roman L’enfant de Noé paru chez Albin Michel en 2004, Éric-Emmanuel Schmitt nous raconte les tribulations, sous l’occupation, d’un petit juif belge pris en charge par un père catholique dans une langue qui m’a rappelé à quelques égards le magnifique et sublisimme La vie devant soi de Romain Gary en ce qui a trait aux propos du petit Joseph âgé de 7 ans.
Dans une scène particulièrement réussie, le môme en question se retrouve, sous une fausse identité, en transition chez une famille aristocrate histoire d’échapper à la gestapo. Au moment où les hommes d’Hitler se pointent au manoir, la comtesse qui avait bien sur donné les consignes appropriés au petit garçon, reçoit les flics nazis qui viennent s’enquérir de l’éventuelle présence d’enfants juifs de la façon suivante : «Élisabeth annonça aux fonctionnaires que cette boulette allait leur coûter leur carrière, ça ils pouvaient lui faire confiance !
-Maintenant, fouillez ! Fouillez vite !
Devant tant d’assurance et d’indignation, le chef des policiers ébauchait presqu’un recul.
-Puis-je vous demander, madame, qui est cet enfant ?
-Mon neveu. Le fils du général von Grebels.
Dois-je vous présenter notre arbre généalogique ?
Vous cherchez à vous suicidez mon garçon !
Après une fouille infructueuse, les policiers partirent en bafouillant des excuses, patauds, honteux.
La comtesse jaillit du lit. A bout de nerfs, elle se mit à pleurer et rire en même temps.
-Tu as surpris un de mes secrets, Joseph, un de mes tours de femme.
-Lequel ?
-Accuser au lieu de se justifier. Attaquer lorsqu’on est soupçonné. Mordre plutôt que de se défendre.
C’est réservé aux femmes ?
-Non, tu peux t’en servir....
Hélas ce «truc» fort légitime en certaines occasions rares et ponctuelles peut s'avérer un mode de vie chez, par exemple, les manipulateurs pervers narcissiques. Je ne l'ignore pas désormais. On en reparle bientôt.


dimanche 28 décembre 2008

Mes albums 2M8

Alain Bashung en concert. Putain de cancer...

1-Alain Bashung- Bleu Pétrole


2-Christophe-Aimez ce que nous sommes

3- Karkwa, Le Volume du vent.


4-Bia-Nocturno

5-Nick Cave- Dig, Lazarus, Dig!!!


6-Alain Souchon-Écoutez d’où ma peine vient


7-Cali- L'Espoir

8-Ariane Moffat-Tous les sens

9-Karkwa- Le Volume du vent

10-Catherine Durand- Coeurs migratoire


11-Raphaël-Je sais que la terre est plate


12- Julien Clerc, Où s’en vont les avions

13- Guy Bélanger-Éponyme

14- Alexandre Désilets Escalader l'ivresse.


15- ABD Al Malik- Dante


Alain Bashung

Bleu Pétrole

On le sait, cette icône du rock français est terrassée par le crabe. Et l’Artiste ne l’ignorait sans doute pas au moment d’élaborer le magnifique Bleu pétrole qui sera sans doute son ultime lègue à l’autel de la grande chanson. Avec un propos plus ouvert sur le monde et moins intime, gracieuseté des textes de Gaëtan Roussel (Louise Attaque) ou du mythique Gérard Manset, l’homme nous a gratifié en 2008 d’un disque folk-blues à la fois sombre et vertigineux qui fera date. Chapeau. (CA)


Alain Souchon

Écoutez d’où ma peine vient

Réalisé par l’indispensable Renaud Létang, le douzième album solo d’Alain Souchon, l’ultra doué versificateur de la quotidienneté, nous rappelle que l’artiste figure d’ores et déjà au panthéon de la chanson française. Avec plusieurs chansons que nous écouteront encore dans 15 ou 20 ans, ce nouveau chapitre encore une fois mélancolique et mi figue mi raison nous prouve qu’il fait parfois bon d’être à la fois humble et triste. Indispensable et rassurant. (CA)


Catherine Durand

Cœurs migratoires

Atmosphère folk et aérienne, les cœurs meurtris se laissent bercer par le temps qui passe. (CA)


Bïa

Nocturno

Nuit suave sous un ciel étoilé, la lune de Bïa nous ensorcelle vêtue de ses plus belles dentelles. (CA)


Christophe

Aimer ce que nous sommes

Parles-lui de moi, suppliait le dandy de la nuit à dieu. Et ce dernier exauça l’homme à la voix de vertige. (CA)


Cali

L’Espoir

Avec ses arrangements à la Arcade Fire, Cali retrouvait sa superbe et nous faisait brandir le poing bien haut en 2008. (CA)


Alexandre Désilets

Escalader l’ivresse

Vol plané entre drum and basse, électro pop et assemblage a cappella, Désilets n’a pas fini de nous transporter là haut (CA)

samedi 20 décembre 2008

Pépé Goz Français


Vous connaissez déjà Pépé et sa guitare mais pas encore son petit côté franchouillard. Entouré de 6 musicos, l’ultra sympathique mariole de la chansonnette nous gratifiera d’une pléthore de tubes popularisés par Dutronc, Dassin, Nino Ferrer, Brigitte Bardot, Niagara et autres Gérard Lenormand. Si on se fie à l’extrait live entendu à Christiane Charrette, ce concept devrait nous accroché un sourire grand comme le bar du Fouquet’s.


«Pépé Goz Français».

Samedi 27 décembre

Le National

514-845-2014

vendredi 19 décembre 2008

Le Party à Lapointe


Plus de 35 tounes, 3 heures de show, des hits de chacun des invités et des reprises de standards, encore une fois le Ministre de la Défonce nationale Éric Lapointe poursuit la tradition amorcée il y a 9 ans. Et pour l’occase, celui qui petit rêvait de l’uniforme du Canadien s’offre le Centre Bell. Parmi les flibustiers réquisitionnés cette année, on retrouve Paul Piché, Marie-Mai, Suzie Villeneuve, Loco Locass, Jonas et Martin Deschamps en plus de quelques invités surprises dans une mise en scène orchestrée par Denis Bouchard. Parions que le rocker et sa bande seront loadés comme des guns pour exploser l’année qui s’achève.

(Québec le 23 décembre, La Baie le 27)

Le 31 au Centre Bell à Montréal

mercredi 17 décembre 2008

Consommez... No Comment.

Christophe


Christophe

Aimer ce que nous sommes

Universal

Les veinards qui y étaient s’en vantent encore : Christophe (et Daniel Darc en ouverture) auréolé des chansons de son magnifique Comm’ si la terre penchait en plus de ses tubes des années yéyé comme «Aline» ou «Les Marionnettes a livré l’un des grands moments des FrancoFolies lors de sa prestation au Club Soda en 2006. Après huit années de besogne et de vols planés nocturnes entre les gratte-ciels, l’esthète dandy, qui reçoit parfois les journalistes dans sa chambre d’hôtel en position du lotus, nous revient avec un autre super production, suite naturelle de la précédente, qui se retrouve dans la même galaxie que les œuvres de Manset ou de Bashung. Inclassable, le beau frère d’Emmanuelle Seigner, grand amateur du cinéma de Jarmush et de Lynch nous gratifie donc encore une fois d’un disque d’atmosphères de nuit, de textures de cordes et de sons mélancoliques et torturés où le casting est des plus relevée, notamment au chapitre des magnifiques guitares et à la réalisation cosignées par Christophe Van Huffel ou encore avec la présence de Carmine Appice, batteur mythique des sixties. Bien que l’aspect iconoclaste de l’œuvre puisse laisser les amateurs de chansons de feux de camp perplexes, les âmes aventureuses finiront par adopter certaines mélodies tubesques planantes et poignantes ainsi que la voix à la fois perçante et vertigineuse de ce sentimental écorché revenu des drogues, des Lamborghini et autres ivresse. **** (CA)

dimanche 14 décembre 2008

Aznavour Duos...


Charles Aznavour
Duos
EMI
Loin le temps où le petit Aznavourian ne mangeait qu’un jour sur deux. Membre du gotha des crooners, le voilà avec ses pairs. Si certain trucs sont moins convainquant, «Hier encore» dans la langue de Molière avec E. John ou «Mourir d’aimer» avec N. Mouskouri, on exulte littéralement de la version bluesy de «Il faut savoir» avec J. Halliday en français et en anglais. Et que dire de la magnifique reprise allemande de «Mes Emmerdes» avec Herbert Grönemeyer ? Malgré les moments plus faibles, voilà un album polyglotte que tout fan de l’Arménien doit posséder. Surtout qu’il nous épargne des douteuses orchestrations pompières et racoleuses récentes. Aussi, duos posthumes ou réels avec Piaf, Céliiine, Minenelli, Paul Anka, Carole King, Placido Domingo, Sting... *** ½ (CA)

samedi 13 décembre 2008

Commentaire sur le nouveau chapitre d' Alain Souchon


Alain Souchon

Écoutez d’où ma peine vient

EMI


Trois ans après La Vie Théodore, Alain Souchon revient avec ses allures nonchalantes nous raconter la vie chez les cœurs purs. Avec sa plume de surdoué et ses mélodies désabusées, il brosse d’emblée un bilan plutôt tristounet de ce que sa génération a fait de ses rêves sur fond de musique calypso-country («Rêveurs») avant de sublimer nos souvenirs en évoquant ses peines d’amour magnifiées («Les Saisons») ou de nous évoquer la vie de Françoise Sagan, son antinomie. Politique, il dénonce ce système véreux qui récompense les vautours de la finance avec les effluves antillais de «Parachute dorée» mais aussi l’extrême gauche. Basta les icônes, l’homme préfère la lucidité au romantisme quitte à briser des icônes dans «Popopo» en déboulonnant le mythe Che Guevara. Seule chanson d’ailleurs co-signée Laurent Voulzy. Observatrices des sentiments et du vacuum social, les chansons de l’artiste sont autant de petit film en super 8 qu’on ne se lasse d’écouter. **** (Claude André)


À télécharger:

Les Saisons

Popopo

Dans la catégories : Santé et sécurité au travail

Les finalistes sont :


«Voulez-vous un bon tuyau ?»




Bas les masques ! On ne s'intoxiquera pour si peu....




Voilà le parfait équilibre. Un peu d'ingéniosité n'a jamais tué personne...



Se protéger des étincelles de la soudure tout en affichant un visage informé. Qui dit mieux ?



«Une pyramide de valise ? » «Un drôle de voyageur avec un air fif m'a dit que je faisais dans l'art post-moderne?» «De kossé ?»




«Dans une autre vie j'étais funambule» a affirmé le type après qu'on l'eut retiré de l'eau.




Qu'est-ce qu'on ferait pas pour rafraichir les p'tites secrétaires ?



«Avec ça, le ciel peut me tomber sur la tête», comme disent les Gaulois.


Devinez qui est l'intrus sur cette photo?




L'art de transporter des ogives nucléaires.

On se débrouille comme on peut...


Dans la catégorie : «je suis un homme survolté !»


On appelle cet engin une gerbeuse. En hauteur, elle peut faire gerber...
La pelle mécanique à usages multiples.



S'envoyer en l'air tout en travaillant.




Casse-tête chinois ?

jeudi 11 décembre 2008

Les vies de Nanette


Méga tube de 1975. Lady Marmelade.

De Jacksonville au Québec, des comédies musicales aux années boules en miroir, de Johnny Hallyday aux Stones, sans compter les passagers de ses romances et les aléas de sa vie de star, Nanette Workman dévoile ses blues et ses highs dans une biographie qui se lit comme un roman.


Claude André


Il y a quelques temps, j’ai proposé à Claude Dubois de rédiger sa biographie. Il m’a répondu : «je ne suis pas encore mort». Pourquoi toi acceptes-tu de publier la tienne ?

Je ne suis pas encore morte (rires)… Il ne s’agit pas de quelque chose que j’ai accepté, c’était mon idée de le faire il y a dix ans. Je me suis dit : «mon Dieu, j’ai eu une vie tellement le fun, j’aimerais ça l’écrire». Et puis je voulais que les gens me connaissent au-delà de l’image que je projette.


Tu as commencé à l’écrire seule, non ?

Oui, j’ai entrepris une petite bio en réunissant mes photos et en réalisant des entrevues avec mes anciens chums. Mais je n’ai pas pu aller plus loin… J’ai donc décidé d’attendre de rencontrer une bonne maison d’édition et un auteur avec qui la chimie opérerait. Pui, un jour, les gens de Libre Expression m’ont suggéré l’auteur Mario Bolduc. Dès notre première rencontre, ça a cliqué tout de suite.


Vous avez eu de nombreuses rencontres ?

De 3 à 4 fois par semaine pendant un an.


Le livre démarre avec une scène de viol dans un hôtel newyorkais et ton agresseur était un joueur de baseball professionnel Tu en avais déjà parlé publiquement avant ?

Il n’y avait aucune raison de le faire avant. Mais je me suis dit que c’était quelque chose de très important dans ma vie. Que cela a à voir avec la personne que je suis aujourd’hui. Quand j’ai commencé à écrire la bio, en anglais, elle débutait avec cette scène.


Ce qui rend la lecture de cette biographie particulièrement intéressante d’ailleurs car elle ne suit pas l’ordre chronologique et linéaire habituel…

Je voulais que ce livre ressemble davantage à un roman qu’à une biographie standard. Et c’est écrit ainsi. À la troisième personne, et non au je.


J’imagine que cette horrible mésaventure a modifié ton rapport aux hommes ?

Après ça, disons que j’étais un petit peu déçue (sourire). Ma mère m’avait élevée en me disant que je devais être en amour et mariée avant d’avoir mes premiers rapports sexuels…the old fashion way, tsé…Après cette histoire, je me suis dit : «je pense que je vais attendre quelques années avant de vivre une autre expérience. Sur le coup, j’étais surtout fâchée. J’en voulais à mon agresseur mais jamais à moi-même car je ne me suis jamais perçue comme une victime… J’ai donc décidé d’attendre de rencontrer le bon, de tomber amoureuse.


Et tu as croisé la route de Tony Roman auquel on doit ta venue au Québec…

Oui. Mais je n’ai jamais fait l’amour avec Tony. Je voulais attendre le mariage. Même lui, il était correct avec ça. Puis un jour il m’a trompé alors j’ai dit : goodbye (rires) !


Il était fatigué d’attendre ?

J’imagine. C’est normal. Il faut dire que j’étais très naïve.


Parlons de ton arrivée au Québec en 1965. Tu étais à la fois juive et anglophone dans un milieu catholique et francophone, tu as connu des moments d’hostilité ?

Nothing. Je n’ai jamais ressenti aucun feeling négatif. Jamais. Je me suis tout de suite et pour toujours sentie très aimée dès que je suis arrivée ici. Par la famille de Tony d’abord qui m’a accueillie les bras ouverts et ensuite par les Québécois.


Tu as appris le français dès ton arrivée ?

(Rires) Ça a pris du temps… quelques années. C’est quand je suis allée en France que je l’ai davantage appris parce que j’étais obligée de le parler. Ici, j’étais entourée de gens qui étaient bilingues.


Mais les premières pièces que tu as interprétées au Québec étaient en français, tu ne savais pas ce que tu chantais (rires) ?

Pas vraiment (rires). Je chantais phonétiquement mais on m’expliquait ce dont il s’agissait, l’idée générale.


Ta vie a été jalonnée par les excès de toutes sortes dont l’alcool, la coke, l’héroïne…des regrets ?

Non, pas du tout.


Et comment on s’en sort-on lorsque l’on est devenue accro à l’héroïne par exemple ?

On le voit dans le livre, à un moment donné j’étais en France (en tourné avec Charlebois qui ne jurait que par les restos haut de gamme) avec mon chum Jimmy. Un soir, au milieu de la nuit, je me lève, je vais aux toilettes, me regarde dans le miroir et je ne reconnais pas mon visage. Ce n’était pas moi. Alors j’ai dit : «ok, that’s it. C’est fini. Tu ne me prendras plus. C’est moi qui prend la drogue, pas la drogue qui me prend». J’ai vidé mon sachet dans la toilette et je n’y ai jamais touché parla suite.


Tu as fait ça cold turkey ?

No cold turkey. Moi, je suis très têtue…J’ai une tête de cochon, c’est comme ça aussi que j’ai arrêté de fumer.


Et l’alcool ?

Je bois encore. Parfois un petit peu. Parfois 2-3 jours de suite alors qu’à d’autres moments je suis une semaine ou deux sans boire.


Et tu n’as pas le gout de replonger quand la garde baisse ?

Non, je tombe de sommeil. Je vais au lit. Paf… (rires).


Tu me disais que tu iras au Mississipi la semaine prochaine. Tu t’exerceras au tir au fusil ?

Non, je m’en vais voir ma mère qui est dans une maison de retraite. J’y suis allé à tous les mois depuis qu’elle a déménagée en mai dernier. J’y passerai quelques jours et y retournerai pour les fêtes. Elle ne peut pas vivre ici : l’hiver, le froid, les assurances…


Tu révèle à la fin du bouquin que tu as fais tes choix en fonction des hommes que tu as aimés. Serais-tu une grande dépendante affective ?

I don’t know…Je n’ai jamais pensé à ça.


Certaines personnes aiment les gens comme ils aiment où ont aimé la dope…

Quand ça buzz on est high et quand ça buzz pas on part ! C’était à peu près ça, oui.


Aujourd’hui que tu es une femme plus mature, est-ce que tu fonctionnes encore ainsi ?

Ça fait longtemps que je n’ai pas eu de chum. I d’ont know, peut-être que la prochaine fois ça sera différent. Et puis maintenant, je ne prends pas de drogue… Si ce n’est une petite puff de pot à l’occasion. Je n’ai pas pris de drogues dures depuis plus de vingt ans et que je n’ai pas fumée de cigarette non plus… But i don’t know what i will be right now.


Mais ça ne fait pas vingt ans que tu n’as pas eu de chum quand même…

Non, pas vingt ans. Mais mon dernier ça fait environ 7 ans. Et il était beaucoup plus jeune que moi. Dans le livre je parle de lui d’ailleurs. Nous somme encore de bons amis.


Et tous ces ex-amoureux, tu leur as demandé la permission avant de parler d’eux ou tu t’es dit : «c’est aussi mon histoire alors je peux la raconter» ?

Ben je les ai interviewés. Je voulais savoir ce qu’ils retenaient de notre relation. Lorsque je ne l’ai pas fait, c’est Mario (l’auteur) qui s’en est chargé.


Qu’est-ce que tu appris sur toi-même que tu ignorais avec ce livre ?

Hum (silence). On se souvient des choses, mais lorsque l’on réuni tous ces souvenirs ensemble, dans un livre, on prend du recul. J’ai appris que l’on peut avoir, que l’on peut vivre, une douzaine de vies si l’on veut et il me semble que ce que j’ai fait.


Bonus tracks : Amour


Ton plus grand amour, ça a été Johnny Hallyday ?

Non. Chaque homme que j’ai aimé était très différent du précédent. Toutes les émotions que je vivais pour un homme en particulier n’avaient rien à voir avec l’homme d’avant ou celui d’après.


Un peu comme si tu changeais, à chaque relation, de personnage ?

Oui. Ça serait ennuyant d’être la même personne toute sa vie.


Oui, mais n’est-ce pas une façon de se fuir soi-même. Tu cherchais ta propre identité ?

Je ne cherchais pas. I was just living. Je vivais et faisais ce que j’avais envie de faire à ce moment là. Je ne me juge pas.


Des rêves ?

I don’t know. J’aimerais voyager davantage. Depuis que mon fils est né j’ai passé toute ma vie avec lui… Puis, j’ai ma maison et mes nombreux animaux dont je dois m’occuper, alors ?


Rock’n’Romance

Mario Bolduc

Libre Expression


Et cd

Nanette Workman

Anthologie 1975-2005

Musicor/Select

Husbands of the years award....

Mention honorable au Royaume-Uni.





Suivi de près par les États-Unis.



De la Pologne


La troisième place est attribuée à la Grèce.


La Serbie ne donne pas sa place...


et que dire de l'Irlande et son romantisme exacerbé ?


Merci à mon amie Anne-Marie pour cet envoi.

vendredi 5 décembre 2008

Les coups de cœur de l'automne 2M8

Parmi mes coups de coeur de la saison, le concert de Pigalle le 10 novembre dernier au Club Soda à Montréal. Sur la photo: Louis-Étienne, François Hadji-Lazaro et Bibi.

Le film de la saison
Un conte de Noël et Milk

Le comédien de la saison
Sean pean dans Milk

L'émission télé de la saison
Tout le monde en parle


Le livre de la saison
Millénium 1-2-3

L'album francophone de la saison
Alain Souchon Écoutez d'où ma peine vient
et Où s'en vont les avions de Julien Clerc

Le concert de la saison

Pigalle au Club Soda


La révélation artistique de la saison
André Sauvé

Le héros de la saison

Barack Obama


Le zéro de la saison
La Ministre conservatrice
Josée Vermeer

Le bon coup de la saison
Julie Couillard et le piège téléphonique à Sarah Palin des Justiciers Masqués.

jeudi 4 décembre 2008

Jorane discographiée



Il y a dix ans, une jeune fille de Charlesbourg créait une onde de choc chez les amateurs de musique en les mystifiant avec son archet et sa langue inventée au célèbre bar Le Quai des Brumes à Montréal. Puis, avec la parution de son premier encodé intitulé Vent fou l’année suivante, c’est le monde entier qu’elle allait glisser dans la caisse de son violoncelle magique. Depuis lors, des gens aussi divers que Sarah Mclachlan ou le célèbre arrangeur et chef d’orchestre jazz-world Bobby McFerrin ont réquisitionné ses dons de musiciennes tandis que le milieu du cinoche a craqué pour son imaginaire foisonnant. Pour célébrer ses dix ans de carrière, la belle propose X, un chapitre qui contient d’une part 10 pièces de son répertoire sélectionnés par les fans parmi les 7 albums, et d’autre part, 10 morceaux inédits composés pour le grand écran dont «Le chant du cygne», une pièce du film Mesrine qui devrait paraitre en janvier chez nous.


Claude André


Sur la compil, on retrouve une reprise de «Pour ton sourire» de Daniel Lanois, c’est ton artiste préféré ?

On dirait que lorsqu’on me pose cette question, je ne sais pas qui nommer mais je dirais qu’il fait partie de ceux qui ont tracés un chemin et me touchent vraiment beaucoup. C’est un artiste que j’aime énormément, c’est clair mais je ne pourrais pas dire que c’est Le fétiche. Le fait d’avoir travaillé en studio avec lui aussi m’a confirmé bien des choses. Pour moi ce n’était pas du chinois et ça m’a rassuré : on laisse les instincts parler. C’est quelqu’un qui fait beaucoup d’expérimentations et cela m’a confirmé qu’il n’y a pas juste un chemin.


La pièce «Sacre» offre des relents de musique arabe…

Ahhhhh. J’écoute beaucoup de musique du monde. J’aime beaucoup la chanteuse libanaise Fairuz. Elle possède une voix merveilleuse…c’est un peu religieux dans un sens, tu veux que je te la fasse écouter ? En musique du monde, j’aime aussi énormément Lakshmi Shankar.


Sur le disque deux de l’album «X», on retrouve des bandes de films, quelle est ta bande-sonore de film culte ?

Dead Man de Jim Jarmusch. La musique est de Neil Young. C’est vraiment ma trame sonore fétiche. Je l’ai tellement écouté, ça n’a aucun sens. Oui, j’aime les choses sophistiquées mais également le côté instinctif. Je pense que Neil Young n’a pas mis plus de trois jours pour faire cette trame d’un film qui dure trois heures et c’est rempli d’émotions. Nous ne sommes pas tenus de connaitre le film pour apprécier cette trame sonore là.


Le disque catalyseur pour embrasser cette carrière de musicienne ?

Ça fait tellement longtemps. Je pense c’est l’album de Passion (du film The Last tentation Of Christ) de Peter Gabriel. Avant que je fasse beaucoup de musique, cet album me captivait. J’en avais besoin de façon viscérale. Ce n’est malheureusement plus dans mes tops, cela s’entend que ça a vieilli, mais à l’époque ça correspondait tellement à ce dont j’avais besoin… Et je n’ai jamais vu le film ! Et je pense que ça a beaucoup influencé ce que je fais.


Des idoles ?

Ouf, les Peter Gabriel de ce monde… Radiohead c’est super. J’ai besoin de mon petit Hank Williams. Ah oui, Kaizer Orchestra qui est un super band norvégien. C’est écœurant, tu ne peux pas écouter ça dans ta voiture et rouler en bas de 160 !


Dernier coup de cœur ?

Bon Iver. C’est pop-smooth-ambiant. Va écouter ça. Ces temps ci, ça m’aide à relaxer.


Parlant de bon hiver, tu aimes la musique de Nowell ?

Ah oui. Ouaiiiiiiis. J’en écoute beaucoup. C’est sûr que (elle chante) Mon beau sapin, c’est vraiment plate. Malheureusement, je ne veux faire c…personne mais ce sont des succès en anglais qui sont mes préférés. Surtout chantés genre par Ella Fitzgerald. Elle fait des super bonnes tounes. Ça m’arrive aussi d’aller sur un site aussi qui met de la musique de Noël. Ça part, je fais mon sapin pis j’aime ça.

lundi 1 décembre 2008

Daniel Bélanger et son Joli Chaos


Daniel Bélanger

Joli Chaos

Audiogram/Select


Artillerie lourde avec la publication non seulement des 10 nouvelles pièces que l’on attendait depuis un bail mais également de 19 des ses succès. Les fans de Bélanger ne seront pas dépaysés par l’univers musical des nouvelles chansons de l’artiste passé maître dans l’art d’écrire des mélodies qui tuent et dont les arrangements se révèlent encore une fois sophistiqués. Plusieurs de ces pièces de l’homme angoissé devraient cartonner : «Le dernier souffle», «En ce monde», «Étreintes» et «Soleil Gratuit». S’il explore certaines avenues comme celle qui raconte la vie de l’aiguiseur de couteaux, c’est encore une fois lorsqu’il se fait intimiste que Bélanger rassure. Comme un chocolat chaud devant une vitrine enneigée. *** ½ CA


À télécharger :

En ce monde

Soleil gratuit

Natalie Choquette


Natalie Coquette

Terra Mia

Universal-Isba/Dep


France, Argentine, Hongrie, Roumanie, Russie, Liban, Chine, Portugal, Japon, Cuba, Haïti et bien sûr, le Québec, la femme du monde et soprano nous propose un florilège de chansons d’amour et d’émotions de différents patrimoines qu’elle a glanées au gré de ses périples dans le Village Global. Orné d’instruments exotiques aux parfums exquis, le disque accroche des sourires en nous révélant des pièces enfouies dans l’inconscient de notre enfance telle la péruvienne «El Condor Pasa» et son très beau chœur d’enfants ou le classique français «Parlez-moi d’amour». Endimanché d’une jolie pochette et d’un livret explicatif, ce précieux objet devrait faire un malheur sous les sapins. Savoureux, paisible et touchant. ****

Voilà une des plus belles chansons du monde. Un classique...