vendredi 28 mai 2010

Mother de Bong Joon-ho







Maman mène l’enquête

Afin d’innocenter son fils simplet accusé de meurtre, une mère ambiguë déploie sa propre enquête.

Claude André

Source de multiples tracas pour sa génitrice, Do-joon (Won Bin), 27 ans, qui ne rate jamais une aventure rocambolesque décide un jour de perdre sa virginité et se rend à un bar.

Bourré comme une huitre, il quitte l’endroit et se met à suivre une jeune écolière qui sera retrouvée morte le lendemain dans un building désaffecté.

Les apparences étant ce qu’elles sont, le simple d’esprit devient le bouc émissaire idéal et se retrouve en tôle après une enquête bâclée tandis que l’avocat chargé de la défense investit peu d’énergie dans cet accusé plutôt modeste.

La mère, quant à elle, persuadée de l’innocence de son fils plus ou moins amnésique, entreprend de mener sa propre enquête.

Icône populaire maternelle en Corée du Sud grâce à ses rôles à la télé et au cinéma, la comédienne Kim Hye-ja relève avec un brio remarquablement intense le gant que lui a lancé le réalisateur Bong Joon-Ho (Memories Of Murder et The Host ) avec ce Mother.

Une œuvre habilement maitrisée dans laquelle le réalisateur souhaitait explorer le courage et la détermination dont les mères font souvent preuve mais aussi les zones troubles qui peuvent exister dans les relations mères/fils histoire de briser les stéréotypes.

Outre les quelques évocations freudiennes (on y suggère l’inceste et l’infanticide) qui nous démontre comment l’apparente douceur cache parfois une malsaine volonté de contrôle, le spectateur plonge dans ce film qui mélange les genres avec un intérêt délectable.

Intérêt qui le fera osciller entre le ton humoristique, l’énigme meurtrière et la psychologie de personnages fascinante.

On pense à Hitchcok à certains moments, à Tarantino et ses clins d’oeil aux westerns et films d’arts martiaux à d’autres, mais surtout on se régale avec, ici et là, les follicules pileux au garde à vous.  À voir.

****

1 commentaire:

Anonyme a dit…

thèmes du film très intéressants. j'aime les références cinématographiques de cette critique parfaite.