Avec Midi 20 en 2006, Grand Corps Malade est passé illico de légende underground des bars à vers à vedette populaire. Ses mots d’esprits, sa touchante sensibilité et son instinct de résilient moqueur au regard d’épagneul ont su rallier deux ou trois générations qui se sont identifiées à lui.
L’engouement pour GCM à traverser d’Atlantique et ses slams ont rapidement touché les âmes québécoises.
Si son second chapitre Enfant de la ville, paru en 2008, peut sembler un peu répétitif pour les inconditionnels du premier, l’homme demeure pourvu d’un charisme qui ne laisserait pas indifférent même un premier ministre conservateur.
Nous l’avons passé au discographe en attendant son récital de ce soir à la Place des Arts.
Sur la pièce «Mental», du second album, tu dis qu’il faut avoir un mental de résistant. Ta chanson engagée préférée ?
Je dirais peut-être «Hexagone» de Renaud. Une très vielle chanson.
Sur «Je viens de là» tu causes de ton amour du rap. Band et pièce préférée ?
J’aime vraiment beaucoup de rappeurs. Mais comme j’ai grandi à St-Denis en écoutant NTM, je dirais «Tout n’est pas si facile».
Et un truc plus actuel ?
Kéry James. Une de ses chansons que j’aime beaucoup s’appelle «L’impasse».
Dans «Comme une évidence», tu dis vouloir écrire à une meuf le plus beau texte du monde. C’est lequel ?
J’hésiterais entre un grand classique tel «Ne me quitte pas» de Brel et «Ma gonzesse» de Renaud. J’adore cette façon très pudique de faire une déclaration d’amour avec des mots de tous les jours, des mots en argots (il fait un extrait).
Ça t’a fait quoi d’entendre Renaud citer ton nom sur «Les Bobos» ?
Il l’a cité sur la version live uniquement. Il m’avait invité et j’étais dans la salle. Du coup, il a changé les paroles pour faire un clin d’œil. C’est plutôt flatteur. Ça m’a surpris et j’ai pris cela avec un sourire.
«Rétroviseur», du second album, parle de «souvenirs tenaces et de mémoire tonique». Ta chanson nostalgique ?
J’aurais envi de te citer la même que tout à l’heure de NTM qui raconte les débuts du hip hop en France et, c’est vrai, qui me rend nostalgique mais je pourrais aussi parler des chansons de Barbara qui m’évoquent les dimanches après-midi quand ma mère l’écoutait à la maison.
Un de tes slams se nomme «Underground». Artiste alterno préféré ?
Il s’agit d’un chanteur inconnu au Québec qui se nomme Fantasio. Il est un peu fou et c’est très underground, très alterno.
On se souvient t de ton très beau slam «Les voyages en train». Qu’est-ce que tu écoutes pour faire de la route ?
Stevie Wonder. Le bon vieux best of, ça me met toujours la pêche pour faire de la route.
«Je connaissais pas Paris le matin» cause de l’urbanité. Ta chanson de ville préférée ?
«Il est cinq heures Paris s’éveille» de Dutronc. Et oui, t’as raison «Amsterdam» de Brel. A priori, on ne connait qu’une version live et c’est vrai que ça lui donne une dimension magnifique.
«Ça peut chémar», ce slam de ton premier disque cause des rêves à atteindre. Tu as des idoles ?
Je crois que mon idole absolue c’est Michael Jordan (basketballeur). J’étais très sportif et même si j’ai rencontré plein de gens, des chanteurs et tout, j’ai toujours été plus impressionné par les grands sportifs que les grands artistes.
Mais en musique, quand même ?
Je pense qu’au niveau de l’écriture, pour la forme, Brassens demeure un maitre absolu. Et parmi les gens qui sont mort trop tôt je dirais aussi Bob Marley. J’aurais rêvé assister un jour à un concert de Bob.
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