vendredi 27 juillet 2007

La Baraka (chance)


Hier matin, après choco Noa et café Bibi chez Pico, on enfourche le deux-roues direction garderie.

Rendus près de l’ immense jet d’eau situé dans le parc qui longe la Côte Saint-Catherine que Noa réclamait, je m’aperçois que la roue arrière vacille. Décide de verrouiller le vélo et de poursuivre en taxi. Mon niveau de stress monte légèrement car je sais que les enfants de la garderie doivent quitter pour la Plage Doré à 9h30. Mon poignet indique 9h00. Me dit que même s’il y a grève, ils ont sans doute prévu un plan B. Aïe, aïe.

Je hèle un cab. Puis un autre. Et un troisième. Aucun ne ralenti sa course. Noa me demande pourquoi ils ne s’arrêtent pas. Je lui explique qu’ils ont déjà des clients à bord. « J’en ai marre, d’attendre », qu’elle me balance après 10 minutes. Un Bus STM arrive. Espoir. Je tâte mes goussets, que dalle. Zéro pièce. Niet ticket. Je le laisse filer en regrettant de pas y avoir monté avec la petite, le chauffeur s'aurait sans doute montré clément devant ma situasse. Surtout que la STM et moi…(hé hé).

Soudainement, une voiture surgie et s’arrête devant nous : «Je vous vois attendre depuis quelques minutes, besoin d’aide peut-être, où allez-vous ?» Le type, seul, arbore une bonne bouille de rouquin quinquagénaire et bon vivant. «Baraka». On embarque derrière.

Il démarre tout en m’expliquant qu’il vient de déposer son fils de 10 ans à son camp de vacances et m’offre de venir me reconduire à ma destination. Lui demande ce qu’il fait comme boulot : « Je monte des pages pour un journal » « Lequel ? ». « La Presse », il me répond. Je sursaute. «Mais… c’est que j’y ai collaboré pendant une dizaine d’années», je lui rétorque. Puis, je l’observe à travers le rétroviseur. Sa pomme ne m’est pas inconnue. «Me semble qui j’ai déjà vu cette tête en photo», me dis-je.Et il poursuit : «Je tenais une chronique, Oxygène, dans le cahier sport». «Tu ne serais pas Chartier ?», je lui demande en passant dare-dare au tutoiement. « Oui, Richard Chartier. Maintenant que je n’ai plus ma chronique, j’ai monté un site web. J’y raconte mes excursions en plein air avec mon fils ou d’autres. Il y a des diaporamas… ». Et je lui explique que, sans flagornerie aucune, j'étais un de ses fidèles lecteurs, même si le plein air m'intéressait moins à l'époque, car j'adorais sa façon de raconter des petites histoires. Noa intervient : «moi je suis montée sur un chameau la semaine dernière au Parc safari avec Papa». Qu’est-ce que je l’aime ma gamine…

La discussion est enthousiasmante. Richard me propose de m’attendre devant la garderie et de me ramener au point de départ. J'arrive dans la classe de Noa : queueleuleu pour séance d’application de la crème solaire avant d’aller à la pataugeoire, m’apprend la monitrice.

Je reviens à mon hôte chauffeur. Vraiment super. On cause de La Presse et de quelques journalistes. De l’ego, aussi. Comment parfois, certains confondent le média qu’ils représentent à leur propre personne. De quelle façon le traitement parfois royal, que dispensent les gens en quêtent d'une bonne couverture, qui accueillent les soldats du quatrième pouvoir (surtout lorsqu’il s’agit d’un organe prestigieux) peut fausser le jugement des journalistes même aux cœurs les plus purs. Puis on convient que l'important est de s'en rendre comte. Ce que plusieurs, au bord de la retraite, n'ont toujours pas entrepris de faire. Rigolade. Destination. On se promet de visiter nos sites web respectifs. Il note l’adresse du sien sur sa carte d'afffaire de la Presse : http://www.dehors.ca/.


Thanks, man. Tu me rassures quant au genre humain.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Le Montréal est p'tit!

Anonyme a dit…

Soleil, apogée de girandole, gerbe atmosphérique.
Allégorie métaphorique
Une journée de rêve
Sans but précis, déambulant au hasard, folâtrant, gambadant avec joie comme un enfant.
Jour de rêve…évasif, énigmatique…
Un soupir de silence… songe charmant
Merci la vie…

claude andré a dit…

Merci M pour pour ta plume suave et bucolique.

Anonyme a dit…

M pour Monsieur ? M pour le magicien du Pif gadget, M le maudit de Fritz Lang
À moins que ce ne soit le M après un accord signifiant un accord majeur.
Et pourquoi pas aime tout court… colorant et éclairant toute la profondeur comme un paysage dentelés, un horizon fuyant illuminé par l’ardeur du soleil couchant