vendredi 20 août 2010

Alexandre Belliard et le sens des valeurs

Le sens des valeurs

Dix ans de mariage, deux enfants et un troisième album solide comme l’amour qui dure pour Alexandre Belliard

Claude André

Très apprécié des observateurs de la scène musicale québécoise, le trop méconnu auteur-compositeur-interprète devrait élargir considérablement le cercle de ses partisans avec Des fantômes, des étoiles, son troisième chapitre qui porte la matrice du très doué Éric Goulet (Les Chiens). Réalisateur de cet encodé que le jeune artiste de 33 ans a dédié à la mémoire ses grands-parents. Eux qui lui ont légué un modèle de force tranquille et de complicité face aux vents parfois mauvais de la vie.

«L’album découle d’une chanson que j’ai écrite à la suite du décès de mon grand-père,  L’Immortalité. Son décès m’a profondément bouleversé. C’était mon grand chum. Il s’agit d’une histoire de couple. Ma grand-mère l’a suivi deux mois après ! C’est donc un peu un hommage à leur amour. Que reste-t-il quand tu perds ton partenaire de tout une vie ?», se demande l’Alex avant de sourire comme un enfant devant un sapin de Noël lorsque lui fait part de notre grande appréciation de cette chanson en particulier et de l’album en général.

Un album qui, à la manière de son mentor Renaud, recèle des perles qui causent de rupture mais aussi des  textes à caractère sociaux et/ou politiques tels Je refuse de grandir (adaptation d’une pièce de Tom Waits) ou Jack (l’éventreur n’est plus à Londres) en plus de son désormais traditionnel hommage à un poète (Marie-les ombres pour Marie Ugay) et des autres chansons inspirées par ses grands-parents.

L’amour solide

«Après L’immortalité, j’ai écrit Complainte d’outre-tombe qui relate l’état d’esprit de mon grand-père lorsqu’il a appris l’imminence de sa mort. Les derniers jours, il était vraiment en colère. De nombreuses personnes qui ont connu des vies torturées font la paix avant de partir tandis que lui, c’était le contraire. Il a vécu une vie tellement heureuse qu’il refusait de la quitter…» confie l’artiste qui grâce aux textures musicales parvient à illuminer son propos même le plus sombre.


Et celui qui a écrit pour sa compagne la très sympathique Et toi et moi  après avoir entendu le poème Lèvres ouvertes de Jean-Paul Daoust livré par Pierre Lebeau à la radio, croit-il que cela soit encore possible, en ce troisième millénaire, des couples qui perdurent plus de vingt ans ? «Je trouve que vingt ans ce n’est rien. Je me suis marié il y a dix ans déjà, deux semaines après que l’on se soit rencontrés, et j’ai l’impression que nous sommes encore au début. Le rêve de ma vie serait de partir après cinquante ou soixante ans de mariage. Tu sais, lorsqu’un problème se présente, il faut l’affronter ensemble plutôt que de seulement baisser les bras. De toute façon, il y a de fortes chances qu’il se présente de nouveau avec une éventuelle autre personne deux ou trois ans plus tard.»

Alexandre Belliard
Des fantômes, des étoiles
Productions de l’onde
En magasin le 24 août

Aucun commentaire: