Il y a quelques jours, j’ai rencontré une chanteuse que j’aime beaucoup au Café
Pico. L’était avec son frère
qu’elle m’a présenté. Clément, je crois
qu’il s’appelait. Propriétaire du premier restaurant végétarien au
Nouveau-Brunswick dont les deux filles de 10 et 6 ans n’ont jamais mangé une infinitésimale particule de viande, cela m’a rappelé une récente soirée passée en fort agréable compagnie…
Le jour de l’ouverture du dernier Festival de Jazz, une copine,
Isis, a organisé un souper pour souligner le départ d’une amie commune en France. Après deux ans chez nous,
Corinne décide de retourner vivre au pays de
Bashung et
Higelin, notamment parce
qu’elle n’arrive pas à rencontrer un mec à sa mesure. Elle qui se fait draguer dix fois par jour lorsqu’elle déambule dans les rues de
Paname.
Or le souper en question a eu lieu au restaurant «Aux Vivres», qui crèche sur le boulevard
Saint-Laurent angle
Mont-Royal. En pénétrant les lieux, me suis vite rendu compte
qu’il s’y passait quelque chose de pas trop catholique : le personnel arborait un look
soft punk tendance
altermondialiste, les murs vides sauf des tableaux plutôt naïfs m’inspiraient que dalle mais, surtout, et c’était le bon côté de la chose, en plus d’être entouré de six femmes remarquables, la clientèle de l’endroit était composé à disons 85% … de gonzesses !
C’est que
voyez-vous, ce
resto est d’obédience
végétalienne. Non seulement on n’y mange pas de viande, évidemment, mais pas de produits laitiers ou d’œufs non plus. Me suis donc farci un hamburger mou et dégoulinant au champignon
Portobello accompagné d’une salade néanmoins succulente et de frites. Avant de finir avec un gâteau au «
faux-mage»…
Au fil de la discussion, passionnante, la célébrée
Corinne nous apprend comment l’a fait la connaissance de
Ève-Marie, une photographe prof de yoga adepte de la boxe
thaï, à
New York : «J’étais sur la rue lorsque tout à coup cette belle grande blonde m’aborde en anglais :
excusez-moi, mais je ne pouvais m’empêcher de vous parler tant vous ressemblez à une de mes grandes amies. Ah oui, c’est quoi son prénom ?, lui ai-je demandé.
Bara,
qu’elle me dit. Elle est française. » «Eh bien
figurez-vous chers amis qu’il s’agissait aussi d’une excellente amie à moi !», nous lance Corinne.
Étrange quand même…
Puis entre deux blagues de la flamboyante
Agathe Pichette qui ne cessait de me dire, en jouant du pied sous la table,
qu’elle rêvait de manger une «graine glacée»,
Isis nous à fait part d’une récente découverte effectuée pendant un atelier de jeux de rôles.
D’apparence banale, ce constat a néanmoins changé sa vie depuis quelques semaines : « Si je n’exprime pas mon besoin à l’autre, celui-ci ne peut pas le deviner, et encore moins y répondre ! Pourtant, chaque fois, je suppose
qu’il m’ignore et je me sens triste. Je tombe alors dans le mode ATTENTES. J’ai des attentes devant l’autre, ça prend toute la place dans notre relation, ça se transforme même en RESSENTIMENT et je deviens la pauvre VICTIME incomprise. Or, Parmi les besoins essentiels de l’être humain, les tout premiers sont : se dire, être entendu, être reconnu, être valorisé, etc. Belle communication vraiment…»
Tiens, cela m’a permis de comprendre mieux pourquoi nous nous sommes blessés, cette superbe fille qui m'inspirait des chansons et moi.
Puis, le lendemain, dernier repas en
tête-à-tête avec
Coco avant son exil parigot : «Tu choisi le
resto», elle me lance.
Of course, je l’ai emmené au restaurant «Le Marché de la
Villette» qui porte enseigne dans le
Vieux-Montréal. L'a pris une soupe et moi une salade couronnée de fromages, terrine, foie gras et saucisson. «C’est l’antidote pour hier», elle m’a balancé de son humour juif. En effet.