On invite une amie, on débouche une bouteille devant un bon repas et les questions existentielles fusent. On se lève parfois le lendemain avec un mal de cheveux carabiné et d’autres, plus rares, avec un projet d’envergure.
C’est ce qui s’est produit pour Lara Fabian lorsque sa grande copine lui a demandé: «Qu’est-ce qui fait en sorte que l’on devient ce que nous sommes et non pas ce qu’on voudrait être?» Et Lara de lui répondre: «Moi, ce sont vraiment les femmes de ma vie». «Mais encore?» La maman bien sûr, elle, Nathalie, la copine éternelle, et ensuite les femmes au cinéma, en littérature et… en musique.
De cette idée devait naître le concept de Toutes les femmes en moiparu en France en 2009, sur lequel elle reprend des titres rendus célèbres par Nana Mouskouri, Diane Dufresne, Véronique Sanson, Barbara, Dalida, Nicoletta, Nicole Croisille, Maurane, Françoise Hardy, Catherine Lara, Édith Piaf et Céline.
En plus des relectures contemporaines de ces chansons, on y retrouve en guise de livret des lettres émaillées de confidences parfois touchantes et quelquefois étonnantes adressées aux femmes en question. Ont-elles entendu le résultat?
Non seulement elles l'ont entendu, mais la plupart ont également répondu, sauf les disparues bien sûr et Céline qui ne l’a pas encore fait. Le spectacle de la dernière tournée d’ailleurs incluait plusieurs de ces femmes et, dans certains cas, on les apercevait chanter en duo avec Lara virtuellement grâce au procédé de l’hologramme.
Un pari risqué?
Et lorsqu’on lui demande, en faisant allusion à la lettre à Véronique Sanson où elle la remercie de lui avoir appris le goût du risque, si cet album en est un, la chanteuse n’hésite pas: «Sélectionner des monstres sacrés pareils et prendre pour parti pris de les détourner vers de la musique plus urbaine, plus R&B et même plus gospel, c’est prendre un risque. En même temps, ça sert à quoi de vivre si on n’en prends pas? Cela servirait à quoi de prendre des chansons comme celles-là et de ne pas, en tout respect, tenter de me les approprier?», se questionne celle qui a eu maille à partir ces dernières années avec la presse française plus souvent qu’à son tour.
D’aucuns disent que sa réaction épidermique en regard des propos d’une marionnette à son effigie dans une célèbre émission caustico-humoristique aurait déclenché les hostilités. La principale intéressée attribue cela à sa «too muchcité». Quoi qu’il en soit, l’épreuve lui a permis de se découvrir une salvatrice alliée qu’elle ne soupçonnait pas: Françoise Hardy.
Cette dernière aurait un jour, après «trois ans de bashing absolu» en France, demandé aux journalistes de lui lâcher les baskets en déclarant en substance: «Elle est effectivement dans un élan passionnel total qui va avec sa jeunesse et les extrêmes qui l’accompagne. J’ai fait pareil.
Laissez-là vieillir, laissez-là grandir», raconte Lara, cette récente maman désormais sereine mais toujours prête à relever la garde.
Mais qui avouera à son interlocuteur scribouillard, avant qu’il ne quitte le hall du luxueux hôtel montréalais, éprouver une grande passion pour les hommes.
Au fait, si on reprenait la démarche au masculin, qui seraient les mecs qui ont forgé sa personnalité? «Félix, Lama, Hallyday, Brel et Aznavour», lance-t-elle bien qu’il ne soit pas question qu’elle les détourne à leur tour. Mais tiens, un album jazz, à la manière d’Aznavour, avec cette voix remplie de théâtralité assumée, ça sonnerait tellement bien, pas vrai?
1 commentaire:
vive les femmes siciliennes, de grandes séductrices.
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