Journaliste culturel au «Journal Métro» (ex «24 H», «Ici», «Ici et là»...) et recherchiste, je cause cd, ciné et livres entre des commentaires politiques, des entrevues et un zeste d'humour frelaté.
dimanche 15 août 2010
Trois temps après la mort d'Anna avec Guylaine Tremblay
C’était l’hiver
Le dernier film de Catherine Martin Trois temps après la mort d’Anna illustre par l’horreur la beauté et la puissance de la vie.
Claude André
Un quatuor à cordes composé de jeune gens joue du Beethoven pendant un bon moment. Parfois, un plan sur Françoise (Guylaine Tremblay, puissante) exprime toute la fierté lumineuse d’une mère. Puis, l’horreur : la maman apprend que sa fille musicienne vient de se faire assassiner dans son appartement. Françoise se rend à Kamouraska dans un maison ancestrale sur le bord du fleuve afin d’affronter son deuil et, qui sait, de franchir le Rubicon.
Mais elle y croisera un ancien amoureux (François Papineau, convaincant), artiste peintre au regard triste, qui vit là en ermite. Se laissera-t-elle apprivoiser ? L’espoir et l’amour peuvent-ils triompher devant la plus ignoble des tragédies ?
Avec une caméra en guise de palette de couleurs, la réalisatrice Catherine Martin et son directeur photo Michel La Veaux ont peint d’une façon qui n’est pas sans évoquer les tableaux de Jean-Paul Lemieux un film très audacieux : une seule scène où il y a plus de deux personnages (et le troisième est celui de la défunte), absence de musique sauf au début et quelques notes ici et là, grande économie de mots… Bref, le pari était risqué.
Mais la maestra de Guylaine Tremblay qui joue sa partition avec éloquence ainsi que l’omniprésence de la lumière bleutée et froide de l’hiver ainsi que celle du fleuve, qui agit tel un personnage pour nous évoquer les forces invisibles de la vie, habitent l’espace avec un panache réconfortant.
«Ne pas passer à côté de l’amour, l’amour c’est la vie et il faut vivre» dit à un moment la mère de Françoise. On ressort de la salle en y croyant. Ce n’est pas rien. 4/5
Une entrevue réalisée avec la comédienne Guylaine Tremblay, réalisée dans le cadre de ce film, demeure à votre disposition dans la section mensuelle sous le titre: «Guylaine Tremblay mise à nue» à votre droite.
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