Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
vendredi 9 juillet 2010
Agenda culturel
T’es de mon genre
Le Festival international de films Fantasia, pèlerinage jubilatoire des amateurs de cinéma de genre, devrait satisfaire, avec ses 300 films, la quête d’absolu des milliers d’hédonistes lors de sa quatorzième édition : projection, avec grand orchestre, de la copie complète du classique Metropolis de Frizt Lang retrouvée en 2008; rétrospective de l’œuvre de Ken Russel en présence du génial et timbré cinéaste anglais himself ; présentation en primeur du très attendu diptyque Mesrine avec Vincent Cassel; arrivée sur nos écrans de la star chinoise Ip Man 2 dont l’approche puriste s’inscrit dans la tradition de Bruce Lee. Sans compter un classique du cinéma coréen, The Housemaid, l’incontournable et sûrement très drôle trouvaille psychotronique Les hommes d’une autre planète, un film asiatique lancé en 1974 et bien d’autres choses toutes aussi relevées dont les très courus films gore.
Du 8 au 28 juillet dans plusieurs salles
http://www.fantasiafestival.com/
Excellente iD
Septième création du cirque Éloize, le spectacle iD promet de nous déstabiliser avec son approche hybride qui se veut une rencontre entre le monde du cirque, à travers dix disciplines, et celui de la danse urbaine incarnée par le hip-hop et le break dance. Pour faire virevolter le tout, on a fait appel à des valeurs sûres telles Ariane Moffat, Betty Bonifassi (Beast), Jorane et le rappeur Booogat qui se sont chargés du volet musical. Seize artistes sur scène dont 5 danseurs. Ce spectacle s’inscrit dans le cadre du premier Festival des arts du cirque de Montréal où défileront également d’autres troupes chevronnées d’ici dont le Cirque du Soleil, les 7 doigts de la main, l’École nationale du Cirque et En piste sous l’égide de la Tohue, maitre d’œuvre du projet. Ô vertige quand tu nous tiens…
Du 8 au 25 juillet
iD, Quais du Vieux Port de Montréal ainsi que nombreux autres spectacles :
http://www.montrealcompletementcirque.com/
Points air Miles
Non, il ne s’agit pas d’accumuler les 440 394 points qui vous permettront d’obtenir un voyage mémorable au camping de Sainte-Madeleine mais bien d’un trip dans l’univers du plus grand jazz man de tous les temps : Miles Davis. Voilà l’heureux «deal» que nous propose le MBAM qui, comme on sait, n’est pas l’acronyme d’un rappeur sur le crack mais bien le Musé des beaux-arts de Montréal qui poursuit ici son incursion dans le monde musicale après les expos consacrées à Andy Warhol et John & Yoko. Peintures signées Jean-Michel Basquiat, photos d’Annie Leibovitz, costumes, instruments de musique, extraits musicaux et de documentaires dont spectacles légendaires à Montréal, vous saurez tout sur le créateur de la musique d’Un ascenseur pour l’échafaud et ex petit ami de Juliette Gréco. Le co-fondateur du Festival de jazz de Montréal André Ménard se dit jaloux de ceux qui découvriront Miles via cette expo. Comme lui, vous pourriez devenir accro, faites gaffe.
We want Miles. Miles Davis: le jazz face à sa légende
Jusqu’au 29 août.
http://www.mbam.qc.ca/
Contrées country
On déguste le savoureux Music Maelström de la jeune chanteuse française The Rodeo, anagramme de Dorothée, qui plonge avec une légèreté coquine et pop dans les racines country-folk de la musique américaine. On aime.
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111 commentaires:
j'ai adoré ce petit film noir et blanc avec Jeanne Moreau, une femme seule dans la nuit, solitude pesante mais envoutée de rêve de son amoureux, celui qui fera de sa nuit une valse à deux, la trompette de Miles Davies lancinante, aussi chaude que la ville est froide pour une femme seule, égrène les minutes de l'espoir réverbérées par la pluie fine sur les pavés, au cliquetis des talons hauts qui rythment ses espoirs, Julien!
Pourquoi la ville est-elle si froide les nuits de solitude? Le regard plonge dans les vitrines de glace, est-ce son âme qui se perd ? Elle cherche celui à qui donner son bras, son coeur, son corps mais l'errance la suit,la souffrance la dureté du parvis, il faut continuer à le chercher, ou est-il cet homme, il doit pourtant exister? accompagnée de cette trompette géniale enveloppant la dureté de naître à l'âge adulte
dans la ville anonyme couverte de pluie fine.
http://www.youtube.com/watch?v=vXKN6HCwuxM (ouverture du film ascenseur pour l'échafaud)
Pourquoi tant d,amour doit-il conduire au meurtre?
http://www.youtube.com/watch?v=iuDb7ABQrAY
Miles Davis et Paris. Paris comme mon dernier voyage avec lui, il parait que la banque nationale de paris n'aime pas les écrivains ou les journalistes,
entre les milliards du pétrole et les mines de diamants, il y a
des paradis, je marche dans Paris
mais lui marche parfois devant moi, sans argent dans mes poches ou si peu, il parait que je ne vaux rien, il parait que je ne vaux rien, que des mots qui ne se vendront pas me dit-il en riant, ma folie ne sait pas calculer la vie, la banque se dresse devant moi comme un professeur mécontent, mon bulletin n,est fait que de mots, il manque de chiffres, les mots ne font plaisir qu'a ceux qui envoie les autres se faire tuer mais le bruit des mitraillettes couvre mal celui qui sonner les tiroirs caisses, il parait selon eux que moi, je ne vaux rien, non, il ne parait pas, ils en sont certains et ma souffrance est lourde des tirs de Bosnie et du Nicaragua.
http://www.youtube.com/watch?v=N090STPx-2M
Miles Davis summertime 1958
Summertime,
elle a marqué mon imagination,
une femme prend le micro mais aucun son ne sort,
sa voix enrouée par l'alcool attaque le premier mot: summertime
Le mot s'étire comme une longue nuit d'été chaude aux draps froissés par l'amour,une voix rauque et profonde,la voix continue, délavée par la vie, summertime, was her living that easy you think?
(écriture libre inspirée des notes de Miles Davis et Billie Holiday.)
Miles Davis joue de sa trompette et les notes s'égrènent lentement; Montréal est chaude,collante,sensuelle, enveloppée de l'air trop lourd de l'été;le grand lit aux draps froissés d'un appartement s'accorde aux notes qui glissent sur l'air chaud comme les gestes d'une femme qui mord dans la peau de son amant et passe sa main dans ses cheveux, Montréal s'arrête de respirer.
Billie Holiday dans le lecteur cd
http://www.youtube.com/watch?v=7_z1oEqzoRY
d'une voix rauque et profonde chante le rêve des désespérés, take all of me se dit-elle, pour que je survive par ce corps d'homme, un rempart contre la souffrance,tel une bouée dans la tempête d'une vie foudroyé d'orages, un corps solide, qui la retiendra de couler profondémment dans les bouillons des tourments, un corps à caresser, flageller, mordre, griffer,aimer, take all of me, et son amant ne répond rien, il n'a pas compris, que cette nuit là, sa respiration était tel le souffle d'un sauveteur à une femme retrouvée pour morte sur la plage.
écriture libre sur Miles Davis et Billie Holliday on a Montreal's summer of 2010
I am fool to want you, après Miles Davis, Billie Holliday se glisse dans l'appartement montréalais, http://www.youtube.com/watch?v=Xs9P-pfqF6Y
elle a revêtu sa robe longue de satin noire et ses talons hauts, vient danser! comment résister a une femme en longue robe de satin noire en talons hauts dans une chaude journée d'été ou il n'y a rien à faire d'autre que de s'aimer, une nuit et un journée comme seule Montréal sait les faire, i am fool to want you, entre les stores encore fermés, glisse un fin rayon de lumière, juste assez pour éclairer pudiquement les deux corps enlacés, l'un vêtu de rien qui se colle langoureusement au satin, ma maitresse va me rendre fou se dit-il en pensant à sa femme qui l'attends, i am such a fool to want you, mais la danse continue, langoureuse telle un slow qui n'en finira jamais, le téléphone sonne, sonne, elle ne répond pas, et si c'était sa femme? Non, reste, lui chuchote-t-elle dans l'oreille, tiens! elle lui place un chapeau sur la tête, sois mon gangster d'amour, because ''i am a fool to want you.I'm a fool to hold you
Such a fool to hold you
To seek a kiss not mine alone
To share a kiss that devil has known,Time and time again
I said I'd leave you
Time and time again I went away
But then would come the time
When I would need you
And once again these words I had to say...''
someday my prince will come Miles Davis (http://www.youtube.com/watch?v=fBq87dbKyHQ)écriture libre sur Miles Davis (suite)
Le jour se prend pour la nuit,il s'étire paresseusement derrière les stores encore fermés, la robe de satin noire sur le plancher de bois franc traine comme un balon dégonflé froissée sur les talons hauts noirs, les bas de nylon en accordéons, le rouge à lèvres rouge, le chapeau melon, l'insoutenable légèreté de l'être?
la trompette de Miles Davis dans la lourdeur d'un été de canicule, accompagne le ventilateur qui fait entendre son cliquetis lancinant, l'évier déborde de vaisselle,
des bouteilles de mousseux
un peu partout, le téléphone sonne encore: oui allo? ''passez-moi mon mari!'' Elle raccroche et regarde le plafond, someday my prince will come, chantonne-t-elle de sa bouche peinte en rouge, en même temps que la trompette sensuelle de Miles Davis, someday, my prince will come, à l'oreille de son amant marié qui dort toujours à ses côtés.
http://www.youtube.com/watch?v=JFU2XXVxB8k (kind of blue) écriture libre sur Miles Davis.
La journée s'étire langoureusement, comme un long baiser sur une peau d'homme dorée par le soleil, and she is kind of blue, oh so blue mais comme sa peau est douce, elle goûte un peu comme le sel de la méditérannée,les vagues qui se frappent puissamment sur les rochers, sa langue laisse une petite trainée mouillée sur cette peau divine, vient-il du Maroc ou de l'Italie? Son parfum d'homme envoutant flotte dans la pièce, un parfum d'eau et de fougères, tout en lui est fait pour l'amour, Peut importe,d'ou il vient, sa beauté la chavire, comme ses cheveux sont noirs on dirait des fils de satin,ses grands cils noirs sur ses yeux fermés, et ce dos musclé, ces mains pour aimer, ou pour tuer? qui sait, puisqu'elle ne le connait pas, mais le plaisir de frôler le danger à Montréal est incomparable, i am kind of blue, la trompette de Miles Davis qui s'étire, s'étire, il faut le réveiller? il parle dans son sommeil, tiens, elle approche son oreille...je ne voulais pas, je ne sais pas, non, il est parti, ce n'est pas moi...il s'arrête. elle arrête de respirer. i am kind of blue la trompette perce l'air chaud à nouveau, et de son pantalon en boule près du lit son porte-feuille et des papiers, comme la trompette est sensuelle, elle tends la main vers les papiers.
http://www.youtube.com/watch?v=lB721MToRkU (ascenseur pour l'échafaud musique de Miles Davis) écriture libre en ces langoureuse chaudes journées de canicules de Montréal, une femme rêve...
Elle tend la main vers ses papiers...
Ce nom? Comment est-il arrivé ici, au Canada, au Québec, a Montréal...dans son lit? Dans son lit? ah oui, facile de s'en souvenir. Une soirée comme seule Montréal sait, une soirée comme ça ou elle marchait seule dans Montréal, les gens heureux, deux à deux, riaient aux terrasses, le vin coulait à flot, sangria, mousseux,vin blanc et elle à les regarder comme on regarde les devantures d'un magasin lorsqu,on a pas encore reçu sa paye, elle s'asseoit à un café, il est à ses côtés, comment peut-il être si beau? Au coeur de la solitude, la beauté d'un homme éblouit telle un lumière dans la nuit,un espoir d'amour,la nature l'a créé pour l'amour: yeux,cheveux,teint bruns et ces traits parfaits, ce sourire craquant, sa conversation intellectuelle, brillante, un universitaire, d'ou encore? de Marrakech dit-il, est-vrai? peut importe. Comment une belle femme comme vous peut se trouver seule a Montréal un samedi soir? Un hamecon facile, mais il prend, comment lui résister? Vous lisez quoi? non, je ne connais pas cet auteur, mais laissez votre livre de côté, nous avons tant à nous dire. La conversation déboule et sinueuse se perds dans la nuit, les deux futurs amants s'enroulent autour des lumières de la nuit de Montréal, mon appartement n'est pas loin, venez prendre un café? Une femme n'ose jamais inviter un homme pour autre chose, bien sûr, il répond l'oeil allumé, son grand un et demi sur Mont-Royal invite à la détente, je n'ai plus de café, ça vous dérange? Pas du tout. Vous aimez Miles Davis? Bien sûr. Elle glisse un cd de Miles Davis dans le lecteur, ascenseur pour l'échafaud. Ah, je connais j'ai vu le film dit-il...Le lit double, posé par terre invite à la détente, et si nous allions nous reposer, il se fait tard? Oui bien sûr. Il est trois heures du matin, déjà. Je n'ai plus de café, mais j'ai du mousseux, vous en voulez un verre et puis deux? La trompette de Miles Davis ne trace aucune frontière, quand un homme et une femme s'entrelacent pour l'amour, l'amour d'une nuit? peut importe, l'amour n'a lui non plus aucune frontière et de raison que le moment présent, je vous ai désirée dès que je vous ai vue, vous êtes très belle. Ça elle l'a déjà entendu. ''Ma beauté n'est que façade.''Que voulez-vous dire? ''Rien. Vous aimez ascenseur pour l'échafaud, la musique de Davis, je veux dire?''
http://www.youtube.com/watch?v=KkXSbwyln-0 (ascenseur pour l'échafaud, Miles Davis)
Voulez-vous remettre l'extrait de Miles Davis, vous savez, celui d'ascenseur pour l'échafaud? Celui ou elle marche dans la pluie? C'est étrange, vous lui ressembliez lorsque je vous ai rencontrée, cet air désespéré sur votre visage, cette si intense solitude ou ce drame qui semblait vous miner de l'intérieur..
-Plus maintenant vu que je vous ai rencontré
-c'est gentil. On est tous un peu à la recherche dans la vie. Tenez moi je viens de Marrakech, et j'ai toujours cherché une femme comme vous.
-Ils vous apprennent à parler aux femmes on dirait dans votre pays.à
-c'est votre beauté qui me fait parler comme ça.
-les hommes donnent trop d'importance à la beauté. tenez moi, je ne suis belle qu'en apparence.
-impossible.
Encore du Miles Davis avec le mousseux?
-oui mais un autre extrait?
Elle se lève, enfile un long t-shirt blanc, oublié d'un ancien amant, et fouille dans ses cd.
-Paris et Miles?
-ça me donne envie de danser, vous êtez déjà allée à Paris?
-dans une autre vie mais j'aime mieux l'oublier.
-on oublie toujours mieux le passé lorsqu'il est malheureux.
Il se lève et l'enlace au son de Miles Davis à Paris. Comment une trompette peut-elle être aussi sensuelle? Il fait trop chaud aussi, elle hausse le ton du ventilateur. -vous dansez bien, entre autre chose.
- qui sont?
-ce serait vulgaire de les détailler, mais tous vos gestes me collent à vous.
-j'ai remarqué votre empressement à vous coller, on dirait que les hommes se cherchent toujours une petite maison.
-chaude.
-évidemment.
-Donc quel âge avez-vous? j'ai vu une photo là en rentrant de vous avec un homme, vous êtez mariée?
-il ne faut jamais poser ces questions aux femmes.
et puis, tout peux toujours recommencer! elle change le cd.
Louis Amstrong, la vie en rose:
http://www.youtube.com/watch?v=7XCGkHUmx-U
-vous savez comment séduire un homme, quel est votre métier?
-espionne.
-ah ah ah, elle est bonne.
-n'est-ce pas?
ils continuent à danser, -je n'ai plus de mousseux, vous voulez du champagne?
elle n'attends pas la réponse et va au frigidaire, dans lequel il n'y a que des gâteaux et du vin.
-Voila pour le champagne!
- Vous allez me tuer après avoir tout su de moi c'est cela?
-Bien sûr, j'ai déjà tout préparé.
-Alors comme j'ai fait l'amour avec vous, ma vie aura valut la peine d'être vécue.
-on finit tous par mourir un jour dit-elle laconiquement. Il ne faudrait pas qu'on fasse l'amour encore, sinon, je succomberai à votre charme, et je ne serai pas capable de mener à bien ma mission, ajouta-t-elle en l'embrassant doucement.
http://www.youtube.com/watch?v=KkXSbwyln-0 (ascenseur pour l'échafaud, Miles Davis)
Voulez-vous remettre l'extrait de Miles Davis, vous savez, celui d'ascenseur pour l'échafaud? Celui ou elle marche dans la pluie? C'est étrange, vous lui ressembliez lorsque je vous ai rencontrée, cet air désespéré sur votre visage, cette si intense solitude ou ce drame qui semblait vous miner de l'intérieur..
-Plus maintenant vu que je vous ai rencontré
-c'est gentil. On est tous un peu à la recherche dans la vie. Tenez moi je viens de Marrakech, et j'ai toujours cherché une femme comme vous.
-Ils vous apprennent à parler aux femmes on dirait dans votre pays.à
-c'est votre beauté qui me fait parler comme ça.
-les hommes donnent trop d'importance à la beauté. tenez moi, je ne suis belle qu'en apparence.
-impossible.
Encore du Miles Davis avec le mousseux?
-oui mais un autre extrait?
Elle se lève, enfile un long t-shirt blanc, oublié d'un ancien amant, et fouille dans ses cd.
-Paris et Miles?
-ça me donne envie de danser, vous êtez déjà allée à Paris?
-dans une autre vie mais j'aime mieux l'oublier.
-on oublie toujours mieux le passé lorsqu'il est malheureux.
Il se lève et l'enlace au son de Miles Davis à Paris. Comment une trompette peut-elle être aussi sensuelle? Il fait trop chaud aussi, elle hausse le ton du ventilateur. -vous dansez bien, entre autre chose.
- qui sont?
-ce serait vulgaire de les détailler, mais tous vos gestes me collent à vous.
-j'ai remarqué votre empressement à vous coller, on dirait que les hommes se cherchent toujours une petite maison.
-chaude.
-évidemment.
-Donc quel âge avez-vous? j'ai vu une photo là en rentrant de vous avec un homme, vous êtez mariée?
-il ne faut jamais poser ces questions aux femmes.
et puis, tout peux toujours recommencer! elle change le cd.
Louis Amstrong, la vie en rose:
http://www.youtube.com/watch?v=7XCGkHUmx-U
-vous savez comment séduire un homme, quel est votre métier?
-espionne.
-ah ah ah, elle est bonne.
-n'est-ce pas?
ils continuent à danser, -je n'ai plus de mousseux, vous voulez du champagne?
elle n'attends pas la réponse et va au frigidaire, dans lequel il n'y a que des gâteaux et du vin.
-Voila pour le champagne!
- Vous allez me tuer après avoir tout su de moi c'est cela?
-Bien sûr, j'ai déjà tout préparé.
-Alors comme j'ai fait l'amour avec vous, ma vie aura valut la peine d'être vécue.
-on finit tous par mourir un jour dit-elle laconiquement. Il ne faudrait pas qu'on fasse l'amour encore, sinon, je succomberai à votre charme, et je ne serai pas capable de mener à bien ma mission, ajouta-t-elle en l'embrassant doucement.
-j'aimerais, avant de mourir, que vous me chantiez ma chanson préférée...
-laquelle? Casablanca?
- non, Am I blue? Vous avez vu le film de Cotton Club?
-je l'ai sur CD
http://www.youtube.com/watch?v=VFlXjFVP8is
-Alors, je vous la chante comment, avec ma longue robe de satin noire, mes talons hauts, ou nue?
-je préfère nue
-trop cliché
-comme vous voudrez alors, de toute façon je vais mourir.
-j'ai dit que je ne serais peut-être pas capable de remplir ma mission, etpuis je ne sais toujours pas quel est votre métier.
-espion moi aussi.
-décidemment, Montréal regorge d'espions.
-Le Canada est la meilleure place pour se cacher.
-ou pour se trouver. Elle enfila un long déshabillé rouge et des talons hauts rouges.
-je ne me suis pas fait les ongles, je peux mettre du rouge à lèvres?
-je vous préfère au naturel.
-et le parfum?
-Paloma Picasso...magie noire...poison..opium..vous en avez?
-j'ai seulement magie noire. Il me suffit.
-je comprends. Je serais belle comme vous, je n'aurais pas besoin d'autre chose.
-je vous ai dit que ma beauté n,était que facade.
-pourquoi?
-je suis ...
-quoi?
-si je vous le disais, vous auriez peur.
-vous aimez avoir peur?
'' http://www.youtube.com/watch?v=VFlXjFVP8is''
-vous chantez la chanson mieux que Diana Lane.
-mon grand-père était dans la prohibition.
-policier?
-non, tueur à gages.
-on ne choisit pas toujours son métier.
-lui, oui.
-il vous a appris à chanter?
-pourquoi vous croyez tout ce que je vous dit?
-vous mentez?
-si je mentais, je vous le dirais?
- venez mentir sur le lit.
-donc je ne serai pas capable d'accomplir ma mission.
-moi non plus.
-nous verrons, la nuit n'est pas terminée.
- tout est possible à Montréal.
-Vous remettez Miles Davis?
-Il fait chaud.
-il va faire encore plus chaud dans quelques minutes.
-vous détourneriez n'importe quel espionne de son plan.
-seulement celles qui vous ressemblent.
-à combien de femmes vous avez dit cela encore?
-je ne compte pas, chaque femme est unique.
-si vous continuez, je vais croire que vous faites plutôt gigolo.
-on gagne sa vie comme on peut.
-moi j'ai déjà pensé faire escorte.
-qu'est-ce qui vous en a empêché.
-je n'aime que les beaux jeunes hommes et puis, je choisis et je fais tout bénévolement, pour être certaine qu'ils me suivent.
-donc je vous ai suivie.
- et voilà.
http://www.youtube.com/watch?v=g_1Pa6vE14c (Miles Davis et Coltrane, i am kind of blue).
-j'aimerais, avant de mourir, que vous me chantiez ma chanson préférée...
-laquelle? Casablanca?
- non, Am I blue? Vous avez vu le film de Cotton Club?
-je l'ai sur CD
http://www.youtube.com/watch?v=VFlXjFVP8is
-Alors, je vous la chante comment, avec ma longue robe de satin noire, mes talons hauts, ou nue?
-je préfère nue
-trop cliché
-comme vous voudrez alors, de toute façon je vais mourir.
-j'ai dit que je ne serais peut-être pas capable de remplir ma mission, etpuis je ne sais toujours pas quel est votre métier.
-espion moi aussi.
-décidemment, Montréal regorge d'espions.
-Le Canada est la meilleure place pour se cacher.
-ou pour se trouver. Elle enfila un long déshabillé rouge et des talons hauts rouges.
-je ne me suis pas fait les ongles, je peux mettre du rouge à lèvres?
-je vous préfère au naturel.
-et le parfum?
-Paloma Picasso...magie noire...poison..opium..vous en avez?
-j'ai seulement magie noire. Il me suffit.
-je comprends. Je serais belle comme vous, je n'aurais pas besoin d'autre chose.
-je vous ai dit que ma beauté n,était que facade.
-pourquoi?
-je suis ...
-quoi?
-si je vous le disais, vous auriez peur.
-vous aimez avoir peur?
'' http://www.youtube.com/watch?v=VFlXjFVP8is''
-vous chantez la chanson mieux que Diana Lane.
-mon grand-père était dans la prohibition.
-policier?
-non, tueur à gages.
-on ne choisit pas toujours son métier.
-lui, oui.
-il vous a appris à chanter?
-pourquoi vous croyez tout ce que je vous dit?
-vous mentez?
-si je mentais, je vous le dirais?
- venez mentir sur le lit.
-donc je ne serai pas capable d'accomplir ma mission.
-moi non plus.
-nous verrons, la nuit n'est pas terminée.
- tout est possible à Montréal.
-Vous remettez Miles Davis?
-Il fait chaud.
-il va faire encore plus chaud dans quelques minutes.
-vous détourneriez n'importe quel espionne de son plan.
-seulement celles qui vous ressemblent.
-à combien de femmes vous avez dit cela encore?
-je ne compte pas, chaque femme est unique.
-si vous continuez, je vais croire que vous faites plutôt gigolo.
-on gagne sa vie comme on peut.
-moi j'ai déjà pensé faire escorte.
-qu'est-ce qui vous en a empêché.
-je n'aime que les beaux jeunes hommes et puis, je choisis et je fais tout bénévolement, pour être certaine qu'ils me suivent.
-donc je vous ai suivie.
- et voilà.
http://www.youtube.com/watch?v=g_1Pa6vE14c (Miles Davis et Coltrane, i am kind of blue).
http://www.youtube.com/watch?v=fru1zRGhs-Y
-encore du champagne?
-pourquoi pas?
-j'aime boire
-pour oublier?
-quoi?
-Marrakech, les nuits folles de Marrakech, je travaillais au casino.
-ah bon, gigolo?
-non, croupier, j,ai fait beaucoup d'argent.
-avec des dames riches!
-non, c'est là qu'on m'a montré les trucs du métier.
-j'ai bien remarqué que vous saviez les trucs du métier.
-si on ne connait pas les trucs du métier, on ne réussit pas, la séduction en est le premier.
-c'était vous le professeur?
- on danse?
http://www.youtube.com/watch?v=Q1jua7uGWVA
-vous ne répondez qu'aux questions qui vous tentent.
-je n'aime pas répondre aux questions. je meurs quand?
- il reste encore des scenes d'amour à tourner.
-c'est que je commence à avoir hâte, dans vos bras, mourir, ça doit être jouissif.
- mais après, forcément, on ne sent plus rien.
-vous avez le sens de la répartie
http://www.youtube.com/watch?v=Q1jua7uGWVA
http://www.youtube.com/watch?v=niIfeVGaJZw
-vous aimez the cotton club?
-autant que vous Miles Davis
-c'est à cause du tueur a gages?
-je ne me souviens plus d'avoir parlé de ce sujet.
-vous oubliez vite.
-embrassez-moi, j'oublierai encore plus vite.
-donc on parlait de la prohibition.
-on est loin de Miles Davis.
-peut-être mais pas du jazz, ni du blues. Il y a un fil conducteur.
-et de la pègre?
-la mafia n'existe pas, tout le monde sait cela.
-surtout ceux qui ont intérêt.
-bien dit.
-pourquoi cotton club?
-le mythe américain.
-cliché.
-ça dépend pour qui. il y en a a qui ça colle à la peau.
-ça y'est j'ai une chanson que je désire écouter absolument, tout de suite.
-laquelle?
-I fall in love to easily, Miles Davis.
http://www.youtube.com/watch?v=RxsM2trw-OM
-fermez les yeux.
(http://www.youtube.com/watch?v=LGBPSx1Zxlo) Il est trois heures du matin, c'est le temps de me raconter votre vie.
-on commence par vous.
http://www.youtube.com/watch?v=OddHP8_Em7s Miles Davis time after time.
- Marrakech? trop à raconter. On va passer plusieurs nuits ensemble.
-dommage, j'avais un plan pour vous.
-lequel?
-bien...je vous l'ai dit.
-ah. mais on a fait l'amour une troisième fois.
- il en faudra une quatrième.
-les espionnes, ce sont des nymphomanes?
- c'est un terme que je n'aime pas. Montréal est une ville chaude vous savez.
-surtout à moins 40 en janvier.
-pas dans mon appartement.
-vous viviez vraiment ici? il n'y a qu'une pièce.
-non, ici, ce n'est que pour les opérations spéciales.
-ah. je vois.
-dans le genre, nuit d'amour,champagne et disparition soudaine.
- moi je l'ai déjà dit, mourir dans vos bras, pourquoi pas.
- donc je ne vais pas vous raconter ma vie, je n'aime pas faire pleurer les gens.
-pourquoi, elle est triste?
-ça existe une vie gaie?
-pas depuis la crise économique.
-pourquoi?
-Dieu travaille sur appel maintenant.
-ah, on parle encore de lui?
-j'aime mieux la version de Cindy Lauper. -oké je la fais jouer.
http://www.youtube.com/watch?v=K5SBFDecLNs Time after time.
-je peux savoir un petit détail de votre vie au moins?
-j'ai des blessés sur la conscience.
-dans le genre?
-dans le genre des hommes.
-ah. a cause de vous.
-je ne sais pas.
-peut-être qu'ils étaient déjà blessés avant de vous rencontrer.
-c'est ce que j'aime à penser.
-un blessé, parfois, ça peut vivre longtemps.
-certains laissent des petites traces de sang à tous les jours en arrière d'eux.
-c'est pas jojo ça.
-je vous avais prévenu.
-et vous, vous en laissez des petites marques de sang?
-moi? je ne répond jamais aux questions, sinon, je mens.
-pourquoi?
- encore du champagne?
-je pense qu'on est saouls là.
-la vie, ça s'endure toujours mieux quand on est saouls vous ne trouvez pas?
-apres un ou deux bouteilles de champagne, on commence à apprécier.
http://www.youtube.com/watch?v=K5SBFDecLNs
(écriture libre sur Miles Davis suite)
-tiens ça me fait penser à une chanson?
-laquelle?
http://www.youtube.com/watch?v=tIdIqbv7SPo (aint no sunshine when she is gone,Bill Whithers).
-je peux encore vous embrasser? vos lèvres goutent tellement bon, et puis, elles sont comme un fruit mur.
il se penche sur le lit.
-embrassez-moi, vous me tuerez apres.
-non, je ne veux plus vous tuer, de toute façon, c'était une farce. et puis les hommes, ils n'ont pas besoin de moi, ils se tuent quand ils veulent, y'a qu'a ouvrir la télévision.
-oui mais vous les aider un peu, vos amants?
-il faut bien remettre la monnaie de la pièce.
-il y a des femmes dans vos histoires.
-parfois oui, toujours tres fatales.
-vous n'aimez pas les gens gentils vous.
- les gens heureux n'ont pas d'histoire c'est bien connu.
- alors je ferme les yeux, et vous me faites ce que vous voulez.
-vous aimez la crème fouettée a trois heures du matin?
-oui, avec des fraises.
-on en a a Montréal, justement, en juillet, elles sont bien mures, comme votre bouche. Vos cheveux noirs, c'est naturel?
-tout le monde a les cheveux noirs ou presque chez nous.
-mais ici, vous êtes exotique.
- alors je suis un oiseau rare?
-je vais chercher les fraises, vous allez me comprendre.
http://www.youtube.com/watch?v=tIdIqbv7SPo
-alors, vous aimez les fraises, le champagne, la crème fouettée.
-c'est vous que j'aime.
-il ne faut pas.
-ah oui,parce que vous avez une mission?
-non pour une autre raison.
-laquelle. vous êtes si belle.
-ce n'est que façade.
-comme votre appartement?
-peut-être.
-il y a quelqu'un qui vit avec vous ici?
-encore une question?
-je vais, je viens, je voyage.
-ou?
-En Espagne, en Italie, en Argentine, là ou mon patron m'envoie.
-il vous demande de faire quoi votre patron?
-n'importe quoi.
-c'est un fou.
-je ne crois pas en la normalité.
-je sais danser le tango.
-on danse le tango alors! attendez, je vais m'habiller!
-je vous préfère nue et de loin.
-évidemment, vous êtes un homme. je vais quand même m'habiller.
Elle revient, vêtue cette fois d'une longue robe très serrée grise perle, les yeux maquillés de noir et les cheveux gomminés par en arrière.
- je voulais vous dire...
-j'ai déjà entendu.
donc,un tango? à vos ordres.
http://www.youtube.com/watch?v=pHO5KWIMZUo
Le soleil se lève sur le matelas posé par terre. Ou est-elle? Le téléphone à côté du matelas sonne: oui allo? Nathalie est-elle là? Je suis désolée, il n'y pas de Nathalie ici, seulement une Nadine. Il regarde à ses côtés: elle est disparue. Il est quelle heure? Midi. Il se lève, va dans la penderie: aucune robe. Dans la chambre de bain: aucun article de toilette. Ou est-elle? Son coeur bat la chamade. Et le jukebox, et les cd de Miles Davis? Rien, tout est disparu. Ça ne se peut pas. Elle ne peut être disparue comme ça. Il s'habille et descend dans la rue: et si elle était là, après prendre un café, en l'attendant? c'est fou ce qu'une aventure peut accrocher un coeur solitaire. Est-elle dans ce café? Il entre, regarde tout autour,personne:it's human nature,Miles Davis:http://www.youtube.com/watch?v=LGBPSx1Zxlo
Son coeur bat de plus en plus rapidement. Il remonte l'escalier, serait-elle passée pendant son absence? Il rencontre la concierge devant la porte qui ferme à clé. ''Madame, vous connaissez Nadine, elle vit dans cet appartement?'' ''Il n'y a jamais eu de Nadine ici monsieur, je ne sais pas de qui vous parlez, cet appartement est vide depuis au moins un mois, d'ailleurs, je suis allée faire un tour, il m'a semblé entendre du bruit cette nuit, voir si tout était correct. Vous voulez le voir peut-être, il est à louer?''
(dernier tango à Paris:http://www.youtube.com/watch?v=VshOhV8aVbc)
-Oui, j'aimerais le voir, si il est vide, comme vous dites.
ils entrent, il n'y a ni matelas, ni rien qui puisse marquer une quelconque présence féminine. Il va à la cuisine, ouvre le frigidaire: même pas un reste de gâteau. ''Vous voyez que tout est encore très propre''
-bien sûr.
Le téléphone, par terre. Le même téléphone. Il prend le combiné:aucun son. ''¨Ca fait longtemps que la ligne est coupée monsieur, mais ne vous en faites pas, elle se rétablit très vite''.
Il regarde tout en détail, qui sait si elle n'a pas oublié quelque chose, un signe? Dans la chambre de bain, sur le comptoir, une carte: Archambault, magasin de musique,section jazz, Montréal. Il prend la carte et la met dans sa poche.
'' je vais y penser. c'est un très beau un et demi. On loue à l'année? ''A l'année, au mois, comme vous le voulez, ici dans le quartier vous savez, ça bouge beaucoup.''
-''Je vous rappelle. Merci.
Il dévale les escaliers trois par trois et s'élance dans la ville. Il doit la retrouver. Le plus rapidement possible, tout de suite, dans la minute:il est tombé en amour, non, en passion.
18 juillet 2010 09:39
Le soleil se lève sur le matelas posé par terre. Ou est-elle? Le téléphone à côté du matelas sonne: oui allo? Nathalie est-elle là? Je suis désolée, il n'y pas de Nathalie ici, seulement une Nadine. Il regarde à ses côtés: elle est disparue. Il est quelle heure? Midi. Il se lève, va dans la penderie: aucune robe. Dans la chambre de bain: aucun article de toilette. Ou est-elle? Son coeur bat la chamade. Et le jukebox, et les cd de Miles Davis? Rien, tout est disparu. Ça ne se peut pas. Elle ne peut être disparue comme ça. Il s'habille et descend dans la rue: et si elle était là, après prendre un café, en l'attendant? c'est fou ce qu'une aventure peut accrocher un coeur solitaire. Est-elle dans ce café? Il entre, regarde tout autour,personne:it's human nature,Miles Davis:http://www.youtube.com/watch?v=LGBPSx1Zxlo
Son coeur bat de plus en plus rapidement. Il remonte l'escalier, serait-elle passée pendant son absence? Il rencontre la concierge devant la porte qui ferme à clé. ''Madame, vous connaissez Nadine, elle vit dans cet appartement?'' ''Il n'y a jamais eu de Nadine ici monsieur, je ne sais pas de qui vous parlez, cet appartement est vide depuis au moins un mois, d'ailleurs, je suis allée faire un tour, il m'a semblé entendre du bruit cette nuit, voir si tout était correct. Vous voulez le voir peut-être, il est à louer?''
(dernier tango à Paris:http://www.youtube.com/watch?v=VshOhV8aVbc)
-Oui, j'aimerais le voir, si il est vide, comme vous dites.
ils entrent, il n'y a ni matelas, ni rien qui puisse marquer une quelconque présence féminine. Il va à la cuisine, ouvre le frigidaire: même pas un reste de gâteau. ''Vous voyez que tout est encore très propre''
-bien sûr.
Le téléphone, par terre. Le même téléphone. Il prend le combiné:aucun son. ''¨Ca fait longtemps que la ligne est coupée monsieur, mais ne vous en faites pas, elle se rétablit très vite''.
Il regarde tout en détail, qui sait si elle n'a pas oublié quelque chose, un signe? Dans la chambre de bain, sur le comptoir, une carte: Archambault, magasin de musique,section jazz, Montréal. Il prend la carte et la met dans sa poche.
'' je vais y penser. c'est un très beau un et demi. On loue à l'année? ''A l'année, au mois, comme vous le voulez, ici dans le quartier vous savez, ça bouge beaucoup.''
-''Je vous rappelle. Merci.
Il dévale les escaliers trois par trois et s'élance dans la ville. Il doit la retrouver. Le plus rapidement possible, tout de suite, dans la minute:il est tombé en amour, non, en passion.
Je l'ai cherchée partout. Nadine, ou Nathalie, je ne savais même plus si le nom qu'elle m'avait donné était le bon. Chez Archambault, personne ne la connaissait. Il y avait quand même ce coffret de Miles Davis en rabais, je l'ai acheté. De retour dans mon appartement, je me suis servi une vodka, et j'ai commencé à écouter le premier cd en pensant à elle. Il n'y a rien comme la solitude pour faire rêver d'un amour impossible. So What? trompette Miles Davis.
http://www.youtube.com/watch?v=DEC8nqT6Rrk
So what that i am kind of blue. Pourquoi m'avait-elle dit qu'elle laissait des petites traces de sang derrière elle? De quoi elle parlait? Je ne comprenais pas toujours son discours, plein de sous-entendus, et puis peut-être était-ce mieux comme cela. Une fille à problèmes, je n'en avais pas besoin. La vie est si compliquée déjà. La trompette me berce et la vodka gèle mon corps, mais pas assez pour nier le désir d'elle. Demain je vais encore la chercher. Pourquoi elle avait ce regard désespéré quand je l'ai rencontrée? Elle parle de tout sauf d'elle. On dirait qu'elle fuit. Elle faisait presque mal à regarder avec cette souffrance inscrite sur son visage.
J'ai passé tous les jours de la semaine partout dans Montréal à essayer de la trouver, sans succès. Ce n'était peut-être que l'aventure. Summertime...the living is easy.http://www.youtube.com/watch?v=N090STPx-2M
Demain, je retourne louer le un et demi, je déménage, je vais l'attendre, on ne sait jamais.
-ah vous êtes revenu? Non, je n'ai pas vue de Nadine ici, ou de Nathalie. Vous louez notre un et demi?
La concierge ouvre la porte. Une grande pièce, une petite cuisine, comme dans mon souvenir, avec un matelas double par terre.
-Je le prends.
-vous allez déménager vos meubles quand? c'est parce que les meubles, ça dérange les locataires, il faut pas déménager trop tard.
-je n'ai pas de meubles.
-ah bon. Ça vous fera 500$ payable dès cette semaine pour le mois.
-voilà.
-vous payez bien vous. on les aime les locataires dans votre genre. A propos, j'oubliais, quelqu'un est venu, je ne m'en souvenais plus.
-qui?
-une femme, elle a dit s'appeller Vanessa, ou un nom comme ça. Elle a demandé à visiter le même appartement que vous, et puis, elle m'a donné ceci. Une lettre pour le futur occupant, alors je vous la donne.
-merci.
(Miles Davis and Joe Coltrane kind of blue:http://www.youtube.com/watch?v=FEPFH-gz3wE)
Dans l'enveloppe, il y avait un disque de Miles Davis. C'était tout.
Ma première nuit dans l'appartement, je l'ai passée à écouter le cd dans l'enveloppe, à regarder Montréal et à rêver qu'elle cognait et venait me rejoindre. Je me suis endormi épuisé dans la canicule, sur le grand matelas posé par terre, désespéré de ne plus jamais la revoir. Mais vers 5 heures du matin, j'entendis une clé tourner dans la porte. Je me suis réveillé tout de suite: c'était elle. Mon coeur battit à tout rompre mais je restai couché, je fis semblant de dormir. Elle vint se coucher à mes côtés et prit tendrement ma main. A côté du matelas, elle avait déposé son grand sac. Je me suis endormi en serrant sa main dans la mienne. I fall in love too easily...(Miles Davis
http://www.youtube.com/watch?v=RxsM2trw-OM)
Le matin, je l'ai invitée a déjeuner chez Claudette, un restaurant chaleureux, ou l'on est acceuillis avec le sourire, un grand classique montréalais. Dès ma première gorgée de café, j'ai entamé mon questionnaire.
- tu étais passée ou cette semaine?
- je pense t'avoir déjà dit que je n'aimais pas les questions.
-mais je t'ai cherchée partout. Et puis ton vrai nom, c'est quoi, Nathalie, Nadia, Vanessa?
-Vous voulez encore du café? http://www.youtube.com/watch?v=OddHP8_Em7s (Time after time, Miles Davis)
-Pourquoi tu devrais savoir mon nom?
-c'est essentiel.
-pas pour moi.
-tu étais ou cette semaine.
- partie.
-donc tu es vraiment une espionne.
-peut-être.
comment on peut avoir une relation amoureuse si je ne connais ni ton nom, ni ton métier?
-qui te parle de relation amoureuse?
-mais cette nuit, tu as pris ma main dans la tienne.
-un réflexe.
-tu comptes vivre avec moi dans le un et demi longtemps?
-tu l'as loué pour combien de temps?
-un mois.
-donc je vais vivre avec toi un mois.
-et apres?
-apres on verra.
-tu viens avec des meubles?
-mon juke box et ma collection de Miles Davis, mes robes et mon maquillage.
-c'est tout?
-c'est assez.
-tu t'en vas ou comme ça dans la vie?
-peut-être nulle part.
-personne ne va nulle part.
-au contraire, on va tous à la même place.
-comme?
-tu sais ou on finit.
Encore du café?
-Oui.
La serveuse revient avec le café.
-alors tu as quel âge?
- 25 ans si je me souviens bien, mais je ne suis pas certaine, ma mère ne savait pas ma réelle date de naissance et elle a mentit au prêtre.
-ça commencait bien.
- et toi?
-40.
-Ca fait longtemps à chercher une femme ça 40 ans et être seul.
-On cherche tous quelqu'un.
-tu vas faire quoi pour me garder maintenant?
-je vais t'aimer.
-mission impossible.
-pourquoi?
-je ne suis pas aimable.
-qui t'a dit ça?
-tout le monde.
-tout le monde s'est trompé.
-ah. je ne pense pas.
-il y aurait donc des gens qui ne méritent pas d'être aimés?
-surement. ils sont en prison.
-c'est probablement ceux qui en avaient le plus besoin pourtant.
-tu as été en prison toi?
-non.
-donc tu mérites d'être aimée.
-cette conversation ne va nulle part.
-on devrait faire quoi au lieu de parler?
-on devrait retourner sur le matelas.
-je peux mettre encore du Miles Davis?
- Je dois changer les draps, et oui.
-tu as des draps roses?
-oui pourquoi?
-c'est romantique, le rose.
et puis c'est un beau mot, c'est un mot qu'on n'utilise plus assez de nos jours, comme le mot limonade, les gens ne disent plus: tiens, j'ai bu une bonne limonade. Il y a des mots qui perdent, comme ça, et rose en est un. Et elle commence à chanter doucement, en se déshabillant, quand il me prend dans ses bras, je vois la vie en rose.
-je peux t'accompagner au saxophone si tu veux.
-nu ou habillé?
-je crois que nous devrions être nus les deux, on voit mieux la vie en rose nus.
-alors déshabille-toi! c,est un ordre! et prends ton saxophone!
-tutulututu...le saxophone s'élance.
-tap tap tap tap
-qui est là?
-c'est la concierge!
-je ne peux pas vous répondre...
-vous faites trop de bruit, pas de saxophone a 11 heures le matin, déjà,les voisins se plaignent.
-du miles davis alors?
-miles davis? connait pas. mais en tout cas, pas de saxophone.
http://www.youtube.com/watch?v=8IJzYAda1wA(Louis Amstrong la vie en rose)
tu connais April in Paris? de Billie Holiday?(http://www.youtube.com/watch?v=zNUMZaFsj-4)elle met le cd dans le jukebox et revient se coucher à côté de moi.
-comme ça tu t'appelles Vanessa?
-Vanessa,Nathalie,Nadine, on accorde trop d'importance aux noms, a notre histoire.
-pourquoi tu dis ça?
-parce que dans le fond, on se pense tellement important.
-on est important pour ceux qui nous ont aimé.
- l'amour?
- quand Dieu répond.
-je pensais qu'il était sur appel.
-il répond pas souvent, mais ça arrive.
-on a juste a regarder les nouvelles pour comprendre qu'il prends de vacances souvent.
-faudrait lui donner son 4%?
-ou qu'il change de nom après avoir fait faillite.
- Au lieu de Dieu, on l'appellerait comment alors?
-je sais pas moi, on a l'embarras du choix. Les humains, ils ont de l'imagination en masse.
-je préfère ne pas y penser, de toute façon Jean Paul Sartre a dit qu'il était mort.
-faudrait qu'on se décide, soit qu'il est mort, soit qu'il est sur appel, il peut pas faire les deux.
-pour revenir en arrière,c'était difficile, te rendre compte que ta mère n'a jamais su ta date de fête? elle ne te voulait pas?
- on souffre, on souffre, comme tout le monde finalement. Je te l'ai déjà dit.
-et après toute cette souffrance?
-ben, on cherche l'amour, vu que la mère ne veut pas en donner.
-l'amour finalement, ça existe?
-Par miracle parfois. Tu viens danser?
Billie Holliday http://www.youtube.com/watch?v=o4phAaJKQIE (all the way).
Diamonds are a girl's best friend! suite des écrits libres sur Miles Davis une journée, une nuit,chaude d'été à Montréal.
- tu me poses beaucoup de questions, mais toi, tu ne parles pas de toi. Que fais-tu ici?
-j'étudie à l'université de Montréal en ingénierie.
-tu finis quand?
-je viens de commencer.
-et pourquoi avoir choisi Montréal pour étudier, ce ne sont pas les universités qui manquent au Maroc.
-pour rencontrer une femme dans ton genre.
-charmeur.
-non, tu devrais plutôt dire:marocain, c'est un synonyme.
-et aussi un cliché.
-je pense que c'est aussi la vérité, on a le charme culturel.
-surtout quand on vient de Marrakech. Pourquoi les femmes montréalaises devraient-elles être plus intéressantes que les femmes de Marrakech?
-elles ne sont pas moins intéressantes, différentes c'est tout.
-donc après les montréalaises, ce sera les femmes parisiennes, new-yorkaises?
- ah oui j'aime tellement les femmes, je suis prêt à faire le tour du monde pour en rencontrer de toutes les nationalités!
- séducteur en plus d'être charmeur, donc je ne suis qu'un signature dans ton petit livre noir?
-ah non, chaque femme est unique.
-parmi toutes les autres.
-l'unicité dans la plurialité.
-j'ai tout entendu des hommes, mais celle-là, effectivement, elle est bonne.
-toi par exemple, tu es inoubliable.
-à combien de femmes tu l'as dite celle-là?
-seulement à toi, tu es la plus belle.
-il faudrait que je l,enregistre cette réponse, tellement elle est cliché.
-parlant de cliché, je peux te prendre en photo?
-nue?
-oui.
-c'est une obssession chez toi.
-les femmes sont magnifiques nues.
- donc on ne devrait pas s'habiller le matin.
-c'est mon rêve, je me lève dans une ville pleine de femmes nues.
-et boy. les hommes sont décourageants.
-je te fais écouter une chanson, c'est à mon tour, une chanson unique, comme toi.
Julio Iglesias.
-ah non, pas ce chanteur de charme.
-je te l'ai déjà dit, a Marrakech, le charme est culturel.
-bon oké.
http://www.youtube.com/watch?v=xSHxondjLok
-j'ai rarement entendu une chanson aussi à l'eau de rose.
-alors, ces photos de toi?
-je n'aime pas qu'on prenne des photos de moi. Je ne suis pas si belle que cela.
-ah je comprends, les espionnes n'aiment pas laisser de traces.
-peut-être.
-tes cheveux, c'est naturel?
-une question qu'on ne devrait jamais poser à une femme.
-non mais ce blond me fait rêver.
- il n'y a rien comme une boite de peroxyde à la pharmacie pour tourner un homme
en âne.
-c'est méchant cela.
-non, c'est la vérité, je pense à Marilyn Monroe.
-ah oui, celle-là...(il ferme les yeux). Si elle pouvait être encore vivante.
-elle arrêterait les guerres peut-être?
-ah oui, moi si je la rencontre, je ne pense plus à la guerre, mais à l'amour.
-de toute façon, la guerre a l'air loin de tes préoccupations.
-non, nous le Maroc on est plutôt entre deux feux, ou trois ou plusieurs c'est selon.
-je comprends. Vaux mieux penser à l'amour, c'est moins dangereux.
-ça fait un bout que je n,ai pas entendu du Miles Davis, il me manque, va changer le cd
Diamonds are a girl's best friend suite d'écrits libres sur Miles Davis
-Miles Davis et Santana, ça te va?
-pourquoi tu t'habilles?
http://www.youtube.com/watch?v=wtIJ017JpIE
parce qu'il faudrait bien aller dîner et sortir de cet appartement un jour.
-on est pas bien?
-oui
-alors, pas besoin de robe, il y a le drap blanc du lit.
- comme marilyn monroe, avec du chanel numéro 5?
-justement je t'ai acheté un cadeau
Il sort de son sac à dos, au milieu des livres d'université, une boite de chanel numéro 5.
-c'est trop gentil. J'adore le chanel numéro 5. Mais attends! laisse-moi aller dans la cuisine, je vais te chanter une chanson de Marilyn Monroe.
Elle revient quelques minutes plus tard, vêtue d'une longue robe de satin rose fushia et chaussée de talons hauts et chante une chanson: Diamonds are a girl's best friends!
http://www.youtube.com/watch?v=PluRW3_FEt0
suite des écrits libres sur Miles Davis.
-j'adore! continue! chante-moi i wanna be loved by you!
encore en robe rose?
-je te l'ai déjà dit comment je te préfère!
-non, pas nue.
-avec le drap blanc et du chanel numéro 5 alors, et garde tes talons hauts noirs.
-les voisins vont commencer à se poser des questions.
-les voisins? tant pis. nous ne sommes là que pour un mois.
-et après?
-après...seul le destin décidera de notre avenir.
-mais ta femme a appellé ici la nuit, elle a dit vouloir parler à son mari.
-ma femme? quelle femme?
-je pensais que tu étais marié.
-non.
-alors qui a appellé dans la nuit pour parler à son mari.
-aucune idée.
alors, la chanson?
elle va se déshabiller dans la cuisine et revient avec un grand drap blanc posé sur elle telle une robe longue.
-il me manque du chanel numéro 5.
-pssshit. je viens de t'en mettre.
-alors je peux commencer à chanter, mais comme je ne crois pas que je puisse être aimée, comment puis-je chanter cette chanson?
-qui t'a raconté cette sornette?
-plein de monde, je te l'ai dit à commencer par ma mère.
-et bien moi je ne suis pas tout le monde et j'ai décidé le contraire. il y a toujours plein d'imbéciles pour nous raconter n'importe quoi.
- a commencer par toi.
-non moi je dis la vérité, tu es belle.
-on reviens au tout début.
-chante et on verra après.
http://www.youtube.com/watch?v=MLU0jndUGg4
-ah tu vas me rendre fou.
-tu l'es déjà.
My Funny Valentine - Miles Davis - Vidéo web (YouTube)
-alors quand va-t-on dîner?
-on a mieux à faire.
suite des écrits sur Miles Davis.
après que les deux amants se soient endormis sur le matelas par terre,un bruit dans le corridor les réveille.
-ah! tu es réveillée?
-oui
-il est six heures du soir, tu veux venir avec moi au festival de jazz au centre-ville?
-pourquoi pas?
-on va passer la nuit dehors, toi et moi, comme deux amoureux.
-déjà?
-amoureux...amour,amore,etc.
-le charme marocain qui fait des siennes.
-je ne fais pas exprès.
-il y a une douche dans ce un et demi.
-oui et peut-être des coquerelles dedans.
-des coquerelles? olala.
Elle va dans la douche vérifier.
Tu dois allumer la lumière rapidement, elles n'aiment pas la lumière et se sauvent alors.
-pour un marocain, dis-donc, tu connais les trucs des appartements de Montréal.
-j'ai du vécu.
- donc prends ta douche et viens-t'en, on va assister au festival jazz.
dépêche toi on va assister a la conférence de presse!
André Ménard à propos de Miles Davis - Conférence de presse 2010
André Ménard nous parle de l'influence de Miles Davis
http://www.youtube.com/watch?v=zgXIN1SRGfA Mëme Miles Davis en personne était au festival de jazz. Une fois l'envoutement de la nuit de jazz avancée, il lui demanda de retourner à l'appartement.
-il me semble qu'on a autre chose à se dire.
-avant j'aimerais manger de la poutine?
-de la poutine? je n'en ai jamais mangé.
- des patates frites, de la sauce et du fromage. Chez Claudette, il y a de la poutine à toutes les sauces, poutine américaine, poutine québécoise, poutine new-yorkaise.
-ah oui, j'en veux de la poutine. On en a pas à Marrakech. nous on a des tajines.
-des tajines? c'est quoi?
-tajine au poulet, tajine au veau, soupe harira.
-comment on fait des tajines?
- ça dépend du marocain. chaque tajine est différent.
-il y a des épices?
-beaucoup. des épices fortes, du piment rouge, du poivre, etc.
-pourquoi des épices aussi fortes?
-on aime la chaleur au Maroc, on aime les épices. Comme toi par exemple, je comparerais à un tajine au poulet très épicé.
-moi, un tajine au poulet?
-oui, dit-il en se fermant les yeux, tes cuisses sont tendres comme le poulet, tes yeux intenses comme du poivre noir, ton dos luisant, tes cheveux blonds...mmm. j'aime le tajine. Y'a-t-il du tajine québécois?
-non.
-je vais m'ouvrir un restaurant de tajine québécois. les plats vont varier: tajine blonde, tajine brune, tajine rousse.
-eh ho le macho.
-je ne suis pas un macho, je suis un homme, nuance.
-parlons-en donc des hommes.
-tu ne les aimes pas? pourtant, tout à l'heure...
- ils sont un mystère pour moi.
-nous? nous sommes si simples pourtant.
-dans le genre:soit belle et tais toi.
-euh...parfois. et que nous reproches-tu?
-tout.
-comme quoi.
-comme de prendre une femme pour un tajine.
-c'est poétique non?
-j'ai déjà vu mieux comme poème.
- ma chère allons voir si les roses sont écloses dans le jardin?
- ris donc des poètes français.
-moi la France...
-quoi
-nous rien, retournons aux hommes et aux tajines.
-et puis notre poutine?
-Elle est là devant toi, nous avons eu le temps de marcher, de trouver le restaurant de commander et tu n'as rien remarqué. Te voilà devant une grosse poutine du Québec.
-mmmm. j'aime le Québec.
-pourquoi?
-la liberté.
-liberté de rencontrer des québécoises?
-entre autres.
-salaud va.
-non je ne suis pas un salaud.
-j'oubliais, tu es marocain.
-un homme c'est tout.
-c'est déjà trop pour moi parfois.
-et ils t'ont fait des misères les hommes pour que tu leur en veuilles comme ça? moi je ne t,ai rien fait de mal à ce que je sache.
-alors la poutine du Québec?
-ah oui, surtout le fromage, qui fond dans la bouche. le Québec, c'est délicieux.
-attends de sortir de l'université de te retrouver sur le marché du travail, tu m'en redonneras des nouvelles du délice.
-voyons, il faut rester positif.
Dans l'appartement après la poutine.
-On remet du Miles Davis.
-je n'ai que des cd de Miles Davis, et puis, n'oublie pas, tu es un personnage et le thème est:Miles Davis.
Il ne faut pas trop sortir du thème.
-sinon quoi?
-on va se faire effacer par le journaliste culturel.
-ah non, je ne veux pas me faire effacer, c'est que j'ai du plaisir moi dans ce un et demi avec toi.
-du plaisir. c'est bien vous ça les hommes, toujours à la recherche du plaisir.
-madame a quelque chose contre?
-et l'amour.
-ah l'amour, c'est un grand mot.
-le mariage?
-olala, tu veux me faire fuir ou quoi?
-ça fait si peur que ça le mot mariage?
-j'aime mieux amour on revient à amour.
- bien sûr monsieur est marocain et au Québec pour ses études, il ne fait que s'amuser en attendant de retourner au pays se marier.
-raciste. qui dit que c'est dans mon plan ça?
-un homme, pas moyen de savoir à quoi ça pense.
-et les femmes,simples?
-oui.
-toi par exemple, l'espionne, tu vis de quoi?
-je te l'ai déjà dit, je vis d'espionnage.
- ah non, je suis au Québec et je me fais espionner.
-on peut se faire espionner partout, et puis qui dit que je t'espionne?
-bien..m'espionnes-tu?
-non. Mais une espionne espionne tout le temps.
-que veux-tu dire par là.
-déformation professionnelle.
suite de écrits libres sur Miles Davis
-alors, ça pense comment une espionne, à suppposer que tu en sois une.
-ça c'est une bonne répartie.
-une espionne, ça ne tombe jamais en amour.
-ah non et pourquoi?
-je te l'ai déjà dit, sinon, elle ne peut pas accomplir sa mission.
-ah oui, et me tuer.
-j'ai hâte.
-pourquoi? je ne t'ai jamais fait de mal à ce que je sache, seulement du bien...
-c'est en me faisant du bien que tu me fais du mal.
-ah, je t'aime et ça te fait mal?
-je t'aime! quel grand mot. je n'y crois pas.
-dis donc tu crois pas en grand chose toi.
-j'en ai trop vu, trop vécu, trop entendu.
-ça veut tout dire et rien dire tout à la fois. Remet du Miles Davis et viens t'allonger à mes côtés, je vais te prendre dans mes bras, et tu vas arrêter de brasser tes idées noires.
http://www.youtube.com/watch?v=eaKnRUfh_5I
-connais tu la chanson Black magic women?
-non, tu peux me la chanter, me la danser.
-ah oui, attends je vais aller me changer, laisse-moi passer ma robe en satin noire.
-pourquoi une robe? tu es belle au naturel.
-non, il me faut mes déguisements pour te séduire.
-tu me séduis déjà, allez tu le sais bien.
-ça veut dire que tu m,aimes?
-euh...j'aime manger de la poutine avec toi, j'aime dormir à côté de toi, j'aime aller au festival de jazz avec toi, j'aime faire l'amour avec toi.
-donc tu m'aimes.
- j'ai pas exactement dit ça. tu me séduis.
-tu m'aimes et tu veux me marier.
-eh,oh.
-bon toujours la peur de l'engagement.
-mais on est engagés là, on vit ensemble dans le un et demi, c,est bien non.
-pour un mois.
-donc on est mariés pour un mois.
-c'est pas sérieux ça.
-ah parce que l,amour,c'est sérieux peut-être?
-surement avec ta future femme au Maroc.
-qui dit que je vais me marier au Maroc.
-allez va te changer, et danse ta chanson black magic women. moi j'aime quand tu danses pour moi.
écrits sur Miles Davis la suite.
-donc tu penses à me marier?
-comment ça te marier, ça fait juste deux jours qu'on se connait.
-ah oui pour se connaitre, on se connait:par en avant, par en arrière, sur le côté et j'en passe.
-pourquoi t'en passe?
-parce qu'y des choses qui ne se disent pas.
-moi j'ai pas besoin de te marier, tu es déjà dans mes bras!
-elle est bien bonne celle là! tandis qu'au Maroc, on aurait dû passer par l'Imam...ey qui est raciste ici?
-toi
-et peut-être toi aussi.
-pourquoi tu me parles de mariage? je suis pas un réfugié, je suis résident permanent du Canada.
-parce que si tu veux me marier, je vais y repenser. Peut-être que je ne te tuerai pas finalement.
-ah, tu veux encore me tuer?
-je n'oublie pas si facilement que ça ma mission.
- qui te l'a donnée celle-là?
-mon patron.
-c'est qui ton patron?
-j'ai pas le droit de te le dire.
-mais ton patron, pourquoi il veut me faire espionner? c'est bien ma chance, j,arrive au Canada et il faut que je tombe sur une espionne, pas besoin d'aller au Canada pour se faire espionner déjà au Maroc le serveur au café m'espionne, le vendeur de cigarettes aussi sans compter ma mère à la maison et les voisins, et les voisines, y'a pas moyen d'être tranquille.
-ici tu peux te conter chanceux, y'a juste moi.
- mais si tu tombes en amour avec moi, je veux dire, tu vas pas me tuer quand même.
-non on ne tue pas ceux qu'on aime.
- tu en es certaine?
- la plupart du temps.
suite d'écrits libres sur Miles Davis. summertime, de Miles Davis, à la trompette...
-pourquoi tu dis que tu es une espionne?
-je ne suis pas une espionne, je ne t'ai jamais dit ça.
-bien oui tu l'as dit.
-non.
-tu essaies de me désinformer là, de jouer avec mon cerveau.
-pas du tout, tu t'imagines des choses.
-donc tu es vraiment une espionne.
-et si je disais que je suis une espionne seulement pour te séduire?
-alors moi aussi je veux te séduire, donc je vais te faire croire que je suis multi-millionnaire.
-ah bon, alors pourquoi tu loues un un et demi alors?
-pour te faire croire que je suis pauvre !
-tu penses que les femmes s'intéressent aux hommes pauvres toi?
-je suis même certain du contraire.
- il y a bien quelques artistes ça et la qui aiment les hommes pauvres.
-elles ne sont pas légion.
-de nos jours, de toute façon, tout le monde cherche du monde riche.
-et ils n'en trouvent pas, tout le monde est cassé.
-tout le monde? pas moi, je suis multi-millionnaire.
-parfait, as-tu une assurance?
-non
-alors j,en veux une à ton nom.
-ah tu veux encore me tuer.
-plus je te regarde et plus j'en ai envie.
-et pourquoi donc?
-comme ça, pour le plaisir.
-il n'y a que les fous qui veulent tuer pour le plaisir.
-avec toutes les guerres sur la terre, ça en fait des fous.
-là tu marques un point.
-mais si tu veux me tuer, tu ne pourras plus me faire l'amour par la suite?
-y'a ça. ça ne serait pas pratique quand même.
-les femmes vous avez autant besoin de sexe que nous les hommes dans le fond.
-jamais une femme n'avouera cela.
-mais elles le pensent.
-non, pas du tout.
-donc on reviens a ma question, tu es une espionn?
-penses-tu qu'une espionne va te dire qu'elle est une espionne?
-pourquoi pas, tu me l'as bien dit.
-je ne me souviens pas du tout de t'avoir dit cela.
-tu mens en plus, ce qui me prouve que tu en est vraiment une. menteuse, séductrice,charmeuse,secrète.
-d'autres qualités?
-bonne au lit.
-j'imagine que c'est la meilleure qualité que je puisse avoir.
-je suis prêt à fermer les yeux sur bien des défauts pour cette qualité.
-maudit homme.
-ah parce que...
-moi c'est l'intérieur qui m'intéresse...c'est dans la tête qu'on est beau, coca cola.
-wow tu as au moins 40 ans pour me la sortir celle-là.
-non j'ai 29 ans.
-je peux voir tes cartes d'identité.
-surtout pas.
-me dis-tu seulement une fois la vérité?
-je mens comme je respire.
-évidemment tu es une femme.
-encore les préjugés.
-parce que toi tu n'en a pas.
-les hommes, les femmes, entre nous, c'est la guerre depuis la nuit des temps.
-viens sur le matelas, je veux une trève d'une heure, et le drap du matelas, c'est le drapeau blanc.
(écrits libres du Miles Davis, summertime)
-fais rejouer la musique.
-laquelle?
-summertime de Miles Davis
-pourquoi celle-là?
-parce que si un jour tu n'es plus là, et bien au moins, je pourrai fermer les yeux et écouter la chanson et repenser à toi.
-comme tu es romantique.
-tu dis cela avec ironie.
-je ne crois pas au romantisme.
-pourquoi tu essaie de jouer les dures à cuire?
-je ne joue pas, j'en suis une.
-bon alors explique-moi donc pourquoi tu veux me tuer. moi je veux savoir. tu n'as même pas eu le temps de me détester.
-je ne veux pas, je le dois.
-ah, encore cette histoire de mission.
-toujours.
-mais tu m'as dit que tu mentais souvent et tu t'es contredite, tu as dit ne m,avoir jamais confié être ou ne pas être une espionne.
-une femme a toujours un sixième sens, donc une femme est toujours potentiellement une espionne, surtout si son mari la trompe, alors là, elle se transformera qui sait? peut-être en meurtrière.
-oui mais moi, je ne suis pas ton mari.
-mais quand même, que veux-tu quand on doit faire quelque chose, on le fait.
-et tu prends plaisir à tuer les hommes avec qui tu fais l'amour par la suite?
-plaisir? le mot est vite dit.
-mais enfin, tu dois ressentir quelque chose?
-non, je suis une vraie psychopathe.
-c'est bien ma chance à moi. je suis marocain, j'arrive de mon pays, je rêve de rencontrer une belle montréalaise et sur qui je tombe? une psychopathe.
-c'est le problème avec les psychopathes, ça ne parait pas.
- alors pourquoi m'avoir choisi au hasard, comme ça.
-non je ne t'ai pas choisi au hasard, tu es très beau. c'est justement ça le problème, je risque de tomber amoureuse, et puis il y a ton charme.
-notre légendaire charme marocain.
-ah moi je suis un peu immunisée au charme des hommes, avec mon métier.
-quel métier?
-je te l'ai déjà dit, on ne va pas revenir là-dessus.
- donc tu ne réfléchis pas, tu fais toujours ce que ton parton te demande?
-oui.
-et si un jour c'est lui qui te tue?
-les risques du métier.
-pourquoi avoir choisi ce métier alors?
-qui t'a dit que je l'avais choisi librement?
-donc on t'y a forcée?
-je n'ai pas dit cela non plus.
-dans le fond, tu me mens, tu me racontes n'importe quoi, je n'y crois pas à ton histoire, tu me racontes tout cela pour me séduire et allez! tu n'as pas besoin d'en faire tant, tu vois bien que je suis séduit par toi! arrête ton cinéma!
-le problème, c'est que justement, je ne fais pas du cinéma.
-donc je devrais prendre mes jambes à mon cou et m'enfuir.
Elle lui tend la clé.
-si tu veux.
-non je reste.
-pourquoi?
-j'aime le danger.
(ecrits libres sur Miles Davis)
-tu remets la chanson?
-laquelle?
-Ben summertime de Miles Davis.
-encore!
-oui, j'ai besoin de bien fixer ton image au cas ou que je ne te revois plus jamais, et puis j'écouterai summertime, en souvenir de toi.
-pourquoi tu as peur que je disparaisse?
-ben, avec ton métier.
-quel metier?
-espionne.
-je n'ai jamais dit ça moi.
-bon oké tu n'as jamais dit ça.
-donc pourquoi tu as peur que je disparaisse.
-je ne sais pas un feeling comme ça. tu dégages quelque chose d'insaisissable.
-parce que je le suis.
-insaisissable?
-en quelque sorte, oui.
-mais tu es là devant moi, et puis je t'ai saisie par en avant, sur le côté, etc.
-oh ça va, arrête de te vanter de tes exploits au lit.
-je me vante pas, c'est la vérité.
-t'aime ça répéter ça quand même. tu penses me connaitre parce que tu m'as explorée par quelques orifices?
-surement pas.
- donc insaisissable de quelle façon?
-summer time and the living is easy, the fish are jumping, and the cotton in high.
-t'arrête de chanter le marocain
- pourquoi, tu aimes pas?
suite des écrits libres sur Miles Davis.
-la manière que tu me regardes, tu me fais peur. je n'ai jamais vu une femme me regarder comme ça, c'est tellement intense, on dirait que...
-que je pense a te tuer.
-non, a me déshabiller.
-il faut bien avoir du plaisir avant.
-dis-donc je commence a penser que c'est vrai que tu es une psychopathe.
-vaut mieux être fou pour faire mon métier, en fait c'est même un prérequis.
-donc tu regardes comme si tu voulais me percer, mais moi, j'ai pas de secrets à percer. je suis un étudiant en ingénierie, et c'est tout, je veux me marier, avoir des enfants, rencontrer une espionne, c'est pas dans mon plan ça.
-trop tard.
-combien de fois on a fait l'amour?
-moi je compte pas.
-il ne reste que deux condoms dans la boite de 12 condoms.
-ah bon. depuis 2 jours?
-pas si pire non?
-c'est bien. je sens que ma mission touche a sa fin.
-déjà? moi je commençais à aimer ça, ta mission.
suite des écrits libres sur Miles Davis.
-alors, je peux savoir comment tu t'es faite recruter pour devenir..
-devenir quoi?
-espionne.
-je ne suis pas une espionne.
-bon enfin, pour faire ton métier d'abord.
-je travaillais comme escorte de luxe, je rencontrais des politiciens, des hommes d'affaires, des hommes ayant des contacts, et puis j'avais de la facilité à les faire parler. Un jour, alors que je retournais chez moi, deux hommes m'ont interceptée et ils m'ont kidnappée. ils m'ont emmenée les yeux bandés assez loin de Montréal, enfin on a fait deux heures de routes, et puis dans le sous-sol d'une maison, enfin j'imagine que ça en était une, je ne l'ai jamais vue.
-c'est la vérité ça?
-je t'ai déjà dit que je mentais comme je respirais, et puis tu crois une mythomane psychopathe?
-non mais continue, tu racontes des bonnes histoires.
- ils m'ont longuement interrogée, sur mon passé, mon enfance, ma vie quoi. ça a duré pendant des heures.
-ils t'ont violée?
-pas physiquement, mais psychologiquement je dirais que oui.
-comme ça?
-ils m'ont dit que j,étais maintenant au service de l'etat et que si je ne collaborais pas, ils allaient me tuer.
-des malades.
-non, des gens au service du pouvoir.
-tu remets la chanson summertime?
-oké play it again Sam.
-Casablanca.
- of all the bars in town, she had to come into mine.
-Ricky's american cafe.
-tu connais tes classiques.
-facile, celui-là non?
-peut-être. je continue mon histoire?
-oui. elle est inventée?
-peut-être.
Donc par la suite, ils me surveillaient.
-qui ça ils.
-l'etat.
-je n'y crois pas, l'etat n'est pas si méchant que ça.
-ah bon, tu crois?
-enfin, je ne sais pas tout. continue.
-ils ont commencé à me donner des missions, tu séduis tel politicien, tel homme d'affaires, et tu les fais parler.
-parler sur quoi?
-si je te le disais, on serait deux à être dans le pétrin.
-dans le fond laisse-donc faire, continue sans les détails.
-c'est exactement ce que j'allais faire. Alors au retour, ils me demandaient de leur dire tout ce que j'avais entendu, compris, analysé, tout, dans le détail de nos rencontres.
-ça te plaisait?
-non, mais je n'avais pas le choix.
-sinon?
-sinon, j'allais finir étranglée ou quelque chose dans le genre.
-comment tu l'as su?
-ils me l'ont bien fait comprendre, ne t'en fais pas, le message était clair.
écrits libres sur Miles Davis, la suite.
-puis ensuite?
-ah, une suite d'hommes, je me changeais, je devais prendre plusieurs personnalités, changer ma couleur de cheveux, de yeux, mes vêtements, m'inventer une nouvelle personnalité, un nouveau nom, un nouveau passé,etc.
-ah bon c'était difficile?
-non, j'ai fait l'école nationale de théâtre.
-pour finir escorte?
-on fait ce qu'on peut.
-non, tu aurais pu choisir serveuse de resto.
-j'aime trop l'argent, 800$ par jour ou 5,000$ pour un week end...
-wow. tant que ça.
-parfois plus.
-tu dois avoir un gros compte de banque.
-j'ai tout dépensé:voyages, vêtements, etc.
-ah bon. et tes nouveaux patrons, ils te payaient bien?
-disons que j'ai payé ma maison cash rapidement.
- puis après?
-après, ils m'ont envoyée a l'étranger.
-faire quoi?
-la même chose, mais en plus compliqué enfin je n'entrerai pas dans les détails.
-il reste 2 condoms?
-oui.
-je sens ma mort prochaine, alors on en utilise un?
suite des écrits sur Miles Davis.
-j'aimerais changer de musique de fond.
-que dirais-tu d'ascenseur pour l'échafaud?
-oui excellente idée, je l'ai dans mes cd.
-en parlant d'ascenseur pour l'échafaud, tu as vu le film?
-seulement le court extrait du journaliste culturel Claude André, mais j'ai lu le résumé du film.
- tu penses quoi toi d'une femme qui fait tuer son mari par son amant?
-tu me parle de ça pourquoi? tu penses encore à me tuer?
-je n'oublie jamais le but de mes missions.
-oui mais qu'est-ce que je t'ai fait moi pour que tu veuilles me tuer? et puis je ne suis qu'un étudiant ordinaire à l'université, je me demande bien pourquoi une espionne voudrait me tuer.
- si je te le disais, je ne m'appellerais plus un agent secret, mais un agent public.
-elle est bonne celle là, mais que tu veuilles me tuer, ça je trouve ça moins drôle.
-on doit tous mourir un jour.
-oui mais pas tout de suite.
-ce n'est pas toi qui décidera, c'est moi.
-tu ne me fais pas peur.
-ah non? (elle sort un petit pistolet de son sac a main) et là, tu me vois comment?
-comme une james bond girl. c'est un pistolet à eau ça? y'en vendent des pareils chez Wal Mart.
-si je tire sur toi, ce ne sera pas de l'eau qui va sortir.
-et tu as appris ou a tirer, car je peux m'échapper moi qui sais que tu vas m'atteindre?
-on m'a fait suivre des cours de tirs pendant longtemps. Je ne rate jamais ma cible.
-jamais jamais?
-non.
-olala ça commence à être du sérieux. Dis donc, tantôt, j,étais bon au lit? Parce que si tu veux, on peux recommencer, je veux dire, si ça peut retarder ma mise à mort?
-il faudrait aller acheter une autre boîte de condoms.
-pas de problèmes, je vais aller en acheter une boîte de 36 tout de suite.
suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur pour l'échafaud.
-tu continues ton histoire?
-oui.
-tu l'aimes mon histoire?
-elle est un peu hard core, mais oui je l'aime.
-pourquoi?
-parce que je n'ai jamais entendu une histoire comme celle-là.
-mais elle est fausse.
-je sais, je sais, mais continue quand même, on a 36 condoms devant nous.
-tu comptes notre relation en condoms?
-oui, là par exemple on est rendus à 11 condoms.
- j'aime ton romantisme.
-n'est-ce pas.
-l'amour pour un homme, ça passe par le sexe?
-par ou voudrais-tu que ça passe?
-je ne sais pas moi...de longues conversations amoureuses, des poèmes, des déclarations, des confidences, bref que vous nous parliez de vos émotions.
-j'en ai une émotion présentement.
-laquelle.
-regarde mon pantalon.
-suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud.
-quel romantisme!
-mon pantalon? non, je l'ai acheté chez Zellers.
-imbécile.
-imbécile toi même.
-je ne viendrai pas regarder la bosse dans ton pantalon, je suis après avoir une conversation sérieuse sur du Miles Davis avec toi sur l'amour, et le journaliste culturel n'apprécierait pas que son blogue vire au porno.
-qui te parle de porno? je me trouvais subtil moi.
-ah oui comme tu es subtil, subtil comme un homme.
-qu'est-ce que tu as contre les hommes toi?
-parlez-nous d'amour.
-c'est ça, je te parle d'amour.
-non tu me parles de sexe.
-c'est la même chose.
-non.
-oui.
-non.
-oui.
non.
-oui.
-vous les hommes vous ne comprenez rien à l'amour.
-l'amour?
-oui l'amour.
-moi dans toi, toi dans moi.
-imbécile.
-et ça recommence.
-comment je peux savoir si tu m'aimes.
-déshabille-toi.
-mais moi j'ai besoin de confidences. c'est ça on parlera ensuite sous la douche.
-tu ne me parles pas de toi.
-y'a rien de particulier à dire.
-y'a toujours des choses à dire, tiens moi quand je rencontres mes copines.
-ah non pas le truc des copines. je suis pas une copine moi.
-tu es quoi toi.
-ben pour le moment...ton amant?
suite des écrits sur du Miles Davis ascenseur sur l'échafaud.
-raconte moi ton histoire d'espionne. d'abord tu es CIA,SCRS ou FBI?
-je travaille pour le Mossad.
-tu es palestienne?
-non.
-ben là comment tu fais pour infiltrer les arabes.
-comment tu sais que le Mossad parle arabe?
-on a étudié à l'école.
-qu'est-ce que vous avez étudié?
-que le mossad vient au Maroc pour s'entrainer pour apprendre à faire la cuisine et la couture des caftans.
-pour être un bon espion il faut être un bon cuisinier.
-toi t'en est pas une.
-comment ça?
-déshabille-toi on va voir si tu en est une bonne.
suite des écrits libres sur Miles Davis, ascenseur pour l'échafaud.
-il fait chaud.
-pourtant on a une fan.
-il est quelle heure là?
-Deux heures de l'apres-midi et ils nous reste encore 34 condoms.
-toujours aussi romantique.
-bien sûr.
-tu as faim?
-tu veux m'offrir quoi à manger?
-imbécile.
-quoi c'était une question anodine.
-des fruits, du gâteau, du vin blanc.
-de la poutine?
- encore de la poutine?
-depuis que je suis arrivé au Québec, je mange de la poutine.
-il y a autre chose à manger au Québec que de la poutine.
-oui...oui...oui...
-franchement!
-pourquoi cette obssession sur la poutine?
- c'est sensuel la poutine, la sauce qui coule entre les patates frites, le fromage qui fond dans la bouche,les épices, le ketchup par dessus.
-quoi le ketchup par dessus la poutine?
-ah oui comme c'est bon le produit du Québec. Les pommes, les femmes,la poutine,le pâté chinois.
-quoi? macho? la poutine au même niveau que les femmes?
-j'ai pas dit ça.
-c'est ce que j'ai entendu.
-j'ai énuméré ce que j'aimais qu Québec.
-toi j'irai jamais nulle part avec toi, tu es trop macho.
-comment ça on ne va nulle part? on est rendus à 13 condoms de consommés!
-y'a rien à faire. bon allez lève toi on va y aller chez Claudette manger ta poutine au ketchup.
(suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur pour l'échafaud.)
-comme ça tu es une espionne du Mossad?
-peut-être.
-mais tu m'as dit ça tantôt?
-moi? non je ne me rappelle pas t'avoir dit ça.
-menteuse.
-merci. je le prends comme un compliment.
-mais pourquoi le mossad s'intéresserait à moi?
-d'abord, tu es rentré au Canada sous une fausse identité.
-ah oui? comment tu sais ça toi.
-ne pose pas de questions.
-tu me réduis au silence?
-pour le moment.
-et ensuite.
-ensuite, tu es beaucoup plus connecté que tu ne veux bien me le dire, tu n'es pas marocain mais libanais.
-et?
-et on oncle est connecté avec un groupe pro-palestinien dans la sud du Liban.
-ah ah ah.
-d'ailleurs, tu es toi même allé le rencontrer dans le sud du Liban avant l'opération de 2006.(Le conflit israélo-libanais de 2006, épisode du conflit israélo-arabe, fut un conflit armé qui opposa Israël au Liban (principalement des forces armées comme le Hezbollah de Hassan Nasrallah, et dans une moindre mesure, l'armée libanaise) à compter du 12 juillet 2006. Une trêve correspondant à la résolution 1701 de l'ONU est intervenue le 14 août, au plus fort des combats. Cette guerre est connue en Israël comme la deuxième guerre du Liban, au Liban comme la guerre de juillet, et dans le monde arabe comme la sixième guerre israélo-arabe.)
-et si je te disais qu'il y a erreur sur la personne?
-impossible.
-et pourquoi donc?
-parce que nous t'avons suivi depuis ton arrivée au Canada.
-je viens d'arriver.
-justement.
-et je veux faire quoi selon vous?
-tu veux organiser une cellule de ton groupe ici au Canada.
-ah ah ah.
-tu peux bien rire tant que tu veux, tu ne sortiras pas d'ici vivant.
-c'est ce qu'on verra ma chère. il reste encore des condoms, je t'attends sur le matelas.
-suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur pour l'échafaud.
Elle se ferme les yeux en chantonnant les paroles de summertime de Miles Davis.
-si je te fais parler de ta vie, ça va retarder ma mort?
-oui mais l'issue est inéluctable, tu le sais.
-tu as combien de temps pour accomplir ta mission?
-7 jours.
-et si je me sauve avant?
-je vais te retrouver n'importe ou. Moi ou mes amis. Regarde par le rideau.
Il regarde par le rideau et voit un autre rideau en face s'ouvrir légèrement.
-on est observés.
-bien sûr.
-donc je suis ton otage.
-on peut voir ça comme ça.
-et tu veux me faire parler?
-je sais que tu en as long à me dire.
-me faire parler en me séduisant.
-tu viens de comprendre?
Il regarde vers la porte.
-je ne te crois pas.
-tu verras.
(suite des écrits de Miles Davis sur la musique de ascenseur pour l'échafaud)
- et si c'était toi qui était mon otage?
-impossible.
-tu crois?
-comment pourrais-je l'être?
-admettons que je n'étais pas sur ton chemin par hasard?
-ah ah ah.
-tu crois savoir ma réelle identité.
-j'en suis même certaine.
-donc ma réelle identité ferait de moi un libanais n'est-ce pas?
-oui.
-est-ce qu'un libanais parlerait l'anglais avec un accent britannique?
-non.
Il lui parle anglais avec un accent brittanique.
-ou tu as appris à parler anglais de cette façon.
-dans une école en Angleterre.
-tu inventes.
-tu en es certaine?
(écrits libres sur Miles Davis kind of blue.)
-Je trouve qu'on parle trop de nous et pas assez de Miles Davis. Après tout, le thème du journaliste culturel Claude André, et la raison pour laquelle nos deux personnages peuvent s'exprimer, c'est Miles Davis non?
-tu as peur de te faire effacer?
-oui.
-Donc on va parler de Miles Davis. Je met le cd kind of blue. Sais-tu pourquoi il est considéré génial? J'ai trouvé ça sur internet:
Russel décida d’en finir avec la «boussole». Il était possible, selon lui, de jouer toutes les notes d’une gamme ; en d’autres termes, toutes les notes possibles et imaginables. «En fait, le musicien devrait chanter sa propre chanson, sans avoir à se soucier des accords», écrivait-il. Autrement dit, «vous êtes libre de faire n’importe quoi [italiques d’origine], tant que vous savez quand rentrer à la maison» ; tant que vous savez quand vous arrêter.
Une nuit de 1958, Russel s’assit devant un piano avec Davis et lui montra de quoi sa théorie était capable ; comment lier les accords, les gammes et les mélodies pour en faire des combinaisons sans fin. Miles réalisa que cette technique pouvait sortir le jazz de l’impasse du be-bop. «Bon sang, s’exclama-t-il, si Bird était encore vivant, ce truc le tuerait». La même année, dans une interview accordée au critique musical Nat Hentoff, Miles expliqua les bases de la nouvelle approche. «En jouant de cette façon, dit-il, on pourrait ne jamais s’arrêter. Plus besoin de se soucier des grilles, et le temps est mieux exploité. Ca devient un défi: on essaie d’aller le plus loin possible sur le plan mélodique… Je pense qu’un mouvement est en train de naître dans le jazz ; nous nous éloignons de la suite d’accords traditionnelle, et nous mettons l’accent sur la mélodie plutôt que sur les variations harmoniques. Il y aura moins d’accords, mais ces accords nous offriront une infinité de possibilités.»
-et toi l'espionne, tu es rentrée à la maison à la fin?
-non.
-donc tu t'es perdue.
-en quelque sorte,oui.
((Miles Davis kind of blue.)
-alors ça fait longtemps que tu n'es par rentrée à la maison?
-Israel?
-je ne savais pas.
-ce n'est pas une tare.
-non, mais pas facile.
-ce n'est pas tout à fait mon pays, en fait j'ai émigré là de force.
-on t'a emmenée en Israel de force?
-écoute je préfère ne pas en parler, c'est plus compliqué que ça, je suis tombée en amour avec un israelien et je l'ai suivi.
-quel genre d'israelien?
-du genre qu'il n'aime pas dire ce qu'il fait au juste.
-pourquoi, c'est illégal?
-non.
-c'est dangereux alors?
-pas pour lui.
-que veux-tu dire par là?
-il calcule les risques.
-il travaille dans quoi?
-une grande entreprise.
-et il fait quoi.
-directeur du développement, alors ça l'emmene à voyager beaucoup.
-et il est ici a Montréal présentement?
-non, il est ailleurs, je ne sais pas ou, mais j'aurai des nouvelles bientôt.
-ça ne le dérange pas que sa femme le trompe.
-je ne le trompe pas, je fais mon travail.
-(suite de kind of blue de Miles Davis)
-donc si je comprends bien, tu fais comme sur le disque Miles Davis kind of Blue, tu joues sur un thème et tu brodes, en autant que tu reviennes à la maison?
-on peut voir ça comme ça oui.
-oui mais tantôt tu as dit que tu t'étais perdue.
-j'ai dit ça moi?
-tu mens tout le temps.
-tout le monde ment tout le temps.
-ce n'est pas vrai moi par exemple, quand je dis que j'aime faire l'amour avec toi, je dis la vérité. D'ailleurs il reste plusieurs condoms.
-tu es si romantique!
-écoute comme je sais que je vais mourir, autant jouir le plus possible avant la fin de la semaine.
-c'est une théorie qui se défend.
-et si tu changeais d'idée, si tu décidais de ne pas me tuer ou me faire tuer?
-si je prends cette décision, elle pourrait me coûter très cher.
-très cher comme quoi par exemple?
-j'aime mieux ne pas t'expliquer les conséquences. De toute façon je suis ici avec toi pour te faire parler et non le contraire, je ne suis pas supposée tomber amoureuse de toi, sinon je te l'ai déjà dit, je suis cuite.
-mais tu n'es pas déjà tombée un peu amoureuse de moi? Chaque condom est une preuve de ton désir pour moi.
-moi te désirer? non, je ne fais que mon travail.
-donc tu es une prostituée.
-au service de l'Etat.
-ce n'est pas très jojo tout ça.
-quand on a pas le choix.
-on a toujours le choix.
-ça dépend pour qui.
-tu exagères.
-mais non, avoue que tu es au courant de tout cela, ton oncle a dû bien t'en faire voir de toutes les couleurs, tu sais celui qui vit au Liban et dont j'aimerais que tu me parles.
-mon oncle? il n'y a rien à dire sur lui.
-si tu commences comme ça, je t'avertis tout de suite,ça pourrait finir très mal.
-puisque tout est décidé de toute façon.
-vous ne vous souciez vraiment pas de vivre ou de mourir dans votre famille.
-qui dit que le libanais est vraiment mon oncle, peut-être que vous vous trompez sur toute la ligne.
-nos informations sont très fiables.
-il n'est jamais bon de se sentir trop sur de soi. sinon on risque de ne pas revenir à la maison.
-et toi ta maison c'est Beyrouth.
-ce n,est pas ce qui est écrit sur mes papiers.
-tes faux papiers.
-comme les tiens finalement.
-on fait la paire.
-tu l'as dit. J,ouvre un autre sachet de condoms?
-oui.
-pourquoi?
-uniquement car je dois faire mon travail.
-même pas un petit peu de désir pour moi.
-non.
-écrits libres sur Miles Davis, kind of Blue.
-avant de commencer, je vais mettre une chanson de plus pour accompagne Miles Davis.
-laquelle?
-riders on the storm.http://www.youtube.com/watch?v=5qRJIBtbc2c
-pourquoi tu as choisi celle-là?
-parce que les gens ont peur de se faire tuer.
- et toi tu as peur de te faire tuer.
-moi? non.
-tu n'as pas peur parce que ton oncle t'a bien entraîné.
-pourquoi tu reviens toujours à lui.
-c'est lui qui nous intéresse.
-alors pourquoi tu es avec moi présentement?
-lui est déjà mort. On l'a tué avant qu'il ne fasse plus de mal encore qu'il n'en a déjà fait.
-tu me mens.
-peut-être.
-tu penses que je vais faire l'amour avec toi en sachant que mon oncle a été tué.
-oui.
http://www.youtube.com/watch?v=5qRJIBtbc2c
(ecrits libres sur Miles Davis la suite.)
Après l'amour...
-j'ai une idée!
-on va prendre notre douche?
-non, mieux que ça. tu vas dans la cuisine, et je vais te surprendre.
-ok
-vas-y.
elle arrive quelques minutes plus tard avec une combinaison noire moulante en talons hauts avec son pistolet à la main.
-regarde moi bien, je vais te montrer comment je tire!
et elle commence à tirer très précisément sur une poignée de porte, la poignée décroche, sur un tableau, mais en plein milieu, puis, alors que son amant mettait la casserole sur un rond pour faire cuire le dîner, une balle siffle juste à côté de ses oreilles.
-olala.
et écoute la chanson!
http://www.youtube.com/watch?v=XAYhNHhxN0A
suite de écrits libres sur du Miles Davis ascenseur sur l'échafaud.
-wow.
il continue à faire sa cuisine, très calmement, alors que son espionne attends qu'il ait peur.
-je tire bien n'est-ce pas?
-mmmm.
-ça ne t'impressionne pas.
-mmmm.
nock, nock, nock.
-va répondre ma belle espionne.
-oui?
-écoutez, je suis la concierge de l'immeuble et j'ai entendu des tirs, je me trompe?
-euh, oui, il n'y a pas eu de tirs.
mais entrez, on va vous servir le café.
-ce sera pas de refus.
Donc la concierge entre et s'asseoit à table.
-j'aime bien votre déguisement, c'est en prévision de l'Halloween?
-euh on peut dire ça oui.
-vous aimez vous déguiser?
-tout le monde se déguise finalement.
-ah ça c'est vrai.
tenez moi mon ancien conjoint, il se déguisait en motard.
-ah oui?à
-oui il était toujours vêtu de jeans, et il partait toute la journée. quand je lui demandais ou il me répondait:pose pas de question ma belle, si tu ne veux pas avoir de mensonges.
-ah.
-finalement, j'ai su que c'était un motard.
-comment?
-un jour, je regardais la télévision, et je l'ai vu entouré de deux policiers lors d'une descente pour de la drogue dans un bunker.
-ah.
-j'ai pleuré toute la journée. pour moi, c'était mon beau Roméo.
-il s'appellait Roméo?
-oui. et il m'appellait ma Juliette. Il me disait:tu vas voir ma belle Juliette, un jour nous serons très riches et je vais t'emmener dans un tour autour du monde.
-comme c'est romantique.
-oh oui mon Roméo il était romantique. Il avait tatoué : Juliette, à côté du nom de sa maman, sur son coeur.
-un dur au coeur tendre.
-oui et il est mort en prison.
-comme c'est triste.
-vous voulez écouter du Miles Davis?
-Miles Davis? ok.
-je vais mettre un cd ça s'appelle Kind of Blue. Quand on écoute ça, on se dit que la vie c'est pas facile pour bien des gens.
-après mon Roméo, je n'ai jamais été avec d'autres hommes, si vous voyez ce que je veux dire. J'ai gardé ses vêtements de jeans dans mon garde-robe et son toutou préféré.
-un motard qui avait un toutou?
-oui, Roméo vous savez, c'était pas un motard comme les autres.
d'ailleurs, quand la police est venue m'interroger, ils m'ont dit qu'ils le soupconnaient d'environ 10 meurtres, j'ai répondu: mon Roméo? Jamais! vous vous trompez d'homme!
-on ne sait pas toujours de quoi les gens sont capables.
-en tout cas mon Roméo je suis certaine qu'il n'avait pas tué personne.
-je l'espère pour vous.
-mon Roméo, il aurait pas fait mal à une mouche.
-c'est ainsi qu'on préfère se souvenir des gens qu'on a aimé.
-bon je dois partir, mais plus de tirs de fusils vous comprenez? ça fait un peu mauvais genre dans le building, surtout qu'on a déjà des prostitués, des drogués, et on essaie de ne pas faire venir la police trop souvent.
-je comprends. vous voulez du gâteau?
-non merci de m'avoir écoutée.
-on a tous besoin d'une oreille.
-les oreilles ne courent pas les rues.
-non, les gens parlent,parlent, mais plus personne n'écoute personne.
-en tout ca moi mon Roméo, il m'écoutait.
suite des écrits libres sur du Miles Davis.
-nock nock nock
-va répondre.
-c'est tout le building qui va venir nous voir.
-peut-être.
-oui allo?
- écoutez, je suis un ancien soldat et j'ai entendu des tirs.
-vous voulez entrer pour prendre un café&
-ça serait pas de refus.
le soldat vient s'asseoir dans la cuisine et prends son café.
-gâteau?
- pourquoi pas, c'est rare qu'on m'offre des douceurs à moi.
-je comprends le principe, même si chez Claudette, le resto d'à côté, ils font de l'excellent gâteau.
-et de la poutine du Québec, répond le marocain.
-comment ça de la poutine du Québec, ajoute le soldat, il y a de la poutine de d'autres pays?
-on ne sait jamais, les chinois copient tout le monde, j'imagine qu'il y a maintenant de la poutine made in China.
-peut-être.
-donc j'ai entendu les tirs, et ça m'a fait penser à la Bosnie. Vous savez moi je suis post-traumatique alors des tirs, ça me fait freaker.
-on a tous quelque chose qui nous fait freaker finalement.
-mais post-traumatique, c'est une maladie sérieuse vous savez et le gouvernement ne veut pas nous reconnaitre, ça lui couterait trop cher.
-vous voulez écouter du Miles Davis?
-Miles Davis? oui je veux bien, ça va me détendre.
-je vous fais écouter Kind of blue.
-merci. je pourrais avoir un autre café?
-bien sûr.
-je prends toujours mes médicaments avec mon café.
L'ancien soldat sort toute une panoplie de pilules.
-ça en fait des pilules remarque l'espionne.
-oui, c'est pour m'aider à vivre.
-vous vivez drogué c'est ça?
-non pas drogué, je prend des médicaments légaux.
-
-eh ho, toi le soldat part pas!
Le soldat ferme la porte et regarde le marocain-berbere-libanais-étudiant, etc.
-pourquoi je devrais pas partir?
-parce qu'on attend Godot.
-Godot? qui ça. Est-il armé?
-franchement tu n'as aucune culture.
-tu essaie encore de me rabaisser devant elle.
-non je dis la vérité.
-si tu continues, ça va aller mal pour toi.
-les menaces ne sont pas tolérées sur ce blogue, alors calme-toi, car Claude André va t'effacer.
-quoi m'effacer?
-oui il faut toujours un journaliste en quelque part pour critiquer.
-et il a le pouvoir de m'effacer ton journaliste?
-c'est son blogue après tout.
-si il ne tolère pas la menace il tolère quoi?
-les choses sérieuses.
-comme quoi?
-comme on attend Godot.
-c'est qui Godot coudonc?
tiré de wikipédia:Godot
C'est probablement l'œuvre la plus célèbre du dramaturge irlandais, et de nombreux livres et articles ont tenté de découvrir qui était Godot. L'une des tentatives d'explications récurrentes est que Godot serait le mélange du mot anglais « God- » (Dieu) et d'un suffixe français populaire « -ot ». Cette explication donnerait une dimension métaphysique à la pièce : les deux personnages attendent l'arrivée d'une figure transcendante pour les sauver, mais elle ne vient jamais.
Beckett a toujours refusé cette interprétation :
-écoute c'est qui ça ton Godot, était-ce un soldat?
-non, un acteur d'une pièce de théâtre de Samuel Beckett, répond le marocain-libanais-berbere.
-si ce n'est pas un autre soldat, je vois pas pourquoi je l'attendrais.
-était-ce un espion ton Godot?
-non je ne crois pas enfin je suis pas certain que c'était ni un soldat ni un espion, je ne sais pas trop quelle était son identité réelle.
-pourquoi?
-ben parce qu'il est jamais venu dans la pièce de théâtre et ça a fait scandale.
-si il fallait que tous les hommes qui ne viennent pas fassent scandale, répond le soldat.
-toi tu vas bientôt te faire effacer par le responsable du blogue.
-qu'est-ce que j'ai dit.
-laisse tomber.
-j'énonce seulement des vérités de la vie quoi, ajoute le soldat. Mais évidemment, en compagnie d'une femme...(et il regarde l'espionne).
-ça vous tente du Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud? c'est une musique sur un film ou la femme fait tuer son mari par son amant. (et il regarde le soldat méchamment).
-dis-donc t'es pas gentil toi.
-en tout cas moi j'ai tué personne.
-moi non plus, répond le soldat canadien. Nous les soldats canadiens, on ne tue pas les gens,on les protègent.
-surtout en Afghanistan.
-j'y suis pas allé.
nock,nock,nock,nock.
-oui?
-je n'ai pas écouté à la porte, mais, dit la concierge, j'ai crû comprendre que quelqu'un ici attendait Godot.
-c'est bien cela, répondit le marocain-etc.
-je dois vous faire une confidence, mais avant, je dois m'asseoir avec vous dans la cuisine.
-café? demande le marocain,etc.
-ça sera pas de trop, ce que j'ai à vous dire n'est pas facile.
-donc vous avez connu Godot?
-non, pas moi personnellement, mais Roméo, oui.
-et? demanda le soldat.
-et bien le pauvre Godot est mort.
-terrible, répondirent en choeur les trois.
-comment? demanda l'espionne, qui commencait à se demander si Godot n'avait pas été un espion, puisqu'il ne se montrait pas.
-il s'est fait tuer, répondit la concierge.
-par qui? demanda l'espionnne présumée, qui trouvait toujours cela intéressant quand on parlait de meurtre.
-il a voulu agrandir son territoire et paf.
-c'est ce qui arrive quand on veut trop.
-trop de quoi? demanda le soldat.
-trop,trop enfin je ne vais pas m'expliquer devant un soldat qui a un secondaire 5.
-eh oh le berbere!
-je suis marocain.
-pas marocain,libanais.
-en tout cas moi je m'en vais et souviens-toi ma belle, chambre no 13.
-écoute c'est qui ça ton Godot, était-ce un soldat?
-non, un acteur d'une pièce de théâtre de Samuel Beckett, répond le marocain-libanais-berbere.
-si ce n'est pas un autre soldat, je vois pas pourquoi je l'attendrais.
-était-ce un espion ton Godot?
-non je ne crois pas enfin je suis pas certain que c'était ni un soldat ni un espion, je ne sais pas trop quelle était son identité réelle.
-pourquoi?
-ben parce qu'il est jamais venu dans la pièce de théâtre et ça a fait scandale.
-si il fallait que tous les hommes qui ne viennent pas fassent scandale, répond le soldat.
-toi tu vas bientôt te faire effacer par le responsable du blogue.
-qu'est-ce que j'ai dit.
-laisse tomber.
-j'énonce seulement des vérités de la vie quoi, ajoute le soldat. Mais évidemment, en compagnie d'une femme...(et il regarde l'espionne).
-ça vous tente du Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud? c'est une musique sur un film ou la femme fait tuer son mari par son amant. (et il regarde le soldat méchamment).
-dis-donc t'es pas gentil toi.
-en tout cas moi j'ai tué personne.
-moi non plus, répond le soldat canadien. Nous les soldats canadiens, on ne tue pas les gens,on les protègent.
-surtout en Afghanistan.
-j'y suis pas allé.
nock,nock,nock,nock.
-oui?
-je n'ai pas écouté à la porte, mais, dit la concierge, j'ai crû comprendre que quelqu'un ici attendait Godot.
-c'est bien cela, répondit le marocain-etc.
-je dois vous faire une confidence, mais avant, je dois m'asseoir avec vous dans la cuisine.
-café? demande le marocain,etc.
-ça sera pas de trop, ce que j'ai à vous dire n'est pas facile.
-donc vous avez connu Godot?
-non, pas moi personnellement, mais Roméo, oui.
-et? demanda le soldat.
-et bien le pauvre Godot est mort.
-terrible, répondirent en choeur les trois.
-comment? demanda l'espionne, qui commencait à se demander si Godot n'avait pas été un espion, puisqu'il ne se montrait pas.
-il s'est fait tuer, répondit la concierge.
-par qui? demanda l'espionnne présumée, qui trouvait toujours cela intéressant quand on parlait de meurtre.
-il a voulu agrandir son territoire et paf.
-c'est ce qui arrive quand on veut trop.
-trop de quoi? demanda le soldat.
-trop,trop enfin je ne vais pas m'expliquer devant un soldat qui a un secondaire 5.
-eh oh le berbere!
-je suis marocain.
-pas marocain,libanais.
-en tout cas moi je m'en vais et souviens-toi ma belle, chambre no 13.
-comme ça Godot était un motard? demanda la présumée espionne.
-il parait que oui et il est mort, c'était le meilleur ami de mon Roméo, la concierge commenca à pleurer doucement.
-il pouvait bien pas se montrer en public le Godot, je veux dire, un motard...ajouta le soldat, qui avait changé d'idée et était revenu dans la cuisine.
-pourtant y'a des motards qui se montrent à la tivi, ajouta la concierge, décidemment quand même assez rapide d'esprit.
-mais madame, êtes-vous certaine que le Godot dont vous parlez c'est le même Godot dont parlait Samuel Becket dans sa pièce en attendant Godot?
-snif, snif, de qui voulez-vous que ça soit d'autre? Des hommes appellés Godot, y'en a pas des tonnes.
-elle a quand même un point là nota le soldat, lui aussi sans études universitaires, mais qui comme la concierge, avait décroché un doctorat à l'université de la vie, ce qui parfois dépasse de loin la compréhension qu'on peut avoir des choses.
-en tout cas, je me demande pourquoi on parle aussi longtemps de ce Godot, nota la présumée espionne. Il est mort il est mort, il ne faut pas en faire tout un plat. Des gens se font tuer tous les jours sur la planète. (et elle regarda l'étudiant en ingénierie avec un sourire entendu).
-ah non, tuer c'est très sérieux, et être tué aussi. D'ailleurs, quand on est tué, on est super frustré, répliquat l'étudiant en ingénierie, qui voulait faire peur a l'ex-espionne, qu'il commencait à soupconner fortement de vouloir mettre son plan à exécution a la fin de la semaine.
-et un fantome de tué, ça fait quoi? demande la présumée espionne, subitement intéressée à ce qui pourrait lui arriver.
-ça revient sur les lieux du crime ou dans l'appartement de son meurtrier, et ça ne lui laisse pas de répit.
-est-ce qu'on attends encore Godot? Je n'ai pas suivi toute la conversation, enfin je ne me rappelle plus, ça doit être à cause de mon choc post-traumatique, vous savez, j'ai fait la Bosnie, remarqua le soldat, qui essayait d'attirer l'attention de l'ex-espionne sur lui.
-ah vous avez fait la Bosnie? commenta la présumée espionne, des yeux brillants d'admiration.
-je dirais plutôt que c'est la Bosnie qui m'a défait, répondit le soldat, heureux que la présumée espionne s'intéresse enfin à lui et à son sort. Car ce n'est pas toujours facile malgré ce qu'il en parait ici bas de trouver quelqu'un qui s'intéresse à notre sort, chacun étant préoccupé par la raison de pourquoi il est là et attendant un Godot qui ne vient pas, alors il faut comprendre, ce n'est pas facile pour personne.
- pourquoi défait?
-enfin pas tout à fait défait, je suis encore capable de faire l'amour à une femme.
-vous je commence à avoir hâte que le journaliste culturel qui surveille ce blogue vous efface.
-c'est méchant ça.
-pas plus méchant que de vouloir me piquer ma blonde, répondit le marocain-etc.
-c'est pas votre blonde, ajouta le soldat, devant le regard amusé de la concierge et de la présumée espionne.
-si. j'ai même toute une boîte de 12 condoms vides pour vous le prouver et une autre de 24 condoms qui est entamée.
-compter l'amour en condoms, quel romantisme.
-c'est le romantisme de l'an 2010, on fait ce qu'on peut monsieur.
-donc je m'en vais pour de bon cette fois. Et n'oubliez pas mademoiselle, appartement numéro 13, quand vous voulez.
-part et ne reviens pas toi lui dit le marocain,etc. l'air mauvais.
-mon numéro d'appartement va te porter malchance le marocain-berbere-libanais-etc, tu vas voir, répondit le soldat.
Le marocain-etc. ne répondit pas. il restait la concierge à faire partir, mais doucement celle-là, il ne faut jamais brusquer les gens en deuil, même si ils portent le même deuil depuis plusieurs années, car vous savez, c'est tout un honneur de porter un deuil, car ça veut dire qu'on a aimé, que quelqu'un a compté pour nous, et puis non seulement ce n'est pas si facile à trouver ici bas, mais trouver cette personne, qu'elle nous aime, qu'on l'aime, c'est déjà tout un exploit, donc le marocain ne voulait pas trop brusquer la concierge, pour ne pas déranger tout ce beau deuil qu'elle portait avec tant de dignité, un lecteur pourrait être surpris qu,elle porte avec autant de dignité le deuil d'un motard, mais on ne choisit pas qui on aime, l'amour c'est une maladie qui s'attrape et qui se donne comme ça, à part chez les gens riches, chez les gens riches, l'amour c'est pas pareil, mais je ne dirai pas pourquoi, car si vous ne le savez pas, c'est que vous devez encore aller à l'université de la vie, et que un doctorat en vie, ça ne se donne pas comme ça d'une personne à une autre, ça se mérite par un montant incroyable de souffrance auxquelles il faut savoir résister.
Quand la porte fût refermée, la concierge décida elle aussi de partir en même temps que le soldat, la présumée espionne et le présumé marocain-libanais-berbère-etc. continuèrent la discussion.
-penses-tu vraiment que c'est vrai ce que la concierge disait, que Godot, au fond était un motard?
-ben voyons donc, répondit le marocain, j'y crois pas du tout, d'ailleurs Godot, c'était juste un personnage de théâtre qui au fond n'existait que dans l'imaginaire de son créateur.
-nous, on est pas des personnages inventés aussi par l'imaginaire d'une psychiatrisée?
-anne est psychiatrisée?
-nous au mossad on est au courant de tout.
-avoir su que Anne était psychiatrisée, je ne crois pas que je me serai laissé créer par elle, t'es sur de ça?
-au mossad...
-oui oui on sait.
-maintenant qu'est-ce qu'on fait, on est aux mains d'une folle.
-sans compter qu'on ne connait pas Claude André non plus.
-lui aussi il est psychiatrisé tu crois?
-non, mais il a l'air pas mal flyé.
-qui t'a dit ça?
-au mossad on sait tout.
-je sens qu'on est des personnages en danger.
-faudrait pas insulter anne.
-on va lui parler.
-elle nous écoutera pas.
-je commence:écoute anne, tu veux en venir ou avec nous?
-rien, je m'amuse.
-c'est qu'on est des personnages intelligents nous et comme tu nous a créé ben
maintenant, on veut pas mourir.
(suite des écrits sur du Miles Davis,ascenseur pour l'échafaud).
-c'est ça, on veut pas mourir rajoute le marocain qu'on appellera juste marocain sans savoir sa réelle identité parce que c'est plus simple comme ça.
- j'ai jamais dit que je voulais vous faire mourir.
-au mossad on pense qu'elle a des intentions méchantes.
-et peut-être qu'elle n'aime pas les hommes.
-elle se prends pour Pirandello.
-elle est italienne?
-il parait que même elle elle ne sait pas si elle est italienne, mais à voir le nombre de fois ou elle nous fait faire l'amour ensemble et son romantisme exagéré, je crois qu'il lui reste des gouttes de sang italien dans les veines.
-attention, si elle est italienne, elle est peut-être mafieuse.
-qui sait si elle nous prépare par un meurtre dans notre un et demi.
-je pense qu'on devait se sauver, on est pas entre bonnes mains là, ajouta le marocain qui était peut-être un libanais.
-oui mais elle veut me faire faire une mission avec toi.
suite des écrits sur Miles Davis ascenseur sur l'échafaud.
-c'est quoi au juste la mission qu'elle te prépare.
-va savoir ce qui se passe dans sa tête.
-surtout une psychiatrisée.
-elle veut du sang.
-pour se venger.
-se venger de qui, de quoi?
-de ce que Godot n'est pas venu.
-oui mais Godot, c'était qui dans le fond?
-celui qui devait changer le monde, apporter de l'espoir du renouveau.
-une sorte de Jesus?
-en plus intellectuel, en plus complexe.
-et anne est frustrée de l'absence de Godot.
-c'est que on dit nous au Mo...
-oui oui on le sait ton service....
suite des écrits sur Miles Davis
-que Godot vienne ou vienne pas, ça change quoi dans sa vie?
-écoute, Godot on l'attends depuis longtemps et puis moi je pense
qu'il a pas rapport.
-si Godot a pas rapport, pourquoi on en parle encore?
-ben parce qu'on est découragés. heureusement qu'il y a le mossad.
-pourquoi heureusement?
-parce que.
-ton mossad, il va venir quand?
-quand ça va lui tenter.
-comme Godot finalement on le verra jamais.
-attends de voir ce que anne te prépare toi le libanais.
-je suis pas libanais.
-on sait tout sur toi. donc anne est de ton bord.
-j'ai bien peur que oui.
-si on s'adresse au journaliste qui tient le blogue, tu crois qu'il pourra nous sauver?
-non, il la publie et il dit rien, il la laisse aller.
-pourquoi?
-va savoir.
-donc on est obligé de la laisser continuer à nous faire dire n'importe quoi et nous faire faire ce qu'elle veux?
-ça a l'air à ça.
-oké on respire et on continue. pas le choix.
suite des écrits sur Miles Davis
-sérieux je pense qu'on devrait songer à partir de cet appartement minable ou elle nous a placé pour nous faire dire des niaiseries et s'enfuir pour qu'elle nous oublie, moi et toi. A part de ça je commence à en avoir assez d'attendre que tu me tues. qu'on en finisse, dit le marocain-libanais-etc.
-et moi qui dit que je voulais être une espionne? c'est pas un beau rôle ça.
-tu es vraiment une espionne finalement?
-elle a pensé me faire interner mais elle préfère me faire jouer le rôle de la méchante.
-et les autres personnages, le soldat, la concierge?
-ils sont tous dans le même bateau que nous.
-ça va mal.
-mets-en.
suite des écrits sur Miles Davis
-donc qu'est-ce qu'on fait?
-on avertit le journaliste culturel.
-mais tu penses que quelqu'un qui met ça plane pour moi de Plastic Bertrand sur son site va nous sauver?
-c'est quoi le rapport avec Plastic Bertrand, demanda le marocain.
-il parait que c'était pas lui qui chantait.
-non seulement Godot viendra pas mais Plastic Bertrand était un imposteur? demanda la présumée espionne.
- y'a tout plein de choses pas rapport sur cette planète.
-qu'est-ce qu'on fait là d'abord?
-nous? on a été inventés.
-inventés pour quoi au juste?
-pour divertir.
-c'est pas un grand rôle ça.
-mieux que rien.
-dans le fond oui.
-mais comment on va faire pour s'enfuir?
-s'enfuir ou?
-sur un autre blogue?
-ça va peut-être être plus dangereux encore, moi je reste ici.
suite des écrits sur Miles Davis
-écoute, j'ai bien réfléchit et je pense qu'on ne devrait pas aller avertir le journaliste culturel à cause de Anne, lança la présumée espionne.
-pourquoi? répondit le marocain-libanais-entoutcasonsaitpasdouilvient.
-parce qu'elle pourrait nous faire faire des choses encore pires, pour le moment, tu avoueras que les boites de condoms,les discussions et écouter du Miles Davis, ce n'est pas si méchant que ça quand même.
-non mais elle s'essaie dans le théâtre de l'absurde.
-elle veut nous faire passer pour des cons?
-peut-être.
-elle a lu Ionesco tu crois?
-pense pas, pas le temps.
-et en attendant Godot?
-qui sait?
-elle va nous faire attendre Godot elle aussi?
-qui sait ce qui va lui passer par la tête.
-donc écoute, on se calme, on fait ce qu'elle nous dit de faire, et on voit ou ça mène. Si jamais elle exagère, on avertit Claude André.
-n'oublie pas qu'on a peu de pouvoir, on est quand même ses créations.
-créations d'Anne ou pas, moi je suis une espionne et le mossad...
-ton mossad commence à me taper sur les nerfs.
-on le savait que tu étais libanais là j'en ai la preuve!
-parce que ton mossad me tape sur les nerfs?
-entre autre.
-tu n'arrêtes pas de dire que mossad vous savez tout, c'est ça qui me tape sur les nerfs.
suite des écrits de Miles Davis
-d'ailleurs, maintenant que j'y pense, ajouta le marocain, peut-être que ce n'est pas moi qui va mourir, si tu énerves trop avec ton mossad.
-de quoi mon mossad? on sait tout c'est tout, tu me fais des menaces maintenant? attention, y'a le journaliste qui va prendre pour moi. Elle pas le droit d'écrire ce qu'elle veut elle.
-je te fais remarquer que tu me menaces de me tuer depuis le début de la nouvelle.
-parce qu'on est dans une nouvelle? je croyais qu'on était dans un un et demi.
-allume tes lumières!
nock nock nock.
-c'est qui encore?
-va ouvrir la porte toi le libanais-futurterroriste-etpeut-être pire.
-oui allo?
-écoutez, je suis un psychiatre, je passais dans le quartier et on m'a dit que...
-on vous a dit quoi? demanda le présumé marocain-libanais,etc.
-qu'il y avait un début de conflit israelo-palestinien ici.
-je ne suis pas palestinien.
-non! il est libanais! et son oncle...
-toi la ferme.
-je vois que vous avez besoin de mes services.
-moi monsieur je suis d'Israel et fière de l'être.
-c'est bien parce que moi aussi, je suis un psychiatre juif, et il parait que ce sont les meilleurs, d'ailleurs je suis devenu psychiatre car je suis moi aussi traumatisé.
-par quoi? demande le libanais.
-vous le savez répond le psychiatre juif.
-on pourrait commencer une guerre ici maintenant, il est jamais trop tard ajouta le présumé libanais.
-non monsieur, je crois que nous sommes ici pour...
-pour régler le sort du monde.
-oui.
suite des écrits sur Miles Davis.
-bon écoutez, moi je suis venu pour qu'on se comprenne tout le monde ensemble et vous offrir mes services.
-comment un psychiatre déjà traumatisé va-t-il pouvoir nous aider? se demande le libanais-etc.à
-moi j'ai pas besoin d'aide, j'aime ça être une espionne pour le mossad.
-vous madame, vous souffrez peut-être de délire narcissique paranoide avec des tendances psychopatiques?
-moi? je ne suis pas une psychopate, mais seulement, j'ai des missions a remplir, alors, je les remplis.
-mais vous avez déjà tué?
-eh ho, ça vous regarde?
-vous me semblez réticente à tout traitement, pourtant, entre nous, nous devrions nous comprendre, nous entraider, nous aimer....
-monsieur, je n'ai pas besoin de votre amour. moi je suis ici en mission et je dois terminer a la fin de la semaine.
-votre manque d'empathie me démontre qu'effectivement vous avez peut-être des tendances psychopatiques.
-je vous trouve rapide a évaluer vous.
-c'est que je me cherche des clients, et vous me semblez un beau cas, un beau potentiel, je pourrais vous garder bien des années en thérapie...
-merci pour l'offre mais je vais passer mon chemin.
-vous ne savez pas ce que vous manquez.
-au contraire, je crois le deviner.
-je suis un excellent psychiatre.
-je n'en doute pas.
-et vous êtes un beau cas.
-je préfère encore travailler pour mes patrons.
suites des écrits sur Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud.
-je remets du Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud? demanda la présumée espionne, que pour fin de résumer, on appellera l'espionne tout simplement.
-ascenseur pour l'échafaud? je l'ai déjà vu, ne s'agit-il pas du film ou une femme fait tuer son mari par son amant? demande la psychiatre, que nous nommerons seulement psychiatre et non psychiatre juif, de peur des représailles du congrès juif, qui a tendance a rapidement sauter aux conclusions.
-c'est exactement ce film, répondit l'espionne du mossad.
-expliquez moi pourquoi vous aimez tant ce film? Car il s'agit bien d'un meurtre n'est-ce pas?
- j'aime ce film a cause de Jeanne Moreau, elle joue bien, et puis la musique de Miles Davis.
-mais le thème, le meurtre, c'est bien pour cela que vous avez choisi d'aimer ce film non?
-non.
-vous en êtes certaine?
-oui.
-nous allons devoir en parler, vous êtes dans le déni comme je peux le constater, répondit le psychiatre qui avait bien besoin de nouveaux clients, et que l'espionne du mossad intéressait vivement car elle était un beau cas, et un beau cas, ça ne se rencontre pas tous les jours.
suite des commentaires sur Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud.
- j'ai autre chose à faire que de m'expliquer avec un psychiatre, moi j'ai une mission à remplir ici et elle se termine bientôt, répondit l'espionne en regardant le libanais avec un regard étrange.
-c'est ce qu'elle affirme toujours, dit le présumé marocain-libanais-etc dont nous ne sommes toujours pas certains de l'identité réelle, non plus que de la nôtre dans le fond.
-nous devons parler de votre mission et des raisons pour laquelle vous la faites et ne vous en faites pas, la première rencontre est gratuite, après vous allez devoir signer un contrat.
-je ne veux pas avoir de comptes à rendre et puis mes patrons me surveillent.
-nock,nock,nock.
-oui allo?
Deux grands hommes basanés avec des lunettes fumées rentrent dans la pièce.
-nous sommes des amis de madame et nous sommes venus lui rendre visite pour un café.
-bien volontier.
tous s'assirent donc à la même table, la présumée espionne du mossad, ses présumés patrons, le présumé libanais dont l'oncle est présumé terroriste et que le mossad présume qu'il est a Montréal pour créer une cellule du Hezbollah, et le psychiatre,le seul dont on soit certain de son identité encore qu'on a pas vu ses papiers, donc lui aussi est un présumé psychiatre.
-café fort?
-les patrons répondent en choeur:oui.
le psychiatre veut prendre le dessus sur la conversation, après tout, il est ici en plein dans une belle talle de beaux cas et de clients potentiels, il se voit déjà faire des rénovations à sa maison et peut-être même déménager.
-comme cela vous êtes des amis de madame?
suite des écrits sur Miles Davis ascenseur sur l'échafaud.
(un des patrons)
-monsieur, nous, nous ne répondons pas aux questions, nous en posons.
-intéressant. moi je suis psychiatre, voici ma carte, et je me cherche de nouveaux clients. vous m'avez l'air de beaux cas.
-vous saluez toujours les gens de cette manière vous? répondit un des patrons qui décidemment, n'étais pas très content de se faire prendre pour un beau cas.
-non, mais juste à vous regarder, je vois tout.
-ah bon.
-donc vous êtes les patrons de madame?
-si vous continuez a poser vos questions, vous risquez de ne pas sortir vivant de ce un et demi.
-ah, je vois. Je détecte ici des problèmes de psychopatie naissantes.
-on fait notre travail c'est tout. tenez, si vous voulez voir un psychopathe en personne, regardez ce jeune homme devant vous, son oncle a fait tuer des centaines de personnes et il s'apprête a former une cellule de tueurs ici a Montréal.
-intéressant, intéressant, répondit le psychiatre, qui était prêt soudainement a tous les signer en contrat, et ce, pour longtemps.
suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud.
le jeune homme se lève, enragé soudainement.
-je vais t'étrangler (*&(?%$#) a cause de vous toute ma famille est morte!
-eh oh, on se calme, dit le psychiatre, effrayé.
-on va te tuer avant que tu nous tue! dirent les patrons et l'espionne en choeur se levant pour aller tuer le présumé libanais.
-nock nock nock
-oui allo? le psychiatre alla répondre.
-c'est moi, l'ex-soldat des casques bleus de l'armée canadienne, post-traumatique de son état et vivant a l'appartement no 13, je suis venu voir car j'ai entendu des cris.
le psychiatre était trop content de voir apparaitre un autre futur client, un post-traumatique comme lui en plus, et animé de valeurs nobles.
-venez vite, ils sont en train de s'entretuer dans la cuisine!
lorsque l'ex-soldat arriva, le présumé terroriste était dans un coin un fusil pointé sur sa tempe par la présumée espionne qui décidemment avait de la suite dans les idées.
-eh ho on s'arrête tout de suite! cria l'ex-soldat canadien.
suite des écrits sur Miles Davis ascenseur pour l'échafaud.
- tout le monde au centre de l'appartement! tonna l'ex-soldat canadien, qui avait encore du coffre et de l'autorité.
-nous on s'en va! dirent les patrons.
Le psychiatre,le présumé terroriste-libanais-marocain-etc, l'espionne se retrouvent au centre de l'appartement.
-je commence à me sentir mal, mes symptomes de mon choc post-traumatique remontent à la surface! glissa le psychiatre, qui commencait à douter que ces cas pourraient être des clients stables.
-on s'assit et on se calme, répéta le soldat qui même non armé, savait s'y faire.
-nock,nock,nock.
-ah non, pas encore de la visite! je vais répondre, vous dans le milieu de l'appartement!
tout le monde se tient coit.
-bonjour je suis un psychologue italien.
-on a déjà tout ce qui nous faut.
-j'ai entendu des coups de balles, des discussions sur le sang, ça m'a attiré. je m'y connais dans ce genre de situation, je viens de la Sicile.
-c'est bien ce qu'on avait besoin ça, un psychologue sicilien.
-c'est Anne qui m'envoit.
-encore elle.
-oui, elle croit que je peux vous aider.
suite des écrits sur Miles Davis.
-écoutez moi je me présente (le psychiatre juif se lève et va se présenter) je suis un psychiatre juif, et comme vous le savez, nous sommes les meilleurs. On a pas besoin d'un psychologue sicilien ici. J'ai tout le vécu nécessaire pour aider les gens que j'ai ici en arrière de moi, soit un terroriste, une espionne du mossad et un ex-soldat de l'armée canadienne.
-je vois que vous avez exactement besoin de moi, répondit le psychologue italien. D'abord, pourquoi est-ce si important que vous soyez un psychiatre juif?
-et vous, pourquoi est-ce si important que vous soyez un psychologue sicilien?
-j'ai du vécu moi monsieur.
-personne n'a du vécu plus que un juif. pour la souffrance, nous remportons toutes les palmes.
-je regrette, mais nous les siciliens, nous avons aussi tellement souffert, que certains en sont devenus fous.
-j'aimerais bien aller en Sicile, il y a des beaux cas là-bas?
-j'en reviens, des beaux cas.
-il y a des beaux cas partout, tenez moi, un ex-soldat canadien, qui tout à coup voyait la possibilité de se faire aider par un psychiatre juif et un psychologue italien, j'ai un syndrome du choc post-traumatique a cause de mon séjour en Bosnie.
Les deux spécialistes se tournèrent vers lui et dirent en même temps: oooooooh. un beau cas.
-n'est-ce pas? dit le soldat, content d'être encore d'intérêt pour des gens, alors que le gouvernement canadien ne lui accordait aucune pension.
suite des écrits sur Miles Davis
-ça dû être dur la Bosnie.
-j'entends encore des tirs dans ma tête la nuit, je crie et je vois des gens se faire tuer, des meurtres, des tirs de mitraillettes.
-ce cas est pour moi! dit le psychologue sicilien. La mitraillette, en Sicile, je connais.
-je pense que cas est plutôt pour moi dit le psychiatre juif qui ne veut pas qu'on insiste sur le fait qu'il est juif car il a un traumatisme relié à sa judaité mais qui met quand même sa judaité de l'avant lorsqu'elle peut lui être utile.
-ah oui, et pourquoi? demanda le psychologue italien.
-la souffrance, comme je vous l'ai déjà dit plus tôt, c'est notre créneau, alors pas touche.
-en sicile, on sait aussi de quoi il en retourne monsieur.
nock nock nock.
-va répondre le soldat.
-oui?
-snif snif mmmmm une pleureuse italienne habillée de noir des pieds à la tête apparait dans l'ouverture de la porte.
-yé vient pleurer dans votre appartement, Anne m'a engagée pour ça, yé peux rentrer?
-Anne est un peu flyée, répondit le psychiatre juif, je devrais l'attrapper elle aussi, elle semble un beau cas.
-avec un nom comme Campagna, c'est moi qui m'en occupe, bas les pattes! tonna le psychologue sicilien qui fit des gros yeux méchants au psy juif.
-je suis une pleureuse professionnelle! dit la pleureuse italienne, fière de ses qualités. Je reviens d'un enterrement et c'est moi qui pleurait le plus fort.
suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud.
-je vais vous faire une démontration, annonça la pleureuse italienne.
(pleurs, pleurs,larmes,cris de douleurs,invocations des saints du ciel etc.)
-c'est quand même impressionnant, ne put s'empecher de souligner le psychiatre.
-et elle est surement sicilienne, ajouta le psychologue.
-mais madame, expliquez-moi, pourquoi vous pleurez? demanda le psychiatre, on peut en parler...
-si c'est une pleureuse sicilienne, elle est à moi! dit le psy sicilien en faisant encore des gros yeux méchants au psy juif.
-dites donc vous, vous essayez de me prendre mes clients en me menacant en plus? N'auriez-vous pas un problème de personnalité bordeline? demanda le psy juif, décidemment de plus en plus frustré de la situation.
-tout ce qui est italien est de mon ressort.
-ah oui? et pourquoi?
-seulement un psychologue italien peut comprendre un autre italien.
-et pourquoi?
-problématique de survivance, de violence, culture de marginalité,je suis au courant.
-parce que moi je ne le suis pas peut-être? quand on a vécu ce que nous avons vécu on peut tout comprendre.
-je suis sur que non, il y a des choses qui sont typiquement siciliennes.
-quoi?
la pleureuse italienne continue de pleurer de plus belle en invoquant tous les saints.
suite des écrits sur Miles Davis ascenseur sur l'échafaud.
Madame, arrêtez de pleurer, le psy juif mit la main sur l'épaule de la pleureuse italienne. Vous savez, nous, avec tout ce qu'on a vécu
(La pleureuse italienne pleure encore plus fort)
si on pleurait comme vous tout le temps on serait pu capables.
-et ho le psy juif lança le présumé terroriste dont l'oncle était présumé faire partie du Hezbollah, tu penses que ma famille a pas pleuré quand Israel a envahi le Liban en 2006?
(la pleureuse italienne pleure encore plus fort).
-Ecoute le libanais, si tu continues, je vais devoir te tuer plus rapidement, nota l'espionne du Mossad, n'oublie pas que tu es mon otage ici.
-dire qu'avant que tous ces personnages n'arrivent, nous étions tranquilles moi et toi a compter nos condoms, remarqua le libanais.
-les choses changent, précisa l'espionne, qui s'était fait remettre à sa place par ses patrons.
(la pleureuse italienne pleure de plus belle).
-nock nock nock
-oui allo? l'ex-soldat répond.
-madame Corriveau, madame Corriveau dit tout bas une personne âgée toute mignonne et potelée avec des beaux yeux bleus, qui regarde tout le monde avec amour.
-c'est le fantôme de la mère de la script, Anne, elle est alzheimer.
-même son fantôme est alzheimer.
-c'était la grande peur de Anne qu'elle ne trouve pas son chemin vers le ciel.
-Maman!
-mon anoune, mon anouchon, je t'aime, je t'aime répond madame Corriveau.
-tu es revenue!
-mon anoune pourquoi tu racontes des histoires aussi tristes! madame corriveau,madame corriveau répète-t-elle, à cause de sa maladie.
-nock nock nock
-oui?
-je m'en viens rejoindre ma mère.
-maman!
-mon anoune! mon anouchon!
-je souffre!
-viens dans mes bras, je t'aime, je t'aime, madame Corriveau, madame Corriveau, madame Corriveau.
suite des écrits sur Miles Davis, ascenseur sur l'échafaud.
-maman, je pense a toi tout le temps, je t'aimais tellement que je fais semblant que je prends encore ta petite main quand je marche sur le trottoir et que tu es a côté de moi.
-je t'aime,je t'aime,je t'aime madame Corriveau,madame Corriveau,madame Corriveau.
-ma petite maman d'amour, mon amour d'amour, l'amour de ma vie.
-tttppptttpppttt madame corriveau,madame corriveau.
-je te serrais dans mes bras et tu étais tout pour moi, tu ne sais pas comment j'ai pu t'aimer.
-madame corriveau,corriveau.
-est-ce qu'on peut aimer sa mère aussi fort que cela? et elle est morte.
(la pleureuse italienne pleure de plus belle).
-je vous l'avais dit que Anne c'était mon cas et non le vôtre, dit le psychologue italien au psychiatre juif. La mère, c'est étampé italien. Made in Italy. Personne n'aime leur mère autant que nous.
-pfff. répondit le psy juif.
suite des écrits sur Miles Davis ascenseur sur l'échafaud.
Madame Corriveau regarde tout le monde et va voir chacun et lui donne une petite caresse d'amour en répétant madame Corriveau, à cause de son alzheimer, puis Anne et elle sortent de l'appartement.
-il n'y a rien comme un mère italienne, répète le psy italien pendant que la pleureuse pleure plus fort, pour montrer qu'elle aussi est une mère italienne.
-connaissez-vous les jokes des mères juives? demande le psy juif.
-non
-Voici 3 mères juives qui se rencontrent pour parler de leur fils.
-moi mon fils m'aime tellement, il m'a acheté une maison, dit la 1ere.
-moi mon fils m'aime tellement, il m'a acheté une BMW dit la 2e.
-moi mon fils m'aime plus que vous toutes. Il est en thérapie depuis plus de 20 ans, et à toutes les rencontres, il parle de moi! dit la 3e mère juive, fière d'elle.
-c'est pas drôle, dit le libanais dont l'oncle s'est fait tuer par le Mossad.
-des beaux cas, dit le psy italien.
suite des écrits sur Miles Davis
-c'est pas drôle du tout et je pense qu'on pleure trop sur le sort des juifs dans ce un et demi.
-quoi?
(les pleureuses italiennes s'arrêtent de pleurer)
-Oui continue le présumé marocain,présumé libanais,présumé terroriste et quoi encore que le Mossad présume qu'il vient au Canada pour bâtir une cellule terroriste.
-et puis savoir pourquoi? demande le psychiatre juif.
-parce que nous les libanais
-je croyais que tu étais marocain?
note l'espionne du Mossad.
-enfin la partie de ma famille qui est au liban, car j'en ai aussi une autre partie à Jérusalem.
-tiens un autre problème d'identité.
-je n'ai pas de problèmes d'identité, moi je suis marocain, mon oncle et une autre partie de ma famille sont libanais et une autre partie juive a Jérusalem.
-intéressant, vous êtes un beau cas vous, dit le psy juif.
-moi je suis ...je suis...
-ce n'est pas facile mon petit, mais exprimez-vous, ajoute le psy juif.
-un mélange de tout.
-donc vous êtes aussi juif, dit le psy juif, heureux de se faire un allié.
-jamais de la vie! d'ailleurs l'armée d'Israel a tué ma famille! Mon oncle a été assassiné par le mossad!
-mais puisque vous avez de la famille juive a Jérusalem.
-des moutons noirs.
-mais enfin, puisqu'ils sont de la famille, souligne le psy juif.
-je ne m'identifie pas à eux. Mais j'aime ma famille quand même. Enfin je ne suis pas d'accord avec la politique d'Israel, mais je vais voir de temps à autre ma famille du côté juif a Jérusalem, ce qui ne m'empêche pas de ne pas être d'accord avec la politique d'Israel, d'ailleurs eux non plus puisque ce sont des juifs de gauche, et puis ils ne sont pas relifieux, aussi vous voyez, nous sommes très cohérents dans notre famille.
-je vois, je vois mon petit. Voici ma carte d'affaires, dit le psy juif en lui tendant sa carte d'affaires.
suite des écrits sur Miles Davis
(Les pleureuses italiennes s'en vont dans la cuisine ou l'espionne leur a fait venir tout un banquet de pâtes: pâtes alfredo, carbonara, linguini rosés, etc,vin rouge,vin blanc, on entend des rires de la cuisine en sourdine.)
-je n'ai pas besoin de thérapie, la seule chose dont j'ai besoin en ce moment, c'est de me sauver du Mossad.
-c'est effectivement un gros problème, répondit le psychiatre juif, mais votre dossier du Hezbollah, c'est du sérieux.
-bien sûr que non.
-ils ont tout inventé?
-et oui.
-et si vous contactiez votre famille a Jérusalem, ils pourraient vous tirer de ce mauvais pas.
-non parce que mon oncle, lui a vraiment fait partie du Hezbollah.
-ça va mal.
-ça va même très mal.
-la conversion?
-jamais de la vie.
-je vais le tuer a la fin de cette semaine de toute façon, souligne la présumée espionne du Mossad.
-vous voyez?
-il n'y aura aucun meurtre tant que je serai dans ce un et demi! lança l'ex-soldat de l'armée canadienne, qui était resté fidèle a certaines valeurs de son armée.
-c'est ce qu'on va voir, dit l'espionne du Mossad avec défi.
-vous serez alors contre moi, répondit l'ex-soldat.
-est-ce que tout le monde a ma carte d'affaires? demande la psy juif.
-la thérapie ne peut pas tout régler quand même, soupira le psy italien, qui commençait à trouver que le psy juif lui volait la vedette.
suite des écrits sur Miles Davis
Les pleureuses italiennes reviennent dans le salon guillerettes et l'oeil allumé. Elles sont prêtes à reprendre du service.
-nock nock nock
-ah non, pas encore quelqu'un! L'ex-soldat répond.
-oui allo.
-c'est moi la concierge, j'ai entendu des pleurs et je suis venue voir si tout allait bien.
-vous pouvez rentrer.
-ah, vous avez des invités, dit-elle gênée.
-ce n'est pas grave, asseoyez-vous.
pâtes,vin?
-ça serait pas de refus.
Pendant que l'ex-soldat va chercher le reste du buffet, la concierge en profite pour saluer tout le monde. Lorsqu'elle voit qu'il y a deux psy dans la pièce, elle commence à raconter son histoire.
-bon moi, mon Roméo, un motard, a été assassiné...
les pleureuses italiennes commencent à pleurer fort.
-si vous voulez, je peux inviter les deux dames italiennes chez nous, je crois qu'elles me comprennent.
-ça serait pas de refus, dit l'ex-soldat canadien.
La concierge partit avec les deux pleureuse italiennes.
suites de écrits sur Miles Davis
-je pense qu'on devrait se révolter, nous sommes tous stéréotypés, avança le psychologue sicilien, tentant de reprendre la vedette.
-oui c'est la faute de Anne.
-elle nous cantonne dans des rôles identitaires reliés à notre appartenance à une culture et un peuple alors que nous sommes des individus à part entière, et ayant libre décisions sur nos pensées et shèmes de croyances, lesquels peuvent être complètement différents des cultures dont nous sommes issus.
-exactement, dit l'espionne du mossad, frustrée d'avoir été cataloguée comme un beau cas.
-je rajouterais que a l'avenir,on va enlever apres nos interventions:juifs,libanais,marocains,siciliens,canadien.
-pourquoi? moi je suis fier d'être canadien, dit l'ex-soldat.
-parce que ces références nationalistes nous font tomber dans l'archétype facile du personnage représentatif aux réparties clichées.
-et vlan dans les dents Anne! lança l'espionne du Mossad, frustrée d'avoir le mauvais rôle, celui de celle qui va tuer à la fin.
-mais si nous n'avons plus aucune référence ethnique, qu'en adviendra-t-il de nos passés, de notre histoire, de notre famille, de notre langue? demanda le psy juif, effrayé à l'idée qu'on oublie collectivement l'holocauste, ce qui est il faut le dire impossible en raison des films à Hollywood qui sortent sur le sujet à chaque année depuis 60 ans.
-c'est vrai, moi j'ai besoin de me comprendre, admit le libanais-marocain-etc.
-non, plus de nationalité, ça fait extrême-droite, lança l'espionne du mossad.
-ben voyons donc! dit le psychologue sicilien, moi je suis un psychologue sicilien, et c'est important pour moi mes origines.
suite des écrits sur des musiques de Miles Davis.
Mais qu'est-ce que l'extrême-droite? voici ce que j'ai trouvé sur wikipedia, expliqua l'ex-soldat canadien:L’extrême droite a été au pouvoir en Allemagne de 1933 à 1945, représentée par le Parti national-socialiste des travailleurs allemands : ce fut le Troisième Reich, le règne du nazisme qui s’est traduit par des crimes contre l’humanité (shoah, camps d'extermination).
En 2008 en Allemagne, il existe au moins trois partis d'extrême droite :
le NPD (« Parti national démocratique allemand », environ 5 000 membres, 9,2% des voix lors des élections en Saxe en 2004) ;
la Deutsche Volksunion (DVU) (« Union du peuple allemand », 6,1% des voix lors des élections du Brandebourg 2004) ;
Die Republikaner (« les Républicains »), 1,9% des voix lors des élections européennes de juin 2004
-je me sens mal, dit avec peine le psy juif.
-qu'est-ce qu'il y a? demanda l,ex-soldat de l'armée canadienne.
-je...je...j'ai peine à respirer, je sens que je vais faire une crise de panique.
-vite! appelle l'ambulance! ordonna l'ex-soldat canadien au libanais-marocain-etc.
-peut-être que c'est mieux pas, suggéra ce dernier, en revanche de son oncle sur un psy qui n'avait aucun rapport avec son assassinat.
-appelle que je te dis!
-nock nock nock
-ah non, pas encore quelqu'un d'autre. j'espère qu'il n'a pas été génocidé,meurtri,insulté,humilié ou quelque chose d'autre celui-là, s'exclame de soldat de l'armée canadienne, qui commence à trouver que tous les malheurs du monde se retrouvent dans ce un et demi et que si ce n'était pas de l'espionne du Mossad qui est si séduidante, il retournerait bien dormir dans le no 13.
-bonjour! je suis un mohawk!
tous en choeur:ah non.
-il parait qu'on parle de sang, de siciliens,de violence et de génocide ici? je pense qu'on a oublié de parler de nous, les amérindiens de l'Amérique du Nord.
-est-ce que c'est bien nécessaire? demanda l'ex-soldat canadien, pour qui le souvenir de la crise d'Oka restait cuisant.
-c'est même essentiel, c'est Anne qui m'envoie.
-encore elle.
-elle est obsédée par la violence.
-je suis capable de la comprendre, précise le psychologue sicilien.
-ah bon?
-oui, elle reste marquée.
-ben voyons donc elle est née a Boucherville! s'exclame l'espionne du Mossad, qui sait tout sur tout le monde enfin prétend-elle.
-il se passait peut-être des choses a Boucherville, note le psy sicilien.
-la vie de banlieue n'a jamais été réputée pour ses conflits civils, note platement l'ex-soldat de l'armée canadienne.
-pourquoi elle nous envoie un mohawk alors?
-son arriere-grand mere est algonquine et sa soeur a les cheveux tres noirs et le teint foncé, sans compter ses hautes pommettes, alors qu'elle est blonde aux yeux bleus.
-la fille du laitier? demanda l'ex-soldat canadien.
-ah bon, amérindiens, napolitain, je commence à comprendre, dit d'un ton intelligent le psy sicilien, qui faisait ses propres hypothèses et les publiaient ensuite sur internet pour montrer a quel point il était intelligent.
-mohawk, territoire....oui oui c,est une problématique d'appartenance à la terre, nous connaissons cela en Sicile, et puis les dominances étrangère, le sentiment de ne pasâvoir de terre pour nous...ça été difficile pour vous monsieur le mohawk?
-je peux avoir une grosse bière?
-on pas de bière ici.
-si je veux parler, j'ai besoin de plusieurs grosses bières, sinon, ça me fait trop mal, note le mohawk, qui en avait gros sur le coeur et peut-être aussi sur la conscience, mais nous n'entrerons pas la-dedans.
-toi le soldat va donc chercher de la bière! lança le psy sicilien.
-je n'ai pas le droit de boire, avec mon choc post-traumatique, répondit l,ex-soldat.
-tiens voilà de l'argent, va en chercher et tu en boiras pas, répondit le psy sicilien.
--nock nock nock
-c'est qui encore?
-c'est nous, les pleureuses siciliennes.
-on les laisse entrer? demanda l'ex-soldat canadien.
-envoye donc.
suite des écrits sur Miles Davis
Le soldat revient avec la bière.
-j'ai une mauvaise nouvelle pour toi le mohawk.
-quoi? donne-moi une bière en attendant, qu'au moins j'accuse avec le corps imbibé.
-tu es effacé.
-quoi?
-tu n'es plus dans la pièce.
-pourquoi? Le mohawk est enragé
-anne te trouvais trop stéréotypé.
-ou es-elle?
-nulle part.
-apres nous avoir génocidé, vous nous avez pris nos terres, maintenant je me fais effacer?
-oui.
Le mohawk se lève et part. Pour lui faire honneur, les pleureuses italienne reprennent de plus belle.
suite des écrits sur Miles Davis.
-nock nock nock.
-me semblait aussi.
-entrez.
-je suis l'avocat du mohawk qui vient de se faire effacer. Ça va vous coûter cher.
-On y avait déjà pensé, répondit l'ex-soldat de l'armée canadienne.
-des millions.
-nooooon, c'est vrai. Dire que moi je me suis battu en Bosnie et j'ai même pas de pension.
-mon client réclame un million pour dommage et intérêt pour s'être fait effacer de la pièce alors qu'il avait des choses à dire.
-il n'a qu'a demander au Fédéral, il va les avoir rapidement ses millions, répondit le soldat canadien, qui décidemment, en avait vu d'autres.
-non, c'est a la personne qui a voulu le faire effacer de la piece que je m'adresse.
-on ne sait pas c'est qui! répondirent-ils tous en choeur.
-je vais donc envoyer une mise en demeure au propriétaire de l'appartement.
Et l'avocat sortit en claquant la porte.
suite des écrits sur Miles Davis
- je pense qu'on a assez parlé des juifs, des libanais, des mohawks, et il serait temps qu'on parle de nous, les siciliens, affirma le psychologue sicilien.
-ah vous parlez? je pensais que vous ne saviez que tirer à la mitraillette, répondit l'ex- soldat canadien.
-ah ah ah.
-Pourquoi pas? On apprendrait peut-être quelque chose, malgré qu'au Mossad, il n'y a pas grand chose qu'on ne sait pas sur la Sicile.
-c'est ça, au Mossad vous savez tout.
-oui, répondit l'espionne, nous sommes les meilleurs services de renseignement au Monde.
-pas évident de comparer les services secrets entre eux, surtout quand ils sont secrets justement, fit remarquer le libanais-marocain-etc.
-est-ce qu'on pourrait parler de la Sicile ou enfin du sud de l'italie? Je pourrais vous faire état de certains de mes beaux cas, insista le psychologue italien, sicilien enfin, le psychologue.
-suite des écrits sur Miles Davis.
-Donc j'aimerais vous parler de l'histoire du sud de l'Italie, qui comme vous le savez, a été parsemé de drames, de sang, de violence,de souffrance
(les pleureuses italiennes pleurent tellement fort que le psychologue doit arrêter.)
-et oui, nous avons souffert.
-nous avons souffert plus que vous, répond le psychiatre juif, qui est revenu de l'hopital et qui attendait le bon moment pour parler.
-non c'est nous les juifs.
-non, c'est nous les italiens.
-combien de pogroms vous avez vécu vous?
-écoutez, on a pas vécu de pogroms, mais tous les italiens tués a cause de la mafia..
-ne sont rien en comparaison de nos souffrances.
-est-ce que je pourrais parler pour une fois? demanda le psychologue italien.
suite des écrits sur Miles Davis.
-donc j'allais vous parler de certains de mes beaux cas, ce qui va peut-être aider certains personnages ici.
-essaye toujours, répondit l'ex-soldat de l'armée canadienne.
-un de mes beaux cas avait souffert de la mafia dans son village.
-non, comme c'est original! s'exclama l'espionne du Mossad.
-oui et je l'ai eu en thérapie. Nous avons, ensemble, creusé la problématique de la survivance, de la violence, qui comme chacun le sait est à la base même de la vie.
-je ne voudrais pas vous rabaisser, mais lorsque vous parlez de survivance, nous, nous en savons plus que vous, nous ça fait 4000 ans qu'on survit, précisa le psychiatre juif.
suite des écrits sur Miles Davis.
-ce qui est bien, c'est que vous vous survivez, par contre pour ce qui est des palestiniens, on ne peut pas en dire autant, répliqua le marocain-libanais-etc. dont l'oncle s'était fait tuer par le Mossad.
-il faut bien se défendre, précisa le psychiatre juif.
-toujours en mode défensif, je comprends, jamais en mode offensif, dit le libanais-marocain-etc, de façon subtile. Il ne voulait quand même pas se faire prendre pour son oncle et puis, sa fin pouvait être proche, car l'espionne du Mossad le regardait avec des gros yeux.
-vous, votre oncle, il faisait partie du Hezbollah?
-je savais bien que ça ressortirait celle-là. Oui et dois-je porter sur mes épaules les péchés de mon oncle?
-en quelque sorte oui, répondit le psychiatre juif, qui n'était plus tout a fait objectif.
suite des écrits sur Miles Davis.
-Est-ce qu'on pourrait revenir a mon sujet? Je trouve que vous avez tendance a tout ramener a vous.
-normal, quand on a souffert, répondit le psychiatre juif.
-tout le monde a souffert.
-on ne va pas recommencer cette discussion, demanda le psychologue italien.
Donc, mon cas s'est posé beaucoup de questions suite à ce qui lui est arrivé dans son village. Sa mère a été tuée, son père, ses enfants, sa femme,...
(les pleureuses italiennes ici pleurent tellement fort qu'on est obligés d'arrêter la pièce, le temps de les laisser s'épancher.)
suite des écrits sur Miles Davis.
-ce qui est bien, c'est que vous vous survivez, par contre pour ce qui est des palestiniens, on ne peut pas en dire autant, répliqua le marocain-libanais-etc. dont l'oncle s'était fait tuer par le Mossad.
-il faut bien se défendre, précisa le psychiatre juif.
-toujours en mode défensif, je comprends, jamais en mode offensif, dit le libanais-marocain-etc, de façon subtile. Il ne voulait quand même pas se faire prendre pour son oncle et puis, sa fin pouvait être proche, car l'espionne du Mossad le regardait avec des gros yeux.
-vous, votre oncle, il faisait partie du Hezbollah?
-je savais bien que ça ressortirait celle-là. Oui et dois-je porter sur mes épaules les péchés de mon oncle?
-en quelque sorte oui, répondit le psychiatre juif, qui n'était plus tout a fait objectif.
suite des écrits sur Miles Davis
-nous avons essayé de comprendre pourquoi il vivait cela, et pourquoi pour qu'une famille de son village et quelques autres aux alentours deviennent riches, d'autres devaient souffrir et même mourir, raconta le psychologue sicilien.
-vous avez trouvé quoi comme explication? demanda le psychiatre juif, très intéressé lorsqu'il s'agissait de survivance.
-en fait, nous avons tourné longtemps autour de la question, ajouta la psychologue sicilien, sans jamais trouver de réponse.
-c'est ça la guerre, précisa le marocain-libanais,etc.
-certains survivent, d'autres meurent, ajouta le psy juif.
-non, c'était plus complexe que ça, la guerre peut être en raison d'un territoire à conquérir, ou a garder, mais cette guerre là est une guerre plus intense encore, car elle se reflète partout dans le monde, c'est la guerre entre les riches et les pauvres.
-je ne comprends pas, avança le psy juif.
-en sicile, des familles très pauvres se révoltent de leur pauvreté, ou enfin dans tout le sud de l'Italie, et utilisent le crime pour s'en sortir.
-terrible.
suite des écrits sur Miles Davis
- donc si je comprends bien, c'est à qui va survivre?
-c'est aussi terrible que cela oui, répondit le psychologue sicilien, ça fait quand même penser à d'autres situations, dit-il subtilement.
Dans les bidonvilles de Naples, continua le psychologue sicilien, c'est la guerre a tous les jours,un genre de Beyrouth au quotidien. Mais ce n'est pas la guerre de tous contre tous, c'est la guerre de la survivance.
-une guerre, c'est toujours pour la survivance, dit le psychiatre juif.
-mais qui a le droit de survivre? demanda le psychologue sicilien.
-le plus violent? demanda le marocain-libanais.
suite des écrits sur Miles Davis
-ce qui est le plus souffrant, c'est que dans cette guerre du bidonville, les plus forts tuent, et ce sont eux qui s'en sortent.
-c'est effectivement terrible, dit le psychiatre juif. Cela me fait penser à quelque chose de terrible qui nous est nous aussi arrivé pendant la seconde guerre mondiale.
- je continue sur la même lignée, donc les rues sont remplies du sang de ceux qui sont morts aux mains des autres, mais ces autres eux ont survécu.
-et quoi? demanda le psychiatre juif.
-et les autres sont morts, ajouta le psychologue sicilien.
-y a-t-il quelque chose à retirer de tout cela? demanda le psychiatre juif.
-la survie n'a aucune morale, répondit le psychologue sicilien.
J'aimerais entendre chanter Billie Holliday sur de la musique lente et dure de Miles Davis, un air de jazz inventé une nuit n'importe ou sur un rhum and coke plus de rhum que de coca, parce que certaines choses se vivent aussi durement que la vodka brulant le palais, et puis je continuerais a écrire sur ma mère, sur la vie, sur n'importe quoi quoi pourquoi me voudrais-je écrivaine? seulement pour le plaisir, le rhum coule, et du fond de moi surgit une chanson, de concert avec Billie Holliday, Am I blue, am I blue
Aint these tears in my eyes tellin' you
Am I blue, you'de be too
If each plan with your man
Done fell through
Was a time I was his only one
But now I'm the sad and lonely one,
et personne pour m'écouter ou même penser a me lire, la lancinante souffrance dans la ville enneigée et dure de Montréal, mes paroles qui se perdent dans la nuit, dans la solitude de toi qui me détruis a petit pas, je ne savais pas que quand on perds sa mère, on perd si profond.
est-ce la trompette de Miles Davis qui me suit? le craquement de la neige sous mes pas sans toi,Am i blue, you would be too,
tous les jours, cette pensée lancinante vers toi, ce désir de te prendre dans mes bras madame Corriveau. Tout de toi me manque, tes petites mains, tes bras potelés,ton sourire si vulnérable, tes grands yeux bleus. Je te revois, dans toutes les étapes de ta vie, et puis tes folies, tes excès, tes délires, ta folie, oui même ta folie, non, surtout ta folie me manque maman. Surtout ta folie. J'ai été folle avec toi
if the ...women of your life ...am i blue? i've always been blue since the day i was born, oh mammy mammy blue, where are you?
Tes poèmes restent là, empilés sur mon bureau, barbouillés de café, je n'ose les reproduire, révéler tous tes secrets et ta souffrance si profonde, après ton divorce tu ne cessais de faire jouer la même chanson de Gerry Boulet, tu pensais traverser ton épreuve, mais sa force t'a emportée, toi et ton âme trop fragile pour affronter la dureté d'un divorce qui ne t'a laissée que des m iettes. Disparus les espoirs d'un divorce honnête avais-tu écrit, j'ai mal a la magistrature qui a permis un tel gachis, et avec toi encore j'ai mal a la magistrature qui n'est que la loi des hommes après tout et qui sait si bien légitimer l'ordre, ou le désordre établi. Je pourrais ajouter que j'ai mal à toutes les femmes si seulement la solidarité entre nous existait, mais ça fait longtemps que j'ai arrêté d'avoir mal pour qui que ce soit, même pour moi, parce qu'après en avoir trop vu c'est terrible mais on peut arrêter d'avoir mal, oui maman je te l'avoue, je te le confie ça peut arriver à n'importe qui, il y a la guerre et le terrorisme, il y a les enfants qui souffrent et les viols de guerre, puis un jour, le coeur se débranche de lui même, parfois on le force à se rebrancher pour la cause, ou pour bien paraître, il faut bien se montrer inhumain, je veux dire le tien s'est arrêté et puis ton âme est partie d'elle-même, parfois je te comprends, parce que tu en avais peut-être assez de trop ressentir, la sensibilité n'a pas la cote sur la planète. Ou es-tu ? Je marche dans la ville de Montréal trop froide de l'automne, les buildings de la ville éclaboussés par les pluies glacées et je te parle parfois, quand personne ne me regarde et oui, c'est un peu stupide mais je continue à te parler, je veux dire on ne sait jamais, peut-être que tu m'entends, parfois je fait comme si je prenais ta main dans la mienne, j'ai même un peu l'impression que tes doigts se glissent dans les miens avec un petit effort d'imagination et je continue à te poser des questions, je m'amuse même encore a t'appeller madame Campagna, ça te faisais fâcher, tu avais repris ton nom de fille, madame Corriveau et tu me corrigeais, tu te souviens sûrement, tu m'as tant raconté, et puis je vais aussi te l'avouer, je vais en dessous de ta fenêtre, tu sais celle de la maison pour femmes ou tu t'étais réfugiée, quand tu croyais encore que les religieuses y seraient pour quelque chose dans ta rédemption, et je te lance comme ça sous l'ancienne fenêtre de ta chambre le soir en revenant du travail: maman! maman! je fais bien attention qu'il n'y ait personne, tout d'un coup qu'un policier ne passe par là, et puis il m'embarquerait jusqu'au poste de police, il dirait qu'il faut m'enfermer, que je cris des bêtises sous les fenêtres de gens comme ça, que j'appelle ma mère morte à plein poumons.
if the ...women of your life ...am i blue? i've always been blue since the day i was born, oh mammy mammy blue, where are you?
Tes poèmes restent là, empilés sur mon bureau, barbouillés de café, je n'ose les reproduire, révéler tous tes secrets et ta souffrance si profonde, après ton divorce tu ne cessais de faire jouer la même chanson de Gerry Boulet, tu pensais traverser ton épreuve, mais sa force t'a emportée, toi et ton âme trop fragile pour affronter la dureté d'un divorce qui ne t'a laissée que des m iettes. Disparus les espoirs d'un divorce honnête avais-tu écrit, j'ai mal a la magistrature qui a permis un tel gachis, et avec toi encore j'ai mal a la magistrature qui n'est que la loi des hommes après tout et qui sait si bien légitimer l'ordre, ou le désordre établi. Je pourrais ajouter que j'ai mal à toutes les femmes si seulement la solidarité entre nous existait, mais ça fait longtemps que j'ai arrêté d'avoir mal pour qui que ce soit, même pour moi, parce qu'après en avoir trop vu c'est terrible mais on peut arrêter d'avoir mal, oui maman je te l'avoue, je te le confie ça peut arriver à n'importe qui, il y a la guerre et le terrorisme, il y a les enfants qui souffrent et les viols de guerre, puis un jour, le coeur se débranche de lui même, parfois on le force à se rebrancher pour la cause, ou pour bien paraître, il faut bien se montrer inhumain, je veux dire le tien s'est arrêté et puis ton âme est partie d'elle-même, parfois je te comprends, parce que tu en avais peut-être assez de trop ressentir, la sensibilité n'a pas la cote sur la planète. Ou es-tu ? Je marche dans la ville de Montréal trop froide de l'automne, les buildings de la ville éclaboussés par les pluies glacées et je te parle parfois, quand personne ne me regarde et oui, c'est un peu stupide mais je continue à te parler, je veux dire on ne sait jamais, peut-être que tu m'entends, parfois je fait comme si je prenais ta main dans la mienne, j'ai même un peu l'impression que tes doigts se glissent dans les miens avec un petit effort d'imagination et je continue à te poser des questions, je m'amuse même encore a t'appeller madame Campagna, ça te faisais fâcher, tu avais repris ton nom de fille, madame Corriveau et tu me corrigeais, tu te souviens sûrement, tu m'as tant raconté, et puis je vais aussi te l'avouer, je vais en dessous de ta fenêtre, tu sais celle de la maison pour femmes ou tu t'étais réfugiée, quand tu croyais encore que les religieuses y seraient pour quelque chose dans ta rédemption, et je te lance comme ça sous l'ancienne fenêtre de ta chambre le soir en revenant du travail: maman! maman! je fais bien attention qu'il n'y ait personne, tout d'un coup qu'un policier ne passe par là, et puis il m'embarquerait jusqu'au poste de police, il dirait qu'il faut m'enfermer, que je cris des bêtises sous les fenêtres de gens comme ça, que j'appelle ma mère morte à plein poumons.
joue avec elle Miles Davis, que j'entende moi aussi la profondeur de la souffrance,Lady Sings the bluesLady sings the blues
She's got them bad
She feels so sad
et je te parle parfois, quand personne ne me regarde et oui, c'est un peu stupide mais je continue à te parler, je veux dire on ne sait jamais, peut-être que tu m'entends, parfois je fait comme si je prenais ta main dans la mienne, j'ai même un peu l'impression que tes doigts se glissent dans les miens avec un petit effort d'imagination et je continue à te poser des questions, je m'amuse même encore a t'appeller madame Campagna, ça te faisais fâcher, tu avais repris ton nom de fille, madame Corriveau et tu me corrigeais, tu te souviens sûrement, tu m'as tant raconté, et puis je vais aussi te l'avouer, je vais en dessous de ta fenêtre, tu sais celle de la maison pour femmes ou tu t'étais réfugiée, quand tu croyais encore que les religieuses y seraient pour quelque chose dans ta rédemption,
Toujours sur de la musique de Miles Davis...
Je crois que c'est ton incapacité de vivre qui t'a rendue si attachante maman, ton idéalisme t'a poussée à devenir professeur de religions, toutes les religions, tu voulais tellement voir le monde tel qu'il n'étais pas, un monde meilleur, ou les hommes et les femmes spirituels, vivraient en fonction de la morale, de l'amour du prochain, tes efforts te plongeaient dans des études qui n'en finissainent plus, de tes voyages en Inde ou en Espagne, en Italie, toujours à la recherche de ce Dieu ou de ces Dieux existants sûrement, puisqu'on t'avait donné une icône en Yougoslavie, maman cette Yougoslavie que j'ai vue déchirée, bombardée, lacérée minée par les mains des hommes, comment as-tu pu croire en un Dieu auquel malheureusement après Sarajevo je n'arrivais plus à croire, lorsque le voisin de toujours se leva pour aller assassiner ses anciens amis sous la propagande de purification ethnique, ces enfants handicapés d'avoir sauté sur des mines posées par des marchands d'armes avides de pouvoir et d'argent, moi ta fille je ne crois plus, tu m'excusera, toi qui a enseigné les religions toute ta vie tu as une fille athée, athée d'avoir vu la misère de bidonvilles, la guerre, les morts, j'aurais voulu comme toi croire en un monde meilleur mais l'émotion n'y est plus, ou plutôt d'avoir trop cru avec toi a tous ces discours oui comme il y en a eu des discours depuis des milliers d'années, comme nous nous faisons croire tant de choses, tant d'idéaux, l'homme nouveau, l'homme socialiste, ou le capitalisme triomphant et que ne sais-je encore, à un certain moment il semble y avoir comme une répétition dans tous ces mots, maman tu me disais je t'aime, ce sont les seuls mots que je voudrais encore entendre.
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