Défi relevé
L’acclamé écrivain Michel Folco relève avec brio le défi de raconter l’enfance d’un monstre sans sombrer dans la complaisance ou la sensiblerie.
L’acclamé écrivain Michel Folco relève avec brio le défi de raconter l’enfance d’un monstre sans sombrer dans la complaisance ou la sensiblerie.
Claude André
Partant du postulat que le lecteur doit éprouver de l’empathie envers le personnage central d’une œuvre pour le convaincre de poursuivre sa lecture, on met la main sur cet objet avec un sentiment de perplexité mêlé de culpabilité appréhendée : et si j’aimais Hitler?
Le très doué Michel Folco a trouvé une façon élégante et captivante de résoudre le défi titanesque qu’il s’était donné de relever : évacuer tout simplement la fomentation de l’antisémitisme du futur Führer, qui aurait même eu un ami juif…
Un peu comme pour nous dire : ne le haïssons pas toute de suite, mais demeurons vigilants.
Avec son économie de mots pour un maximum d’effet, le doué narrateur imagine la jeunesse d’Hitler avec le peu d’informations dont nous disposons et parvient à en tirer un récit d’une plausibilité troublante.
De la classe paysanne autrichienne de la fin du 19e siècle à l’assassinat de l’archiduc Ferdinand d’Autriche par un Serbe, qui devait déboucher sur la Première Guerre mondiale, nous découvrons le terrifiant personnage, qui a déclenché la Seconde en réponse à la Première, dans toute son apparente banalité.
Ainsi, même lorsqu’il propose un Hitler amoureux, refusé à l’École des beaux-arts ou indigent, Folco, à la façon du Petit Poucet, glane ici et là des indices qui permettent au lecteur de ne jamais oublié à qu’il a affaire. Captivant *** 1/2
Folco, Michel. La jeunesse mélancolique et très désabusée d’Adolf Hitler, Paris, Stock, 2010, 352 p.
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