lundi 6 décembre 2010

Éric Lapointe: les poings serrés

Les poings serrés

 Après ses batailles contre la folie et la Faucheuse, Éric Lapointe revient et nous présente Le ciel de mes combats. Un album de confessions et de retrouvailles.

Éric Lapointe, depuis le début de sa carrière, a toujours eu à serrer les poings. Contre les producteurs véreux (d’où le titre Invitez les vautours paru en 1996), ses détracteurs de la presse écrite mais aussi ses propres démons et dépendances.

Le voici, toujours battant mais fragilisé,  avec un disque qui comporte son lot d’aveux dont sa déclaration d’amour à celle qui porte leur petit Christophe qui naitra en avril, Je suis à elle.

Pense-t-il encore que l’amour c’est la guerre ? «Ah oui, spécialement avec une femme enceinte», rigole-t-il avant d’analyser son dernier disque dont les textes son majoritairement signés Roger Tabra et sur lequel on retrouve son guitariste des premiers succès Stéphane Dufour. «En fait, cet album est une rétrospective sur un longue adolescence. Sur Je suis à elle par exemple, je parle aussi des femmes qui sont passées dans ma vie (…). Cela dit, il y a une chanson que j’adore, une de mes préférées, c’est Tu t’es laissé tomber (Marc). Elle raconte un événement malheureux : le suicide du frère de mon meilleur ami pendant la production du disque», confie Éric en retenant un sanglot.

La bohème

Autre moment forts de l’album, Les années coup de poings, qui a d’ailleurs failli être le titre de l’encodé, et propose un regard rock sur les années bohème. Nostalgique de cette époque que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre ?

 «Oui. Il y a plein d’odeurs de rattachées à ça. De sentiments de liberté. On avait rien à perdre. Je faisais de la musique seulement par passion, ce n’était pas encore un travail. Si j’aimerais parfois être encore anonyme ? C’est sûr qu’au quotidien j’aimerais l’être. Quoiqu’au Québec, on a le meilleur des deux mondes car le concept de star n’existe pas vraiment. Tu peux être public et mener une vie relativement normale. N’empêche qu’il y a un poids qui est là constamment dont on ne prend conscience qu’en vacances. Les gens ne nous connaissent pas et ça fait du bien. Ce n’est jamais le fun de se faire regarder en train de manger au restaurant. Moi qui suis un gars timide... Mais j’aime aussi le fait d’être connu par ce que cela me procure l’immense plaisir de monter sur un stage et ça, ça vaut de l’or», poursuit l’ex ministre de la défonce qui, fidèle à la tradition, partagera ce plaisir lors de son traditionnel Party des fêtes au Métropolis le 31 décembre. 

Les poings encore serrés certes, mais le sourire grand comme  le ciel de ses amours.
 

1 commentaire:

annecampagna a dit…

Un texte qui annonce un bon cru Eric Lapointe! Il est parfois difficile a écouter mais tellement attachant par ses démons justement. La toile de Corneau est incroyablement forte.