vendredi 26 octobre 2007

Gala de l'Adisq




Juste avant l'halloween, on sort notre chapeau pointu et notre boule de cristal pour jouer le jeu des prédictions et des préférences pour le gala de l'A-10 qui se déroulera dimanche. Voici mon texte publié dans l'édition en cours du Ici.

Album de l'année Populaire

Artistes variés/Duos Dubois

Nous serons six milliards/ Nicola Ciccone

Garou/Garou

Marie-Élaine Thibert/ Comme ça


Certains collègues l’ont qualifié de «karaoké». Mais avec cette relecture d'un pan important de la trame sonore du Québec des 40 dernières années, Dubois a fait banco. Si certaines versions des tubes s'avèrent discutables voire mièvres comme celles en compagnie de Lynda Lemay ou Corneille, nous sommes nombreux à avoir été émus par un Bruel infidèle et, pour une très rare fois également, par une Céline angélique qui se demande Si Dieu existe? Oui, et c'est un sacré businessman...

Choix de l’Adisq : Marie-Élaine Thibert

Album de l’année Pop Rock

Dany Bédar/ Acoustique…en studio !

Daniel Bélanger/L’échec du matériel

Dumas/Fixer le temps

Richard Séguin/Lettres ouvertes

Vincent Vallières/Le repère tranquille

Même si on en a pendu pour moins que cela, notre petite étoile rouge n’ira pas à Daniel Bélanger dont l’album était le plus attendu du lot mais à Vincent Vallières et sa sublimation du quotidien incarnée dans «Le repère tranquille». On pari Un quart de piasse qu’il devra se reprendre

Choix de l’Adisq : Daniel Bélanger/L’échec du matériel

Album de l’année Rock

Xavier Caféïne/ Gisèle

Robert Charlebois/ Charlebois au National-Tout écartillé

Les Respectables/Live au Centre Bell, 22 septembre 20006

Les Trois Accords/Grand champion international de course

Papillon/Pop Rop

Avec au moins dix classiques revisités par des jeunes loups vitaminés, on ne voit pas comment les autres peuvent rivaliser avec ce fulgurant retour de Charlebois alias Garou 1er et cette nomination un peu tricheuse qui nous fait encore tripper un max.

Choix de l’Adisq : Robert Charlebois/ Charlebois au National-Tout écartillé


Auteur ou compositeur de l’année

Daniel Bélanger

Damien Robitaille

Tricot machine et Daniel Beaumont

Vincent Vallières

Vulgaires Machins

Le couple gentil-gentil de Tricot Machine et ses relents passe-partouzes a été la «saveur en vedette» au cours des dernières semaines au point de commencer à en irriter plusieurs. Nous, c’est le marrant, original et déjanté Damien Robitaille qui nous fait encore de l’effet.

Choix de l’Adisq : Tricot machine (pour être dans le coup…)

Chanson populaire de l’année

Les jours de pluie/ Alfa Rococo

La fin de l’homme/Daniel Bélanger

Entre Matane et Baton Rouge/Isabelle Boulay

Sous une pluie d’étoiles/Cindy Daniel

Je l’ai jamais dit à personne/Étienne Drapeau

Laisse l’été avoir 15 ans/Claude Dubois-Natasha St-Pier

Au gré des saisons/Dumas

Mexico/Kaïn

Tangerine/Jean Leclerc

8 secondes/Les Cowboys Fringants

Dégénérations/Le Reel du fossé/ Mes Aïeux

Follow Me remix/Ariane Moffat

Je pars à pied/Vincent Vallières

Exit la racoleuse de l’académicien, les deux tounes de pluie, le vieux hit de Dubois, la gentille d’Isabelle Boulay, la pas mal de Dumas et ça se corse. Bien sûr Dégénérations est top accrocheuse mais voter réac... Reste la moraliste mais poignante 8 Secondes des Cowboys, la canaille de Leclerc (qui refait du Leloup) ou la vieille Mexico de Kaïn. Zaping. On choisi La fin de l’homme ou Je pars à pied ? On préfère partir avant la fin de l’homme. Yep Vallières.

Vote du public : Dégénérations/Le Reel du fossé/ Mes Aïeux

Interprète féminine de l’année

Isabelle Boulay

Luce Dufault

Florence K.

Chloé Sainte-Marie

Marie-Élaine Thibert

Mara Tremblay

Annie Villeneuve

Dufault possède une voix si magnifique que les histoires qui sortent de ses tripes prennent une dimension quasi historique même si sur scène elle manque parfois de oumf. Isabelle Boulay chanterait le bottin que plusieurs seraient émus. Mara nous déstabilise de sa sincérité fragile mais c’est Chloé qui nous a refait découvrir Miron, Desbiens et consort…On vote néanmoins Dufault !

Choix du public : Marie-Élaine Thibert

Interprète masculin de l’année

Daniel Bélanger

Xavier Caféïne

Nicola Ciccone

Dumas

Pierre Lapointe

Richard Séguin

Vincent Vallières

Pour avoir chamboulé la pop francophone et pour sa déclaration «Merde, réveillez-vous ! ». Ici vote Pierre Lapointe.

Le choix du public : En pensant voter pour Éric le public éliera Pierre Lapointe !

Groupe de l’année

Kaïn

Karkwa

Les Trois Accords

Malajube

Mes Aïeux

Trop méconnu du grand public, Karkwa est sans contredit le groupe de l’année comme en témoigne la fascination qu’ils exercent notamment chez leurs pairs.

Choix de l’Adisq : Mes Aïeux

Révélation de l’année

3 gars su’l sofa

Audrey de Montigny

Damien Robitaille

Tricot Machine

Vulgaires Machins

Comme on vous dit tout le bien que l’on pense de Damien depuis au moins trois ans, Ici poke Vulgaires Machins même si le groupe existe depuis 11 ans!!!

Choix de l’Adisq : Tricot Machine

Spectacle de l’année Auteur-compositeur-interprète

Fixer le temps/Dumas

Dans la forêt des mal-aimés/Pierre Lapointe

Perreau et La Lune/ Yann Perreau

Lettres ouvertes/Richard Séguin

Le repère tranquille/Vincent Vallières

Le très conceptuel spectacle de Pierre Lapointe a ébloui mais celui de la bête de scène Yann Perreau pour le dernier souffle intimiste du Quat’Sous demeure historique. Zen, on vote Yin et Yann.

Spectacle de l’année interprète

Les 7/ Artistes variés

De retour à la source/Isabelle Boulay

La fin du monde/Michel Faubert

Les villes où je vais/Mario Pelchat

Quand je ferme les yeux-Acoustique/ Annie Villeneuve

Roulement de tambour, le Ici opte pour le bon yâble Faubert sans hésitation.

Gala de l’Adisq : De retour à la source/Isabelle Boulay

Album de l’année-Alternatif

Western Shangai/ Call me poupée

Mexico/Jean Leclerc

Les matins de grands soirs, Les Breastfeeders

100% Boeuf, Pépé

Compter les corps, Vulgaires Machins

Dilemme. Puisque Dieu Leclerc a déjà tout, on tranche en faveur des Breastfeeders en versant une larmichette pour Vulgaires Machins.

Choix de l’Adisq : Mexico/Jean Leclerc

lundi 22 octobre 2007

La plus grande chanson



J'en parlais avec Daran la semaine dernière, cette oeuvre de Léo Ferré est pour lui, comme pour moi d'ailleurs, la plus sublime chanson au monde toutes époques confondues.

Parlant de chansons, j'ai appris récemment, de la part d'une chanteuse en vue, que Johnny Hallyday serait venu incognito à Montréal il y a quelques temps afin de régler les détails concernant la reprise éventuelle de la chanson Mon Ange signée Tabra/Pineault et créée par Éric Lapointe.

Voilà qui devrait assurer l'avenir financier du petit Leny Tabra, celui là même auquel la chanson s'adresse contrairement à la croyance générale qui y voit une chanson d'amour d'un gars pour sa blonde.

Au fait, j'aimerais souhaiter la meilleure des chances sur le plan santé à Tabra qui fît figure, à une époque, de grand frère pour moi.

dimanche 21 octobre 2007

Nom d'une pipe !

Reçu cette petite parodie du «Silence des anneaux» de la part d'Agathe Pichette (hé hé...) sur face book.
Attention: interdit aux oreilles chastes. Top vulgaire mais trop drôle.

samedi 20 octobre 2007

Je t'attends

Parce que j'ai vu ton faisceau
Près d'une aurore boréale
Parce que j'ai goûté à tes eaux
l'océan de ton littoral

Parce que j'ai frôlé ta noblesse
Sur l'esquif du courage
Parce que sur la vie tu te dresses
Même quand l'amour fait naufrage

Je t'attends

Parce que j'ai sombré tant de fois
Sur mille champs de batailles
Parce que j'ai trouvé dans tes bras
La plus glorieuse des médailles

Parce que tu es ma forêt
ma pleine lune et mon île
Parce que tu es mon secret
Mon rêve le plus fébrile

Je t'attends

Parce que tu débordes de moi
Pour me caresser de ton ciel
Parce qu'il n'est plus d'autrefois
Quand ton souffle m'appelle

Parce qu'il y a ta dignité
Qui fait scintiller les étoiles
Parce que dans ta voie lactée
Je pose mon feux de Bengale

Je t'aime tant

Discographie d'Emmanuelle Seigner


Célébrée par les cinéphiles notamment en raison de ses performances dans Place Vandôme ou dans le classique Lune de fiel, la frangine de Mathilde Seigner et épouse d’un certain Roman Polanski nous présentait récemment son premier chapitre musical, Ultra orange & Emmanuelle. Une œuvre aux ambiances vintages chantée dans la langue de Bowie qui n’est pas sans rappeler Blondie et le Velvet et dont les métaphores évoquent Cohen (ouf…). Rencontre avec une vamp fana de musique anglo-saxonne.

Claude André

Album préféré toutes époques confondues ?
Pas vraiment de préféré mais il y en plusieurs que j’aime beaucoup : «Berlin», de Lou Reed. «Sticky Fingers» des Stones, «Station to Station» de Bowie, «Let it Be» des Beatles.

Premier disque acheté ?
Ah…Je ne m’en rappelle pas. Il y a si longtemps.

Tes idoles d’enfance ?
Quand j’avais 5-6 ans, j’écoutais beaucoup de chanson française comme celles d’Édith Piaf. Brassens, Brel, Léo Ferré. J’aimais beaucoup ce genre de musique quand j’étais petite.

Léo, à 5 ans !
C’est vraiment ce que j’écoutais dans ma famille.

Moi, à 17 ans, je ne comprenais pas encore ce qu’il racontait…
C’est vrai… ? Mais c’est beau quand même. Pas besoin de comprendre. La voix…Moi je suis très sensible aux voix des gens. Je trouve que la voix c’est l’âme. Et Piaf, par exemple, je trouve qu’elle avait une voix superbe.

Tu aimes sans doute Dalida qui possédait une voix d’âme déchirée ?
C’est vrai mais j’aime moins sa musique. Trop variété.

Et quelle est la voix masculine qui te touche le plus ?
Elvis Presley. Pour moi c’est le plus grand chanteur de tous les temps.

Et féminine ?
Il y a plein de voix que j’aime. Piaf, bien sûr. Marianne Faithfull…Blondie aussi, que j’adore. En fait, c’est plus son style de musique que sa voix qui me fait craquer. Il y a aussi Nancy Sinatra…

Qu’écoutiez-vous, Ultra orange et toi pendant le processus d’enregistrement de l’album ? Pierre (Emery), le compositeur des pièces et réalisateur me faisait écouter des choses comme Nico (chanteuse du Velvet) que je ne connaissais pas très bien. En fait je disais : « Nico, c’est horrible. Elle chante faux…» et tout. Et il me disait : « Nooooooon, il y a des trucs qui sont supers ». Et finalement c’est vrai qu’il y a des trucs très très bien.

La musique la plus ringarde que tu aimes ?
Ben…Dalida ! Rires. Delpech ? Ouais, Pour un flirt c’est pas mal. Ou alors Aline.

Ah mais c’est de Christophe ça. Maximum respect. Son album exploratoire «Comme si la terre penchait» est merveilleux quand même, non ?
(Elle opine de chef). Ouais, ce n’est vraiment pas ringard ça (puis, elle hésite). Tu sais, je suis très proche de Christophe. Sur « La terre penchait » il a écrit une chanson pour moi : La man.

Non, vraiment ! Sublime chanson. Comment c’est arrivé?
C’est parce que je le connais bien. Il a vécu avec ma sœur pendant 8 ans.

Mathilde ?
Non, une autre sœur. Donc voilà, il a fait partie de ma famille pendant une période.

Pourquoi ne pas lui avoir demandé des chansons ? Pourquoi as-tu fait un album en anglais ?
Ce que fait Christophe, ce n’est pas le genre de musique que je voulais. Et pour ce style, l’anglais s’y prête beaucoup mieux. Le rock que nous on voulait faire, un peu sale, un peu sixties, ça marchait en anglais quoi.

Mais il y a quand même Noir Désir qui a fait du super rock en français…
Nous sommes d’accord mais je crois que c’est le seul groupe qui a réussi. Gainsbourg est parvenu, en faisant une variété un peu pop, à faire que le français marche. Mais avec le rock pur, comme on a sur cet album, ça ne fonctionne pas.

Tu es une comédienne qui cartonne, quelle est ta musique de film préférée ?
Les bandes-originales des films de Tarantino. J’aimais beaucoup Komeda (Krzysztof) celui qui a fait la chanson du film «Rosemary’s Baby». Il a fait de très belles musiques de film.

Avec ton célèbre Polanski de mari, vous écoutez quel genre de musique ?
De tout. Nous n’avons pas vraiment les mêmes gouts. Lui, il aime la variété. Des choses comme Céline Dion, tout ça…

Tes albums de variétés préférés ?
J’aime bien Raphaël. Et Carla Bruni. J’adore «Quelqu’un m’a dit». En anglais, j’aime moins.

vendredi 19 octobre 2007

Station de metro...sexuels

Comme je viens d'écouter un débat à Télé Qc ayant pour thème «Le Québécois est-il l'homme idéal?» au cours duquel l'auteur Stéphane Dompierre s'est fait littéralement happé par une Pascale Navaro qui considère que l'homo quebecensis molluscus incarne l'homme idéale, me suis rappelé ce petit reportage réalisé à l'automne dernier pour le Ici. Voilà, je vous laisse à cette petite incursion chez les métrosexuels car Peluso arrive pour le gala de boxe diffusé à la téloche ... Allez Bute !


Non, l’homme n’est pas une femme comme les autres comme l’écrivait la grande Simone. Mais dans cette époque des métrosexuels, incarnés par le footballeur anglais David Beckham (dandy urbain qui connaît la mode, les gyms et les cépages), et de son supérieur, l’übersexuel (de l’allemand au-dessus, représenté par Bono ou Philippe Couillard !) qui se préoccupe moins de sa petite personne et sait prendre des décisions, Montréal était mûre pour un centre de beauté pour mecs.

Situé au cœur du quartier des affaires à l’ombre des tours de verre et d’acier, MANN propose «l’unique destination pour les soins masculins à Montréal ». À l’heure ou les ventes dans le secteur cosmétique pour hommes progressent de 30 % par année, la métropole était-elle en retard sur les grandes cités ? « J’ai constaté qu’il y avait une lacune à cet égard sur le marché montréalais », explique Ian Sutherland. « Avec mon ancien emploi, j’ai voyagé énormément et j’ai vu l’ouverture de tels endroits à Londres, Paris, New York. J’ai visité quelques spa, ici, mais c’était vraiment conçus pour les femmes notamment en raison des produits utilisés et de l’environnement. C’est vrai que nous étions un peu en retard, même derrière Toronto ou Vancouver », poursuit le sympathique rouquin d’une voix douce.

Puis, il laisse votre humble serviteur sous les bons soins de l’avenante Kimo pour une manucure. Si on se sent ridicule à prime abord, la jeune femme travaille de façon si naturelle qu’on se laisse prendre au jeu. Le charme opère, c’est la base du commerce, on a, pour un instant, l’impression d’être quelqu’un d’important tandis un homme, fin trentaine, se fait couper les cheveux à quelques pas derrière.

Cette impression fera place à un immense confort jumelé à une détente salvatrice lorsque, dans un cabinet de massage, la dame nous appliquera des serviettes chaudes prélude à un nettoyage facial au son d’une musique relaxante.

Envieux, Louis-Étienne le photographe s’enquiert du nombres de représentes de la communauté japonaise à Montréal tandis que je bénis les dieux d’avoir un jour inventé la geisha moderne.

Frais et dispo, on poursuit l’audace jusqu’à « subir » un bain de pieds suivi d’un massage. Dehors le temps est gris et on se dit : tiens, voilà un cadeau de Noël plutôt sympathique.

Environ $ 99 pour une heure et demi. Le prix d’une bonne bouteille quoi, pas pire pour donner à un homme le sentiment d’être quelqu’un.

www.mannmontreal.com

samedi 13 octobre 2007

De la pression

Rencontré mon amie Linda, la copine de Luc, ce matin au Café Pico qui me racontait qu’elle venait de se faire apostropher par un Black en djellaba qu’elle ne connait ni des lèvres ni des dents. Le type lui a reproché sa tenue osée : bottillons, bas de nylon, manteau vert et jupe aux genoux. Probablement que le fou de dieu s’est senti autorisé à formuler son commentaire en raison du profil arabe de Linda dont le père est maghrébin et la maman, belge. Tétanisée, ma potesse n’a pu eu le réflexe de lui balancer une quelconque réplique. Après on viendra nous dire que les jeunes filles qui décident de porter le voile le font par conscience perso et non par soumission aux exaltés d’Allah. Mais finalement, le type n'avait pas tout faux en ce qui concerne la jupe de Linda : l’était indécemment trop… longue.

samedi 6 octobre 2007

Viser la tête

La France a battu aujourd'hui la Nouvelle-Zélande 20-18 et obtient de facto son passeport pour la demi-finale de la Coupe du Monde de rugby qui se tient actuellement en Hexagonie. Je ne connais que dalle à ce sport mais je suis heureux pour mes potes français. On dit que les All Black, l'équipe néo-zélandaise, fout vraiment la trouille à ses adversaires un peu partout à travers le monde. Jetez un oeil à leur traditionnel haka inspiré de rituels maoris, qu'ils dégoupillent avant chaque match, et vous comprendrez pourquoi.... Vous avez dit craignos?

jeudi 4 octobre 2007

L'artiste doit-il s'engager?



Alors qu’on lui reprochait l’hypermédiatisation de la distribution de riz qu’il avait organisé en Éthiopie affamée, le co-fondateur de Médecins sans frontières et ancien ministre socialiste maintenant sous Sarkozy déclara : « Que celui qui reste assis sur son cul me lance la première pierre.» 

Il est évidemment beaucoup plus facile d’être cynique que de retrousser ses manches et se cracher dans les mains.

Mais lorsque l’on voit des rock stars à la Bono et son prêchi-prêcha moralisateur déménagé aux Pays Bas afin de payer moins de ces impôts qui pourraient aider les plus démunis, on se dit : « Il y a des coups de pieds au cul qui se perdent. »

Qu’on le veuille ou non, il importe d'afficher une certaine vertu lorsque l’on prétend faire la morale aux autres. 

Car c’est bien de cela qu’il s’agit. 

Or, oui cette morale est légitime. Mais encore faut-il que celui qui la dispense soit sincère.

L’artiste, un être ultra sensible par définition, doit, à mon sens, comme le disait Rimbaud au sujet de la poésie, s’emparer du feu de Prométhée pour éclairer la Cité (lire éveiller les consciences). 

Depuis sa tribune, au même titre que le simple quidam, il se doit de «prêter assistance à personne en danger». 

Cela s'opère bien sûr par la prise de la parole. Et la parole, c’est le pouvoir. Tout discours est pouvoir.

Mais cette parole, donc cette morale, peut devenir gênante. 

Lorsque par souci pressé d’adhésion à un camp idéologique l’artiste endosse des combats par pur réflexe où encore quand il se mêle dans la joute politique sans être habilité à le faire (Renaud et son idée de génocide des Palestiniens (Miss Magie) ou le discours paranoïaque et antisémite d’un Dieudonné) l'artiste sème la confusion et brouille l'esprit de fans non initiés. 

Comme le font ces artistes genre Sting qui y est allé jadis de sa petite virée chez les indigènes d'Amazonie soit disant pour enregistrer des pièces qui se sont révélées, au final,  fort payantes grâce à un exotisme de pacotille, l'artiste n'est pas engagé mais businessman.

Or, si l’artiste à le devoir d’engagement, il doit se méfier des la démagogie et de la récupération. 

Elles qui, ne l'oublions pas, sont largement distribuées tant à droite qu'à gauche. 

Le chanteur Michel Sardou, bien connu pour ses idées disons réactionnaires, a suscité jadis de nombreuses controverses en France. Mais, fut-il de droite, il fallait une sacrée paire de couilles pour dire aux Français qui affichaient alors un antiaméricanisme des plus primaire -et assurer ainsi un certain équilibre dans le discours triomphant- que si « les Ricains n’étaient pas là, vous seriez tous en Germanie… ».

Oui, l’artiste doit s’engager donc mais avec sincérité. Et s’il espère devenir encore plus noble, et cela n’est pas donné à tout le monde dans ce monde de business-show, s’opposer aux idées reçues à la sauce du moment. 

Ainsi, bien qu' ostracisé dans l’immédiat, il contribuera à long termes à l'avancement de l’humanité.

Mais en vérité, disons-le, en ce monde où la majorité d'entre-eux vit d'une pitance incertaine, qu'est-ce qu'un artiste engagé sinon qu'un artiste qui possède un contrat d'engagement ?


mardi 2 octobre 2007

Je Rêve



Je rêve d’ivresse sans gueule de bois

De croire encore à toutes ces choses

Qu’au temps d’avant le chemin d’ croix

J’ai aperçu dans la névrose


Je rêve du parfum des essences

Qui me ramèneront au passé

Celui du temps de l’innocence

Que le cynisme a remplacé


Je rêve de rendre enfin les armes

Que j’avais braqué sur mon cœur

Puis de laisser couler mes larmes

En faire des perles de bonheur


Je rêve de marché avec elle

Sous l’ciel de Nouvelle-Angleterre

Et dans une petite chambre d’hôtel

Lui promettre le ciel et la mer


Je rêve de lui toucher les doigts

Et de les poser sur ma tête

De lui raconter ces millions de fois

Que j’l’ai cherché sans la connaitre


Je rêve d’une musique de Glen Gould

Sur le film de nos émotions

Et si le ciel devient trop lourd

Nous inventerons des prénoms








lundi 1 octobre 2007

Le petit cosmonaute


Lors de la correction d'épreuves au Ici la semaine dernière, une erreur s'est glissée dans mon commentaire sur le dernier album de Jérôme Minière. Ladite erreur a eu pour effet de changer radicalement le sens de mon propos qui stipulait que la sophistication musicale de l'artiste devenait plus accessible avec l'album «Coeurs». Or l'erreur laisse entendre exactement l'inverse. Voici la bonne version.


Jérôme Minière
Cœurs
La Tribu/Select

Farfadet timide mais ultra doué de la chanson électro, Jérôme Minière ne verse pas, moins cette fois, dans l’easy listening grand public mais plutôt dans la sophistication. Pas pour rien d’ailleurs qu’il figure parmi les chouchous de la critique et des observateurs de la scène musicale d’avant-garde. C’est d’ailleurs avec la complicité de pointures de la musique actuelle d’ici tels René Lussier aux guitares et basses ainsi que, notamment, Mélanie « Magnolia» Auclair aux violoncelles que le petit cosmonaute a bidouillé cet album qui se veut l’anti thèse de son alter ego Harri Kopter sous lequel il se dissimulait hier encore. Plutôt que de caricaturer la société de consommation, le papa de deux enfants a choisi de forer la mine des sentiments et d’en extraire des chansons qui magnifient la banalité et ses petites brindilles de la quotidienneté. Récipiendaire du Félix de l’auteur-compositeur en 2003, ce Québécois d’adoption laisse transparaître une belle vulnérabilité qui pourrait le voir élargir le cercle de ses amis ici comme en Hexagonie. Une fois n’est pas coutume, on vous exhorte à découvrir le très inspiré clip de la chanson Trains : www.jeromeminiere.ca. **** Claude André

samedi 29 septembre 2007

Noa en studio

Jeudi dernier, pour la première fois, j'ai emmené ma gamine en studio. Elle qui l'avait réclamé après avoir appris que son papa se faisait maquiller avant d'apparaître à la téloche. La voici donc avec la maquilleuse Marie-André dans l'antichambre de l'émission Ici et là.

mardi 25 septembre 2007

C'est beau un bum


En novembre 2000, je me demandais pourquoi certaines femmes préfèrent les bums. Voici la première version d'un reportage paru alors dans un magazine féminin. Les noms de certaines interlocutrices ont été changé à leur demande.

Toutes les femmes n’aiment pas pour les mecs en costard et attaché-case. Pour certaines, cuir, t-shirt et tatouages ont la cote. Pourquoi préfèrent-elles les bums?

Annie, 25 ans, a grandi dans un milieu petit-bourgeois. Fascinée par les romans, elle a fait des études universitaires en littérature. Puis un jour, elle a décidé de correspondre avec un détenu, puis un second. «J’étais obnubilée par l’attrait du danger. Au début, ils nous idéalisent comme ce n’est pas permis. On reçoit des lettres enflammées et souvent très poétiques. Et puis, il y a cet aspect sauvage qui est très attirant. Parce que, il faut bien l’admettre, les bons gars sont généralement «plates», ordinaires. Le fait de me retrouver avec ce grand bébé bardé de tatouages éveillait avec beaucoup de vigueur mes instincts maternels. Je dois admettre que c’était peut-être, également, en réaction avec le milieu bourgeois auquel j’appartenais. Mais, hélas, j’ai été la reine des naïves! Ces gars-là sont généralement très manipulateurs. Ils passent souvent leur journée à établir des stratagèmes pour nous mettre à l'épreuve. On leur envoie même beaucoup d’argent, tout en se dessinant un scénario sur la petite vie qui nous attend à la libération de l’amoureux. Laissez-moi vous dire que les choses ne se déroulent généralement pas comme prévu. Enfin, pas dans mon cas. Ils ont essayé de me contrôler. Ils m’épiaient. Bref, le bel amoureux ressemblait davantage au personnage incarné par Michel Rivard dans le téléroman Scoop qu’à James Dean dans la Fureur de vivre. »

André Grisé, un ex-taulard quinquagénaire confirme : « On leur écrivait des lettres et on envoyait nos photos, puis elles nous expédiaient de l’argent. » Il ajoute : « Je pourrais t’amener dans certains bars et, juste en annonçant le nombre d’années que j’ai fait en dedans et en exposant mes tatouages, je te garantis que c’est moi qui partirais avec des bonnes femmes. » Et pourquoi ces femmes, qui auraient pu rencontrer un homme dans un bar ou dans une agence de rencontres, correspondaient-elles avec vous? « Tu imagines ce qui ce passe dans la tête d’une femme qui rencontre un gars qui n’a pas baisé depuis 15 ans!»

Mario, son fils (!) 35 ans dont 15 en taule, renchérit : « C’est intéressant pour elles parce qu’elles ont le contrôle de la relation». Et elles sont physiquement intéressantes? « Généralement, se sont des femmes plutôt adipeuses. Pas des pétards, quoi ». Comme Annie, qui se décrit elle-même comme une fille belle « intérieurement ».

Bien sûr, le cas d’Annie est extrême. Il y a une nette démarcation entre le baroudeur de bar qui roule des mécaniques (de cuir) et le criminel. Les femmes attirées par les voyous sympathiques ne le sont pas nécessairement par les détenus. Mais il est effarant de constater à quel point ces derniers ont du succès auprès d’un certain type de femmes.

L’appel du loup

Qu’en est-il vraiment dans la vie de tous les jours? Pourquoi certaines femmes sont-elles systématiquement attirées par les mauvais garçons ? « Je pense que les femmes recherchent beaucoup le mâle alpha », avance la journaliste Marie-Anne Tardif. « Celui qui, à l’exemple des loups dans une meute, représente le chef de bande. D’ailleurs, c’est souvent le mâle alpha, chez les animaux, qui va se reproduire avec la plupart des femelles du groupe. Un bum ou un criminel, c’est souvent quelqu’un qui se fout des lois imposées par la société. Quelqu’un qui se pose au-dessus de tout cela. Ce genre de comportement peut être très attirant pour une femme. Parce que c’est une forme de pouvoir. Or, on sait que c’est souvent le pouvoir qui nous attire», poursuit celle qui a avoue avoir longtemps eu une préférence pour les anticonformistes, voire les délinquants. « J’ai déjà vécu une petite aventure avec un Roumain qui avait été mercenaire dans le passé. Il lui manquait des doigts et il avait la peau perforée de part et d’autre. Bref, un dur. C’était très excitant, parce qu’il me permettait d’affronter ma propre peur », se souvient-elle.

Délinquante refoulée?

Dans son livre La fille de son père (éd. Le jour), la psychanalyste américaine Linda Shierse Leonard attribue ce type d’attirance à une catégorie de femmes qu’elle qualifie de marginale; la puella. C’est-à-dire une femme dont le père serait en révolte contre la société, parce qu’il en serait devenu un objet de honte. Ainsi, lorsque cette jeune fille s’est identifiée à son père de façon positive, elle rejette alors la société qui a rejeté son paternel.

Pourtant, comme on l’a vu plus haut, certaines femmes peuvent très bien être attirées par des bagnards ou des bums, tout en ayant eu un père modèle. C’est le cas de Geneviève Bégin, cadre, ancienne conjointe et mère d’un enfant qu’elle a eu avec le parolier Roger Tabra (Lapointe, Bigras, Pelletier, Boulay, D’amour…), vieille canaille « gainsbourienne », s’il en est une. Enfant d’une famille nucléaire des plus traditionnelles, Geneviève a cherché à vivre sa propre délinquance. « Je ne m’en rendais pas compte d’emblée. Mais il s’est avéré que les gars avec lesquels j’ai vécu des histoires d’amour étaient des bums. Je pense que pour être attirée par ce genre de personnages, il faut être soi-même un peu délinquante », raconte Geneviève qui a essayé d’établir une relation stable durant un an avec un comptable pour, finalement, revenir auprès d’un loubard. Ce qui est souvent le cas, comme nous l'avons constaté au cours de ce reportage. « C’était un gars brillant. Rempli de belles valeurs, gentil et tout. Mais c’était tellement ennuyant que j’étais malheureuse comme les pierres.»

Édith Boulanger, une fille apparemment “ straight ” qui bossait jadis en informatique a fréquenté des membres du crime organisé. « L’attrait sexuel joue un rôle important. Faire l’amour à côté d’un magnum 357 est très excitant. Avec ces gars-là, il y a plus de chance qu’il y ait de l’action. Puis, quand on te raconte qu’un tel est mort et que la police t’a poursuivie au cours de la journée, ça te sort de ton train-train. Bref, c’est de l’entertaining », gloussait l’excentrique qui établi une distinction entre le membre de la mafia et le « looser qui boit sa bière à la maison».

Aux dernières nouvelles, Édith purgeait une peine de prison pour fraude.

Hélène Vadeboncoeur, pour sa part, avocate et ancienne compagne d’un écrivain aussi reconnu pour ses frasques, pense également qu’il faut d’abord être délinquante soi-même : «On vit par procuration notre propre délinquance, laquelle est beaucoup moins tolérée chez les femmes par la société. Il y a, bien sûr, le besoin d’aller chercher une forme d’interdit. La question sexuelle? Non. Je ne crois pas que les bums fassent l’amour de façon si différente. » Qu’ont-ils donc de plus que les autres alors, les bum?

Cruauté quand tu nous tiens…

Les lectrices du roman Les hommes cruels ne courent pas les rues, de Katherine Pancol et paru au Seuil, se souviendront de ce révélateur passage :

« Je n’ai jamais aimé que les hommes cruels, m’avait déclaré Louise Brooks. Les hommes gentils, c’est triste mais on ne les aime pas. On les aime beaucoup, mais sans plus. Vous connaissez une femme qui a perdu la tête pour un gentil garçon?

Moi non. Un homme cruel est léger, riche, infiniment mystérieux… Imprévisible. Il vous tient en haleine. Alors qu’on finit par en vouloir à un homme à qui on peut faire confiance… »

Hélas! les hommes cruels ne courent pas les rues. À l’instar de l’héroïne de Pancol, une pléthore de femmes ont éprouvé ou éprouvent le même genre de sentiment à l’égard des hommes. Et s’ il y a toujours eu des femmes qui, à l’instar de Diane Dufresne à une certaine époque, «trippent sur les gars d’bécyks » la culture mâle a été marquée au fer rouge de l’ignominie durant de longues décennies. Elle semble recouvrer un certain lustre depuis quelque temps. Même lorsqu’elle est poussée à son paroxysme, comme on le voit dans des films tel que Fight Club, dans lequel on montre des hommes qui, sous la houlette du personnage incarné par Brad Pitt, retrouvent leur virilité à s’adonnant à une thérapie de bastonnade. Idem dans long métrage Magnolia, où le personnage interprété par Tom Cruise offre des ateliers très virils au cours desquels les hommes renouent avec leur testostérone et leur instinct grégaire. La culture mâle à la cote. Et que dire de ce récent engouement pour les tatouages ou pour les sports de combat, notamment la boxe. Même la frêle et végétarienne Julie Snyder affichait son plus beau sourire à l’occasion de certains galas. Sans compter les succès de chanteurs comme Éric Lapointe, Johnny Halliday ou de l’humoriste Patrick Huard qui, chacun à leur façon, incarnent une certaine idée de la masculinité. Chez les gays, le boy toy, (culte du corps et des muscles) symbolise désormais davantage cette forme de sexualité que le travelo ou la fofolle dans l’imaginaire populaire.

Il y a quelques années, les hommes étaient complètement déboussolés lorsque venait le moment d’aborder une femme dans un quelconque endroit. Souvent, ils courbaient le dos et se tenaient coi, histoire de ne pas se voir rejeter du revers de la main ou même d’être humilié. Ce qui est peut-être encore un peu le cas. Les chanteurs européens que j’ai eu le privilège d’interviewer, notamment Jean-Louis Murat, remarquent tous comme les femmes d’ici ont le port altier, en comparaison aux hommes qui ressemblent parfois à des eunuques. Mais les choses sont peut-être en train de changer avec ce parfum de Zeus qui plane dans l’air du temps.

« C’est très rassurant pour une femme de se retrouver avec un macho. Dans le sens qu’elles se sentent véritablement désirées », explique le psychanalyste Guy Corno.

Ainsi, l’auteure, ex-ministre et féministe Lise Payette n’avait peut-être pas tort lorsqu’elle affirmait que les femmes veulent un homme rose le jour et un macho la nuit. Mais voilà, pour un certain type de femmes, les nuits semblent plus belles que leurs jours.

lundi 17 septembre 2007

Grandir parmi le cartel de Medellin

*Entretien réalisé il y a quelques années pour le compte du magazine La Semaine.

Né en Colombie dans le patelin contrôlé par le célèbre narcotrafiquant Pablo Escobar qui fut un jour l’homme le plus recherché au monde, Hector Betancourt a vu une pléthore de ses camarades tomber sous les balles. Plutôt que de se joindre à la mafia du baron de la coke comme plusieurs l’ont fait, le jeune Hector est devenu membre des forces spéciales qui luttaient contre les groupes criminalisés. Désormais installé chez-nous, il vient de terminer son cours de techniques policières et rêve de porter l’uniforme du SPCUM.

Claude André

Ce village où tu es né en 1976 était sous le joug des narcotrafiquants, n’est-ce pas ?

Au cours de son histoire, la Colombie a connu plusieurs étapes en ce qui concerne la violence. Tout d’abord avec la guérilla qui est en marche depuis plus de cinquante ans. Par la suite, ces groupes se sont emparés de certaines régions et instaurés un climat de violence. Puis, vers 1985 la mafia est intervenue dans le processus de violence. Ils avaient beaucoup d’argent parce qu’ils exportaient de la drogue. La mafia, dans ma région, c’était le cartel de Medellin. Une vague de violence fort importante s’est manifestée au cours des années 90. Entre 80 et 90, le problème était encore caché à la population.

Entre 1985 et 1995, le cartel de Medellin était à son apogée, quels sont tes souvenirs de cette période?

La personne qui contrôlait l’exportation de la drogue c’était Pablo Escobar. Ses activités étaient connues publiquement. Pour le maintien de son système, Escobar recrutait des adolescents à l’époque.

Est-ce que tu as été approché par les hommes d’Escobar?

Oui, bien sûr. J’habitais dans le village où il habitait lui-même. À l’époque, les choses étaient cachées. Il était difficile d’en parler publiquement parce qu’il pouvait y avoir des répercussions très dangereuses…J’ai été approché à maintes reprises ainsi que plusieurs de mes amis qui en sont mort par la suite.

De quelle façon s’y prenait-on pour séduire les adolescents et les convaincre de se joindre à l’affaire? En promettant de l’argent? Des voitures? De la sécurité pour la famille?

Ce n’était pas loin de cela. Mais il y avait plusieurs méthodes. Une d’entre elles consistait
à donner de l’argent aux enfants des familles les plus pauvres. À l’école, dans les années 80-90, on entendait toutes sortes d’histoires effrayantes. Il était très fréquent pour nous d’accompagner des amis qui venaient de mourir au cimetière.

Pourquoi ces jeunes se faisaient-ils tuer? Parce qu’ils refusaient de se joindre à la bande de Pablo Escobar? Parce qu’ils avaient trahi?

Je ne saurais dire. Il y avait beaucoup d’interprétations par rapport à cela. Il y avait des conflits entre les gangs de rue qui travaillaient pour la mafia. Ou encore il pouvait y avoir un lien direct avec le cartel. Sans compter le cycle de violence sociale normale dans toutes les communautés à travers le monde. On retrouvait également beaucoup de drogues parmi nous à l’école. Aujourd’hui, à cause du taux de mortalité important au cours des années Escobar, on compte davantage de femmes que d’hommes au sein de la population.

La cocaïne n’était donc pas destinée aux seuls étrangers?

La Colombie est une société qui ressemble à celle dans laquelle nous sommes en ce moment. Sauf que les médias modifient la perception des gens. Dans ces sociétés, il y a des gens qui travaillent, des consommateurs de drogue….

Qu’est-ce qui t’a incité à ne pas emprunter la même voie criminelle que plusieurs de tes camarades? Ton éducation? Tes valeurs morales?

Honnêtement, depuis que je suis conscient de moi-même, j’ai choisi de marcher droit. J’ai fais le choix de n’avoir rien à me reprocher. Aussi, adolescent j’aimais beaucoup la vie militaire. J’étais étudiant au collège militaire de mon village. J’adorais les uniformes et la discipline. Ce qui m’amené, plus tard, à devenir policier.

À quel moment as-tu quitté le domicile familial?

J’avais environ 15 ans. J’ai habité chez des amis et à la fin de mon secondaire j’ai commencé à travailler.

Quel était ton boulot?

Vendeur de bibles. Je profitais de mon âge et de mon sourire à l’époque (rires).Cela m’a permis d’acheter ma première moto et, grâce à elle, devenir messager. Un jour, alors que je travaillais pour une compagnie d’aviation, une grève du transport en commun a paralysé tout le village. En voyant une ancienne amie d’école qui marchait sur la route, je me suis arrêté pour lui offrir de la raccompagner chez-elle. En arrivant à son domicile, on a jasé quelques minutes devant sa porte lorsque, soudainement, j’ai senti quelque chose de froid dans mon cou. C’était un voleur qui me pointait une arme en exigeant ma moto. Ce moment à changer toute ma vie.

De quelle façon?

Je venais de perdre mon véhicule pour travailler et, du coup, mon engin pour faire des compétitions de motocross, ma passion. La frustration, la tristesse et le découragement ont commencé à s’emparer de moi. Le lendemain, mon patron m'a prêté de l’argent pour acheter une nouvelle bécane. Quelques mois plus tard, je tombe sur une grande affiche : « On recrute pour la police nationale de la Colombie ». Le destin venait de m’interpellé, il me fallait être là.

Que s’est-il passé?

J’ ai été admis à la formation au sein de la police nationale de la Colombie. Le chef de la police de l’époque souhaitait changer l’image de corruption de la police en la rendant professionnelle. Avec l’aide de plusieurs représentants de corps de police d’Europe et d’Amérique du Nord, il a fondé les Forces spéciales. Au début nous étions 480 candidats après un an nous étions 280.

Entraînement difficile, on imagine?

En effet. En plus des difficultés psychologiques cela était très ardu sur le plan physique. Comme nous étions une police paramilitaire, nous devions aller poursuivre notre formation pendant un mois dans les montagnes de la Colombie, territoire de prédilection des révolutionnaires. Cela s’est avéré très éprouvant. Il y avait le froid, la chaleur, l’humidité et les contraintes de nourriture. La dernière semaine, nous avons mangé et festoyé la conclusion de un an d’efforts. Nous étions heureux car il y avait de la viande. Plus tard, nous avons appris que nous avions mangé des chiens! Ceux qui nous avaient accompagné tout au long de l’année.

Qu’est-ce que ça goûte le poulet, le porc, le bœuf?

Lorsque l’on est affamé, on se fout pas mal du goût.

Quand tu es revenu dans ton village en uniforme des forces spéciales, as-tu été perçu comme un traître?

En raison de toutes les morts qui sont survenues, il ne restait plus beaucoup de gens de mon âge que j’avais connu.

Que sont devenus les voleurs de ta moto?

Environ huit mois après mon entrée dans la police, j’ai effectué une opération qui m’a amené à identifier des gens au salon funéraire. Mon voleur dans le cercueil.

Qu’est-ce qui t’a motivé à immigrer au Québec?

Même si j’ai obtenu un bon job de garde du corps pour un personnage important en Colombie, j’ai toujours eu en tête : « pourquoi ne pas aller améliorer ma qualité de vie dans un autre pays tel le Canada. En premier lieu, je souhaitais améliorer la qualité de vie de ma fille et je tenais à ce qu’elle grandisse dans une autre ambiance. Il y a aussi cette volonté de toujours aller plus loin qui m’a toujours accompagné.

Ainsi va la vie

Il était une fois quatre personnages fort connus : messieurs "Tout-le-monde", "Quelqu'un", "N'importe qui" et "Personne".

Un travail important devait être effectué et l'on demanda à tout-le-monde de s'en charger. Tout-le-monde était certain que quelqu'un y veillerait. N'importe qui aurait pu le faire, mais personne ne s'en acquitta.

En apprenant cela quelqu'un se fâcha, car la responsabilité en incombait à tout-le-monde.

Tout-le-monde croyait que n'importe qui pouvait l'accomplir, mais personne ne réalisa que tout-le-monde s'y soustrairait.

Finalement, tout-le-monde mit le blâme sur quelqu'un, alors que personne n'avait su faire ce que n'importe qui aurait pu faire.

ps:petite mmorale glanée sur la toile.

samedi 15 septembre 2007

Emmanuelle Seigner, le fisc et moi



Il y a quelques semaines, j'ai reçu une lettre du fisc me réclamant des impôts pour des revenus estimés à plus de $ 100 000. Quand j'ai téléphoné, jeudi dernier, pour demander à une préposée si le fonctionnaire qui avait décrété ce soi-disant salaire hypertrophié était une recrue issue d'une république bananière ou un rigolo sous l'effet de l'acide, la sympathique employée de Revenu Québec m'avouait, candidement, qu'il s'agissait ni de l'un ni de l'autre mais qu'on avait tout simplement réévalué mes revenus en fonction d'une dénonciation. «Ah, j'aurais du y penser», ai-je balancé à la sympathique dame.

Après avoir fait traficoter ma boite yahoo par un hacker afin de me causer du tort, cette petite personne n'a pu que réacheminer des courriels sexys que j'avais reçu de la part d'une belle à toutes les noms, amis comme employeurs, qui se trouvaient dans mon bottin. Ce qui au final m'avait surtout attiré sympathie et compassion.

Or, voilà que cette petite graine de collabo tentait cette fois de me faire avaler par l'État Léviathan.

Le problème avec notre système de justice est que l'on doit toujours répondre aux accusations fussent-elles menssongères et crapoteuses.

Mais, comme le disait Nietzsche: «tout ce qui nous tue pas rend plus fort».

Cela dit, je me questionne pas mal sur ces petits réflexes fachos qui nous entourent de plus en plus notamment par la voix d'un certain populisme de plus en plus nauséabond. On y reviendra. Heureusement, la vie nous réserve également des rencontres magnifiques. Ainsi, j'ai eu le bonheur cette semaine de rencontrer la sublissime Emmanuelle Seigner, épouse du génial Roman Polanski qui nous avait donné Le Pianiste en 2002. Une histoire qui a pour toile de fond, justement, l'entrée des troupes allemandes à Varsovie en 1939.

La belle Emmanuelle venait nous présenter son premier album, Ultra orange & Emmanuelle.
Un album accrocheur aux teintes eighties qui évoquent le Velvet et Blondie, entre autres. Et dont les images fortes ne sont pas sans rappeler la plume de Leonard Cohen qu'elle aime d'ailleurs aussi beaucoup.

À la fois très sympa et humble, la belle devait m'avouer que son plaisir coupable était la chanson Aline de Christophe.

Puis, après que je lui eus fais part de mon immense respect pour cet artiste auteur de l'album culte Comme si la terre penchait, l'Emmanuelle me confia que Christophe fait en quelque sorte partie de sa famille puisqu'il a fréquenté une de ses soeurs pendant quelques années et que la chanson La man que l'on retrouve sur Comme si... cause en fait d'elle, Emmanuelle.

Elle veut des grands palais de marbre rose
Plein d'escaliers pour ses nuits blanches
Des jardins suspendus au-dessus du temps
Où se rejoindraient les amants

Elle veut l'amour pur et sans faille
Dans le profond des horizons lointains
Mordre au citron de l'idéal
Elle veut le début sans la fin

Elle veut tant de choses
Renverser le ciel
Les paupières mi-closes
L'étincelle
Et que la nuit se lève
Dans son coeur elle veut
Quelque chose de nouveau

Elle veut tant de choses
Rêver sa vie
Dans ces vies de rêve
Traverser le ciel
Prendre le large elle veut
Quelque chose de nouveau

Elle veut des robes, changer de peau
Un coeur griffé en satin rouge
Chaque fois, repartir à zéro
Elle veut la fête, et que ça bouge !

Elle veut tous les soleils couchants
L'or de la chair, l'ivresse, la gloire
La vérité nue, belle à voir
Elle veut tout, elle veut le chaos

Elle veut tant de choses
Renverser le ciel
Les paupières mi-closes
Elle veut l'étincelle
Que la nuit se lève encor
Technocolor elle veut
Quelque chose de nouveau

Elle veut tant de choses
Ouvrir en deux le ciel
Hisser haut le drapeau
Et vous mener tous en bateau
Tracer dans le bleu elle veut
Quelque chose de nouveau

Il vous sera loisible de découvrir les goûts musicaux jeudi dans le Ici. Et en soirée, ne manquez pas le retour de Ici et Là sur les ondes de Vox à 20h00. Les invités Pierre Falardeau et Navet confit débatterons avec nous de la question suivant: Le québécois est-il une langue. Disons qu'avec l'inimitié qui a déjà existée entre Pierre Falardeau et Pierre Thibeault, l'animateur, disons que ça promet !

vendredi 14 septembre 2007

Noa et papa-Klod à La Ronde: Secondes party

Voici le second extrait de Noa et Papa Klod à La Ronde en juillet dernier. Cette fois en compagnie des amies Élyse et sa maman Isabelle. Je crois que Noa en gardera un sourire impérissable. Imaginez, des feux d'artifices qui crèvent le ciel d'éclats lumineux tandis qu'un manège kaléidoscopique tourne et tourne encore. En effet, comme il se faisait tard et que les mioches étaient presque tous partis près des feux, donc pas d'achalandage, nous refaisions des tours et des tours sans même devoir quitter nos places. Montréal en été, y'a que ça de vrai. On y retournera sans doute encore à la fin septembre...

Plus de 40 jours sans week-end ensemble, m'ennuie terriblement de ma gamine.

mercredi 12 septembre 2007

Enfin

Après une quinzaine de jours sans nous voir, je serai enfin avec Noa cet après-midi.

mardi 11 septembre 2007

Ce jour-là

J’étais en train d’écrire un texte de présentation sur Lara Fabian dans mon appartement de la rue Garnier. L’avais rencontré quelques jours auparavant «on cam» pour le site Internet des magasins Archambault chez son ancien petit ami et compositeur dans une maison d’un quartier cossu.

Puis, vers midi, pour me changer les idées et me reposer un peu, me suis dirigé dans ma cuisinette. Allumé la téloche. Stupéfaction totale : Les Twins Towers pénétrées par un avion se désintégraient. J’ai pensé à une blague. Ou un film pendant quelques secondes avant de comprendre ce dont il s’agissait.

Je venais dès lors de réaliser que le monde ne serait plus jamais le même. Ensuite, j’ai téléphoné mon vieux frangin Fernand. On a causé politique pendant quelques heures, comme d’hab.

Suis retourné à Lara Fabian.

Environ une semaine plus tard, alors que je me réveillais d’une virée montréalaise désespéro-éthylique, le cerveau encore barbouillé j’ai allumé mon ordi. Bang ! On m’invitait, en qualité ma qualité de journaliste, à effectuer un voyage au Maroc avec une délégation de collègues afin de vérifier sur place la célérité avec laquelle la RAM (Royal Air Maroc) avait resserré les mesures de sécurité.

Le but était évidemment de déclencher une opération séduction afin de ne pas anéantir l’industrie touristique de plus en plus florissante des Nord-Américains vers le pays du Roi Mohamed VI, réputé très ouvert à la modernité.

L’invitation, aux frais de la Ram, stipulait que bien qu’il nous était loisible d’écrire ce que bon nous semblait, nous devions cependant, avec l’accord du média qui nous employait, nous engager à produire un texte sur le Maroc et la sécurité.

Si ma mémoire est fidèle, le calendrier indiquait alors vendredi et le départ devait avoir lieu deux jours plus tard. J’ai donc tenté de rejoindre le rédac chef du journal afin de proposer un texte sur cette histoire de sécurité et tout le bataclan. Absent et introuvable. Me suis donc rabattu sur le chef de la section société qui me donna illico son imprimatur et s’engagea à publier mon texte.

À mon retour, le rédac chef furax, refusa de publier quoi que ce soit. Sans doute un peu par jalousie. Cela n’a sans doute pas véritablement de rapport mais il a d’ailleurs été remercié quelques temps plus tard.

Me suis tout de même senti très mal auprès des gens de la RAM en particulier et du Maroc en général.

Cela dit, j’en conserve un souvenir parfumé et une excellente entrevue sur k7 ausio avec le grand réalisateur égyptien Youssef Chahine qui avait prédit, en quelque sorte, les événements du 11 septembre dans son œuvre cinématographique.


Depuis, tout comme les boomers qui se souviennent de ce qu’ils étaient en train de faire le jour de l’assassinat de Kennedy, ma génération possède une journée marquée au fer rouge. Et vous, écoutiez-vous Lara Fabian ce jour-là ?

lundi 10 septembre 2007

Du café à l'identité














J'adore me balader sur l'Avenue du Mont-Royal. C'est là qu'on y retrouve, notamment, les plus belles filles du monde.
Aussi, j'ai découvert récemment le café Java Art qui nous gratifie d'un latte presqu'aussi sublime et salvateur que celui de mon cher Pico dans le Mile-End. Avec en plus une touche artistique pour le moins sympathique.


Cependant, je ne comprendrai jamais ces gens qui attendent en file pour s'envoyer des oeufs à 20 $ dans un resto qu'ils s'imaginent peut-être branchouille. De deux choses l'une : ou il s'agit de banlieusards qui veulent se la jouer cools ou ce sont des personnes qui auraient peut-être besoins de combler rapidement une présumée absence d'identité, non?