mercredi 25 juillet 2007

Plaisirs solitaire

Mickael Furnon embrasera-t-il les FrancoFolies, lui qui livrera le premier concert en salle de cette édition 2m7?

Demain s'ouvriront les FrancoFolies de Montréal. Premier spectacle inscrit à ma liste : Mickael Furnon, leader de Mickey 3 D qui officiera en vedette américaine de Barbara Carlotti. Voici ce que j'ai écrit dans l'hebdo Ici sur Mick devenu seul.



Mick est tout seul
Les chansons perdues
Virgin/Fusion 3
On le sait, Mickey 3D compte parmi ce qui se fait de mieux en matière de rock français depuis Noir Désir. Or ce n’est pas sans une certaine excitation que plusieurs trépignaient à l’idée d’une version solo de celui qui constitue l’âme de la formation : Mickael Furnon. Avec l’enfance stéphanoise pour toile de fond et l’aura du papa parti depuis peu qui plane, l’album s’amorce puissamment. Notamment la superbe J’te jure qui cause, justement, au paternel avec cette singulière manière de dire les choses propres à celui qui écrit aussi pour Indochine, Birkin et Eicher. La mélodie qui tue accomplit son boulot et le propos, pas con, y est toujours aussi bien amené que chez Mickey 3D bien que beaucoup plus personnel que social. Les arrangements, aussi minimalistes que sophistiqués, font mouches… on se dit qu’on va adorer cet opuscule qui musicalement, bien qu’il aille dans plusieurs directions, ne nous dépayse pas du son 3D. Hélas, la pop surdouée du début se transforme en balades lourdes et lancinantes pour les trois derniers titres dont on se seraient bien passé. *** 1/2 (3.5/5) Claude André



Entretien


Plaisir solitaire


Socio-réaliste avec la bande de Mickey 3D, Mick maintenant seul s’est malaxé à la casa un album poético-sentimental intimiste.

Claude André

Drôle de boulot que le notre : on écoute dans le noir les chansons-confidences d’un type qui parle de la mort de son papa et de ses souvenirs d’adolescence puis, soudainement, on se lève de bon matin à 7h30 et on le rejoint par téléphone de l’autre côté de l’Atlantique histoire de causer de son album. Ensuite, on s’étonne que le type qui ne nous connait ni des lèvres ni des dents ne nous parle pas comme si nous avions passé la nuit ensemble.


Avec l’enfance en toile de fond, tu utilises néanmoins sur plusieurs chansons des références à la mort, jeunesse difficile ?
Non, au contraire. Mais j’étais dans une période un peu noir.


Tu possèdes un style d’écriture très particulier, par exemple : «On se maquille la figure avec de la confiture/on ressemble à des bonbons qu’on écrase sur les murs », travaillé ou inné ?
Non, ce n’est pas forcément travaillé. Je laisse toujours venir les choses et lorsqu’elles viennent j’aime bien mélangé à la fois le sens et la poésie.


Ton dernier album s’intitule «Les chansons perdues». Est-ce parce que les autre membres les trouvaient trop perso qu’elles ne se sont pas retrouvées dans le répertoire de Mickey 3D ?
Non, je les ai enregistrés tout seul à la maison avec beaucoup de souvenirs et de sentiments très personnels. J’ai voulu les sortir telles qu’elles étaient, qu’elles avaient été faites sans y retoucher.


Et ce disque tu nous le présenteras seul ou avec des musicos ?
Je le présente seul. C’est pour cela que j’ai choisi ce nom. J’aurai la guitare et les boucles pour m’accompagner… La dernière fois que nous sommes venus, c’était pour faire la première partie des Cowboys fringants au Spectrum. Une très belle soirée. Ensuite nous avons joué dans la rue à Québec dans un festival. Je reviens avec plaisir.


Quel est l’avenir de Mickey 3 D ?
Je ne sais pas du tout. Nous somme en stand by.


Qu’est-ce qui te branche musicalement par les temps qui courent ?
Eh bien beaucoup de choses qui viennent de Montréal : Arcade Fire, Les Breastfeeders, Karkwa, Le Nombre…Je n’écoute pas beaucoup de rock en ce moment parce que je n’arrive pas à trouver des choses qui ne ressemblent pas à ce que j’écoutais avant mais, justement, je trouve cela dans certains groupes qui viennent de là-bas. Il me semble qu’actuellement la fraîcheur arrive vraiment du Québec. Il y existe une scène très intéressante qui est en train de s’internationaliser. On m’a donné plusieurs noms à découvrir comme Patrick Watson…


Tu les as rencontrés, tu les connais ?
Non, pas du tout. J’écoute ça comme j’écoute Neil Young, quoi ! Je vais être là pendant quelques jours, si je peux aller en voir quelque uns…


Ça te demande beaucoup d’adaptation que de passer d’une formation avec laquelle tu as des balises à une formule solo sans filet ?
Oui, je ne l’avais et il fallait que je le fasse un jour. J’avais envie de vivre cette peur. C’est excitant, c’est autre chose. J’aime bien les nouvelles expériences. Et je ne joue pas 1h30. Je fais des concerts d’à peine une heure. Là, j’effectuerai la première partie de Barbara Carlotti et c’est aussi pour cela que j’y vais aussi.


J’ai visionné le clip de La clé des chants dans lequel ont voit des p’tits vieux s’encanailler, super bonne idée, la tienne ?
Ces des humoristes français qui ont créés un truc qui s’appelle le Groland, un pays qui n’existe pas. Il s’agit d’une émission à la télé caricaturale de la politique. Ils m’ont contacté en me proposant cette idée. Et voilà.

Nous est avis que Mick ne sera plus longtemps tout seul. Nous est également avis que nous savons à quoi on veut ressembler quand on sera des «aînés»…

www.myspace.com/mickesttoutseul

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