vendredi 17 avril 2009

Yann Tiersen



Good bye Amélie


Le compositeur aux mélodies de poche s’en vient nous montrer de quel rock il se chauffe

Claude André


Célébré pour ses disques atmosphériques qui fleurent parfois bon la mer du Nord tel le magistrale «Les retrouvailles», Yann Tiersen qui est également le compositeur de mélodies qui ne sont pas étrangères aux succès des films Le fabuleux destin d'Amélie Poulin et Good bye Lenin s’en vient nous gratifier encore une fois de son «cinéma pour aveugle» mais dans une perspective plus rock que ce à quoi il nous a habitué.

Quel était votre fil conducteur, votre objectif, au moment de créer ce spectacle qui, semble-t-il, a déstabilisé une partie de votre public habituel?
Je n’ai pas vraiment fait de calcul. Mon objectif, toujours, est de me faire plaisir et de faire les choses comme je le sens. Je ne sais pas vraiment qui est mon public, et qui j’ai perdu. Dans tous les cas, ceux qui s’attendaient à voir et entendre la même chose que les tournées d’avant ont peut-être été surpris mais, moi, ça ne m’intéresse pas de ne pas me renouveler.

On retrouve sur «On tour» plusieurs collaborations, notamment celle avec Diam’s. Allez-vous reprendre ces chansons, comme Ma France à Moi, à Montréal?
C’était une collaboration super mais ponctuelle. On a fait cette chanson au Printemps de Bourges en 2006. C’était au moment des élections et je trouvais que c’était une chanson qu’on aurait du glisser dans toutes les boites aux lettres avant que les gens n’aillent voter. Je vais jouer mes propres morceaux à Montréal et ailleurs. Cette chanson n’a de sens pour moi que si elle est chantée par Diam’s. Je ne me vois pas faire cette reprise sans elle.

On remarque que vous chantez davantage sur ce disque que par le passé, pourquoi?

Je ne sais pas. Parce que j’aime explorer d’autres pistes. Pour le prochain album, il n’y aura pas d’instrumentaux; il y aura des chœurs sur chaque morceaux mais ce ne seront pas des chansons non plus. Les voix seront essentielles, un peu comme un instrument à part entière.




Nous découvrons avec bonheur la magistrale pièce «1er réveil par temps de guerre», composée dans quel contexte ? Qu'est-ce qui vous a inspiré?

C’était pour le DVD «La traversée» qui est sorti en même temps que l’album «Les retrouvailles». Ce dvd retraçait l’élaboration de cet album et on est parti à Brest retranscrire en live des morceaux de l’album. Avec les musiciens sur scène on avait pour habitude de terminer les concerts par une impro. Et pendant le tournage du dvd on a fait la même chose avec Marco et ça a donné “«1er réveil par temps de guerre».


Parlez-nous des collaborations sur l'album... Marc Sens, ÉlizabethFraser... Pourquoi ces duos plutôt que Miossec par exemple avec lequel vous

avez travaillé dans le passé ou Dominique A duquel vous reprenez une pièce?

Parce que tout bêtement, Marco était musicien sur la tournée et qu’on faisait la reprise de “state of shock” des the ex. Et que c’est un titre que j’aime vraiment beaucoup et que je trouvais bien qu’il y soit. Et en plus, il se trouve qu’on avait une bonne version pour pouvoir la mettre sur le disque. Elizabeth Fraser est venu sur un concert à paris et la version était bonne aussi. Donc pourquoi s’en priver ? Nous n’enregistrions pas encore les concerts quand Dominique A et Christophe Miossec sont venus.


Vous êtes l'auteur d'une musique devenue un standard (Amélie Poulin), c'est votre plus grande fierté professionnelle ?

En fait, cette bande originale reprend des titres qui sont dans mes albums d’avant ( «La valse des monstres», «Rue des cascades», «Le phare», «L’absente»). Pour le film même, j’ai composé réellement trois morceaux. Je ne suis pas compositeur de musique de film et encore moins pour cette b.o., puisqu’elle reprend essentiellement des titres qui existaient déjà.

Continuez-vous à composer pour le cinéma?
Les deux compositions véritables que j’ai faites pour des films sont Goodbye Lenin et le documentaire sur la vie de Tabarly. Quand ça arrive, c’est toujours par hasard. Je ne me positionne pas comme un compositeur de musique de film et je ne suis donc pas en recherche de ça. Si je reçois un scenario qui me plait, j’y réfléchis, mais avec de la méfiance malgré tout, pour éviter les raccourcis artistiques qui peuvent en sortir. Et surtout les pressions que cela engendre, car ce n’est pas du tout le même travail. On a les producteurs, les réalisateurs avec soi, et pour moi qui n’aime pas ça, ça me met une pression que je n’aime pas. Mais c’est un travail qui est plutôt contraignant et différent que pour la composition de mes albums et il faut vraiment que le sujet me plaise.

À quel genre de spectacle doit-on s'attendre au Club Soda?

Un set très électrique avec certains morceaux qui peuvent démarrer doucement mais pour mieux monter en puissance en cours de route. Des chœurs aussi. Je veux que tous les musiciens chantent sur les morceaux où il y a des voix. Des anciens morceaux revisités et des nouveaux aussi qui sont sur mon prochain album. On sera 6 sur scène. J‘ai 2 nouveaux musiciens sur scène, Dave à la batterie et robin à la guitare qui jouaient avant dans un groupe anglais “gravenhurst” et que j’avais rencontré lors d’un de leurs concerts sur paris. Et toujours Christine aux ondes Martenot et Stéphane à la basse. Et aussi Gaëlle, une chanteuse brestoise.


Que comptez-vous faire pendant vos moments libres à Montréal?

Je ne vais pas avoir vraiment de moments libres, j’en ai peur. Montréal intervient dans une tournée aux États-Unis et quand je suis en tournée, ce que j’aime c’est jouer; dans la journée, je ne pense qu’au concert que je vais donner le soir. Et je ne sais pas du tout encore comment vont se passer les journées en dehors de l’arrivée en tour bus dans la ville, les balances et le concert. Je vais sûrement aller me balader mais je ne sais vraiment pas où. Sûrement dans des magasins de disque pour voir ce qu’il y a en vinyle!

Au Club Soda à Montréal
Les 17-18 avril à 20h30. Avec Coeur de pirate et Asobi Seksu.

Aucun commentaire: