jeudi 18 janvier 2007

Christianne la mitraille


Pendant notre entrevue de lundi dernier pour le Ici, Christiane Charette m'a soufflé un truc très intéressant: "Ce qu'il y a de fascinant dans une entrevue c'est le non dit. Par exemple, toi et moi, sommes ensemble en train de faire la même chose sans le dire: intéresser un auditoire. Nous sommes complice de cela sans nous le dire. Et on le fait ensemble le mieux possible. "

Je crois, pour ma modeste part, que la complicité a effectivement été de la partie comme en témoigne ces photos, son dada, capturées par la Dame en noir à la fin de l'entretien.

Bien qu'il soit évidement agréable de rentrer dans un resto branché avec la papesse des ondes et de se faire saluer par tout un chacun, un des trucs les plus agaçants du journaliste ce sont les contraintes d'espace inhérentes à la mise en page.

J'ai donc décidé d'intégrer sur mon petit site des florilèges de moments d'entrevues qui n'auront pu trouver un écrin dans les journaux ou revues pour une raison ou une autre.

Voici donc la suite de cette entrevue avec l'animatrice épidermique Christiane Charette:

Techniques d’entrevues

Si, généralement, les animateurs dirigent des entrevues, Chistiane Charrette, elle, entre en relation avec les gens. Quelles sont ses techniques d’entrevues?

« Je n’en ai aucune idée! Parfois, j’entends des gens qui disent qu’il se donne des cours de techniques d’entrevues, je suis un peu gênée parce que je ne sais pas ce que cela veut dire. Et je ne veux surtout pas le savoir. Ma technique à moi c’est être soi même et curieux avec la meilleure recherche possible. Évidemment, cela fonctionne lorsqu’on travaille dans un cadre comme le mien.

Il ne faut pas, par exemple, demander à un invité d’établir son palmarès (rires) ?

Tu peux tomber sur quelqu’un qui va être très content parce qu’il voit la vie en palmarès. Mois, ça me fait … C’est ça qui est embêtant dans le direct : tu essayes quelque chose qui va être la clé magique de quelqu’un et s’avérer un répulsif pour quelqu’un d’autre. Et ça, tu ne peux pas le couper au montage…Mais on se prépare. Avec une équipe, la plus compétente possible, on cherche partout pourquoi notre interlocuteur se retrouve dans telle situation, là, maintenant. Et à travers ça, tu te cherches. Tu tentes de trouver une faille.

Par exemple?

Si j’interview Bernard-Henri Lévy, il se peut qu’il y ait des choses qui ne soient pas pour moi. Si, par exemple, il vient décrire un livre sur la politique française et que cela ne me parle pas, ça ne parlera pas aux gens à qui je m’adresse. Alors, je cherche mon BHL. Je tente de trouver une faille (...) : Quand il a écrit son livre sur Charles Beaudelaire, il y avait un chapitre où Beaudelaire était allé chez les prostitués et avait été très contrarié parce que les deux femmes à qui il avait acheté des faveurs sexuelles avaient éprouvé du plaisir : Est-ce que c’est vraiment arrivé? Est-ce que c’est BHL qui dit cela? Qu’essaie-t-il de nous faire comprendre à travers cela?

6 commentaires:

Anonyme a dit…

Après l'affaire Landry, l'admiration béate à Dion et à l'imbécile de Fournier voilà que Madame Charette parle de son Bernard-Henry Lévy...

C'est bien beau la complaisance camarade Claude mais faudrait tout de même établir les limites, même si tout n'est pas politique...

Et Madame d'en rajouter je cite, si, par exemple, il (son BHL) vient décrire un livre sur la politique française et que cela ne me parle pas, ça ne parlera pas aux gens à qui je m’adresse.

On nomme cela la modestie, je pense

claude andré a dit…

Cher Intello de la patrie de Rose
Je ne crois pas qu'il s'agisse de prétention, si c'est ce que vous insinuez, au contraire. En effet, comment intéresser un auditoire si le sujet lui-même nous rebute. Ne s'agit-il pas plutôt de respect?
Elle dit qu'elle ne veut pas parler politique, que cela ne l'intéresse pas. Quant à "SON" BHL (qui est aussi le mien), je crois qu'elle aurait-dit la même chose, le même "Mon" de Leloup ou Labrèche.
Aussi, pour vos jugements concernant ma soi disant complaisance, je vous invite à consulter cet article paru dans Le Québécois libre, (vous me dénigrerez bien sûr l'organe mais lisez bien le texte), au lendemain de l'affaire Landry. Il résume ma position personelle à ce sujet:http://www.quebecoislibre.org/010317-4.htm

Anonyme a dit…

L'intello de Rosemont? C'est quoi c't'affaire? Écrivait-il dans le journal de Rosemont?

Tonton.

Anonyme a dit…

Kamarade, vous demandez comment intéresser un auditoire si le sujet lui-même nous rebute ? Simple. En ne confondant pas notre personnage avec l'intelligence des auditeurs ! Par ailleurs, ce n'est pas parce qu'un rédacteur d'une revue indépendantiste dit que l'attitude de Charette à l'égard de Landry est banale qu'il ne faille pas aborder la question. Enfin, moi BHL, le prima donna, gauche caviar, piètre philosophe selon Raymond Aron, c'est pas mon BHL. Or, c'est le sien justement à cause de cela !


ps: dire à Tonton que l'on peut aussi lire autre chose que le Journal de Montréal à Rosemont.

Anonyme a dit…

L'intello de Rosemont devrait lire Le Devoir.. y'a des belles images dedans...

Tonton.

Anonyme a dit…

Oui, oui, Tonton, c'est cela, nous allons lire les images dedans le journal.