vendredi 27 août 2010

Mesrine : L'ennemi public no 1




L'audace dégoupillée

L’ennemi public no1 relate la suite des aventures du célèbre gangster Jacques Mesrine, qui a marqué l’inconscient collectif des deux côtés de l’Atlantique.
Après L’instinct de mort qui, il y a quelques semaines, nous faisait découvrir à un rythme haletant l’arrivée dans le monde criminel de Jacques Mesrine ainsi que son passage mouvementé et violent au Québec, voici enfin le second volet du diptyque de Jean-François Richet.
Ce second chapitre se déroule cette fois en France, de 1972 à la mort de Mesrine, victime d’un assassinat mis en en scène pour frapper l’imaginaire de façon spectaculaire, à la porte de Clignancourt, en 1979.
Outre les reconstitutions historiques et le climat seventies, on ne peut plus réussi, on retiendra notamment que Mesrine, histrion à la fois fascinant et repoussant, soucieux de son image de «gangstar», s’engouffrait de plus en plus dans sa mythologie et cherchait une caution morale à ses crimes.
Lui qui n’était pas sans savoir l’inéluctabilité de son tragique destin, cette caution, il croyait la trouver à l’extrême gauche, d’où son amitié avec le célèbre révolutionnaire Charlie Bauer, rencontré en prison, interprété ici avec panache par Gérard Lanvin.
Cela dit, le film illustre avec pertinence, au moyen du kidnapping d’un millionnaire octogénaire perpétré par Mesrine et un complice, que les motivations du criminel relèvent davantage du goût du luxe et de l’aventure que de la défense de la veuve et de l’orphelin: «Un révolutionnaire m’aurait déjà assassiné, un gangster demandera une rançon», lui dira le vieux bourgeois, impassible.
Telle une véritable troupe de théâtre transcendée par un but plus grand que ceux des simples individus, les autres comédiens, en plus du magistral Cassel, passent la rampe: Ludivine Sagnier, en amoureuse dispendieuse, et le magnifique Mathieu Amalric, qui élève son jeu à la hauteur de celui de Cassel. Idem pour l’autre complice de Mesrine, joué par le convaincant Samuel Le Bihan. Et que dire du toujours très juste Olivier Gourmet dans le rôle du tombeur de Mesrine, sinon qu’il est le commissaire Broussard?
Si on sort de la salle moins essoufflés qu’à la fin du premier volet,L’instinct de mort demeure une œuvre qu’il faudra placer à côté de nos vieux Pacino et de nos VHS de westerns spaghetti signés Sergio Leone. Captivant!

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