Cela m’a évoqué une anecdote dont la morale éventuelle me taraude depuis quelques années.
Je ne sais pas si l’histoire est véridique, je vous préviens.
Je me suis laissé dire un jour que malgré un immense chagrin d’amour qui l’avait anéanti, celui qui a compris qu’il vaut mieux faire vite que faire lent réussit néanmoins à extirper le courage de monter un nouveau spectacle qu’il devait présenter à la Place des Arts (on imagine que c’est celui de Jaune, son premier disque culte).
Misant sur le pouvoir foudroyant de la scène et des projecteurs sur le beau sexe, il songea que son triomphe annoncé lui permettrait sans doute de reconquérir la belle.
Il lui fit donc expédier deux billets, seconde rangée, milieu.
Le spectacle commence, une chanson et puis une autres. La foule acclame l'artiste. Les lumières s'allument, Ferland scrute du regard la seconde rangée. Ouf, la belle y est. Sourire grand comme le bar du Ritz. Puis, une nano-seconde après, il s'aperçoit qu'elle est bien là mais accompagnée. Déception. Que dis-je, tétanisation.
Il observe attentivement le cavalier de la belle Suzanne. Aille ! Mais c’est lui ! C'est l’immense… Leonard Cohen !
Comment fait-on pour affronter un rival que l'on admire soi-même?
Et, surtout, est-il préférable pour l'homme d'envergure, le mâle alpha, de se faire plaquer pour un anonyme besogneux ou pour le prince des poètes ou tout autre individu qui suscite admiration et respect ?
Tout autre individu impossible à détester?
Qu'en pensez-vous?
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1 commentaire:
C'est tout une anecdote, Klod, et quelle plume! J'ai adoré. Tu m'as fait pensé à impensable- commencer à écouter Ferland.
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