vendredi 10 avril 2009

La nuit américaine


L’ami américain nous revient cette fois dans la langue de Ginsberg


Claude André


On aurait pu évoquer la langue de Neil Young, de Cohen ou de Robbie Robertson, song writer de prédilection de l’artiste, juste en haut des deux autres, duquel il reprend d’ailleurs «Acadian Driftwood» en duo avec Céline. Mais l’allusion à Ginsberg n’est pas fortuite car on le retrouve sur la pièce «Fire in the Night» en amoureux d’un autre fondateur de la Beat géneration… Jack Kerouac.


Si l’anecdote est inventée par l’artiste, elle en dit long sur sa façon de travailler. Là où d’autres écrivent à partir d’une émotion, Zachary Richard tente toujours, un peu à la manière des écrivains, d’appuyer son propos par une histoire qui le sous-tends.


Ainsi, les pièces de l’homme sont toujours lestées d’un poids de vérité qui les rend si puissantes. Et cela, en anglais comme en français même si dans le second cas il met davantage l’emphase sur le son que sur le sens.


Mis à part la langue, on ne retrouve guère de différences sur ce chapitre que sur le précédent sur le plan artistique sinon que notre auteur «régionaliste», en ce sens qu’il est attaché aux images géographiques à la manière d’un William Faulkner, situe son propos essentiellement au États-Unis sauf pour une pièce qui se déroule en territoire amérindien dans le Nord du Québec.


Sur ce plan, l’album suit t logiquement Lumière dans le noir qui, au départ avait été imaginé bilingue mais, pour des raisons de cohésions, est devenu francophone.


Double identité linguistique


«Je suis allé sur le site de Renaud-Bray et il y avait un petit timbre illustrant Last Kiss. Comme les marchands sont très friands de catégories, on y retrouvait un genre: cajun-francophone. Je me suis dit : quelqu’un s’est endormi au volant! D’abord, puisqu’il ne s’agit pas de musique traditionnelle, ça n’a rien à voir avec le cajun et c’est en anglais. Évidemment, il s’agissait d’un lapsus. Cependant, si on pousse la réflexion, il s’agit effectivement d’un album cajun, comme je suis, et francophone, comme je suis également. Le fait qu’il soit en anglais ne change strictement rien de ce point de vue là», poursuit le militant francophile qui expliquera brillamment combien il est dérisoire d’analyser la situation des francophones nord-américains du strict point de vue québécois.


Et c’est cette double identité que Zachary s’emploiera, entre autres, à illustrer lors de sa prochaine série de spectacles où il renouera avec son public américain. Concerts qui s’amorceront avec «Petit Kodiac» et auxquels il ajoutera la magnifique «Au bord de lac bijou» que l’on retrouve aussi sur Last Kiss en guise de stateman.


«Encore un public américain ? J’ai la liste de tous les postes de radio qui jouent mes chansons depuis Snake Bite Love paru en 1992. Donc, il y a des gens qui sont toujours là, m’ont soutenus à l’époque et, je l’espère, le feront encore. Cette liste n’est pas gigantesque mais c’est un point de départ. Sinon, je fais quoi ? Je m’assois sur mon cul et fais le tour des talks shows au Québec, pas très intéressant. Je me dis que je dois reprendre la place que j’ai délaissé. Ce qui me motive, c’est avant tout la reconnaissance. Je ne suis pas friand de la gloire mais j’aimerais bien être reconnu dans mon pays pour ce que je suis, un auteur-compositeur», conclut le nouveau producteur qui, tel le bouddhiste qu’il est, saisi l’occasion pour se «réinventer».


Last Kiss chez Musicor.

jeudi 9 avril 2009

Le facteur Y

Pogo et ses amis, de François Guay

Pour une treizième année, le festival Proje(c)t Y entend créer un buzz autour des cinéastes qui nous ferons rêver demain.


Claude André


Regroupant les meilleurs court-métrages des étudiants de l’Université de Montréal, de Concordia et de l’Uqam, qui seront projetés pour l’occase, ce festival itinérant se veut également un lieu d’ébullition entre cinéphiles, cinéastes en devenir et producteurs.


En plus du visionnement, les membres de cette belle tribu partageront leur passion et discuteront de l’avenir de notre cinoche en compagnie des Philippe Falardeau (réalisateur de Congorama, C’est pas moi…), Jacques Davidts (scénariste de Polytechnique) et du porte-parole de cette année, Jean-Philippe Duval (réalisateur de Dédé…).«Je crois qu’il est très important de donner une visibilité aux jeunes cinéastes. Moi, lorsque j’ai commencé dans les années 80, il n’y avait pas encore de structure pour accueillir la relève alors cela s’est fait par l’entremise de cinéastes beaucoup plus établis. Je me souviens de Marcel Simard qui m’a donné ma première chance après avoir visionné un des premiers court-métrages que j’avais coréalisé avec un de mes chums, Stéphane Thibeault. Il m’avait appelé quelques jours après le visionnement d’une présentation de films au Spectrum qui avait été orchestrée par l’Université de Montréal», se souvient, nostalgique, celui qui convient avoir pris quelques largesses avec les dates dans le superbe Dédé… pour des raisons scénaristiques.


Comme c’est souvent le cas, on retrouvera quelques faiblesse au sein de cette sélection de 15 films estudiantins mais également des trucs vraiment formidoubles : le film Pogo et ses amis, de François Guay qui racontent les aventures trashs de petit personnages que l'on dirait de plasticine (on rêve de connaitre les autres aventures) et, entre autres, le percutant Octotango de Maude Coudé et sa finale à triple punchs.


Les Marcel Simard et autres producteurs sont avisés, il y a encore du génie qui n’attend qu’à éclore au sein de la relève cinématographique…

Projet

Cinéma du Parc

10 et 11 avril

www.projet-y.org

mardi 7 avril 2009

Danser avec les esprits


Aurélia O’Leary

Allume

Indépendant


On écoute la voix claire au grain rugueux dans les hautes onduler parmi les reliefs jazz, folk, africains, orientaux ou chanson en se disant que cette fille à la plume iconoclaste arbore la précieuse désinvolture des exaltées qui dansent avec les esprits. C’est qu’il y a quelque chose la fois mélancolique et spirituel dans l’univers de cette gypsie revenue à ses racines après avoir vécue en Hexagonie. Contrée où elle a d’ailleurs séduit la bande de Taratata avant de lancer chez nous en novembre cet album qui suscite depuis un véritable engouement au sein de l’avant-garde musicale éclairée. Les élus iront communier avec la belle, son guitariste Thomas Carbou et le percussionniste François Taillefer le 8 avril au Dièse onze.**** (CA)

samedi 4 avril 2009

T’es rock, Coco : entrevue avec Pierre Lapointe



Nous attendions de Pierre Lapointe la version encodée de Mutantès, voici Sentiments humains.


Claude André


Si le titre de l’album et son esthétique visuelle n’ont rien à voir avec le spectacle à grand déploiement Mutantès que Pierre Lapointe a créé l’an dernier pour les FrancoFolies, les veinards qui l’on vu auront l’impression d’y reconnaitre plusieurs chansons. Normal. Ce sont toutes les mêmes à deux exceptions près.


«J’ai changé tout le visuel et je suis allé complètement ailleurs. C’est autre chose. Les pièces de Sentiments Humains comme par exemple dans le cas de la chanson «Deux par deux rassemblés» tirée de La Forêt des mal-aimés, vivent indépendamment des albums sur lesquels elles figurent. Donc Mutantès est mort et l’histoire suggérée n’existe plus», souligne Lapointe qui semble avoir beaucoup mûri avec cette l’expérience dont il conserve un rapport d’amour/haine comme le soulignerait ce film que présentera Art Tv * où, parait-il, il évoquerait la honte d’avoir présenté une œuvre non achevée. «Ce que je dis dans le film c’est que j’exprime des idées et des émotions très personnelles comme je ne l’avais jamais fait auparavant et j’ai eu l’impression que ce n’était pas prêt à sortir à ce moment là. Mais le show était totalement abouti. Je n’ai aucune honte face à ça mais je comprends qu’on ait pu l’interpréter ainsi en regardant le documentaire», poursuit-il en précisant après notre requête que l’œuvre était peu viable sur le plan pécuniaire.


Pourquoi ne pas avoir cédé à la tentation d’une captation cd/dvd peu couteuse et rentable alors ? «Ça ne m’intéressait pas. Si j’avais voulu faire de l’argent avec ça je l’aurais présenté 25 fois, pas huit. Le show a été conçu pour la scène pas pour la télé. Ça aurait donné un résultat apparenté au théâtre filmé. Cependant, les arrangements que l’on retrouve sur Sentiments…ne sont pas loin de ce qu’on a fait pour le show. Mais nous les avons retravaillés Il est à mon avis beaucoup plus intéressant de découvrir les chansons ainsi que cela aurait pu l’être en version live.»


La colère de Léo


Sans doute en raison des thèmes qui traitent de désarrois amoureux en oscillant entre tristesse, mélancolie et colère, quelques collègues qui nous ont précédé dans cette journée d’entrevue se seraient inquiétés du moral de l’artiste pendant cette journée grise où il présentait Sentiments humains. Rassurez-vous : Pierre Lapointe affirme se porter très bien même s’il est quelque peu étonnant de constater à quel point il ose exprimer une rage qu’on ne lui connaissait pas. «Pour moi, la pop c’est de la communication. Ce que je veux c’est percuter avec des images fortes comme c’est le cas avec «Au bar des suicidés». …Pourquoi suis-je aller plus loin dans la violence? Lorsque je chantais des trucs d’Aznavour ou de Brel, je ressentais une agressivité dans ma voix et ma prononciation parce que, contrairement aux miennes, j’avais pris le temps de m’approprier ces œuvres. Voilà pourquoi j’ai choisi de présenter mes chansons sur scène avant de les enregistrer. Lorsque j’ai commencé à travailler sur Mutantès, je me suis mis à écouter un artiste dont je n’avais jamais réussi à écouter plus d’une chanson à la fois, Léo Ferré. C’est tellement lourd, phallocrate et masculin…. Moi qui suis un fan de Barbara et sa façon de chanter toute en intérieur il m’énervait parce qu’il clamait trop ses affaires. J’y suis allé à petite dose en me disant qu’écouter ce qu’il faisait allait changer ma façon d’écrire. Il a été plus rock, plus violent que Janis ou Black Sabbat. Je me suis mis à tout écouter, tout acheter. Puis, en partant de cela, je me suis dit qu’il fallait tendre vers quelque chose de ce genre. Ça donné des chansons comme «L’enfant de ma mère», «Barcelone» ou «Le magnétisme des amants». Quand j’ai eu terminé mon écriture, j’ai tout de suite quitté Ferré».


* Mutantès : dans la tête de Pierre Lapointe, Art TV, 4 avril à 21h00.
Sentiments humains sur Audiogram le 7 avril.

vendredi 27 mars 2009

ALEA JUTRA EST


Tout n’est pas parfait mais il y a de quoi se pourlécher les babines avec la 11è éditon des Jutra. Quelques impressions et prédictions....


Claude André


Le 29 mars prochain, la 11 ième Soirée des Jutra placée sous le charme de la distinguée Karine Vanasse, La Soirée des Jutra récompensera via les vedettes du moment les créateurs et artisans des films qui ont ponctués l’année 2008.


Si quelques incohérences pompières subsistent ici et là( telles les absences de Tout est parfait et Le Banquet dans la catégorie meilleur film), on se dit qu’il est loin le temps où nous jetions un regard empli de compassion (ou de condescendance) sur notre cinoche local.


Désormais, on le constate encore cette année, les primes à la québécitude ne sont plus justifiées et notre 7ième art n’a rien a envié avec ce qui se fait ailleurs.


Cela dit, pour que les deux grands absents susmentionnés figure dans l’ultime catégorie qui clôturera la fête, il aurait aussi fallu retrancher deux films (afin qu’il n’en reste que quatre) parmi Bordeline (selon nous trop vidéoclipé) de Lyne Charlebois, Ce qu’il faut pour vivre de Benoit Pilon, C’est pas moi je le jure de Philippe Falardeau ou Maman est chez le coiffeur de Léa Pool.

Disons que Borderline et Maman… ne méritaient peut-être pas de se retrouver là et qu’au final, s’il existe une quelconque justice immanente, C’est pas moi je le jure plus grand public que le magistral mais solennel Ce qu’il faut… devrait remporter la palme.


Dans la catégorie meilleure actrice, Isabelle Blais devrait se retrouver victorieuse avec son rôle (payant) de douce demeurée tandis que chez les mecs c’est Vincent-Guillaume Otis (Bibine) qui pourrait se voir attribuer le prix pour les mêmes qualificatifs.


Bien que Michel Côté demeure impressionnant dans ses quatre rôles, le navet qu’est Cruising Bar 2 devrait l’exclure de facto.


En ce qui a trait aux rôles de soutien, Normand d’Amour pour Tout est parfait et la toujours remarquable Céline Bonnier (Maman est…) pourraient avoir de bonnes raisons de sabrer le champagne.







De l'incohérence

Pas pour faire les malins mais on se demande de par quelle logique tordue le film Tout est parfait qui se retrouve dans les catégories meilleur scénario et meilleure réalisation peut-il être écarter de la prestigieuse section meilleur film ?


Mauvais jeux d’acteurs ? Bien non, après tout Normand D’Amour est pourtant nommé dans la catégorie meilleure acteur de soutien. À moins que cela ne soit imputable à sa direction photo qui n’est guère impressionnante on se demande comment les membres du jury en sont-ils arrivés à une telle décision qui semble d’un côté leur donner bonne conscience mais de l’autre ne pas trop les compromettre avec ce sujet difficile que représente le suicide collectif. Et qui, à l’humble avis de l’auteur de ces lignes, n’es pas du tout illustré de façon réaliste. En tout cas, on ne peut pas dire que le scénariste Guillaume Vigneault leur en tient rigueur, lui qui signera les punch lines de la soirée des Jutra et repartira néanmoins avec la statuette du meilleur scénarisateur... Affaire à suivre.


Dimanche 29 mars à 19h30

gala diffucé sur les ondes

de Radio-Canada

mercredi 25 mars 2009

Village global en musique... Regardez c'est géant


Playing For Change | Song Around The World "Stand By Me" from Concord Music Group on Vimeo.

De l'art alimentaire


















Merci À Corinne L. :-)

Bénabar se marre

Bénabar

Infréquentable

Tandem/Select


Avec son million de preneurs pour l’album précédent, Bénabar fait penser à un Joe Dassin moderne tant les mélodies accrocheuses sont de celles que les enfants chantent en autobus de colonies de vacances. Et lorsqu’on l’écoute attentivement, on découvre chez Bénabar des chansons fichtrement bien écrites qui laisse transparaitre une fragilité et une façon ironique de mordre dans le quotidien qui n’appartient qu’à lui. Composé à la guitare plutôt qu’au piano comme avant, Béna le sympa donne moins dans le calembour et semble à l’aube de la quarantaine plus mature qu’avant. Toutefois, si le tout fait figure de chanson top qualité, on ne se ressent pas cette urgence qui nous le rendrait indispensable. *** ½.


L’effet papillon

Malgré tout



mardi 24 mars 2009

Ima: le bon filon


Ima
A la vida !
Divine Angel/Select

Encore rayonnante du succès de Smile où elle devait trouver sa voie latino-jazzy, Ima revient avec une suite qui pourrait être issue de la même session studio. Si les pièces de haute-couture, dont les confections latines sont à nouveau signées Guy St-Onge, séduiront encore l’effet surprise s’est dissipé. Qu’à cela ne tienne, on a toujours la même fringale d’Ima et de son jolie grain dans la voix qui osent se mesurer avec brio à un classique de Janis : «Me & Bobby McGee» entre un immortel popularisé par Piaf et un autre moins convaincant de Nougaro («Tu Verras» est une chanson violente Ima). Bien que l’on cherche encore le fil conducteur de cet album, un sourire béat comme un crépuscule rose ne veut pas nous quitter. *** (CA)

dimanche 22 mars 2009

Stéphanie Lapointe : esthétique sixties


Stéphanie Lapointe
Donne-moi quelque chose qui ne finit pas
Musicor/Select

Influencée par l’esthétique sixties, cette fana de Birkin et de F. Hardy a prit les grands moyens pour déployer un album qui ressemblerait à ses songes d’amoureuse éclopée. Si elle n’ a pas réussi à mettre le grappin sur Biolay, le cercle de la pop d’avant-garde local s’est prêté au jeu dont Pierre Lapointe, Philippe B, Joseph Marchand, Alex McMahon, François Lafontaine (Karkwa) et autres sans compter le français Albin de la Simone (en duo) qui lui ont astiqué un disque de dimanches matins à la fois ambitieux, lumineux et fragile comme le cristal. On notera la très belle reprise de «Bang Bang»de Sonny Bono entre les six textes de Stéphanie nappés d’arrangements de cordes somptueux. Touchant. *** ½

Bang Bang (My Baby Shot Me Down)
Eau salée

vendredi 20 mars 2009

Que fait le Mossad ?


Écueils en terre promise


Mais que fait le Mossad ?


Dans Hello Goodbye de Graham Guit, un couple de quinquas bourges et parigots décide, sous l’influence de Madame (délicieuse Fanny Ardant) de renouer avec l’identité juive refoulée de son mari en s’exilant en Israël.


S’il était hésitant, Monsieur (Gérard Depardieu pachydermique et amoureux gaga) se range au désir de sa femme et voilà notre couple qui doit affronter les arnaqueurs à la petite semaine, la bureaucratie israélienne et les tracas inhérents au climat politique qui sont reflétés ici que par les scènes où les valises de Monsieur se font exploser par mesure préventive.


Si au départ la prémisse était plus qu’intéressante, le couple auquel on ne croit pas se vautre dans les clichés gluants et prévisibles sur, par exemple, la circoncision ou le côté vachement cool de cette ville sainte où les rabbins peuvent aussi fumer de l’herbe et arborer une belle gueule…


Bien sûr, l’humour juif étant ce qu’il est, on rigole à certains endroits mais dans l’ensemble, ce scénar dépourvu de cohésion nous laisse pantois et la réflexion profonde sur la quête spirituelle ne viendra que par la bande de façon grotesque quand madame, notamment, embrasse le sol d’une passerelle à l’aéroport. Ouf. ** Claude André

mercredi 18 mars 2009

Ici et là...sur la Toile

En compagnie de l'animateur Pierre Thibeault et des autres collaborateurs Évelyne Côté et Nelly Arcan, j'ai le bonheur de participer à l'émission culturelle Ici et là.

Plusieurs épisodes se retrouvent en ligne sur le site de Canoë.

La question que l'on se pose ce jeudi à 21 h00 en direct de Vox. (câble 9): La télé est-elle nocive?

Ima en ligne


Il est fort possible que j'entame une nouvelle collaboration très enthousiasmante. Il vous sera sans doute désormais loisible de visionner des entrevues que j'aurai le bonheur et le privilège d'effectuer pour un site Web.

Vous aimez Ima ? Voici l'entrevue que j'ai réalisée avec l'envoûtante et souriante chanteuse lors du lancement de son dernier chapitre A la vida ! lundi dernier au Métropolis sur Push-Play.Tv

mardi 17 mars 2009

Gargantuesque


Angèle Dubeau & La Pietà

Gargantua et autres plaisirs

Analekta/Select


Géants qui ripaillent, empires qui se partagent, voyages exotiques, mots d’esprit virevoltants, le doué narrateur Albert Millaire et les cordes enflammées d’Angèle Dubeau et sa bande nous plongent dans l’univers du truculent François Rabelais et Gargantua… son chef d’œuvre de la Renaissance. Sur des musiques signées Jean Françaix (1912-1997), voici une excellente façon de (re) découvrir cette œuvre magistrale avec, en prime, deux autres pièces du même grand compositeur qui ne manquait pas d’humour et de sens de l’observation comme le démontre «L’heure du Berger» ni de sensibilité comme en témoigne la «Sérénade B E A» écrite pour sa bien aimée et empreinte de tristesse à la fin, rupture oblige… Savoureux. (CA)*** 1/2

samedi 14 mars 2009


Bande sonore

Dédé à travers les brumes

Zone 3/Select


Simple band de cover ? La voix de Sébastien Ricard, un peu moins rauque que celle de Dédé, se révèle à la hauteur tandis que les arrangements très réussis d’Éloi Painchaud ajoutent, tel un rehausseur de goût, des saveurs subtiles et nouvelles à la sauce Colocs (il faut entendre Le répondeur). Notamment sur les reggaes plus chaloupés et les guitares plus écorchées dont celle de Mike Sawatzky qui reprend du service. Exit la grande déception appréhendée (sauf la reprise de la chanson de Pat Esposito) et n’en déplaise aux puristes, la trame sonore de Dédé est vraiment très bonne et aura l’incommensurable mérite de faire découvrir ces chansons immortelles à une ou deux nouvelles générations, pas rien. *** ½. CA


nb: Bien que j'avais été pressenti pour le faire, ce n'est finalement pas moi qui ait obtenu le mandat de rédiger le commentaire-critique sur le film concerné. Cela dit, si cela vous intéresse je pourrais néanmoins vous faire partager mes impressions sur ce film.

Ringarditude subblimée ?


Alain Barrière

Chansons françaises

Helena/Dep


Flash : il y a quelques années avec l’ami Mistral, l’auteur de ces lignes se rendit à l’ouverture d’un bar soi-disant branché. Marre de se faire chi… avec la bande de m’as-tu vu qui se scrutaient et s’ennuyaient, nous fuîmes rue Papineau dans un bar populaire et western près d’une salle de bingo. Ambiance à la fois triste et heureuse, les petites gens fêtaient sans pudeurs au son de la musique d’un chanteur qui reprenait avec trémolos dans la voix et orgue programmé des classiques de Piaf, Brel ou Trenet. En goguette, nous dansions et chantions sous la boule en miroir. Je pourrais vous dire que ce disque est total ringard mais ces classiques relus par Alain Barrière me ramènent à ce jour heureux et parfument ma nostalgie d’images inoubliables. *** (CA)

jeudi 12 mars 2009

Qui a le droit ?


Bande annonce de cette véritable «bombe» que représente le film Témoin indésirable de
Juan José Lozano présenté dans le cadre du FFDPM.

Le Festival de Films sur les droits de la personne de Montréal arrive. Encore un festival ?


Claude André


Rendez-vous des seuls altermondialistes patchoulisés, punkoïdes et autres gauchistes mal rasés? Nenni. Avec sa programmation diversifiée de 72 films provenant de 22 pays dont 48 primeurs cette 4ième édition du FFDPM possède tout pour plaire au plus grand nombre.


Les cinéphiles ne voudront pas rater le film d’ouverture «8» composé de huit court-métrage réalisés par un gotha des cinéastes internationaux dont Gus Van Sant (Milk), Jane Campion (La leçon de piano) et Wim Wenders (Les ailes du désir) qui proposent chacun un regard sur les huit Objectifs du Millénaire pour le Développement adoptés en septembre 2000.


Les amateurs de foot ne seront pas en reste avec Afghan Girls Can Kick de Bahareh Hosseini qui brosse un portrait intimiste d’adolescentes qui brisent l’ultra conservatisme de la société afghane tandis que les fanas de boxe devraient se retrouver groggy au visionnement du très prometteur Kassim The Dream de Kief Davidson qui relate l’histoire du champion mondial Kassim Ouma, ex enfant soldat ougandais.


On ne saurait trop recommander aux amateurs de musique et de bon cinéma de voir l’excellent D’une seule voix de Xavier de Lauzanne qui raconte la vraie histoire d’une tournée de trois semaines en France d’un orchestre de musiciens composé de Palestiniens et d’Israéliens, de Juifs, Chrétiens et Musulmans…Parlant de religion, on vous suggère le touchant Fire Under the Snow qui évoque l’enfer des 33 ans de prisons et camps de rééducation du moine tibétain Palden Gyatso arrêté en 1959 par les soldats de la Chine communiste pour «crime» de manifestation pacifique.


Le magnifique et bouleversant Témoin indésirable, du journaliste Juan José Lozano, qui n’aurait pas déplu a Che Guevéra, se pose pour sa part en véritable bombe en racontant la collusion en le gouvernement et les paramilitaire ainsi que les 20 000 disparus attribuables à la guerre à la coca Colombie. Et nous n’avons pas encore parlé des films sur l’art ou du volet Montréalais…Bref, un festival d’où on sortira en se sentant plus intelligent qu’avant d’y entrer. Parfois, cela peut s’avérer encore plus bénéfique que l’humour…


www.ffdpm.com

12 au 22 mars 2009

Cinéma du Parc

Cinéma ONF

Coeur des Sciences


samedi 7 mars 2009

Je me souviens...le film. Commentaire et entrevue.



Se souvenir avec plaisir


Pari gagné pour l’enfant terrible du cinéma d’ici…


Claude André


Considéré par plusieurs observateurs comme étant le plus doué des cinéastes indépendants du Québec, la parution d’un nouveau film d’André Forcier suscite toujours un certain intérêt comme le démontrait la palpable frénésie dans la salle lors de la projection de presse il y a deux semaines.


En replongeant en Abitibi pendant la grande noirceur, le film est d’ailleurs en noir et blanc, c’est à une métaphore du Québec contemporain que nous conviait celui qui a «déviergé le cinéma québécois».


Tiraillé entre les partisans du syndicat communiste et ceux du syndicat disons plus conciliant, le village vit au rythme de la Sullidor Mining, du clergé et de Duplessis. Pour le petit Louis, fils de Robert Sincenne le leader coco (moyen Pierre-Luc Brillant), c’est la comédie humaine qui se déploiera lorsque son papa, grand rêveur d’aventures, choisira de s’enrôler dans la légion étrangère lors de la mort de son rival Richard Bombardier.


La veuve de Bombardier (jouissive Céline Bonnier en allumeuse alcolo) soupçonnée d’avoir trucidé son mari par les femmes de la bande rivale se vengera habilement de ces dernières et de cette vengeance naitra Némésis. Une enfant qui refuse de parler et pince les bijoux de familles de ces messieurs qui viennent rendre visite à maman.


Entre Némésis et le petit Louis naitra une grande complicité qui les mènera en Irlande.


À travers son imagination foisonnante, Forcier nous distille ici et là de nombreuses métaphores tantôt truculentes et drôles tantôt politiques et touchantes. Que ce soit sur le pouvoir de séduction des femmes (ou la lâcheté des hommes), l’exploitation des enfants de Duplessis, la morale corrompue de l’église, l’éventuelle disparation du la langue française en terre d’Amérique ou le combat d’un peuple pour sa survie le réalisateur ne manque ni d’esprit ni d’humour cru.

Et si sa trame scénaristique pouvait sur papier semblée bancale au moment de justifier l’apparition au village du bel étranger par exemple, elle coule comme l’eau frette dans une rivière du Nord notamment grâce au brio de Roy Dupuis qui, encore une fois, crève l’écran et s’avère très crédible en Irlandais révolutionnaire.


Bien que nous ayons encore un peu de mal avec l’incarnation de Duplessis par Michel Barrette, Jean Lapointe a défini à jamais ce rôle dans le passé, on saluera au passage l’excellente performance de France Castel en épouse libidineuse alcolo et aveugle (qui a un dada pour les …«automatiques») et le rôle de boss de la compagnie incarné par Doris St-Pierre. L’antithèse même de l’habituel cliché du patron anglo sans oublier l’excellent Mario St-Amand en syndicaliste en goguette. Bref, un très beau film pour se souvenir certes mais aussi pour le plaisir.


*** ½




Le «paria» parle


Lors d’une récente discussion avec le réalisateur Rodrigue Jean, ce dernier se désolait du fait que le cinéma québécois s’intéresse douteusement au passé. Avant l’arrivé de l’étranger, quand nous étions «entre-nous»…

Justement, on aime bien faire la captation comme avec Le Survenant, Un homme et son péché, et même si ça peut être un bon film Maurice Richard mais on ne pose jamais un regard englobant sur le passé. Moi, j’ai voulu prendre une immense liberté sur le passé pour ne pas être cloisonné par le sujet. J’ai voulu montrer les années noires et mon approche est complètement différente et je l’ai fait justement parce que je suis d’accord avec Rodrigue Jean.


Michel Barette en Duplessis, on se dit «hummm…»…Vous avez voulu établir un lien avec un clown genre Hiha Tremblay ?

L’approche de Michel a été d’étudier tous les tics de Duplessis. Comme lorsqu’il se regarde les mains, je trouve qu’on le voit vraiment et je crois que sa performance n’a rien à envier à celle de mon ami Jean Lapointe. C’est différent. Il ne fallait pas tomber dans le piège de l’imitation.


Comment s’est effectué le casting ?

Plusieurs personnages ont été écrits en fonction de personnes avec qui j’ai déjà travaillé et d’autres avec lesquelles j’avais envie de le faire comme Hélène Bourgeois-Leclerc.


Parlez-nous de la psychologie des personnages.

Chacun des personnages porte le bien et le mal en lui. Dans la psychologie américaine ont essaie toujours de réconcilier le bien et le mal à l’intérieur des personnages et j’ai toujours trouvé qu’il s’agissait d’une aberration. Je n’ai pas voulu tomber dans ce piège pour ce film là.


Et Roy Dupuis dans son rôle d’Irlandais qui tente de faire survivre la langue gaélique, il incarne le Québec ?

D’abord, il y a un fondement scientifique avec la petite fille qui ne parle pas. Je suis un ami du pédiatre Jean-François Chicoine qui est d’ailleurs conseiller à la scénarisation du film. Il a quelques années, ce dernier m’a parlé de ses observations sur les fermes d’enfants en Roumanie de Ceausescu où les parents de délestaient de leurs enfants pour les faire élever dans les fermes. Et Jean-François me disait à quel point il était étonnant de constater l’ampleur du nombre d’enfants de 8 ans qui ne sont pas locuteurs, qui ne peuvent pas parler. Et cela a fait du chemin dans ma tête. Je me suis dit que cette enfant ne parlerait pas parce qu’elle avait manqué d’amour.


Après Le grand départ, Le Bonheur de Pierre et de Père en Flic bientôt, un troisième film en salle presqu’au même moment avec Rémy Girard. Il y a pénurie d’acteurs… ?

Rémy Girard est considéré comme un des dix meilleurs comédiens au monde et c’est un honneur pour moi de travailler avec lui. J’avais déjà travaillé avec Rémy et j’avais hâte de pouvoir le refaire.

À quoi sert les garçons ?